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dence, sur les rapports de l'homme avec Dieu, suṛ sa nature, sur sa destinée, sur ses devoirs, sur tout son être? En rendant populaires ces notions si importantes, le prêtre remplit sa mission de docteur; en les faisant fructifier dans le coeur de ses ouailles, il en est le père, le soutien, le consolateur dans les accidens les plus funestes; il leur apprend à sentir le bonheur facile d'une condition paisible, et à ne point envier les fortunes agitées et trompeuses des villes; à sa voix elles se prosternent devant le Dieu qui féconde les champs que la tempête a ravagés, qui compte leurs larmes, qui a promis d'être leur éternel héritage; par son ministère d'ineffables trésors d'amour et de miséricorde leur sont ouverts, un traité de paix et de protection se renouvelle dans la prière publique entre le ciel et la terre: tout remue et attendrit, tout soulage les cœurs, et s'ils gémissent encore, ils espèrent et se retirent consolés. Garant des promesses divines, cet ange tutélaire terrestre les réalise, en quelque sorte, dès cette vie, par les secours, les encouragemens, les soins les plus assidus : c'est ainsi qu'il aplanit à ceux qu'il appelle ses enfans la pénible route du tombeau; et lorsqu'ils touchent à ce terme, il les en approche doucement en leur montrant la fin des travaux, des infirmités, des douleurs, et l'aurore d'un bonheur sans mélange, d'un bonheur immuable, éternel,

Que pourrait mettre la philosophie à la place du ministère sacerdotal dont l'heureuse action est

également universelle et constante? Dans les cités comme au milieu des chaumières, le prêtre instruit et console, apaise et réconcilie, adoucit, guérit même, par la douce influence de son autorité, les aigreurs, fruit, naturel du choc des passions et des intérêts: seulement le champ ouvert à son zèle est plus vaste. Ange d'humanité dans le séjour du crime et de la souffrance, il aide vers le bien le vice aux formes les plus dégoûtantes; il verse l'espérance dans les coeurs brisés par l'infortune ou cruellement déçus par la passion; il est l'ame de ces innombrables oeuvres de charité si nécessaires à l'innombrable famille des malheureux ; et souvent pour prix de ses bienfaits, il ne recueille que l'ingratitude du pauvre et la calomnie ou le mépris du riche. (1)

Voilà ce que la Religion a fait, et fait encore, depuis tant de siècles pour le bonheur des hommes; et voilà ce qu'oublient certains esprits pour ne voir que quelques abus inséparables de tout ce qui appartient à la terre, ou quelques crimes commis au nom du Christianisme, mais véritablement

(1) Nous devons faire observer ici que le célibat du prêtre contribue beaucoup à faire de lui comme une seconde providence pour les malheureux. Voyez l'Angleterre : en donnant , par sa réforme, une famille à chaque membre de son Clergé, elle a tari la source la plus abondante de la charité, et a détourné les biens ecclésiastiques de leur véritable destination. La classe indigente s'y est prodigieusement multipliée ; et on a été obligé d'établir ce qu'on appelle la taxe des pauvres, qui s'est élevée, dans ces dernières années, jusqu'à l'énorme somme de 5, 786.000 livres sterling, ou 138 millions, 866, 600 francs.

