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de chaque état; il fortifie ses leçons par la première de toutes, par l'exemple: c'est en marchant à la tête de son troupeau qu'il le conduit dans les voies de la justice. Père des pauvres et de tous les malheurenx, il en est le consolateur et le soutien obligé : sa main doit essuyer leurs larmes, sa voix adoucir leurs amertumes, et solliciter le secours des puissans et des riches pour tous les besoins de l'indigent, de la veuve et de l'orphelin. C'est surtout dans les momens cruels qui mettent l'homme aux prises avec la douleur, que le prêtre est son aide, en lui inspirant la patience et la résignation: la croix à la main, il arrête ses murmures; il lui apprend à bénir celui qui le frappe par amour; il apaise ses alarmes; en guérissant son ame, il lui rend la paix, et il le remplit d'un doux espoir, en lui montrant dans les Cieux le prix éternel de sa passagère souffrance.

Tout ce qui est périssable échappe au mortel qui touche au terme de sa carrière; tout ce qui est de la terre s'enfuit loin de lui, et déjà s'efface à ses yeux comme une ombre. Mais à mesure que le monde s'éloigne, la Religion s'empresse autour de sa couche; elle tient en ses mains le Sacrement que Jésus-Christ a réservé pour l'heure la plus redoutable de la vie; elle oint le fidèle, comme un athlète, pour le fortifier dans le dernier combat; l'huile sacrée qu'elle répand sur ses membres fait couler dans son coeur l'onction invisible de l'Esprit-Saint; les langueurs de la maladie n'abattent plus son ame; les assauts mêmes de la tendresse ne vaincront

point son courage, et, s'il le faut pour son bonheur; Dieu lui reudra, par l'onction sacramentelle, la santé du corps. Ce Sacrement est, d'ailleurs, une profession de foi publique par laquelle le chrétien déclare hautement qu'il veut mourir dans la communion sainte, où il a eu le bonheur de naître; et c'est ainsi que l'Extrême-Onction rapproche les deux termes de la vie, dont le dernier soupir est l'expression de la foi reçue au berceau.

sang

Dans ce moment décisif pour l'éternité,la Religion redouble ses efforts: elle adoucit la violence des regrets par les consolations de l'espérance; elle ranime le courage par l'exemple du Sauveur agonisant et mourant; elle environne de touchantes prières et de douces exhortations le passage à l'éternité, où ses voeux suivent l'ame du fidèle, sollicitant en sa faveur la clémence du Juge Suprême les mérites infinis d'un par divin. Nations de tous les pays et de tous les siècles, vous n'avez point erré en offrant à vos morts des hommages funèbres le sentiment qui vous conduisait autour de leur dépouille inauimée, ne vous. égarait pas; mais vous en méconnûtes le principe. Le Christianisme seul nous révèle ce grand secret du Créateur: il nous enseigne que le coup qui brise les liens de notre ame et de notre corps ne rompt pas ceux qui nous attachent à l'Eglise. Nous lui appartenons encore; elle tient encore à nous, après le terme de notre exil terrestre; ce n'est pas une cendre insensible qu'elle arrose de larmes sté

riles et couvre de vains honneurs : c'est une ame immortelle qu'elle soulage par ses prières, par ses offrandes, par ses aumônes, par les mérites du sacrifice qui a racheté l'homme ( 1 ). Et ce que I'Eglise fait pour les ames détenues dans le lieu d'expiations qui sépare la terre du Ciel, devient utile à nous-mêmes. Le dogme des peines temporelles, et celui de la résurrection des corps, nous y sont rappelés; notre esprit est ramené à la salutaire pensée de la mort ; en contemplant les innombrables générations qu'elle a entassées dans le sein de la terre, nous envisageons la place qui nous est destinée ce spectacle de la mort est la plus forte et la plus utile leçon de la vie. Les prières que nous faisons pour les défunts, raniment dans nos cœurs un précieux souvenir de ceux à qui nous fûmes unis par les liens du sang, ou qui nous attachèrent à eux par des bienfaits. Elles consolident,

