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des plus grandes vertus et des qualités les plus admirables, nous en aurions de la défiance, et nous ne compterions guères ni sur le livre ni sur le héros.

Si, au contraire, le livre disait que celui qui le porte est un homme infâme; qu'un protecteur tout-puissant l'a comblé de toute sorte de faveurs, mais que tous ces bienfaits ont été payés de l'ingratitude la plus noire, la plus atroce; s'il disait que chaque acte d'ingratitude a été puni, que chaque fois l'ingrat s'est humilié devant son protecteur, lui a demandé pardon, a obtenu są grâce, a reçu des faveurs nouvelles, que toujours il est revenu à de nouvelles ingratitudes, et qu'il s'est souillé des crimes les plus énormes; si, enfin, cet homme, en conservant et en montrant ce livre, n'obtenait que le mépris et l'horreur de ses semblables tout cela nous porterait à croire à la vérité de ce livre, parce qu'il est contraire à la nature de l'homme de se déshonorer, de se flétrir, de se faire mépriser et haïr par un mensonge volontaire et obstinément soutenu.

Mais si, au lieu d'un seul homme, cette supposition se réalisait dans une multitude innombrable, chez qui nécessairement mille et mille passions devraient se choquer, mille et mille intérêts divers devraient se croiser et se combattre, pourrions-nous, à moins de l'attribuer à un prodige dont on ne saurait trouver la cause nulle part, ne pas reconnaître dans ce fait la force de la vérité?

Hé bien, voilà les Juifs et l'Ancien Testament, Ce peuple porte en ses mains avec un respect inviolable, depuis l'origine de sa constitution théocratique, et il montre en tous lieux, à toutes les nations, depuis qu'il erre dans le monde, ce livre où il est déshonoré dans presque toutes les pages de la partie historique, et où il l'est également dans tous les écrits des prophètes, mais de la manière la plus outrageante, la plus avilissante; ce livre dont on lui fait un titre de condamnation, de réprobation et de mépris pour son aveuglement; et ainsi, ce peuple semble dire à l'univers: «Croyez à l'authenticité et à la vérité de ce livre; car j'ai toujours eu, j'ai surtout, depuis dix-huit siècles, le plus puissant intérêt à n'y pas croire, et j'y ai toujours cru, et j'y crois encore. Voyez comme ce livre me couvre de honte et d'infámie; voyez surtout comme les Prophètes me prodiguent les reproches les plus amers, les plus flétrissans. Ah! ce monument éternel de mes murmures, de mes ingratitudes, de mes révoltes, de mes vices, la vérité seule a pu me forcer à le conserver, et à le présenter intact à ceux qui s'en servent pour combattre ma religion, et pour renverser mes espérances. »

Et qu'on ne dise pas que la trompeuse politique des Rois, des Princes, des Prêtres et des Magistrats a été le fondement de la vénération du peuple juif pour ses Prophètes! Car les Rois, les Princes, les Prêtres, les Magistrats sont encore plus maltraités

que le peuple par ces mêmes Prophètes, qui leur prodiguent les reproches d'injustice et d'avarice ( 1 ), d'intempérance et de débauche ( 2 ), de violence et de cruauté ( 3 ), d'infidélité et de transgression (4), d'ignorance et de mensonge (5), de scandale et d'impiété 6).

Ainsi, le peuple le moins suspect rend le témoignage le plus désintéressé aux faits de l'Ancien Testament sur lesquels s'appuie le Christianisme, faits qui sont revêtus, d'ailleurs, comme nous l'avons prouvé, de toutes les conditions requises pour la certitude historique. ( 7 )

(1) Isaïe I. 23. LIX. 4.

-

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Amos Jérémie V, 26, 27, 28. VI. 13. V. 11, 12. -- Michée III. 1, 2, 11, 12. VII. 3, 4. --- Malachie II. 9.

(2) Isaïe XXVII. 7. LVI. 10, 11, 12.

(3) Jérémie IV. 11, 13.

10. Sophonie III. 3.

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(4) Isaïe XLIII. 27..

XXXIV. 2, 3, 10.

(5) Isaïe LVI. 10.

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Eséchiel XXII. 6, 7. -- Michée III. 9,

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- Jérémie VI. 31.

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Sophonie III. 5.

