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uniforme de leurs sens et de leur mémoire exemple, qu'ils ont traversé à pied sec un bras de mer dont les eaux, pendant leur eaux, pendant leur passage, sont restées miraculeusement suspendues, pour engloutir ensuite en retombant leurs ennemis qui les poursuivaient, et qu'il a réussi à leur faire illusion sur ce fait (1). Bien plus, il faut dire que, dans la suite, il s'est servi du souvenir de ce même fait pour les détourner de l'idolâtrie, et les faire rentrer dans l'obéissance; et que ce qui ne devait naturellement servir qu'à exciter la risée des enfans mêmes, les a, au contraire, tous persuadés.

Une observation qui corrobore tout ce que nous venons d'exposer, c'est qu'en considérant le caractère moral de l'historien, on voit qu'il n'agissait jamais dans la vue de son propre intérêt. La souveraine sacrificature fut publiquement déclarée

(1) On peut voir, daus la Bible vengée, ( tome 3. p. 98 et suiv. ), à quelles absurdités se sont réduits certains incrédules pour nier ce prodige, que les uns ont voulu expliquer par un vent violent, les autres par le flux et le reflux de la mer. Sans exposer ici les argumens qui démontrent la fausseté de ces explications, il suffira de faire observer, que la première suppose nécessairement un vent continu, toujours au même degré de force, capable de fendre la mer et de la tenir suspendue des deux côtés, ne soufflant que sur l'espace intermédiaire, et cessant à point nommé sitôt après le passage des Israëlites : ce qui rend ce vent plus miraculeux encore que le fait raconté par Moïse; ne laisse tout au plus qu'environ 200 pas de large durant six heures, ou 150 durant huit heures, pour le passage d'une multitude de deux millions et demi d'hommes, de femmes, d'enfans et d'esclaves, chargés, d'ailleurs, d'une énorme quantité de bétail, de meubles et de dépouilles des Egyptiens: ce qui rend ce passage physiquement impossible.

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que la seconde

par lui l'apanage de la seule postérité d'Aaron, et il laissa ses propres enfans confondus avec les autres lévites; le successeur qu'il se désigna lui-même était aussi étranger à sa famille; il avoue franchement ses moindres défauts; il dévoile et la faiblesse de son frère et son manque de foi; loin de flatter le peuple, il le reprend toujours sous les plus humiliantes images, tantôt comme indocile et rebelle, tantôt comme aveugle et ingrat, souvent comme idolâtre et impie, ne revenant au devoir qu'à force de châtimens, et retombant dans ses désordres dès qu'il est épargné.

Toute l'histoire des Juifs est remplie de faits publics et étonnans comme ceux du Pentateuque, et il n'y a presque point eu, chez ce peuple, de gé nération à qui, de siècle en siècle, on n'ait dit qu'elle avait été témoin de semblables prodiges; et pas un doute ne s'est élevé dans un seul membre de cette nation sur leur réalité, même après que les, Sadducéens eurent attaqué l'immortalité de l'ame. Dira-t-on que, pendant quinze cents ans, il a existé un nombre immense d'hommes qui croyaient voir ce qu'ils ne voyaient pas, entendre ce qu'ils n'entendaient pas, et dont les sens et la raison, lors même qu'ils avaient un grand intérêt à ne se point abuser, étaient au rebours de la raison et des sens des autres hommes ?...

Les divers auteurs des livres historiques, qui font suite au Pentateuque, parlent, d'ailleurs, avec candeur, avec impartialité : ils disent le bien et le

mal; ils rapportent les infidélités de la nation et ses malheurs, les crimes des prêtres et ceux des rois, les menaces des prophètes et leur accomplissement; ils racontent avec le même sang-froid une bataille perdue et une victoire gaguée, un châtiment du Ciel et un bienfait; ils ne craignent point d'être accusés ni de déguisement ni d'imposture; en un mot ils possèdent de tels caractères de véracité, qu'il serait bien difficile d'en montrer de pareils dans aucun auteur de l'antiquité profane. (1)

Enfin les divers prophètes qui sont venus après Moïse, ont marché sur ses traces, et ont dépeint le peuple juif sous les plus noires couleurs, et toujours ce même peuple a vénéré comme authentiques et vraies leurs prophéties.

