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a établi, de la leur manifester.

La Harpe éprouva l'heureux effet de la prière, lorsque, épouvanté par l'abîme que lui présentaient quarante années d'égarement, son coeur abattu s'adressa au Dieu qu'il venait de retrouver et qu'il connaissait à peine, et lui dit : « Que dois-je faire ? » que vais-je devenir?.. » Dieu lui répondit par l'impression subite que fit sur son coeur la lecture de ces paroles, dans l'Imitation: Me voici, mon fils, je viens à vous parce que vous m'avez invoqué : paroles qui le firent tomber la face contre terre, qui baignèrent ses yeux de larmes délicieuses, et dissipèrent toutes les pensées désolantes dont son ame était accablée.

Siu, célèbre prince chinois, nous apprend que, ne pouvant se résoudre à reconnaître, dans Jésus, le Souverain Maître de l'univers et le Créateur du genre humain, il redoubla son application à s'instruire, et y joignit d'instantes prières au Dieu du Ciel. Elles furent exaucées; et ce prince remercia, de tout son cœur, ce père de miséricorde, d'avoir daigné l'éclairer intérieurement, et le conduire, par sa grâce, à la vraie religion.

Il serait aisé d'établir, par une foule d'exemples semblables, que Dieu n'a jamais abandonné ceux qui l'ont invoqué avec une intention droite et pure.

Depuis le commencement du XVIe siècle jusqu'à ce jour, ont paru un grand nombre d'excellents `livres, où l'on trouve le développement le plus lumineux des preuves de la religion chrétienne.

preuves,

Mais, si cette importante matière est épuisée, quant au fond, il reste toujours de nouvelies manières d'exposer les de les choisir, de les rapprocher, de les réunir, de les rendre plus sensibles. J'ai fait choix des principales, et je les ai classées dans l'ordre qui n'a paru le plus naturel et le plus facile à saisir; en sorte que de leur ensemble résulte la démonstration convaincante, que le parti de la Religion est non-seulement le plus sûr, mais manifestement le plus judicieux, et tel que dans les choses ordinaires et les plus importantes de la vie, la sagesse et la prudence le dicteraient à tout homme raisonnable.

Voici le plan de l'ouvrage :

Dieu est ;

Dieu est celui qui est ;

Dieu nous a faits à sa ressemblance;
Dieu exige de nous des hommages;

Dieu a pu révéler le Christianisme comme expression des hommages qu'il exige de nous;

Dieu a révélé le Christianisme, et a manifesté la vérité de cette révélation par des faits incontestables;

Dieu l'a manifestée par des faits antérieurs à la mission de Jésus-Christ, par des faits qui ont accompagné cette mission, et par des faits postérieurs.

Dieu a confié le dépôt de cette révélation à une autorité infaillible.

Je me fais un devoir de déclarer ici que j'ai puisé

un grand nombre d'expressions, de phrases, et même des passages entiers dans divers auteurs. Mais tous ces emprunts se trouvent tellement confondus avec ce qui m'appartient, que je serais dans l'impossibilité de démêler ce qui n'est pas de moi. Cette déclaration suffira, sans doute, pour me mettre à couvert du reproche d'avoir voulu m'enrichir en m'appropriant le bien d'autrui.

CHAPITRE 1.

DIEU EST.

Avant d'exposer les preuves de l'existence de Dien, nous avouerons qu'il est impossible de donuer de cet être, si fort au-dessus de nos pensées, une notion complète, et même de nous en former une idée qui réponde à sa grandeur. Son incompréhensibilité est un des, dogmes de la religion chrétienne; et les philosophes les plus raisonnables de l'antiquité ont reconnu l'impuissance de l'esprit humain sur ce point.

Mais si nous n'avons pas d Dieu une notion entière, nous le connaissons en partie; si nous ne découvrons pas sa nature telle qu'elle est, nous en jugeons d'après ses opérations; si nous ne la comprenons pas, nous la concevous, et il est important de saisir la différence de ces deux choses que les adversaires du Christianisme s'efforcent de confondre. Ils répètent sans cesse qu'il est impossible d'admettre ce qu'on ne comprend pas; et, suivant eux, ce qu'on ne comprend pas et ce qu'on ne conçoit pas revient au même. Dans ce dernier point est une grande erreur.

En effet, concevoir une chose, c'est avoir l'idée de son existence; la comprendre, c'est connaître la manière dont elle existe. Nous concevons une cho

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la

se, nous en avons l'idée, quand notre esprit peut supposer existante. Pour la comprendre, il faut la connaître à fond, et en saisir les différents rapports, savoir pourquoi et comment elle est ce qu'elle est. Ainsi, pour la concevoir, il suffit de ne pas y apercevoir de répugnance, de contradiction, parce que tout ce qui ne présente aucune répugnance, ou contradiction, peut être supposé exis

tant.

Je ne conçois pas un triangle de quatre côtés, parce que c'est une chose qui implique contradiction : l'idée d'un triangle et celle de quatre côtés sont deux idées dont l'une détruit l'autre. Mais je conçois des hommes dans la lune, mon esprit ne me présentant point de répugnance, point de contradiction dans cette idée : je puis donc me figurer la lune peuplée d'hommes ainsi que la terre.

Parmi les choses dont l'existence est incontestable, il en est un grand nombre que nous concevons sans les comprendre. Je vois, par exemple, des phénomènes électriques; je suis sûr que l'électricité existe, et je conçois l'électricité. Mais quelle en est la nature? Par quels moyens se forme-t-elle? Quelle relation y a-t-il entre cet effet et le mouvement qui le produit ou qui le développe? Je n'en sais rien: je ne comprends pas l'électricité. Nous ne comprenons pas même les choses qui nous sont les plus familières, qui se passent continuellement autour de nous, dans nous mêmes. Comprenons-nous la manière dont se fait la communication du mou

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