Obrázky na stránke
PDF
ePub

leurs auteurs, il n'ait été fait sur le champ un grand nombre de copies des originaux des divers livres du Nouveau Testament, et que ces copies n'aient été envoyées dans les diverses églises. Nous savons qu'on en faisait une lecture publique dans toutes les assemblées des premiers chrétiens; nous savons aussi qu'on ne tarda pas à les traduire en diverses langues, et que ces anciennes versions, dont plusieurs existent encore, furent bientôt répandues dans toutes les parties du monde connu : il y a plus, quelques-uns des manuscrits originaux se conservèrent jusqu'à la fin du second siècle. On trouve enfin dans les ouvrages des auteurs chrétiens, depuis les premiers siècles jusqu'à nos jours, une quantité prodigieuse de citations de toutes les parties du Nouveau Testament, qui toutes s'accordent en substance avec le texte tel que nous le possédons (1). Tout cela n'est-il pas inconciliable avec la possibilité d'une altération importante?

(1), Voyez l'Aperçu des preuves qui établissent l'authenticité du Christianisme, par William Paley. L'auteur, à l'imitation de la Crédibilité de l'Histoire Evangélique par Lardner, dont il cite l'autorité presque à chaque page, montre que depuis saint Paul, et saint Ignace qui était évéque d'Antioche quarante ans après l'ascension de Jésus-Christ, c'est-à-dire, depuis le temps des apôtres jusqu'à nous les écrivains du Christianisme se citent réciproquement et sans interruption, de manière à imprimer aux écrits de chacun d'eux une incontestable authenticité, et que tous ont fait mention des livres du Nouveau Testament dans les termes du plus profond respect : saint Polycarpe, qui avait vé‹ u avec les apôtres; saint Justin, qui a écrit environ trente ans après saint Polycarpe; saint Denis, évêque de Corinthe, qui vécut trente ans après saint Justin; saint Irénée, évêque de Lyon; Théophile, évêque d'Antioche et

Aussi, les critiques les plus habiles et les plus judicieux ont-ils reconnu, après l'examen le plus scrupuleux, que les livres du Nouveau Testament sont, de tous les ancieus écrits, ceux qui, sans aucune exception, ont le moins souffert des injures du temps et des erreurs des copistes.

On peut même dire que nul autre livre ne trouve, comme le Nouveau Testament, une preuve d'authenticité et d'intégrité, même dans ce qu'on y oppose. Il est vrai, par exemple, qu'après la mort des Apôtres parurent certains Evangiles, certaines Epîtres qui leur étaient faussement attribués (1), et que les hérétiques des premiers temps corrompirent, au profit de leurs erreurs, le vrai texte que nous avons. Mais les écrits regardés aujourd'hui comme canoniques, ont été seuls admis comme tels dans les premiers siècles, et ils ont reçu, de génération en génération, de continuels témoigna

contemporain de saint Irénée ; saint Clément d'Alexandrie; Tertulien, Origène, saint Cyprien etc., etc.

(1) Il ne faut pas mettre sur la même ligne les livres notoirement supposés et forgés par les hérétiques des premiers temps, et les écrits dont les auteurs ne sont pas connus d'une manière certaine, mais qui ne renferment aucune erreur, ou ceux dont les auteurs sont connus, mais qui ne doivent pas être placés dans le canon des livres sacrés. Quoique tous ces ouvrages soient appelés apocryphes, les premiers le sont dans ce sens qu'ils n'ont aucune espèce d'autorité, et les autres seulement dans ce sens qu'on ne doit pas les mettre au rang des Ecritures canoniques. Au reste. avant S. Clément d'Alexandrie, mort l'an 215, il n'y a point d'indice ni de vestige certain d'aucun évangile apocryphe. (Voyez la Bible vengée, tome V.; les Dissertations sur la vérité de la Religion par Mr. de La Luzerne; le Traité de la Religion, par Bergier, tome V.)

les

ges d'authenticité et d'intégrité, tandis que écrits apocryphes, ou les exemplaires corrompus par les hérétiques n'ont eu qu'une existence éphémère, et au bout de quelque temps sont tellement tombés dans le mépris qu'ils méritaient, qu'à peine il en reste les noms. (1)

Les livres du Nouveau Testament sont authentiques nous venons de le prouver; voyons si les faits qu'ils racontent sont vrais.