(1) « Diet ne mettra jamais dans un même rang, et n'enveloppera jamais dans un même sort la surprise et la malice, la faiblesse et le crine, la distraction dans la prière et l'abandon total de la prière, le mensonge officicúx et le parjure détestable, l'homme de bien souillé de quelques tâches légères et le scélérat noyé dans son iniquité. Il est le Dieu de tou➡ te sainteté, et en même temps le Dieu de toute justice; il purifiera l'un et réprouvera l'autre. Une ame sainte, mais tâchée de quelque souillure, n'entrera pas dans la gloire éternelle, parce qu'il est le Dieu de toute sainteté; elle y entrera parce qu'il est le Dieu de toute justice. Il la réformera donc, il perfectionnera l'éclat de ses vertus, établira la pureté de ses œuvres, et la placera enfin dans sa gloire. Voilà le fondement iné- » branlable de la croyance du purgatoire, voilà la conclusion que la raison tire des attributs incontestables de notre juge et de notre Dieu. » ( Catéch. philos. tome 2, p. 336.)

elles augmentent notre respect pour leurs dernières volontés. Prosterné sur le tombeau des auteurs de ses jours, le chrétien se rappelle, avec attendrissement, tous les traits de leur vie qui ont pu l'intéresser. Les leçons, les exemples de vertu qu'ils lui donnèrent, se retracent vivement à sa mémoireil est heureux de sentir que ses supplications et ses bonnes œuvres acquittent la dette de sa reconnaissance. Au moment où il implore pour eux la miséricorde éternelle, il se dit, avec transport, que sans doute ils lui répondent de leur séjour de douleur, et qu'il a pu y faire pénétrer un adoucissement à leurs souffrances expiatrices peut-être même, cet instant est-il celui qui désarme en leur faveur la justice divine, celui qui commence leur bonheur éternel, et qui lui assure à lui-même les plus zélés protecteurs auprès du Tout-Puissant. Aux rites sacrés institués par Jésus-Christ, l'Eglise a, dans différens siècles, ajouté des cérémonies qui ont également pour objet de rétracer à ses enfans les vérités qu'ils doivent croire et les préceptes qu'ils doivent observer. Partout elle leur présente la croix du Sauveur : elle l'élève sur les temples, la place sur les autels, en orne les vêtemens de ses ininistres; elle en fait la sauve-garde du voyageur dans nos campagnes, et la protectrice des travaux du pieux laboureur; elle en décore même les cités, afin que ses enfans ne puissent perdre de vue, pour ainsi dire, le monument de leur rédemption, l'instrument de leur salut, le

gage de leur félicité, l'objet de leur éternelle re

connaissance.

Nous nous couvrons nous-mêmes de ce signe sacré et nous l'accompagnons de paroles qui invoquent l'unité des trois personnes divines, pour faire une profession ouverte de notre foi, pour nous rappeler que Dieu doit être la fin dernière de toutes nos actions, et que nous ne pouvons les rendre méritoires que par la croix de Jésus-Christ.

L'eau sainte que l'Eglise répand sur l'assemblée des fidèles représente celle dont ils furent lavés dans le baptême, et rappelle les dons qu'ils y recurent, les engagemens qu'ils y contractèrent : elle est en même temps le symbole de la pureté que

notre ame doit conserver et renouveler sans cesse.

La cendre dont elle marque nos fronts, une fois chaque année, nous empêche d'oublier ce qu'est le corps dont nous sommes chargés, ce qu'il fut, ce qu'il sera.

Le pain qu'elle distribue, dans les jours solennels, nous présente l'image du plus augustc des sacremens, l'idée touchante de la communion des fidèles, le souvenir de ces premiers temps, les plus beaux de l'Eglise, où ses enfans, n'ayant qu'un cœur et qu'une ame, prenaient des repas tous ensemble dans le lieu saint.

C'est aussi pour rappeler les siècles de persécution, où elle réunissait les chrétiens dans des antres inaccessibles aux rayons du soleil, autant que

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