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- Ma

(6) Eséchiel XXII. 26. XLIV. 10, 11, 13. hie I. 6, 7, 8. ( 7 ) « Après un pareil témoignage, avec quelle apparence de raison pourrait-on révoquer en doute l'authenticité de nos prophéties? Dira-ton qu'elles ont été fabriquées ou altérées depuis l'origine du Christianisme? L'hypothèse serait trop visiblement absurde : jamais les Juifs ne se fussent accordés avec nous à reconnaître des prophéties d'une origine si récente ; jamais les chrétiens n'eussent pu exécuter une pareille fraude à l'insu des Juifs, et par conséquent sans exciter de leur part les plus vives réclamations. Dira-t-on que nos prophéties ont été fabriquées avant Jésus-Christ? C'est en effet ce que Porphyre a prétendu au sujet des prophéties de Daniel, composées, selon lui, au temps des Machalées, e'est-à-dire, environ un siècle et demi avant l'ère chrétienne. Mais, quand cette supposition serait aussi plausible qu'elle est insoutenable,

- Jérémie XXXII. 31, 32. ( Notes de l'auteur.)

S. II. LES FAITS DU NOUVEAU TESTAMENT

SONT INCONTESTABLES.

.Il n'y a pas plus de raison de douter de l'authenticité du Nouveau Testament, qu'il n'y en a

qu'y gagneraient les ennemis de la Religion? Ne serions-nous pas bien fondés à regarder comme divines des prophéties qui, près de deux siècles avant les évènemens, ont prédit les différentes circonstances de la nais– sance de Jésus-Christ, de sa vie, de sa mort, et la grande révolution que son ministère devait opérer dans le monde ?

pu

être fabri

» D'ailleurs, quelle apparence que les prophéties aient quées ou altérées, soit au temps des Machabées, soit à une autre époque postérieure à la captivité de Babylone? Remarquez, en effet, que, depuis cette époque, les Juifs ne furent plus concentrés comme auparavant dans la Palestine, mais qu'ils se répandirent dans tous les royaumes de l'Orient, à Babylone, à Alexandrie, et dans toutes les provinces environnantes, Remarquez encore que la version complète des Livres Sacrés en grec existait environ deux siècles avant Jésus-Christ, et que ces livres furent répandus depuis ce temps non seulement parmi les Juifs, mais encore parmi les nations païennes, dans la langue la plus connue, la plus usitée, la plus cultivée par les hommes instruits de tous les pays. Pour supposer ces livres, ou pour y insérer après coup les propheties que nous invoquons, il aurait donc fallu corrompre à la fois le texte hébreu et la Version des Septante. Il aurait fallu avoir pour complices et les Juifs dispersés, et les Gentils qui possédaient quelques exemplaires du texte ou de la Version. Il eut fallų qu'une multitude d'hommes éloignés les uns des autres, et manifestement incapables de s'entendre, enssent pris part au complot et gardé assez fidèlement le secret, pour que personne n'en eut u avoir le moindre soupçon. Je le demande, un homme raisonnable adınettra-t-il jamais une suite de suppositions si extraordinaires? Et peut-on les admettre sans ruiner entièrement la certitude historique? En voilà sans doute plus qu'il n'en faut pour mettre l'authenticité de nos prophétics à l'abri de toute,contestation. Quant à l'assertion de Voltaire, que les Juifs n'ont appris à écrire qu'à Babylone et même à Alexandrie, elle est trop évidemment gratuite,"et démentie par l'histoire comme par le bon sens, pour qu'elle vaille la peine d'ètre réfutée, » Défense du

de douter de celle des histoires de Xénophon, de Tite-Live, de Tacite, ou de celle des lettres de Pline, que personne n'oserait mettre en question.

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En examinant les diverses parties de ce livre on ne voit rien ni dans les paroles de Jésus-Christ, ni dans celles de ses disciples, qui ne soit parfai tement conforme aux circonstances personnelles ou locales, ou à celles de l'époque. On voit, au contraire, l'histoire de l'Evangile, et celle des Actes des Apôtres liée, en beaucoup d'endroits, à l'histoire civile, et partout cadrant exactement avec elle; on y voit un grand nombre de faits particularisés, et tous les détails se rapportant aux lois, au gouvernement, à la religion soit des Juifs, soit des autres peuples: nulle part on ne rencontre la plus légère dissonance.

Il n'est pas aisé de faire adopter généralement un livre historique supposé, quel qu'il soit. Mais cela devient excessivement difficile, lorsqu'il s'agit de plusieurs écrits attribués à divers auteurs, dans lesquels il faudrait mettre les marques des différentes mains qui les auraient composés, en effaçant soigneusement les traces du temps de leur fa

Christianisme par Mgr. Frayssinous, tome II. p. 327, 328, 329.)

L'accomplissement des prophéties qui regardent le Christianisme, sera démontré dans le chapitre suivant. Quant à la preuve de l'accomplissement des autres, elle n'entre pas dans l'objet de cet ouvrage ; mais on peut voir dans les Annales de philosophie chrétienne, ( No. 25, No. 26, No. 27,) trois articles fort intéressans sur les Prophéties confirmées par les découvertes des voyageurs modernes les plus célèbres.. Voyez aussi, pans le No. 23. Tombeau de Jonas, Ruines de Ninive et de Babylone.

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