Pour jeter le jour le plus lumineux sur cette importante question, nous soumettrons ces faits à des épreuves si excessivement rigoureuses, qu'aueun des faits de l'histoire ancienne ne puisse en soutenir de semblables. Nous exigerons :

1o. Qu'ils soient attestés par plusieurs historiens, témoins oculaires ou contemporains.

2o. Que ces historiens soient tous ingénus, justement présumés vrais ; qu'on ait la plus solide assurance morale qu'ils n'ont été ni trompés ni

(1)

Les ennemis eux-mêmes du Christianisme confirment l'authenticité des Evangiles : les Juifs si intéressés à découvrir l'erreur, s'il y en avait eu, les hérétiques qui trouvaient leur condamnation dans ces livres, n'en contestèrent pas néanmoins l'authenticité, dans les premiers siècles, si l'on excepte les Manichéens qui recevaient l'Evangile de saint Luc, on ne sait pourquoi, puisque la même tradition prouvait également celle des trois autres. Celse, Porphyre, Julien qui ridiculisaient les chrétiens, qui tiraient des livres saints des argumens contre leur religion, n'élevèrent pas de doutes sur l'origine de ees mêmes livres ; et cependant en prouvant qu'ils n'étaient pas l'ouvrage des apôtres, ils au*raient sapé le Christianisme par ses fondemens, et auraient couvert ses sectateurs de confusion. » (Conférences snr lå Religion, par M. l'abbé Faudet.)

trompeurs que leur langage soit simple mais ferme; que les récits de l'un soient, dans la rigueur du sens, l'expression fidèle de la pensée des autres. 3°. Que ces faits soient publics et très-intéressans publics, parce qu'un fait livré au grand jour est soumis à l'examen de témoins nombreux; très-intéressans , parce qu'on approfondit mieux ce qui produit une impression vive et forte, que ce qui paraît indifférent.

4°. Que ces mêmes faits soient étroitement liés avec d'autres faits incontestables, qui ne peuvent devoir leur naissance qu'aux premiers.

5o. Enfin, que la vérité de ces mêmes faits ait été avouée, dès le commencement, par les hommes les plus intéressés à la nier.

[ocr errors]

1o. Parmi les quatre Evangélistes, saint Mathieu et saint Jean ont été témoins oculaires des faits qu'ils rapportent ils n'ont pas cessé, pendant environ trois ans, d'accompagner Jésus-Christ, et ils ont parfaitement connu toutes les circonstances de sa

vie.

Saint Marc a été contemporain de Jésus-Christ; il se trouvait dans des rapports de liaison et d'amitié avec les témoins oculaires des évènemens qu'il raconte; il fut un des disciples les plus dévoués de saint Pierre qui approuva son livre, lequel a par conséquent la même autorité que s'il avait été écrit par cet apôtre.

Il en est à peu près de même de saint Luc, qui

était également contemporain de Jésus-Christ, et qui assure, au commencement le son livre, ne rien avancer que sur le rapport fidèle des témoins oculaires. Ce même historien est l'auteur des Actes des Apôtres: il les raconte comme témoin oculaire de la plupart des faits.

Les Epitres sont des apôtres Pierre, Jean, Jacques et Jude, témoins oculaires, et de l'apôtre Paul contemporain de Jésus-Christ.

Les écrits de tous ces auteurs, témoins oculaires ou contemporains, sont, d'ailleurs, liés entre eux Dar un rapport si intime, qu'on ne peut se dispenser de reconnaître pour vrais tous les principaux faits qu'ils contiennent, ou de les rejeter en totalité: car le livre des Actes contient une partie de ce qu'il y a d'essentiel dans les Evangiles; et les Epitres sont en général inintelligibles si on n'admet pas les principaux faits contenus dans les Evangiles et dans les Actes.

2o. Lisez sans prévention les historiens évangéliques; vous sentirez à chaque page une impression de vérité. Avec quelle candeur, quelle ingénuité ils parlent d'eux-mêmes, de leur naissance obscure, de leurs vile profession, de leur ignorance, de leurs erreurs, de leurs préjugés au sujet du Messie, de leur faiblesse, de leurs fautes, de leur désertion de leur incrédulité! On ne voit pas dans leurs écrits la plus légère apparence d'artifice ou d'esprit de parti; on n'y voit point d'envie d'exalter d'un cô é, et de rabaisser de l'autre; point de ces remarques

« PredošláPokračovať »