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sang,

dogme qui nous montre les Bienheureux, au séjour de la gloire, s'intéressant encore aux régions qu'ils habitèrent, qu'ils arrosèrent de leur qu'ils convertirent par leurs prédications, qu'ils instruisirent et édifièrent par les plus touchans exemples. Oh! qu'il est consolant pour le fidèle de penser que ses frères dans la foi, morts en état de grâce, depuis les premiers jours de l'Evangile, veillent sur ses actions, secondent ses efforts unissent leurs prières aux siennes, et, du sein de leur inaltérable félicité, lui tendent les bras pour l'attirer à eux ! Quel encouragement plus puissant à la vertu, que la contemplation de ces grands modèles, qui sont parvenus au terme où nous aspirons, à travers les mêmes obstacles, moyennant les mêmes secours! Leurs solennités les ramènent en quelque sorte, parmi nous; leurs exemples revivent pour notre édification; leurs images exposées dans nos temples, sont pour les ignorans des livres où ils viennent s'instruire des belles actions de leur vie; leurs reliques présentées à la vénération publique, sont comme les monumens des faits qui excitent notre admiration; et c'est ainsi que l'invocation des Saints nous porte à les imiter et à mériter leur couronne. (1)

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(1) În a demandé Comment les Saints peuvent-ils entendre nos prières?.... Mais d'abord ni la privation d'organes, ni l'éloignement ne sont un obstacle, puisque d'un côté cette privation est une facilité de plus, les organes appesantissant et entravant les facultés de l'ame et que de l'autre les esprits peuvent agir à toute distance, comme nous

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Les principaux rites qu'emploie le Christianisme pour la sanctification de ses disciples sont les Sacremens institués par Jésus-Christ pour être à la fois et les signes et les instrumens de sa grâce. La cérémonie opère ce qu'elle signifie; l'action extérieure rappelle à l'esprit ou la grâce qu'elle produit ou les dispositions qu'elle exige. Les Sacremens sont, d'ailleurs, pour la société des fidèles,un moyen et une marque d'unité: ils sont le lien commun et visible de tous les enfans de l'Eglise, lien par lequel ils sont unis, dans une même foi, entre eux et avec leur divin chef Jésus-Christ.

l'avons déjà dit avec le célèbre Euler, (p. 110 précédente ). En second lieu, Dieu ne peut-il pas communiquer aux Saints la connaissance de nos prières? Lui refuser ce pouvoir serait à la fois un blaspheme et une extravagance.

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Il peut être utile d'ajouter ici : 1o. qu'en invoquant les Saints l'Eglise ne reconnaît qu'un Médiateur, l'Homme-Dieu, par lequel seul les prières peuvent être agréables au Très-Haut, soit qu'elles lui soient présentées directement, soit que, pour les lui rendre plus acceptables, on emprunte le ministère de ses élus. elle laisse tellement les Saints à leur place qu'elle regarderait comme impie et blasphématoire d'adresser à l'Homme-Dieu ce qu'elle dit aux Saints ou d'adresser aux Saints ce qu'elle dit à l'Homme-Dieu. 2o. Qu'elle n'attribue aux images aucune vertu, si ce n'est celle d'exciter le souvenir des originaux, et que, lorsqu'un Chrétien rend honneur à celle d'un Apôtre ou d'un Martyr, son intention n'est pas tant d'honorer l'image, que d'honorer l'Apôtre ou le Martyr en présence de l'image. 3o. Qu'on doit entendre de la même sorte le culte des reliques : c'est Dieu que l'Eglise bénit d'avoir fait des corps des Saints les glorieuses victimes du martyre ou de la pénitence ; c'est Dieu qu'elle implore par leurs vénérables restes qui furent les membres de Jésus-Christ (I. Cor. VI. ); c'est donc de Dieu, comme de sa source, que provient le culte des rcliques, et c'est à Dieu, comme à sa dernière fin, qu'il remonte et se terminę.

Dans le Baptême on rend un hommage solennel au mystère de la Trinité adorable, au nom de laquelle il est administré; on y professe hautement le dogme du péché originel, dont ce sacrement nous absout, et celui de l'Incarnation et de la Rédemption, dont il nous applique les mérites: par là il est dans l'Eglise un garant perpétuel, subsistant depuis Jésus-Christ, des principaux dogmes

de la foi.

