La lettre de l'Episcopat Les évêques adressent, à la France, une pastorale commune; elle sera lue dans toutes les églises; elle doit être méditée par tous les Français. Nous la reproduisons, ici, dans son texte authentique, non pas seulement comme un document d'histoire, mais comme un acte collectif de l'autorité. Cette circulaire dit tout ce qu'elle doit dire et tait tout ce qu'elle devait taire. En présence des deux Encycliques de Pie X, l'épiscopat, deux fois réuni à Paris, mais parlant pour la première fois à la France, devait proclamer la grande charte de la Sainte Eglise, le principe de sa force, son unité, le Pastori suo grex adhærens. La pastorale l'accuse avec une puissance de relief, une touchante unanimité et une décision qui n'admettent pas de subterfuges. L'épiscopat français n'a jamais montré, au monde, un plus auguste spectacle. Le surplus du ministère, l'organisation pratique du service pastoral, est donné, en principe, par la hiérarchie divine de l'Eglise; il doit s'établir, en pratique, par le concert de résolutions à intervenir entre les évêques et le souverain Pontife. Cette solennité d'une part, cette réserve de l'autre, déplaisent à deux catégories d'adversaires aux sycophantes qui veulent entraîner l'épiscopat dans le sillage du gouvernement persécuteur; et aux excommuniés qui veulent prendre la place des évêques, pour livrer l'Eglise au gouvernement. Dans le premier parti, se trouvent le Temps, journal des protestants de la pire espèce, les modérés; le Journal des Débats, feuille des libéraux indécrottables, parce qu'ils ont mis de côté leur catéchisme; le Matin, journal des valets de chambre et des bonnes à tout faire; ils se rencontrent, naturellement, comme nécessairement avec tous les journaux du jacobinisme et du socialisme, la Petite République, le Radical, l'Aurore, l'Humanité et la Lanterne, que des fureurs quotidiennes empêchent d'allumer sa chandelle. Sous des formes très différentes, toutes ces feuilles représentent une même idée, la déchristianisation de la France; elles poursuivent ce but, en célébrant la loi de séparation; et, pour amener le clergé à entrer |