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sur le prince... C'est la Religion chrétienne qui, malgré la grandeur de l'empire et le vice du climat, a empêché le despotisme de s'établir en Ethiopie, et a porté, au milieu de l'Afrique, les moeurs de l'Europe et ses lois. » (Emile, 1. IV. -- Esprit des `, lois, 1. XXIV. ) (1)

par

(1) Et combien de fois la Religion a réprimé les violences et les exactions des princes, et a été la sauve-garde des peuples contre la force audacieuse de la victoire! Ce fut à la voix du Pape saint Léon qu'Attila, roí des Huns, oubliant sa férocité, repassa les Alpes et se retira dans la Pannonie: il fut aussi détourné de Trøyes par saint Loup, et d'Orléans, par saint Aignan. Le même pontife saint Léon arrêta la fureur de Genseric, roi des Vandales, prêt à incendier Rome et à passer tous les habitans au fil de l'épée. Totila, roi des Ostrogoths, se laissa également fléchir par le Pape Pélage. L'éloquence et la charité de saint Epiphane, évêque de Pavie, désarmèrent les barbares, obtinrent la vie et la liberté d'une multitude innombrable de captifs, procurèrent l'abolition de plusieurs lois extrêmement dures, et firent décharger les peuples d'une partie des tributs exorbitans dont on les avait écrasés: il sut inspirer des sentimens d'humanité à Théodoric, au fort même de ses triomphes. Saint Germain, évêque d'Auxerre, entreprit un voyage Laborieux mer et par terre, pour aller au secours de ses concitoyens qui étaient accablés par un tribut extraordinaire, et ses peines furent couronnées par le succès. L'évêque Mérovéc obtint de Childebert II l'allégement des taxes des pauvres, des veuves et des orphelins; et Grégoire de Tours réprima des exactions commises à l'égard du peuple. Saint Grégoire le Grand pria Phocas de diminuer les taxes sur ses sujets, et lui rapp la que les princes gentils régnaient sur des esclaves, mais que les princes chrétiens régnaient sur des bommes libres. Nous pourrions citer une foule d'autres Evêques, et même le cinquième concile de Paris, le troisième concile de Tours, le concile de Toulouse de l'an 1233, celui de Béziers de l'an 1246, le troisième, le huitième, le treizième concile de Tolède, etc. etc. Qui ne connaît, d'ailleurs, la courageuse fermeté d'un saint Chrysostome contre l'impératrice Eudoxie pour défendre les intérêts d'une veuve, et celle d'un saint. Ambroise à l'égard de Théodore-leGrand qui, souillé du sang de ses sujets par la colère, s'humilia sour

Chez la plupart des peuples païens, ontre les coutumes inhumaines dont nous venons de parler, il était permis de faire périr l'enfant dans le sein de sa mère, ou de se défaire des nouveaux-nés au gré du père ou du magistrat (1). A Rome, l'usage de procurer l'avortement était regardé comme licite, pour que les enfans ne fussent pas trop nombreux, et le droit d'exposition, restreint aux enfans monstrueux et aux filles cadettes. En Grèce, Lycurgue avait ordonné que tous ceux qui naîtraient difformes ou mal constitués, fussent jetés à la voirie. Encore aujourd'hui, en Chine, les sages-femmes étouffent un nombre considérable d'enfans dans un bassin d'eau chaude, ou les jettent dans une rivière, et sout payées pour cet assassinat. On y expose même les nouveaux-ués dans les rues et sur la voie publique ; et ils sont dévorés par les animaux, ou enlevés, le matin, dans des tombereaux avec la boue et les immondices. ( 1 )

l'autorité de cet illustre Evêque, et,par son conseil, fit dresser une loi pour ordonner que les sentences de mort n'auraient désormais leur exécntion que trente jours après qu'elles auraient été prononcées, afin de laisser à la raison le temps de réformer les jugemens dans lesquels, clle n'aurait pas été consultée?

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(1)« L'origine de cette expression élever un enfant, tient aux mœurs » païennes. Dès qu'un enfant avait vu le jour on le mettait aux pieds » du père ou du magistrat : si celui-ci le levait de terre, il était conservé; » s'il ne le levait pas, l'enfant était jeté à la voiric. ( Perfectibilité hu» maine, p. 314.) »

(1) « En un laps de temps de trois ans, dit l'auteur anglais des Recherches philosophiques sur les Chinois (tome 1. p. 63. on a compté 9, 702 enfans ainsi destinés à la voirie ; mais on n'a pas compté ceux qui

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Constantin opposa, en 319, une barrière effica ce à l'infanticide en le déclarant crime capital, et en le soumettant au supplice des parricides: et par un nouvel édit, publié en 331, il acheva de détruire cette pratique exécrable. Ce fut là l'effet naturel de la doctrine chrétienne, qui, en défendant la pensée même de l'homicide volontaire, et en montrant, dans les plus faibles créatures humaines l'image de Dieu, devait nécessairement inspirer aux peuples l'horreur de ce crime, et aux princes les moyens de le prévenir.

