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nelle providence sur les hommes;

Un Dieu qui, à la face du genre humain assemblé, scrutera, jugera nos secrets les plus intimes et rendra à chacun selon ses œuvres ;

Un Dieu qui récompensera d'une gloire infinie, d'un bonheur éternel, l'ame et le corps de celui qui aura vécu selon sa loi; et qui, dans la même proportion, réservant des peines éternelles au violateur de sa volonté souveraine, offre à l'homme, toujours prêt à l'enfreindre, le contrepoids le plus propre à le retenir dans le bien ;

Un Dieu qui, étant passé lui-même par toutes les situations où nous pouvons nous trouver, nous encourage à la vertu par des exemples si touchans que nous ne saurions prêter aucune excuse légitime à nos infidélités ; et qui cependant relève jusqu'au dernier terme de cette vie la confiance du coupable, en ouvrant au repentir le sein immense de sa miséricorde.

Telle est la morale chrétienne, admirable à tous égards, mais qui a provoqué néanmoins les accusations des incrédules. Outre certains reproches que nous avons déjà touchés, ils ont dit que les conseils évangéliques sont impossibles; que les préceptes sont impraticables; qu'en approuvant la pauvreté volontaire, le célibat, l'intolérance, elle est nuisible à l'humanité.

Sans doute, les conseils sont plus difficiles que les préceptes; mais aussi ce ne sont que des conseils; et la preuve qu'ils ne sont pas impossibles,

c'est

ceur,

que l'histoire atteste qu'ils ont été pratiqués.. La mortification, la chasteté, le désintéressement des premiers chrétiens, aussi bien que leur douleur charité, leur patience, ne causaient-ils pas de l'admiration aux payens? Et dans les siècles suivans les vertus pratiquées par les solitaires n'adoucirent-elles pas la férocité des barbares? Et les missionnaires qui convertirent les peuples du nord, auraient-ils attiré tant de prosélytes, s'ils n'avaient pas observé les conseils de l'Evangile?

pas

Il est vrai que l'observation des préceptes demande de la vigilance et des combats. Mais il n'est de vertu sans force, a dit justement Rousseau ; mais chez tous les peuples, sous tous les climats, et même au sein de la corruption la plus profonde, le Christianisme a toujours eu des disciples fidèles dans tous les rangs et dans toutes les conditions jusqu'à nos jours. En face de tels faits, comment peut-on avancer que les préceptes sont impratica

bles?

En louant la pauvreté, qui a été souvent nécessaire pour exercer avec fruit les fonctions apostoliques, Jésus-Christ n'a pas approuvé l'oisive mendicité; et l'Eglise, en donnant son approbation aux moines qui ont embrassé la pauvreté volontaire, ne les a pas dispensés de s'occuper, soit au travail manuel pour leur subsistance et pour celle des pauvres soit au travail de la prédication et du gouvernement des ames. Si les hommes y ont trouvé matière d'abus, qu'est-ce que cela prouve?.... De

quoi les hommes n'ont-ils pas abusé? ( 1 )

Les détracteurs du célibat ont parlé sous l'influence de la prévention, lorsqu'ils ont dit qu'il nuit à l'accroissement de la population. M. Malthus, dans son profond ouvrage stir le principe de la population, a prouvé clairement que « non seu>>lement tout homme n'est pas né pour se marier, >> mais que dans tout état bien ordonné il faut qu'il » y ait une loi, un principe, une force quelcon>> que qui s'oppose à la multiplication des maria"ges ». Il observe que l'accroissement des moyens de subsistance, dans la supposition la plus favorable, étant inférieur à celui de la population dans

