Obrázky na stránke
PDF
ePub

son témoignage: car il devait nécessairement dire ce qu'il savait de Jésus et de ses disciples, conformément aux lois de l'histoire, et à la méthode qu'il s'était prescrite de parler exactement de tous les chefs de secte ou de parti qui s'élevèrent parmi les Juifs depuis l'empire d'Auguste jusqu'à la ruine de Jérusalem. S'il croyait faux ce que l'on publiait de Jésus, tout le portait à parler: l'intérêt de la véri

té, le zèle pour sa religion et pour la secte des Pharisiens à laquelle il appartenait, l'amour de sa nation, le desir de plaire aux Empereurs qui persé cutaient le Christianisme naissant. S'il ne le croyait pas faux, il était naturel que la crainte de déplaire à sa nation, aux Romains, aux Empereurs sous les yeux desquels il écrivait, dans leur capitale, et dont il avait reçu les caresses les plus flattenses,lui fermât la bouche; et alors son silence est une évidente preuve de la vérité des faits évangéliques. ( 1 )

[ocr errors]

(1) La conduite des apostats peut être encore citée en confirmation des faits du Nouveau Testament. « Dès le temps des apitres et dans les âges suivans, dit Bergier, il y cut des apostats du Christianisnie. Saint Jeau les nomme des Antéchrist : « il y en a plusieurs; ils sont >> sortis d'entre nous mais ils n'étaient pas des nôtres ; s'ils en avaient » été, ils seraient demeurés avec nous, ( I. Joan. c. 2. v. 8. ) ». Pline en avait interrogé plusieurs, ( Lettre à Trajan); le nombre en augmenta lorsque les persécutions devinrent plus violentes, (St. Cypr. dè Lapsis). Y en a-t-il quelqu'un qui ait dévoile aux Juifs ou aux païens le secret de l'Eglise, la fausseté de l'histoire de J. C., et qui en ait fourni des preuves? Il aurait été comblé d'éloges et de bienfaits ; le judaïsme et le paganisme auraient triomphé; les chrétiens auraient été confondus. Au contraire, la plùpart n'avaient succombé que par crainte et par faiblesse ; après l'orage passé, ils revinrent à pénitence ; il fallut établir des règles pour leur réconciliation ( Traité de la Religion, t. VI. p. 57. ) ».

Et maintenant, quel est le lecteur de bonne foi qui ne reconnaisse que les faits évangéliqués sont démontrés, et qu'il n'y a aucune histoire ancienne à laquelle appartiennent de si nombreux et de si puissans motifs de certitude? Celles auxquelles tout l'univers, et les incrédules de même que les autres, ajoutent une foi entière, ont de leur vérité quelques unes des preuves que nous venons d'exposer; aucune ne les présente ni si fortes, ni réunies. L'histoire du Nouveau Testament est donc la plus certaine, la plus évidemment incontestable(1).

Pour satisfaire complètement au titre de ce chapitre sixième, il nous reste à établir la vérité de quelques autres faits qui servent de base à certaines preuves du Christianisme, et qui ne sont compris ni dans ceux de l'Ancien ni dans ceux du Nouveau Testament; il nous reste aussi à prouver que des uns et des autres résulte démonstrativement la vérité de la mission de Jésus-Christ. Nous accomplirons cette double tache dans les trois chapitres

(1)« Dirons-nous que l'histoire de l'Evangile soit inventée à plaisir ? Ce n'est pas ainsi qu'on invente; et les faits de Socrate dont personne ne doute sont moins attestés que ceux de J. C. Au fond, c'est reculer la difficulté sans la détruire; il serait plus inconcevable que plusieurs hommes d'accord cussent fabriqué ce livre, qu'il ne l'est qu'un seul en ait fourni le sujet. Jamais des auteurs Juifs n'auraient trouvé ni ce ton, ni cette morale; et l'Evangile a des caractères de vérité si grands, si frappans, si parfaitement inimitables, que l'inventeur en serait plus étonnant que le héros, (Emile de Rousseau, tome III. l. 4. ) »

suivans. Ils seront consacrés à continuer le sujet du sixième chapitre : l'importance de la discussion exige que les faits des deux Testamens dont nous venons d'établir la certitude, soient appréciés en détail; la clarté, que la preuve des autres faits qui n'y sont pas compris, soit rapprochée des conséquences qui doivent en être déduites; et l'ordre, que toute cette matière soit divisée conformément à l'ordre des faits, dont les uns ont précédé, les autres ont accompagné, et les autres ont suivi la mission du Fondateur de la Religion chrétienne.

