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plusieurs des Juifs principaux avaient embrassé le Christianisme (1); et on est forcé de convenir, en lisant l'Epître aux Hébreux, qu'elle n'était pas écrite à des iguorans. Il est évident encore que les philosophes païens, qui abandonnèrent leur commode sagesse, pour adopter la folie de la croix, et les autres païens distingués qui passèrent à la religion de Jésus-Christ, durent ne pas agir sans examen sérieux sans information exacte. Or, les païens qui se convertirent dans les premiers temps, n'étaient pas tous des hommes sans littérature: on le voit par les épîtres que leur adressèrent saint Paul, saint Pierre, saint Jean, et auxquelles des ignorans n'auraient rien comprendre, on le voit par les lettres de saint Clément de Rome, de saint Ignace, évêque d'Antioche, de saint Polycarpe, évêque de Smyrne, et par les disputes des hérétitiques du premier siècle contre les disciples des apôtres car des hommes tels que Simon, Cérinthe, Ménandre, Basilides, n'auraient-ils pas dédaigné de disputer contre la plus vile partie du peuple? Pline, dans sa lettre à Trajan, qu'il écrivait au commencement du second siècle, atteste que des hommes de tout âge, de tout ordre étaient impliqués dans l'accusation de christianisme. Sur la fin du même siècle, Tertulien ne craignait pas de dire aux Gouverneurs de Rome, (Apolog. l. II.), que tous corps, toutes les assemblées, les armées, le pa

les

(1) Eusèbe, hist. eccl. l. II. c. 23,

lais, le Sénat, les cours de justice étaient remplis de chrétiens; et sous Dioclétien, Arnobe ne craignait pas d'assurer, ( Adv. Gent. l. II. ), que les hommes du meilleur goût et les plus savans Orateurs, Grammairiens, Rhéteurs, Jurisconsultes, Médecins, Philosophes, méprisant les sentimens auxquels ils avaient été attachés, mettaient désormais leur confiance en la religion chrétienne.

Parmi les philosophes convertis, on peut citer: Aristide, d'Athènes, qui présenta une apologie du Christianisme à l'empereur Adrien, vers l'an 130; Athénagore, qui en adressa une autre à Marc-Aurèle; saint Justin, qui composa une autre apologie célèbre; saint Panténus, qui, après avoir professé la philosophie stoïcienne, se soumit à l'Evangile, et devint chef de la fameuse école chrétienne d'Alexandrie, vers l'an 180; saint Clément d'Alexandrie, son disciple et son successeur, sous la direction duquel se formèrent Origène et Ammonius; Arnobe, qui, très-versé dans la théologie païenne, était, avant sa conversion, un ardent ennemi du Christianisme; Lactance surnommé le Cicéron chrétien, etc.

4o. Tout fait est indubitable, lorsque d'autres faits, dont la certitude ne peut être contestée, en sont la suite nécessaire. Or il y a des faits, visibles encore, qui sont essentiellement liés à ceux du Nouveau Testament comme l'effet à la cause. Tels sont les changemens survenus dans le monde moral et religieux, depuis le temps où se sont passés les faits

racontés par les auteurs des différentes parties de ce livre, changemens qui ne peuvent être attribués ni à l'ignorance, puisqu'ils ont eu lieu dans le siè cle d'Auguste, ni à l'éloquence, puisque les Apôtres étaient les hommes les plus simples dans leur langage, ni au crédit, à l'autorité, aux richesses, puisqu'ils étaient de pauvres bateliers, ni aux passions, puisque la doctrine du Christianisme y est diamétralement contraire ( 1 ).

Les peuples chrétiens célèbrent périodiquement et ont célébré, de temps immémorial, des jours de fête pour retracer les évènemens qui ont donné lieu à leur institution. Il est fait mention du Di

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manche, célébré chaque semaine en l'honneur de la résurrection du Sauveur, dans les écrits des Apôtres et dans ceux de leurs disciples (2): voilà donc un monument établi par les témoins oculaires d'un évènement décisif, qui n'a pu avoir lieu sans la réalité des faits précédens de l'histoire de Jésus-Christ, et admis par ceux qui étaient le plus à portée d'en savoir la vérité. Si la résurrection n'eût été certaine, les Apôtres n'auraient pas même essayé d'instituer le dimanche : car est-il jamais venu à l'esprit d'aucun imposteur d'établiruue fête pour conserver le souvenir d'un évènement fabu

(1) Cette preuve recevra le développeinent convenable dans le chapitre IX., où il sera parlé de l'établissement du Christianisme.

