Obrázky na stránke
PDF
ePub

Un gentilhomme sans naissance,
Un très bon homme sans bonté.1

XXXIII. Sur un portrait de l'auteur. 2

NE cherchez point comment s'appelle
L'écrivain peint dans ce tableau :
A l'air dont il regarde et montre la Pucelle
Qui ne reconnaîtrait Boileau? a

XXXIV. Pour mettre au bas d'une méchante gravure
qu'on a faite de moi. 4

Du célèbre Boileau tu vois ici l'image.
Quoi! c'est là, diras-tu, ce critique achevé! 5

Br., n. 9; S.-M., n. 42, E.; S.-S., II, 556.

Cette épigramme, dit Brossette, ou plutôt Boileau (la note est écrite de sa main, tandis que les vers le sont d'une main étrangère), cette épigramme n'est bonne que pour ceux qui ont connu particulièrement celui dont on parle. Ce n'était donc pas la peine de la faire imprimer, dit avec assez de raison Saint-Marc. Quoi qu'il en soit, un coup-d'œil sur le manuscrit rend inutiles les diverses conjectures qu'on a faites (les commentateurs les rapportent ) sur le personnage dont il est question; car à travers des ratures, on y lit le nom de Gourville ( ami de Fouquet) que Louis Racine (p. 214) et J.-B. Rousseau (II, 188) avaient désigné. Il ne savait rien, dit celui-ci, et parlait de tout avec esprit. Il était de très basse naissance et avait des manières fort nobles. Il faisait accueil à tout le monde et n'aimait personne. 2 Br., n. 54; S.-M., n. 49, E.; S.-S., 558.

5 En 1699, Boileau me donna son portrait peint par Santerre. Il est représenté souriant et montrant du doigt la Pucelle ouverte sur une table. Il accompagna son présent de cette épigramme. Bross. (Il en est question au tome IV, lett. du 25 mars 1699.).

4

Br., n. 55; S.-M., n. 36, E.; S.-S., 540. (Voy. ib., lett. du 22 janv. 1705). P. C. O. Manuscrit, d'une fort méchante.

5 Vers 1. Du célèbre Boileau... Texte de la même lettre et du manuscrit. V. Édition de 1713... Du poète Boileau. - Il est sensible que, parlant de

--

D'où vient le noir 1 chagrin qu'on lit sur son visage? C'est de se voir si mal gravé.2

XXXV. Aux révérends pères de ** qui m'avaient attaqué dans
leurs écrits. 3

MES révérends pères en Dieu,

Et mes confrères en satire,

Dans vos écrits, en plus d'un lieu,

lui-même, il n'aura pas voulu imprimer le mot célèbre.

Vers 2.. Critique

achevé je ne vois pas ce que cela peut signifier. Saint-Marc.

[ocr errors]
[blocks in formation]

effet critique accompli, ou bien critique outré? Boileau, qui déclarait ( Brossette, note, ib.) n'être ni assez fat pour dire du bien de lui, ni assez sot pour en dire du mal, ne pouvait penser à aucune de ces deux qualifications. Éditeur de 1772, A.

1 F. N. R. Texte de 1713, de la lettre déjà citée et du manuscrit... Brossette (in-4°) a mis ce noir, ce qui a été imité à 1717, Mort; 1717, 1721 et 1741, Vest.; 1718, in-4° et in-fo, 1722 in-12, 1729 in-12 et in-fo, Dumont.; 1721 et 1736, Bru; 1726, Bill.; 1732, Gen.; 1735 et 1740, Souch.; 1745, 1750, 1752, 1757, 1766, 1767, 1768, 1769, 1775, 1780, 1782, 1787, 1789, 1793, 1798, 1800 et 1803, P.; 1746 et 1767, Dr.; 1735, 1749, 1751, 1759, 1762, 1766, 1770 et 1776, A; 1759, Gl.; 1768 et 1769, U; 1770, Barb.; 1772, 1780 et 1789, Lon.; 1777, Cas.; 1781, Did.; 1784, Evr.; 1793, S. Br.; 1801, Ri.; 1805, Ly.; 1810, Caill.; 1816, Avi.; 1822 et 1824, Jeun.; 1828, Thi.; 1829, B. ch. ( plus de soixante éditions ).

