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d'adultere:mais tous deux coupables d'ailleurs. Il y en vint encore trois autres de même qualité; mais tous les cinq furent enfin justifiez ; & les véritables criminels trouvez & punis. Ephrem fut délivré, parce que le juge le connoiffoit & le trouva innocent. Ce fut le commencement de fa converfion : dès-lors il embraffa la vie afcetique ; & il eut pour maître entre les autres S. Jacques sup. l. x111. 12. 23 de Nifibe. Il étoit auprès de lui quand ce faint délivra la ville affiegée par les Perfes.

Greg. Nyß. or. in

c. to. 2.

S. Ephrem fans avoir étudié, devint très-fçavant tout sex. Ì11.c.16. d'un coup dans la philofophie & les chofes divines : ce s. Ephr. p. 1037. qui avoit été marqué par des vifions miraculeuses que fes parens & quelques faints personnages avoient euës à fon fujet. Il étoit éloquent en fa langue firiaque: fes difcours étoient forts & touchans, & confervoient même une grande partie de leur beauté dans les traductions grecques, qui en furent faites dès fon temps. Nous en avons encore un grand nombre traduits en latin fur le grec, qui ne refpirent que la componction & la plus tendre pieté. Dès le temps de S. Jerôme, c'eft à-dire peu tier. Script, après la mort de S. Ephrem, on lifoit fes ouvrages dans l'églife publiquement après l'écriture fainte. Il compofa auffi des poëfies, qu'il mit à la place de celles d'Ĥarmonius fils de Bardefane. Car comme Harmonius avoit fait des cantiques fur des airs agréables, mais qui con- Sup. liv. 1v. n. sẽ tenoient des erreurs contre la foi : touchant l'ame, la formation & la corruption des corps, & la regeneration; S. Ephrem fit fur les mêmes chants des hymnes à la loüange de Dieu & des faints, que le peuple s'accoutuma à chanter avec plaifir. Il fut ordonné diacre d'Edefse: mais il aima toujours la vie folitaire.

Entre fes œuvres, il y a plufieurs inftructions pour Paranef-47; pi ceux qui la pratiquoient. On y voit des moines de trois 434

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$74. 375.

fortes des reclus enfermez dans leurs cellules, des hermites difperfez dans les déferts, des cenobites vivans en communauté. On y voit les divers travaux dont ils s'occupoient. Faire des cordes, des paniers, des nattes, du papier, de la toile : écrire des livres, travailler au jardin ou à la cuifine, tourner la meule. Il dit avoir vu un folitaire qui demeuroit fur une colomne : ce qui fut depuis pratiqué par plufieurs autres, nommez en grec ftilites par cette raison. Quelque eftime qu'il eut pour les folitaires qu'il avoit vûs errans fur les montagnes, & que Parames. 24. p. l'on nommoit Paissans ; il avertit les cenobites de ne pas écouter les tentations qui leur pourroient venir de les imiter, & de s'expofer témerairement à l'horreur du défert,& aux dangers de la faim,des voleurs, des bêtes, des démons & de leurs propres inquiétudes. Il ne veut pas même que l'on s'engage aifément à la vie héremitique des anacoretes; qui vivoient difperfez dans des cellules, d'une maniere beaucoup plus rude que les cenobites. S. Ephrem vint à Cefarée voir S. Bafile, & voici comme il raconte cette vifite. Etant par une occafion de charité dans une certaine ville, j'oüis une voix qui me dit: Leve-toi, Ephrem, & mange des pensées. Je répondis fort embarraffé: Où les prendrai-je, Seigneur? Il me dit : Voilà dans ma maison un vase roïal qui te fournira la nourriture. Il fait allufion au nom de Bafile, qui fignifie roïal; & continuë: Etant fort étonné de ce difcours, je me levai, & j'arrivai au temple du très-haut: je montai doucement au veftibule, je regardai par le portail avec empreffement, & je vis dans le Saint des Saints le vafe d'élection orné de paroles divines, magni, fiquement expofé devant le troupeau,dont tous les yeux étoient arrêtez fur lui. Je vis le temple recevoir de lui la nourriture fpirituelle. Je vis autour de lui couler des

Orat. in Bafil,

Coteler. Mon.

Gr. to. 3. p. 58.

Greg. Nys.de vit.

Eph. to. 2. p. 1037. 4.

Vita. S. Ephr.c..

Et. ibid. p. 59:

fleuves de larmes ; tandis qu'il élevoit des prieres pour nous fur les aîles de l'efprit, & faifoit defcendre des paroles; c'est-à-dire la doctrine de S. Paul, la loi de l'évangile & les misteres terribles. Enfin je vis toute cette assemblée, brillant des fplendeurs de la grace; & je loüai la fagesse & la bonté de Dieu, qui honore ainsi ceux qui l'honorent. S. Ephrem donna publiquement ces louanges à S. Bafile. Ce qui fit dire à quelques-uns de l'affemblée: Qui eft cet étranger, qui louë ainfi notre évêque ? il le flate pour en recevoir quelque liberalité. Mais après l'assemblée finie, S. Bafile connoiffant qui il étoir, par l'inspiration du S. Esprit, le fit appeller, & lui demanda par un interprete,car S. Ephrem ne fçavoit pas le grec : Etes-vous Ephrem, qui vous êtes fi bien foumis au joug du Sauveur? Il répondit: Je fuis Ephrem qui cours le dernier dans la carriere célefte. S. Bafile l'embrassa, lui donna le faint baiser, & le fit manger avec lui: mais le festin fut principalement de difcours fpirituels. Il lui demanda ce qui l'avoit porté à le loüer ainfi à haute voix. C'eft, dit S. Ephrem, que je voïois fur votre épaule droite une colombe d'une blancheur merveilleufe, qui sembloit vous suggerer tout ce que vous difiez au peuple. S. Bafile lui raconta entre autres chofes l'hiftoire des quarante martyrs, & demeura éton- Sɔz.v1.c. 16. né de fon efprit & de fa fcience. S. Ephrem de fon côté fit depuis un difcours à la loüange de faint Bafile, où il rapporte le détail de cette visite.

