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Mais l'un et l'autre sont impossibles, puisque Dieu ne peut déroger ni aux lois constantes de l'ordre physique, ni aux lois constantes de l'ordre moral pour nous tromper. Que Dieu ressuscite un mort ou pour manifester sa bonté, ou pour sceller quelque graude vérité, je ne vois rien qui ne soit facile à sa puissance infinie et conforme à sa sagesse; Dieu force les hommes,par une impulsion-miraculeuse, à se tromper ou à tromper, je vois une absurdité, une contradiction manifeste entre ce

que

fait et les perfections infinies de l'Être-Suprême ; et ma raison conclud irrésistiblement que, bien Join que l'erreur ou la mauvaise foi de tout Paris soit plus possible que la résurrection d'un mort, elles sont absolument impossibles.

Il reste donc établi que les faits contraires aux lois constantes de la nature sont possibles; qu'on peut les discerner des faits naturels ; et que le témoignage humain peut nous donner une complète certitude sur ces mêmes faits (4).

Presque tous ceux qui servent de base aux preuves du Christianisme, sont contenus dans les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, dont nous avons ici à démontrer la vérité.

S. LES FAITS DE L'ANCIEN TESTAMENT SUR LESQUELS
S'APPUIE LE CHRISTIANISME, SONT INCONTEST ABLES.

Dans un grand nombre d'ouvrages restés sans

(1) Ce dernier point renverse la prétention de Rousseau qui dit dans son Emile, (liv. IV. ), que pour qu'une prophétie fit autorité pour lui, il faudrait qu'il eût été témoin de la prédiction et de l'évènement.

réplique, les défenseurs du Christianisme ont prouvé que les livres de l'Ancien Testament sont authentiques et véritables ( 1 ): il n'est pas un seul point de critique qu'ils n'aient éclairci avec autant de sagacité que d'érudition. Nous n'avons pas besoin d'entrer dans tous ces détails pour établir, d'une manière inébranlable, l'authenticité et la vérité de ces livres.

Le Pentateuque est le plus ancien de tous les livres qui existent dans l'univers, puisqu'il remonte à quinze siècles environ avant l'ère chrétienne (2). On y trouve la simple et naïve expression des mœurs antiques; on n'y remarque rien, même dans le style, qui ne se ressente des premiers temps; et l'on n'y aperçoit, d'ailleurs, aucune loi, aucune coutume, qui ne soit conforme au plan du Chef d'Israël et aux circonstances où il se trouvait. Une autre preuve de son authenticité se tire de l'ordre chronologique qui y est observé; de la forme de

(1) Voyez Bossuet, Pascal, Huet, Bergier, Fabricy, Jacquelot, Faber, Paley etc. etc.

(2) L'histoire certaine de la Grèce ne remonte pas plus haut que la première Olympiade, ( l'an 775 avant J.-C.). Hérodote vivait sous Artaxercès. Les ouvrages de Sanchoniaton, de Manhéton, de Mégasthènes dont il nous reste quelques fragmens, ne peuvent guère être plus anciens. Quelques savans présument même qu'ils ne sont pas antérieurs au règne de Ptolémée-Philadelphe, (242 ans avant J.-C. ); et si quelquesuns croient Sanchoniaton vivait peu de siècles après Moïse, ils n'en donnent aucune preuve certaine. Bérose vivait au temps d'Alexandre. Il est également reconnu aujourd'hui que les livres des Perses, des Indiens et des Chinois appartiennent à une époque beaucoup plus récente que le législateur des Juifs.

