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que

Pour éluder l'autorité de l'aveu des païens, on a dit l'aveu des Pères de l'Eglise qui ont attri bué à la magie les prétendus prodiges soit d'Esculape, soit de Pythagore, soit d'Apollonius de Thyane, n'en prouvant pas la réalité, l'aveu des païens ne prouve pas non plus la réalité des miracles du Nouveau Testament. Mais on n'a réussi qu'à donner une nouvelle force aux aveux des païens en faveur du Christianisme.

L'aven des Pères ne prouve nullement la réalité des prodiges païens, 1. parce qu'il y en a parmi eux qui soutiennent que ces prodiges n'étaient que des illusions, et qui font voir l'immense supériorité des miracles évangéliques, (Athénagore, no. 27, note F; à la suite de saint Justin, p. 305; -Arnobe, adv. Gent. l. I. c. 48.); 2. parce que ces prétendus prodiges. manquent de la preuve principale et indispensable, de la déposition constante de témoins oculaires, ou instruits à la sour

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» Cicl. Il se fit de plus un grand tremblement de terre, qui renversa plu» sieurs maisons de la ville de Nicée en Bythinie, (Histoire des Olym» piades, l. XIII, XIV; Chronic. Euseb. l. I. ). » Or il n'a pas pu y avoir d'éclipse naturelle du soleil l'année de la mort de J. C., surtout dans le temps de Pàques, ou à la pleine lune de mars; mais, selon les tables astronomiques, le 24 novembre de l'an 29, à neuf heures du ma-tin, au méridien de Paris, il y en eut une qui ne peut avoir rien de commun avec celle dont parle Phlégon, avec lequel il est remarquable que Thallus, dans ses Histoires Syriaques, est d'accord sur ce point. Ce fait était aussi conservé dans les archives de l'Empire, puisque Tertulien dit au Sénat, dans son Apologétique, c. XXI: Eum mundi co‐ sum relatum in archivis vestris habetis. ( Voyez le Dictionnaire de théologie par Bergier, art. Eclipse ; et la Bible vengée, t. V. p. 384 et suiv.)

ce des évènemens, n'étant rapportés que par des historiens de beaucoup postérieurs à l'époque où on les place, et parce que, d'ailleurs, ils n'out produit aucun effet : défaut auquel rien ne peut suppléer; --- 3o. parce que les Pères, pour détromper efficacement les païens, devaient employer, non des argumens auxquels le peuple ne comprend rien, et auxquels il ne cède jamais, mais des faits:

c'est la marche qu'ils ont suivie, en négligeant de discuter ces prétendus prodigés, en les attribuant au démon, et en opposant aux païens un fait public et incontestable, la puissance du Christianisme sur le démon, puissance dont les païens eux-mêmes avaient été souvent témoins oculaires, et qui en avait converti un grand nombre. Cest ainsi qu'Octave, dans Minutius Félix, Tertulien Origène, St. Cyprien, Lactance etc.,allèguent hautement ce pouvoir, dont ils attestent les effets comine également publics et fréquents. En s'adressant à

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gens entêtés de théurgie, de magie, le mieux était de les prendre par leur faible et d'en appeler à leurs yeux sur la soumission de leurs divinités aux chrétiens. (1)

L'aveu des païens est, au contraire, une excellente preuve de la réalité des prodiges évangéli

( 1 ) Voyez le Dictionnaire de théologie, par Bergier, art. Démoniaque ; et l'ouvrage intitulé : De la perfectibilité humaine, par A. M. 1835, chapitre XII, dans lequel l'auteur prouve la certitude historique de ce fait. Nous croyons devoir faire observer avec lui, en réponse à un certain article du Dictionnaire des sciences médicales, t. XXIX. p. 551,

qu's, par sa liaison avec les effets éclatans et du rables de ces prodiges, avec les dépositions des témous oculaires, et avec les aveux antérieurs des antagonistes contemporains. Celse et les autres philosophes païens n'ignoraient pas les argumens des ennemis de la foi, leurs prédécesseurs. Si ceux-ci avaient nié les faits évangéliques, certainement leurs successeurs auraient employé comme l'arme la plus puissante cette dénégation; puisqu'ils ne Font pas employée, leurs aveux supposent évidemment les aveux des prédécesseurs, ce qui forme une chaîne continue de témoignages remontant jusqu'à Jésus-Christ: témoignages qui, unis aux autres preuves historiques de la vérité des Evangiles, acquièrent toute la force d'une démonstration.