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On convient généralement que la plupart des peines et des consolations nous viennent des rapports domestiques. Le premier de ces rapports est le mariage; et deux grandes causes qui en altèrent le bonheur, sont la polygamie et le divorce. La polygamie régnait chez les païens; elle subsiste encore dans l'Orient infidèle. On accordait le divorce pour les motifs les plus légers,et souvent il avait les suites les plus tragiques. Dans les derniers temps de Rome païenne, ce n'étaient pas seulement les hommes de la lie du peuple qui y avaient recours, c'étaient aussi les premiers citoyens de la républi que, tels que Pompée, Cicéron, Caton le jeune et que,! Auguste. Partout où la doctrine évangélique a été

avaient été écrasés à Pékin sous les pieds des chevaux ou des mulets, ceux qu'on avait noyés dans les canaux ni ceux que les chiens ou les porcs avaient dévorés, ni ceux qu'on avait étouffés, ui ceux dont les Mahométans s'étaient emparés, ni ceux qui avaient péri dans les endroits où il n'y avait pas de Missionnaires pour les compter. »

professée, elle a remédié à ces deux abus, qui tendent évidemment à détruire cette confiance mutuelle, cette barınonie, cette affection, cette union constante d'intérêts et de sentimens qui constituent le bonheur dans l'état conjugal.

En adoucissant le sort de la femme, en la protégeant, le Christianisme a rendu meilleure la condition d'une moitié de l'espèce humaine; et en lui donnant de la dignité, des droits dans la famille, il a fait un bien immense à l'homme. Car lorsque l'homme peut commander le vice, la femme, qui a tant d'influence sur son cœur, lui rend toute la perversité qu'elle en reçoit. «Par une opération contraire et tout aussi naturelle, dit un auteur célèbre, le moyen le plus efficace de perfectionner l'homme, c'est d'ennoblir et d'exalter la femme; et c'est à quoi le Christianisme seul travaille saps relâche avec un succès infaillible, susceptible seulement de plus ou de moins suivant le genre et la multiplicité des obstacles qui peuvent contrarier

son action.»

Telle est l'heureuse influence exercée la par Religion sur la société civile et sur la société domestique. La classe la plus nombreuse, chez tous les peuples, celle des pauvres et des malheureux, lui est encore bien plus redevable.

Pendant trente siècles, avant l'établissement du Christianisme, l'homme, témoin des misères attachées à notre nature, avait vu d'un oeil presque indifférent les souffrances de ses semblables: chez

les Grecs et les Romains, malgré leur civilisation avancée, on ne trouve point d'ordre public pour prendre soin des misérables qui ne pouvaient rendre aucun service. L'histoire nous apprend quelle tendre sollicitude pour tous les genres de besoin et d'infortune anima l'Eglise chrétienne dès son ori- gine (1); et il faudrait de longs volumes pour raconter tous les actes de bienfaisance, de dévouement héroïque qui l'ont illustrée dans la suite des siècles. Contemplons un instant, autour de nous, ces innombrables monumens de la charité, où toutes les maladies sont guéries ou du moins soulagées; où les douleurs sans espoir sont adoucies; où la vieillesse indigente goûte en paix le repos après des jours consumés dans la peine; où l'enfant délaissé reçoit le lait que lui refuse le sein maternel; où l'orphelin retrouve une famille; où sont prodigués au malheureux privé de la raison, des soins qu'il ne sait pas reconnaître. C'est la Religion qui a élevé ces précieux asiles, qui les a enrichis,

(1) Les maisons de charité datent presque de l'établissement dų Christianisme, (Voyez Bienfaits de la Religion par Edouard Ryan, t. I. p. 228.)

On trouve dans l'Eglise chrétienne primitiveļde Jérusalem la première institution régulière pour le soulagement des pauvres. Le même devoir fut imposé à chaque église dans le monde chrétien, et l'on pourvut aux moyens de l'exécuter. Il fut recommandé aux fidèles de travailler (II. Thess. III. 12. ), non seulement afin qu'ils pussent manger leur propre pain, mais afin qu'ils pussent en donner à ceux qui n'en avaient pas(Eph. IV. 27. ). Le premier jour de la semaine, chacun devait mettre en réserve ce qu'il fallait pour cette destination, suivant la mesure de prospérité que Dieu lui avait accordée (I, Cor. XVI, 2.).

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