Du reste, Boileau, dans cet hémistiche, s'est copié lui-même (Lutrin, ch. 11, vers 79, p. 321).

2

Cette épigramme n'est au fond qu'une mauvaise pointe... Saint-Marc.— Les vers en sont très beaux. Bross., Lett. fam., II, 82. — Ils ne sont pas dignes de Boileau. Cizeron-Rival, ib.

5 Br., n. 27; S.-M., n. 47, E.; S.-S., II, 558. - V. O. Le titre ci-dessus est celui de quelques exemplaires de l'édition de 1713, in-4° ( cette épigramme et la suivante, ce qu'on n'avait point encore remarqué, ont été supprimées à 1713, in-12)... Brossette, suivi par tous les éditeurs, met, d'après le manuscrit (il n'est pas de la main de Boileau) et d'après deux éditions étrangères (1712 et 1713, A): Aux RR. PP. jésuites, auteurs du Journal de Trévoux.

Ce furent en effet les remarques malignes des journalistes de Trévoux dont

Je vois qu'à mes dépens vous affectez de rire.
Mais ne craignez-vous point que pour rire de vous,
Relisant Juvénal, refeuilletant Horace,

Je ne ranime encor ma satirique audace?

Grands Aristarques de ***

1

N'allez point de nouveau faire courir aux armes 2
Un athlète tout prêt à prendre son congé,
Qui par vos traits malins au combat rengagé,
Peut encore aux rieurs faire verser des larmes.
Apprenez un mot de Regnier 3
Notre célèbre devancier :

Corsaires attaquant corsaires

Ne font pas, dit-il, leurs affaires. *

10

15

nous parlons au tome I (Essai, no 105), qui engagèrent Boileau à faire cette épigramme (il l'appelait aussi une petite épître... Bross.). — Voy. tome IV, lett. du 7 nov. 1703.

1 V. O. Texte des mêmes exemplaires. Brossette et autres, d'après les éditions déjà citées, mettent Trévoux (dans ces éditions et dans la lettre de 1703, il n'y a point d'accent, mais depuis 1726, toutes les éditions, ainsi que les dictionnaires géographiques, mettent l'accent ).

2 P. C. O. D'après le Boileau aux prises avec les jésuites (il est cité au tome I, Notice bibl., § 2, n. 53):

Ne faites point courir aux armes.

3 V. O. Vers de Regnier. Boil., mêmes exemplaires. omise par tous les éditeurs. Regnier finit ainsi sa satire xii :

Corsaires à corsaires,

L'un l'autre s'attaquant, ne font pas leurs affaires.

Cette note a été

4 Vers 13 à 16. Ils sont dans les mêmes exemplaires, et à 1711 et 1713, A... Des éditeurs modernes les ont omis mal-à-propos.

Vers 1 à 16. Ces vers sont plutôt une petite épître assez maligne contre les jésuites, qu'une bonne épigramme. Le Brun ( on a vu dans la note du titre, que Boileau les qualifiait aussi d'épître, et il paraît par la lettre citée, qu'il en faisait cas ). —Les journalistes y répondirent par une épigramme qui se terminait ainsi :

XXXVI. Épigramme, ou Réponse à Deux RR. PP. CC. 1 qui avaient dit que la raison pour laquelle mon épître de l'amour de Dieu n'était pas de la force de mes autres écrits, c'est que je n'avais rien trouvé sur cette matière dans Horace, dans Perse, ni dans Juvénal. 2

NON, pour montrer que Dieu veut être aimé de nous, Je n'ai rien emprunté de Perse ni d'Horace,

Et je n'ai point suivi Juvénal à la trace.

Gar bien qu'en leurs écrits ces auteurs mieux que vous,
Attaquent les erreurs dont nos âmes sont ivres,
La nécessité d'aimer Dieu

Ne s'y trouve jamais prêchée en aucun lieu,
Mes pères, non plus qu'en vos livres. 3

Pour l'amour de vous, ils voudraient bien qu'Horace

Eût traité de l'amour de Dieu.