Aux aveux des païens se joignent ceux des Juifs, Dans le Talmud de Jérusalem, écrit sous le règne d'Adrien, environ l'an 150 de notre ère, par le rabbin Juda-Haccadosch, et commenté par d'autres rabbins, il est dit que le mot Jehovah, prononcé d'une certaine manière, suffit pour opérer les plus grandes merveilles, et que Jésus avait appris le secret de cette prononciation qui lui faisait faire ses prodiges. Le Talmud de Babylone, composé vers la fin du cinquième siècle, contient lą

que les plus célèbres physiciens et médecins modernes, tels que Newton, Descartes, Pascal, Boerhave, Haller, Daniel Sennert, Fernel, Paré, Haen, Hofman, Hunter, etc., croyaient aux possessions et aux miracles, et que ces croyans n'habitaient ni les taudis de la sottise ni les hutzes des Lapons,

même assertion, qui, étant évidemment la plus pitoyable défaite, équivaut à un aveu formel des miracles de Jésus-Christ. (1)

Du silence des contemporains Philon et Josèphe, (en supposant que le passage qu'on lit dans ce dernier ne soit pas authentique ( 2 ) ), et de l'inaction des chefs de la nation juive, on peut aussi induire la vérité des faits de l'Évangile. Ni les uns ni les autres n'ont pu ignorer ce que les chrétiens publiaient touchant Jésus-Christ; ils n'ont pu ignorer que les Juifs étaient accusés d'avoir mis à mort l'Envoyé de Dieu, le Fils de Dieu, S'ils n'ont pu l'ignorer, pourquoi, pendant les trente-sept ans écoulés depuis l'époque de la mort de Jésus-Christ jusqu'à la ruine de Jérusalem, les chefs de la nation juive, s'entendant accuser d'un horrible déïcide, sont-ils demeurés muets, et n'ontils opposé aucune démarche éclatante aux miracles qu'on publiait hautement pour les convaincre de ce crime abominable? Ils avaient l'intérêt le plus grand à se disculper; le moyen le plus simple

(+) Les anciens docteurs de l'Eglise qui ont disputé contre les Juifs, saint Justin, Tertulien, Origène, etc., ont tous supposé qu'ils admettaient la réalité des faits de J. C., mais qu'ils les attribuaient à la magie. Le juif Tryphon ne niait point les miracles allégués par saint Justin: il soutenait que Jésus n'était pas le Messie, parce qu'Elie n'était point encore venu, (Dial. cum Tryph. n'. 39, 49, 69. ). ( Voyez l'Histoire de l'établissement du Christianisme, tirée des seuls auteurs juifs et païens, par Bullet, p. 124 et suiv. )

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(2) Voyez, sur l'authenticité de ce passage, dans lequel Josèphe reconnaît la prédication de Jésus, ses miracles, sa mort et sa résurrection, Je Traité de la Religion par Bergier, t. VI. p. 27 et suiv.

à la fois et le plus certain était de s'inscrire en faux contre la réalité des faits sur lesquels on établissait la divine mission de leur victime; la puissance était entre leurs mains; ils étaient les maîtres d'ordonner des enquêtes juridiques, de faire venir tous les témoins des lieux où on annonçait que s'étaient opérés les miracles, de recevoir et de publier les dépositions; leur crédit, la confiance qu'on avait en eux, la crainte qu'ils inspiraient, auraient encore donné à leurs informations une grande autorité: un seul de ces miracles démontré faux aurait fait tomber la secte naissante et son inculpation. Et néanmoins, il n'y a pas le plus léger vestige dans aucune histoire, ni sacrée ni profane, pas le plus léger vestige ni dans les livres ni dans les traditions de leurs descendans, que ces chefs qui devaient à leur ministère, à leur honneur outragé, à leur religion ébranlée, de démentir les apôtres, aient essayé de prouver que ces derniers en imposaient en publiant les miracles de leur maître.

Pourquoi, encore, Philon et Josèphe, qui paraissent, dans leurs ouvrages, si zélés pour la gloire de leurs frères, qui cherchent à les laver de reproches moins importans, n'ont-ils rien dit, et ontils laissé l'erreur s'accréditer ?

La notoriété des faits a pu et a dû les porter à se taire; mais, dans l'hypothèse de la fausseté de ces mêmes faits, l'inaction des uns, et le silence des autres seraient inexplicables. On peut même dire que le silence de Josèple sert ici autant que

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