que

journal que l'auteur a donnée à la plus grande partie; du détail des marches, des circuits, des campemens du peuple hébreu dans le désert... Il n'y a qu'un auteur contemporain et un témoin'oculaire, qui ait pu suivre cette méthode avec tant d'exactitude, rapporter les évènemens par ordre en fixer le lien et la durée, et faire cadrer le temps de chaque séjour avec la somme de quarante ans que dura ce voyage: un imposteur ne se serait-il pas gardé de se mettre dans de pareilles entraves? Elle se prouve encore, cette authenticité, par le concert des douze tribus à la reconnaître, concert qui ne se démentit jamais, malgré leurs querelles, leurs vues souvent contraires, leurs passions et celles de leurs chefs, leurs intérêts différens, leurs droits respectifs fondés sur le Pentateuque. De plus, les Samaritains séparés des Juifs, depuis tant de siècies, par un schisme qui dure encore, l'ont toujours gardé en anciens caractères hébreux( 1 ); ils ne peuvent s'être entendus pour le supposer ou pour l'altérer avec les Juifs: leur antipathie, leur haine a été constante. Le Pentateuque Samaritain, remonte donc à une époque plus ancienne que cette division. Or le texte, (sauf quelques différences très-légères, qui viennent presque toutes de la facilité avec laquelle les copistes ont pu confon dre plusieurs lettres semblables), en est conforme

ton.

(1) Il est imprimé dans la polyglotte de Lejay, et dans celle de Wal

au texte conservé par les Juifs: ce qui justifie la honne foi des deux peuples, qui, malgré leur fuimitié, conviennent de la tradition immémoriale par laquelle ils se trouvent réunis dans un même sentiment par rapport aux écrits de Moïse. ( 1

Les autres livres de l'Ecriture se rattachent à ceux de Moïse l'histoire des Rois est liée à celle des Juges, et celle des Juges, à celle de Josué; il en est ainsi des écrits des Prophètes, de ceux de Salomon, et des Psaumes. Tous en citent les faits, en invoquent les lois, en sont le perpétuel commentaire; tous répondent au Pentateuque comme à un centre commun, de sorte que si ce dernier n'était pas authentique, en remontant de siècle en siècle, il faudrait admettre l'absurdité révoltante que la totalité de ces livres a été supposée.

L'authenticité des écrits de Moïse, et des autres livres de l'Ancien Testament, se prouve encore par leur nature même: car ils intéressent une nation entière, à laquelle les premiers imposent un joug insupportable de la part de tout autre que d'un législateur tel que Moïse; et ils la peignent, presque tous, avec un caractère d'aveuglement, d'ingratitude et de révolte déshonorans pour elle.

(1) Voltaire a prétendu que non seulement Moïse n'avait point écrit le Pentateuque, mais qu'il lui avait été impossible de l'écrire dans les circonstances où il se trouvait. Voyez dans les Lettres de quelques Juifs par l'abbé Guénée, ( tome I. ), et dans la Bible Vengée ( tomé I. ) des réponses péremptoires à cette difficulté, si tant est qu'on puisse donner ce nom à ce qui suppose l'ignorance ou la mauvaise foi. ( Voyez aussi les Annales de Philosophie chrétienne, No. 15, p. 156. )

Elle se prouve aussi

par

le zèle avec lequel ce peu

ple s'en est toujours montré le dépositaire fidèle: ces livres étaient confiés à la garde de l'autorité publique; ils étaient regardés comme le plus précieux trésor de la nation: c'eût été un crime capital d'y altérer un seul mot, d'y insérer une seule lettre. (1)

Personne ne doute que les harangues contre Catilina ne soient de Cicéron, que l'Enéïde ne soit de Virgile. Mais quelle antre preuve en avons-nous qu'une tradition qui remonte au temps où vivaient ces deux auteurs? Or, une tradition non moins constante et beaucoup plus générale atteste l'authenticité du Pentateuque: ce ne sont pas des témoignages épars consignés dans un petit nombre de livres ; c'est le témoignage perpétuel de tout un peuple, qui, depuis trois mille ans élève la voix pour déposer sur cette vérité. Dira-t-on que, durant cette série de siècles, les Juifs n'ont pas connu leur historien, ni leurs lois, ni l'auteur de ces lois? Si Moïse n'est pas leur législateur, si le Pentateuque n'a pas été composé par lui, ou s'il a subi des altérations considérables, il faut nécessairement supposer une époque où la nation juive oublie soudain ce qu'elle est, ce qu'elle

(1) « Une preuve évidente, dit Josèphe à Appion, que nous respectons les Ecritures, et que nous les regardons comme divines, c'est que, depuis tant de siècles, personne n'a osé y ajouter, retrancher ou changer la moindre chose. » (Livre II, contre Appion, grammairien Alexandrin.

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