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VII.

SUR LA PHÈDRE DE RACINE.

Brumaire an XI.

LORSQUE Racine, à la cour d'Apollon,
Fit admirer une Phèdre divine,

Du nom de Phèdre, au bas du saint vallon,
Pradon marquait une ignoble héroïne.
Ami public, ne vous trompez au nom:
Beauté, Laideur, marquent leur origine.
Guérin peignit la Phèdre de Racine 1;
Et Duchesnois est l'œuvre de Pradon 2.

VIII.

SUR LES PRIX DÉCENNAUX.

CINQ perpétuels secrétaires
Adjugent les prix décennaux;

La gloire, objet des grands travaux,
Décerne les prix séculaires.

1. Dans son tableau exposé au Muséum, en l'an XI.

2. Mademoiselle Duchesnois, qui a joué Phèdre, est élève de M. Legouvé, auteur tragique aussi médiocre que Pradon. (Note de Chénier.)

IX.

SUR L'ABBÉ MORELLET.

QUAND l'abbé Morellet écrit,
Ne lui demandez pas d'esprit :
C'est un impôt dont il s'exempte;
Et ce doyen des vieux enfans
Ne tient pas à quatre-vingts ans
Ce qu'il promettait à soixante.

X.

ÉPITAPHE DE CARION DE NISAS.

CI-GIT Carion de Nisas,

Le Sophocle de Pézénas.
Comme au jeu de la comédie
Le rire semble défendu,
Afin que rien ne fût perdu,
Il fit rire à la tragédie 1.

XI.

SUR REWBEL,

L'un des cinq premiers membres du Directoire.

AN IV.

Rewbel, directeur! le pauvre homme!
Devait-on s'attendre à cela?

Ché

1. Voyez l'analyse de sa tragédie de Montmorency par nier, tome III des OEuvres anciennes, page 237. (Note de l'éditeur.)

OEuvres posthumes. II.

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Pourquoi non? Sous Caligula

Il eût été consul de Rome.

XII.

CHANSON NOUVELLE'.

Belle Requête de Cadet Devaux en faveur du Feu et de la RoUE.

NIVOSE AN IX.

AIR: Un soir revenait Cadet.

CADET dit éloquemment

A voix claire et haute:
Tout législateur clément
Compte sans son hôte.
Si le bourreau perd ses droits,
S'il ne rompt plus quelquefois,
C'est la faute de vos lois,
Ce n'est pas ma faute.

QU'ONT fait la roue et le feu
Pour qu'on nous les ôte?
En dépit de Montesquieu,
Rendez-les sans faute;
Grâce à maint barbare écrit,
Ce doux plaisir est proscrit:
C'est la faute aux gens d'esprit,

Ce n'est pas ma faute.

1. Voyez l'épigramme sur le même M. Cadet Devaux, tom. III

des OEuvres anciennes, page 437 (Note de l'Éditeur.)

Se croyant législateur,

D'aise Cadet saute;

Mais l'oreille du sauteur
Était belle et haute.

Le sénat, qui regardait,
Cria: Le méchant baudet!
C'est ta faute, ami Cadet,
Cadet, c'est ta faute.

XIII.

SUR M. CH. MAURICE TALEYRAND DE PÉRIGORD,

Ancien évêque d'Autun, aujourd'hui prince de Bénévent.

AN VIII.

ROQUETTE dans son tems, Périgord dans le nôtre,
Furent tous deux prélats d'Autun.

Tartufe est le portrait de l'un;
Ah! si Molière eût connu l'autre!

XIV.

SUR LE MÈME.

PLUVIOSE AN IX.

L'ADROIT Maurice, en boitant avec grâce,
Aux plus dispos pouvant donner leçons,
A front d'airain unissant cœur de glace,
Fait, comme on dit, son thème en deux façons.
Dans le parti du pouvoir arbitraire,

Furtivement il glisse un pied honteux;
L'autre est toujours dans le parti contraire;
Mais c'est le pied dont Maurice est boiteux.

ÉPITAPHE DE L'AUTEUR.

JE vécus un moment, triste et gai, sage et fou; Je ne sais d'où je viens, et vais je ne sais où.

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