IX.

faint Bafile.

S. Bafile confervoit toujours dans fon épiscopat l'affection pour la vie monastique. Il élevoit des moines Moines auprès de auprès de lui à Cefarée, & il joignit un monaftere à l'hôpital qu'il y fit bâtir. Il y avoit à Cefarée même un monaftere de vierges, gouverné par une niéce de S. Bafile: Gaudent. ferm. 17. l'églife étoit dédiée aux quarante martyrs, & on y con

brev. art. 108.

109. 110. III.

A.

Conft. Min. Reg. fervoit de leurs reliques. Ce font les religieufes de ce monastere, & des autres dont il prenoit soin, qui sont nommées dans ses écrits chanoineffes ou canoniques comme vivant regulierement; & l'on donnoit auffi ce nom aux moines cenobites. On voit dans ces regles plufieurs articles qui regardent les filles : & des pénitences particulieres pour elles, qui regardent presque toutes des Ep. 302. pechez de paroles. Entre les lettres de S Bafile à des religicuses, on peut remarquer celle à Theodora, qui contient en abregé les principales pratiques de la vie afcetique; fur tout celles qui paroiffoient petites, jusques à ce que l'experience en ait fait reconnoître l'utilité.

Il bâtit ainfi des monafteres proche du commerce des hommes, afin que ceux que la vie active y engageoit, ne fussent pas entierement privez des avantages de la folitude; & que les folitaires ne tirassent pas vanité de Orat. zo. p. 159. leur retraite. C'eft ainfi qu'en parle S. Gregoire de Nazianze; faifant entendre que le clergé de S. Bafile profitoit de l'exemple & de la converfation des moines. En effet, les clercs de S. Bafile, même les prêtres, vivoient dans une extrême pauvreté, & travailloient de leurs Ep. 139. Innocent. mains. Un évêque d'un grand fiege lui avoit demandé un fujet propre à lui fucceder: il lui offre comme le plus digne de ses prêtres, un qui l'étoit depuis plufieurs années; de mœurs folides, fçavant dans les canons, exact dans la foi : vivant dans les exercices de la vie afcetique, & aïant le corps confumé d'aufteritez, pauvre, & fans aucun bien en ce monde ; enforte qu'il n'avoit pas de pain, s'il ne le gagnoit par le travail de fes mains, comEp. 2. 3. 1035. B. me les freres qui étoient avec lui. Dans une autre lettre, il s'excufe à S. Eufebe de Samofate, de ne lui avoir pu envoïer perfonne depuis long-temps. Car, dit-il, encore que notre clergé femble nombreux, il eft composé de

gens

gens qui ne font pas exercez à voïager, parce qu'ils ne font point de trafic, & s'occupent la plupart de métiers fedentaires : dont ils tirent leur fubfiftance journaliere. On voit ici en paffant le même ufage qui paroît Sup. l. v dans faint Cyprien, de ne confier qu'à des clercs les G. ep. 29. pref. 1 lettres ecclefiaftiques.

byt.

.44

X.
Soins des ordis

On ne peut mieux voir le foin que prenoit faint Bafile pour former fon clergé, que par cette lettre à fes cor- nations. évêques où il fe plaint que l'on ne garde plus l'exacti- Ep. 181, tude de l'ancienne difcipline. Il dit que la coutume étoit de ne recevoir les miniftres inferieurs, qu'après un examen, où l'on s'informoit curieufement de toute leur conduite : s'ils n'étoient point médisans, yvrognes, querelleurs s'ils le gouvernoient faintement pendant leur jeuneffe. Les prêtres & les diacres qui demeuroient avec eux, en faifoient leur rapport aux corévêques : qui après en avoir averti l'évêque, mettoient le miniftre au rang du clergé. Maintenant, dit-il aux corévêques, vous vous donnez toute l'autorité. Vous ne vous confultez point, & abandonnez ce choix aux prêtres & aux diacres, qui introduisent dans l'églife, comme il leur plaît, des fujets indignes, en confideration de la parenté, ou de l'amitié. De-là vient qu'encore que l'on compte plufieurs miniftres en chaque bourgade; toutefois il ne s'en trouve aucun digne du fervice de l'autel, comme vous témoignez vous-même, avoüant dans les élections que vous manquez de fujets. Ainfi voïant que le mal devient fans remede; principalement à prefent que plufieurs s'engagent dans le miniftere, de peur d'être enrollez; j'ai crû être obligé de renouveller les anciens canons. Je vous ordonne donc de m'envoïer le catalogue des miniftres de chaque bourgade marquant par qui chacun a été reçû,

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