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AVERTISSEMENT.

Presque toutes les notes qui accompagnent le texte, ont été ajoutées par l'Editeur: on ne sera donc pas étonné d'y trouver des extraits d'ouvrages publiés depuis la mort de M. Delauro.

FAUTES A CORRIGER.

Page 38, ligne 24, lisez, d'avoir par lui-même une qualité,

45,

89,

89,

143,

172,

187.

201,

204,

214,

214,

224,

231, ⚫ 252,

314.

328,

400,

421,

450,

28, lisez, raison.

15, lisez, et en faisant voir.

31, lisez, Chap. VI.

29, lisez, principe fécondant.

10, lisez, assister aux combats de leurs enfans.
14, lisez, L'éclat de tant de vertus.

4, lisez, par la salutairc influence.

13, lisez, et comme tout y est heureusement.

4, au lieu de constans, lisez, identiques.

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CHAPITRE

PRÉLIMINAIRE.

COMMENT JE SUIS REDEVENU CHRÉTIEN

ET A QUELLE OCCASION

J'AI ÉCRIT CE LIVRE.

J'ai vécu sans religion jusqu'à ma 64me, année quoique j'eusse sous les yeux, dans ma famille , des modèles de toutes les vertus chrétiennes, et un grand nombre de mes proches parens qui me naient une vie exemplaire.

Je fus fixé par ma place à Montpellier, dans un temps où les doctrines irréligieuses y étaient les opinions dominantes. Cette circonstance et ma position isolée, absolument indépendante, devaient naturellement me confirmer dans mes erreurs. Qui m'eût dit que ma raison, si altière, s'abaisserait bientôt jusqu'à adorer, avec une humble for, des mystères d'une obscurité si impénétrable, si effrayante pour l'imagination, le scandale de la sagesse humaine, alors que j'avais vieilli dans l'habitude de les regarder comme les hochets de la superstition?

Vers la fin de l'année écoulée depuis mon changement de domicile, je me plaisais à faire fré

quemment des promenades solitaires dans les environs de Montpellier. Pendant une de ces promenades, mes idées se portèrent, je ne sais comment, sur les jours de mon enfance et de ma première jeunesse. Je me rappelai, avec délices, ce temps d'innocence et de bonheur, les soins, les complaisances, et l'affectueuse sollicitude de la plus tendre des mères pour éloigner de moi les funestes atteintes du mal. Oh! qu'il fut précieux à mon cœur le souvenir des principaux traits de sa belle vie, consacrée, jusqu'à la 84me année à l'exercice constant des oeuvres de charité et de bienfaisance! De quelle vive émotion j'étais pénétré, en rappelant dans ma mémoire son humeur douce et toujours égale; son caractère ouvert, prévenant, plein de gaîté, si propre à donner de nouveaux charmes à sa vertu, et à la faire aimer des ames les plus froides; ses visites journalières dans les hôpitaux et dans les prisons; et son zèle industrieux pour découvrir ces lieux tristes et obscurs qui recèlent les affreuses misères des pauvres honteux !

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Je la voyais prodiguant à tous des consolations, essuyant leurs larmes, pourvoyant à leurs besoins, soulageant leurs douleurs. Je la voyais encore dans les places, dans les rues, et jusques dans sa chambre, environnée de pauvres qui accouraient à elle comme à leur mère commune: elle s'oubliait pour les secourir, et leur distribuait ses vêtemens et les provisions destinées à sa famille. Quelle modestie! quel recueillement céleste dans les églises ! quelle

piété solide, simple et constamment aimable! Dans les dernières années de sa vie, elle ne pou vait sortir à cause de ses infirmités. Ses mains, quoique affaiblies par l'âge, étaient sans cesse occupées à découdre et à rajuster de vieux habits, et jusqu'à des chiffons que des personnes charitables lui faisaient apporter, pour les petits enfans des pauvres. Combien elles furent douces, ô ma mère bien-aimée, les larmes que me fit répandre le souvenir des vertus que vous aviez pratiquées sur la terre!!!.... Mais quand je fis un retour sur moimême, quel affligeant contraste accabla mon ame! Les remords abreuvèrent mon coeur d'amertume : ils me révélaient qu'il y a une justice souveraine hors de ce monde. Des pensées désolantes bouleversèrent mon esprit : « O la plus tendre des mères, » serait-il vrai que cette éternité de bonheur dent >> vous m'avez si souvent entretenu, dans mes pre» mières années, se fût déjà réalisée pour vous, et » que mes opinions inconsidérées me condam»> nassent à être séparé de vous pour jamais!... » Pour jamais je serais donc forcé de blasphémer. » et de maudire ce même Dieu qui aurait récom» pensé vos mérites d'un bonheur sans mesure!!!..»

Entièrement absorbé dans ces réflexions, j'étais parvenu, sans m'en douter, à une distance trèsrapprochée de l'église du Séminaire. Comme malgré moi, je tombe à genoux devant la grille qui sépare le vestibule de l'intérieur, et je m'écrie: « O Dieu de ma mère! s'il est vrai que vous soyez;

» si, comme elle me l'a assuré, vous êtes la vérité, » la sagesse, et la bonté suprême; que vous m'ay ez » fait pour vous, et que vous entendiez les désirs » sincères d'un coeur malheureux ; je vous conjure » et vous supplie d'employer votre puissance à me » secourir : montrez-vous à votre créature; soyez « sa lumière et sa vie; tracez-lui la route pour ar» river jusqu'à vous!!!... » Mon agitation était extrême; mes larmes coulaient en abondance: au bout de quelques instans, je sens le calme renaître dans mon ame, et je me relève avec la résolution sincère de chercher la vérité de bonne foi.

Peu de jours après, je partis pour Rodez, où je

devais passer le temps des vacations. J'en employai

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la plus grande partie à lire les pensées de Pascal, celles de Bossuet divers sermons de Bourdaloue et de Massillon sur la vérité des dogmes de la religion chrétienne, et les Confessions de SaintAugustin, où je trouvai des réflexions aussi solides que consolantes sur la grandeur de la bonté et de la miséricorde de Dieu. Cet illustre docteur de FEglise prouve, par son exemple, que celui qui gémit sous le poids de l'habitude la plus invétérée ne doit pas se livrer à un funeste désespoir : il en coûte de résister à la corruption de la nature; mais ce combat se change enfin en une heureuse liberté, et en une joie inexprimable. Je fis à mon état l'application de ce beau passage: « Où est Dieu, là est » la vérité: il est au fond de votre coeur; mais vo>>tre cœur s'est éloigné de lui. Rentrez, rentrez en

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