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(2) I. Cor., C, 16. V. 10 ; 2 Apoc. C. 1. V. 10; Epist. Barnabæ, no. 15. La lettre de Pline à Trajan dépose du même fait, lib. X. epist. 97.--Saint Paul dit expressément que le baptême est la figure de

leux, et de vouloir y assujétir les témoins oculaires de la fausseté du fait ?...

Les fêtes de Pâques, de l'Ascension, de la Pentecôte etc., datent aussi des temps apostoliques : les monumens historiques les plus anciens l'attestent (1), soutenus par une tradition orale dont on ne peut trouver la source que dans celle même du Christianisme. Ces fètes sont ainsi rattachées aux évènemens qu'elles rappellent et qui supposent, tous, la vérité de ceux de la vie mortelle de JésusChrist, dont ils ont été la suite.

les

Les monumens élevés sur les lieux consacrés

pas

par

de Jésus-Christ, dans la Terre Sainte, sont encore des faits confirmatifs de l'histoire évangéli

que.

Au commencement des troubles de la Judée, sous Vespasien, les chrétiens de Jérusalem se retirèrent à Pella; mais dès que Jérusalem eut été détruite, ils revinrent en habiter les ruines, et ho norèrent,jusqu'au temps d'Adrien, les Saints Lieux dont les Evêques conservèrent soigneusement les traditions. Adrien rétablit la ville sous le nom d'E

la mort et de la résurrection de Jésus-Christ; lo signe de la croix usité dès les premiers temps, comme l'attestent Tertullien ( De coroná, t. 4.), Origène ( Select, in Esech. c. 9.), saint Cyrille de Jérusalem, ( Catech. 4.). etc., retrace la même idée: car les Apôtres n'auraient certainement pas empreint le signe de la croix sur tout l'extérieur du Christianisme, s'ils n'avaient été persuadés que la certitude de la résurrection de Jésus-Christ effaçait pour jamais l'opprobre de sa mort.

( 1 ) Voyez le Dictionnaire de Théologie par Bergier, articles Fetes, Paques, Pentecôte, Ascension.

lia-Capitolina, éleva une statue à Vénus sur le mont Calvaire, une autre à Jupiter sur le saint sépulcre; et la grotte de Bethléem fut livrée au culte d'Adonis.

Constantinayant embrassé la religion chrétienne, chargea Macaire, évêque de Jérusalem, de décorer d'une superbe basilique le tombeau du Sauveur. Hélène, mère de Constantin, se transporta en Palestine, et fit elle-même chercher le saint sépulcre, qui avait été caché sous les fondations des édifices d'Adrien. Outre l'église qui fut bâtie près du tombeau, cette princesse en fit élever deux aatres, l'une sur la crèche de Jésus, l'autre sur le mont des Oliviers, consacré par son ascension; et peu-à-peu des chapelles, des oratoires, des autels marquèrent tous les autres lieux consacrés par de pieux souvenirs: ainsi fut écrite, en caractères durables, la tradition orale qui, depuis l'origine du Christianisme, n'avait cessé de transmettre des faits si intéressans pour les disciples de cette religion, et de confirmer l'histoire écrite par les Evangélistes. (1)

(1) Pendant les 240 ans environ, qui s'écoulèrent depuis l'incendie du temple jusqu'à la conversion de Constantin, l'église de Jérusalem fut gouvernée pas des Patriarches, parvenus la plupart à une vieillesse trèsavancée. Saint Narcisse, mort l'an 216 de notre ère, avait vécu avec saint Siméon qui fut crucifié à l'âge de 120 ans, et qui était contemporain de Jésus-Christ; et ce méme saint Narcisse avait choisi lui-même, pour son cuccesseur, saint Alexandre de Flaviade, qui mourut extrêmement vieux. De saint Alexandre à saint Narcisse, élu en 314, il ne s'est pas écoulé un si grand nombre d'années que les contemporains du pre

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