(1) On a beaucoup déclamé contre les couvens; mais il n'en est pas moins vrai 1o. que les hommes fatigués du tumulte de la société, rebutés par les vices de leurs semblables, dégoûtés des objets qui excitent les passions, ont le droit d'aller chercher dans la solitude la paix, le repos, l'innocence, la liberté, le calme de la conscience, pourvu qu'ils restent toujours disposés à servir le monde dans la nécessité. Or ́, aux époques de calamité, de dévastation ou de contagion, lorsque la religion s'est trouvée en danger, que les peuples ont manqué de secours, on a toujours vu les solitaires quitter leur retraite, mourir pour aider leurs frères, exercer la charité d'une manière héroïque. -- 2o. Que, sans parler ici des immenses services rendus à la société par l'état religieux; sous le rapport de la civilisation, de l'agriculture, des sciences et de l'éducation de la jeunesse, (l'auteur en parle plus loin ), il lui ́ rend un service sans prix en amortissant des volontés qui pourraient lui être funestes, et en la déchargeant du soin de surveiller, d'employer et même de payer les membres des diverses communautés. Jamais il n'y eut d'idée plus heureuse que celle de réunir des citoyens pacifiques qui travaillent, prient, étudient, écrivent, font l'aumône, cultivent la terre, et ne demandent rien à l'autorité. Quel bienfait que d'enchaîner les passions et de neutraliser les vices! Si Robespierre, au lieu d'être avocat, cût été capucin, on eût dit peut-être de lui en le voyant passer: Bon Dieu! à quoi sert cet hom me? Nous savons, nous, à quoi il aurait servi.

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l'énorme proportion respective des deux progres sions, l'une arithmétique et l'autre géométrique il s'ensuit que l'Etat, en vertu de cette dispropor tion, est tenu dans un danger continuel, si la population est abandonnée à elle-même; ce qui nécessite la force réprimante dont il vient de parler. Or le nombre des mariages ne peut être restreint dans l'Etat qu'en trois manières: par le vice, par la violence, ou par la morale. Les deux premiers moyens étant inadmissibles, il ne reste que le troisième; et dans le nombre des restreintes morales le célibat religieux et ecclésiastique n'est-il pas la meilleure que les choses humaines puissent comporter, puisqu'elle est appuyée sur des motifs si sublimes, sur des moyens si efficaces, sur des menaces si terribles qu'on ne saurait imaginer rien d'égal ou d'approchant? D'autre part, la source intarissable de la population, non d'une population précaire, misérable et même dangereuse pour l'Etat, mais d'une population saine, opulente et disponible, c'est la continence dans le célibat, et la chasteté dans le mariage. Or qui ne sait que le prêtre célibataire exerce sur ce point une puissante et constante influence? Le célibat ecclésiastique est donc doublement utile à la population, et comme restreinte morale, et comme principe fécondateur sans interruption ni limites.

Quant à l'intolérance, on n'a qu'à lire l'Evangile pour se convaincre que loin de la commander ou même seulement de l'approuver, le Christianisme la

condamne et la défend. Sans doute, le Christianis me faisant profession d'enseigner qu'il possède seul la vérité, exclut nécessairement toutes les doctrines qui lui sont opposées : sous ce rapport, il ne saurait s'allier avec aucune autre religion; et en cela il ne peut pas plus être accusé d'intolérance, que le savant qui, bien convaincu de la vérité de son système sur notre monde planétaire, exclut et repousse toutes les hypothèses contraires. Mais non seulement il permet, il ordonne même de tolérer les personnes qui, à ses yeux, sont dans l'erreur. Voyez Jésus-Christ allant à Jérusalem (Luc. Ch. IX. ); il envoie devant lui quelques personnes pour annoncer sa venue et lui préparer un logement dans une ville de Samarie. Les habitans refusent de le recevoir; cet affront lui est fait pour cause de religion : les Samaritains, juifs schismatiques, voulaient qu'on n'adorât Dieu que sur le mont Garizim; cette injure était donc, de leur part, un acte d'intolérance. Deux apôtres croient faire un acte légitime en repoussant l'intolérance par l'intolérance. Jésus les en reprend et leur dit: Vous ne savez pas à quel esprit vous êtes appelés: je ne pas venu pour perdre les hommes, mais pour les sauver. Il suit de là que Jésus-Christ a prohibé l'intolérance des personnes, même à l'égard des dissidens intolérants. Tout ce qui a pu, qui a pu, dans le cours des siècles, s'écarter de cette loi de douceur et de charité envers ceux qu'on croyait dans l'erreur, n'est donc pas venu du Christianisme, mais

suis

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