Quoique ces deux vers suffisent pour comprendre la réplique de Boileaut (c'est le n° xxxvi ), Brossette a non-seulement imprimé toute l'épigramme des journalistes, mais il l'a placée dans son texte parmi les poésies de Boileau. C'est aussi ce qu'ont fait à son exemple Dumonteil (1718 et 1729), les éditeurs des satires et œuvres diverses, 1732, Gen., 1743, 1751, 1759, 1762 et 1766 A.; 1772 et 1789 Lond.; et même M. de Saint-Surin. Souchay et Saint-Marc ont, avec raison, rélégué cette épigramme dans leurs notes. 1 Br., n. 29; S.-M., n. 48, E.; S.-S., II, 560. la remarque faite p. 442, note 1.

[ocr errors]

On pourrait répéter ici

2 V. O. Titre des mêmes exemplaires (1713 in-4o, p. 333). Aucun des éditeurs de Boileau ( ils n'ont probablement connu que l'édition in-12' où l'épigramme est omise... Voy. les res notes des épigrammes xxxv et xxxvii) ne l'a donné, et presque chacun d'eux en a mis de différens (il en est de même à 1711 et 1712 A.).

P. C. O. Le même titre se lit ainsi dans le manuscrit ( il est de la main de Boileau, tandis que l'épigramme est d'une main étrangère ). « Réponse aux R. P. de T** qui avaient mis dans une épigramme contre moi, que la rai son pourquoi j'ai si mal réussi dans mon épître sur l'amour de Dieu, c'est que je n'ai rien trouvé dans Horace, dans Perse, ni dans Juvénal, sur ce sujet que je leur pusse dérober. »

3 Il paraît par une lettre de Boileau ( 7 décembre 1703, tome IV ) que les journalistes ne répondirent point à ce reproche.

TOME II.

60

XXXVII. Aux révérends pères de **1 sur le livre des Flagellans, composé par mon frère le docteur de Sorbonne. 2

NON, le livre des Flagellans

N'a jamais condamné, lisez-le bien, mes pères,

Ces rigidités salutaires,

Que, pour ravir le ciel, saintement violens,
Exercent sur leurs corps tant de chrétiens austères.
Il blâme seulement cet abus 3 odieux

D'étaler et d'offrir aux yeux

Ce que leur doit toujours cacher la bienséance;
Et combat vivement la fausse piété,

Qui, sous couleur 5 d'éteindre en nous la volupté,

5

10

1 Br., n. 3o; S.-M., n. 25, E.; S.-S., II, 526. — De **, pour de Trévoux. 2 V. O. Cette épigramme est placée dans les mêmes exemplaires, à la suite du n° xxxv (p. 471); et pour éviter une répétition que l'intercalation de l'épigramme xxxvi nous a obligés de faire, on y a mis simplement aux mêmes. Presque tous les éditeurs de Boileau, faute d'avoir consulté, peut-être même connu ces exemplaires (voy. note 3, p. 471), ont omis la première partie du titre de l'épigramme; ou bien, en la répétant, lui donnent un sens qui n'est pas celui des mêmes exemplaires, parce qu'ils ne placent pas l'épigramme qu'elle précède à la suite du n° xxxv.

5 V. E. Texte de 1713 et du manuscrit. On lit ces abus dans quelques éditions telles que 1712, A. et 1825, Daun. : c'est sans doute une faute d'impression.

P. C. O. Et ne saurait souffrir... Voy. tome IV, lettre de novembre 1703, à Le Verrier, no xxvi. Il est assez singulier que Brossette qui avait cette lettre dans ses papiers, et les éditeurs modernes qui l'ont publiée, n'aient point noté cette première manière.

5 Je voudrais bien, dit Clément ( au sujet des mots vieillis qu'on n'emploie pas assez), qu'on n'eût pas négligé sous couleur, dont le tour est poétique. En vers, on ne saurait souffrir sous prétexte; on est donc obligé de recourir à des circonlocutions traînantes, tandis que sous couleur est précis, est rapide. Il est par exemple employé élégamment dans ce vers de Boileau. Lett. 11, p. 58.

« PredošláPokračovať »