Si un homme parcourait le monde, et portait en ses mains un livre contenant l'histoire de sa vie ; si ce livre disait que son héros a toujours été plein

(1) « Nous avons fait voir dans notre premier livre, dit Grotius, (Traité de la vérité de la Religion chrétienne, liv. III. chap. III. )', que les païens ont rendu d'illustres témoignages à la vérité des faits que Moïse rapporte ici nous ajoutons que les mêmes païens ont confirmé une partie de ce qui s'est passé depuis la mort de ce saint législateur. Les annales des Phéniciens parlaient de David, de Salomon et de l'alliance de ces deux grands princes avec les Tyriens. On lit dans Bérose ce que les Livres Saints nous apprennent de Nabuchodonosor et des autres rois de Chaldée. Le Roi d'Egypte que Jérémie appelle Vaphrès, est celui qu'Hérodote nomme Apriès. Toute l'histoire de Cyrus et de ses successeurs, jusqu'à Darius, est dans les historiens grecs. Josèphe écrivant contre Appion, mêle beaucoup de choses qui regardent l'histoire des Juifs. Strabon et Trogus parlent auɛsi de cette nation. »

des plus grandes vertus et des qualités les plus admirables, nous en aurions de la défiance, et nous ne compterions guères ni sur le livre ni sur le héros.

Si, au contraire, le livre disait que celui qui le porte est un homme infâme; qu'un protecteur tout-puissant la comblé de toute sorte de faveurs, mais que tous ces bienfaits ont été payés de l'ingratitude la plus noire, la plus atroce; s'il disait que chaque acte d'ingratitude a été puni, que chaque fois l'ingrat s'est humilié devant son protecteur, lui a demandé pardon, a obtenu są grâce, a reçu des faveurs nouvelles, que toujours il est revenu à de nouvelles ingratitudes, et qu'il s'est souillé des crimes les plus énormes; si, enfin, cet homme, en conservant et en montrant ce livre, n'obtenait que le mépris et l'horreur de ses semblables tout cela nous porterait à croire à la vérité de ce livre, parce qu'il est contraire à la nature de l'homme de se déshonorer, de se flétrir, de se faire mépriser et haïr par un mensonge volontaire et obstinément soutenu.

Mais si, au lieu d'un seul homme, cette supposition se réalisait dans une multitude innombrable, chez qui nécessairement mille et mille passions devraient se choquer, mille et mille intérêts divers devraient se croiser et se combattre, pourrions-nous, à moins de l'attribuer à un prodige dont on ne saurait trouver la cause nulle part, ne pas reconnaître dans ce fait la force de la vérité?

Hé bien, voilà les Juifs et l'Ancien Testament, Ce peuple porte en ses mains avec un respect inviolable, depuis l'origine de sa constitution théocratique, et il montre en tous lieux, à toutes les nations, depuis qu'il erre dans le monde, ce livre où il est déshonoré dans presque toutes les pages de la partie historique, et où il l'est également dans tous les écrits des prophètes, mais de la manière la plus outrageante, la plus avilissante; ce livre dont on lui fait un titre de condamnation, de réprobation et de mépris pour son aveuglement; et ainsi, ce peuple semble dire à l'univers: «Croyez à l'authenticité et à la vérité de ce livre; car j'ai toujours eu, j'ai surtout, depuis dix-huit siècles, le plus puissant intérêt à n'y pas croire, et j'y ai toujours cru, et j'y crois encore. Voyez comme ce livre me couvre de honte et d'infamie; voyez surtout comme les Prophètes me prodiguent les reproches les plus amers, les plus flétrissans. Ah! ce monument éternel de mes murmures, de mes ingratitudes, de mes révoltes, de mes vices la vérité seule a pu me forcer à le conserver le présenter intact à ceux qui s'en servent pour combattre ma religion, et pour renverser mes espérances. »

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et à

Et qu'on ne dise pas que la trompeuse politique des Rois, des Princes, des Prêtres et des Magistrats a été le fondement de la vénération du peuple juif pour ses Prophètes! Car les Rois, les Princes, les Prêtres, les Magistrats sont encore plus maltraités

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