CHAPITRE VII.

DIEU A MANIFESTÉ LA VÉRITÉ DE LA RÉVÉLATION

DU CHRISTIANISME PAR DES FAITS ANTÉRIEURS

A LA MISSION DE JÉSUS-CHRIST.

Ces faits sont 1°. les prophéties de l'Ancien Testament qui ont annoncé la venue d'ut: Messie, d'un Libérateur, et qui l'ont peint avec divers caractères Jésus-Christ a réunis en sa personne;

que

2o. celles qui ont annoncé l'état des Juifs après la venue de ce Libérateur.

S. I. PROPHÉTIES QUI ONT ANNONCÉ LA VENUE DU MESSIE.

Les prophéties qui ont annoncé le Rédempteur du genre humain forment, dans leur ensemble un tableau parfait qui nous montre Jésus-Christ de manière à ne pouvoir le méconnaître. Les Prophètes les plus anciens en tracent la première esquisse; à mesure qu'ils se succèdent, ils achèvent les traits laissés imparfaits par leurs devanciers; plus ils approchent de l'évènement, plus leurs couleurs s'animent; et quand le tableau est terminé, les artistes disparaissent.

Il suffit à notre but de présenter ici un choix de ces nombreuses prédictions. Ainsi, nous ne parlerons pas promesse que Dien fit, en style figuré, à nos premiers parens après leur chûte,

de la

[ocr errors]
[ocr errors]

d'un Libérateur qui les affranchirait de la servitude du démon, ( Gen. c. III. 15.), promesse assez clairement expliquée par les plus anciennes traditions du genre humain comme l'a reconnu Boulanger lui-même, (Antiq. dévoil.) (1). Nous ne parlerons pas non plus de la promesse plus claire faite à Abraham (Gen. c. XII. 13. -- XXII. 18. ), et renouvelée à Isaac et à Jacob descendans d'Abraham Gen. XXVI. 3. 4. XXVIII. 13. 14.). Nous commencerons par la prophétie de Jacob luimême, qui, éclairé au lit de la mort d'une lumière nouvelle, distingue entre les douze tribus auxquelles il annonce leurs destinées celle de Juda comme devant donner le jour au Désiré des na

tions.

-

(( Le sceptre, dit-il, ( c'est-à-dire l'autorité du » commandement ), ne sortira point de Juda, et » l'on verra des magistrats de sa race, jusqu'à ce » que vienne Celui qui doit être envoyé, et qui » sera l'attente des nations (G. c. XLIX, 10.).»(2)

( 1 ) Il est remarquable que cet Envoyé d'en haut est désigné dans piusieurs mythologies sous l'image d'un Dieu incarné qui écrase la téte d'un serpent nuisible au genre humain. (Voyez la note de la page 82 précédente; l'ouvrage de Faber : Hræ mosaïcæ, ɛect. I. c. III; l'Essai sur Pindifference, t. III. c. XXVII p. 408. etc. ).

( 2 ) « Les Juifs modernes, embarrassés de cette prophétie, n'ont rien négligé pour en éluder la force, et même pour lui donner un objet tout différent de celui que nous lui attribuons. Mais une observation décisive tranche toute difficulté. Il est certain que tous les Juifs anciens, soit avant Jésus-Christ, soit même pendant les premiers siècles du Christianisme, appliquaient aussi bien que nous au Messie cette prédiction. La Version des Septante, antérieure à Jésus-Christ de près de trois cents

« PredošláPokračovať »