contre la loi et malgré la défense du, Christianisme. Y a-t-il de la justice à mettre sur le compte de la Religion ce qu'elle déteste et défend, et à ne juger de ses effets que par quelques abus, ouvrage des passions bumaines? Et encore même ces abus ontils été permanens comme les bienfaits qui ont découlé de son heureuse influence? Non certainement. Tout le mal qu'on a pu faire sous prétexte de religion n'a été qu'accidentel, transitoire, local; le bien qu'elle a fait depuis son établissement jusqu'aujourd'hui a été constant, perpétuel, universel, s'étendant à tous les temps et à tous les lieux: il y a plus, en considérant tous les crimes qu'elle empêche, toutes les bonnes oeuvres dont elle est la source, je ne craindrai pas de dire qu'en un seul jour la Religion fait plus de bien à l'humanité que n'a pu lui faire de mal tout ce que les incrédules se sont plu à lui reprocher, et dont, encore une fois, elle n'est nullement responsable. « Je ne confondrai jamais, leur répond le célèbre » Charles Bonnet, les suites ou accidentelles » ou même, si l'on veut, nécessaires d'une chose » excellente, avec cette chose même. Quoi donc ! » était-ce bien cette, doctrine qui ne respire que » douceur, miséricorde, charité, qui ordonnait >> des horreurs? Etait-ce bien une doctrine si pure, » si sainte qui prescrivait des crimes? Etait ce bien » la parole du Prince de la paix, qui acharnait >> des frères contre des frères, et qui leur ensei>> gnait l'art infernal de raffiner des supplices?

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» Etait-ce bien la tolérance elle-même qui aigui » sait les poignards, dressait les échaffauds, allu>> mait les bûchers? Non, je ne confondrai point » les ténèbres avec la lumière, le fanatisme furieux » avec l'aimable charité, Non, celui qui allait de » lieu en lieu faisant du bien, n'avait point armé » d'un glaive homicide la main de ses enfans, » et ne leur avait pas dicté un code d'intolérance. » Le plus doux, le plus compatissant et le plus >> juste des hommes n'avait pas soufflé dans le cœur » de ses disciples l'esprit de persécution: il l'avait >> embrasé du feu divin de la charité, (Recherches » philosophiques, p. 218, ) »

« C'est mal raisonner contre la Religion, dit en>> core Montesquieu, que de rassembler dans un » grand ouvrage une longue énumération des maux >> dont elle a été l'occasion, si l'on ne fait de même >> celle des biens qu'elle a faits, Si je voulais racon» ter tous les maux qu'ont produits dans le monde » les lois civiles, la monarchie, le gouvernement républicain, je dirais des choses effroyables. >> (Esprit des lois, liv. XXIV, chap. II.)

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En méditant l'exposition du Christianisme que nous venons de mettre sous les yeux du lecteur, peut-on ne pas éprouver un sentiment profond de respect pour une religion, qui n'offrant dans son fondateur, dans ses dogmes, dans sa morale, dans son culte, rien qui ne soit digne de Dieu, a des droits si incontestables et si étendus à la reconnais.

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sance des hommes? Quel est celui qui ne doive désirer d'en découvrir la vérité, s'il est encore incrédule? Quelle perfection divine, quelle harmonie de conduite et de doctrine dans son fondateur! Quelle pureté, quelle sublimité dans ses enseignemens! Quel rapport entre sa morale et les besoins de l'homme et de la société ! Quelle lumière admirable même dans ses dogmes mystérieux ! Où trou ver des idées de Dieu et de l'homme plus vraies, plus conformes à ce que la raison la plus éclairée nous découvre ? Où trouver une solution plus satisfaisante de l'énigme de notre nature et du secret de notre destinée ? Et comme tout s'y trouve heureusement enchaîné! Le dogme du Verbe incarné suppose celui de la Trinité; celui de la Rédemption suppose celui de la faute originelle; celui de la grâce se lie, à son tour, ainsi que l'Eucharistie, à celui de la Rédemption,; l'offense d'une majesté infinie se lie à un réparateur d'un mérite infini; un vengeur d'une justice infinie, à un rémunérateur d'une infinie magnificence.

Et quelle intime analogie entre le culte et ces mêmes dogmes! Comme ce culte correspond bien, par son mélange de simplicité et de pompe, à l'anéantissement du Verbe fait chair, qui fait le fond du Christianisme, et à la majesté de celui qui est Roi des rois et Dieu béni aux siècles des siècles! Comme ces mystères réunissent, d'ailleurs tous les caractères qui attirent et fixent la vénération: caractère de sagesse, dans leur harmonie; ca

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