En le recevant, l'homme devient pur comme l'innocence, enfant de Dieu et de l'Eglise, frère de l'Homme-Dieu; il acquiert un droit sans bornes à tous les biens que l'Eglise possède, et à tous ceux qu'elle promet ; et il ne peut perdre ce droit que par sa faute. Mais, en même temps, il contracte des obligations, et à l'autorité générale du devoir il ajoute la force particulière de l'engagement. Ainsi le souvenir de ses promesses, la vue de la récompensé, la certitude des secours nécessaires : tout est pour lui un motif puissant de pratiquer le bien.

Le sacrement de la Confirmation est un monument de ce jour mémorable où l'Esprit-Saint descendit visiblement sur les Apôtres, où s'ouvrit leur mission, où commença la conversion de l'univers. Il rappelle aussi le dogme de la grâce qu'il répand, avec abondance, dans nos ames; il est comme le complément du Baptême; il en renouvelle les engagemens dans un âge où nous sommes capables ⚫ d'en sentir le prix, et en réitère les secours dans la

saison de la vie où ils sont le plus nécessaires. Si les effets admirables de ce sacrement ne frappent pas les yeux, comme au temps des apôtres, s'ils n'agissent plus que sur les coeurs, c'est que la descente visible du Saint-Esprit est un fait tellement authentique, qu'il n'est pas nécessaire de la réitérer: les nations amenées à la foi sont des témoins suffisans de la présence et de la force de l'EspritSaint dans la Confirmation, sans qu'il faille y ajouter d'autres preuves,

Tous les peuples, toutes les religions ont eu des sacrifices plus ou moins multipliés; la Religion chrétienne n'en a qu'un : il a commencé sur le Calvaire, et depuis il se continue dans toutes les parties de l'univers. Le sacrifice de l'autel est en effet le même que celui de la croix : c'est le même Pontife qui l'offre, c'est la même victime qui est immolée, c'est le même Dieu qui le reçoit. Sur l'autel comme sur le Calvaire, ce grand sacrifice réunit tous les caractères annoncés et figurés par les sacrifices de l'ancienne loi, et les cérémonies qui l'accompagnent retracent les différentes circonstances de la Passion. Tous les jours il place le chrétien au pied de la croix du Sauveur; il le reporte au moment le plus auguste qui fut jamais, au moment qui rapprocha la terre du ciel, et rejoignit le temps à l'éternité.

Mais ce n'est point là le terme de la bonté divine aux yeux de la foi chrétienne. Non content de renouveler chaque jour l'inestimable sacrifice de

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notre rédemption, Jésus-Christ descend en nous pour nous en appliquer plus particulièrement les mérites: il s'unit à nous de la manière la plus intime, pour nous faire vivre de sa vie. Quels sentimens d'adoration, de reconnaissance et d'amour doivent inspirer aux fidèles des bienfaits dont ils n'eussent jamais osé former le desir, et que l'esprit de l'homme n'aurait jamais pu même imaginer! Quelles admirables instructions ils puisent à cette source divine! Ce sacrifice est celui où JésusChrist porta l'amour des hommes jusqu'à mourir pour leur salut; et nous n'aimerions pas nos frères, qui sont comme nous couverts de son sang! Il y pria pour ses bourreaux, après y avoir admis l'a¡ôtre qui devait le trahir; il nous y distribue encore le baiser de paix; et nous pourrions y garder quelque ressentiment (1)! Voyez d'ailleurs, autour du saint autel, les rangs se confondre, les distinctions disparaître, les grandeurs s'effacer toute hauteur s'abaisse aux pieds de la Majesté Suprême. Leçon sublime et profonde de cette égalité primitive que les institutions humaines peuvent suspendre, mais non pas anéantir, d'où nous som

( 1 ) « La Religion catholique dit aux hommes: Croyez que c'est un Dieu que je vous donne sous les apparences d'un pain qui n'est plus. Votre cœur se souillera-t-il par des crimes?.... L'ame est saisie et attendrie ; on est détaché de tout lien terrestre, on est uni avec Dicu, il est dans notre chair et dans notre sang. Qui osera, qui pourra commettre après cela une seule faute, en concevoir seulement la pensée? Il était impossible, sans doute, de rien imaginer qui retint plus fortement les hommes dans la vertu. » ( Voltaire, t. 51, p. 210, édit. de Kell.)

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