Obrázky na stránke
PDF
ePub

Il est évident 1°. que Jacob prédit íci à Juda z de même qu'à ses autres enfans, des choses futures et relatives a sa postérité.

ce que

vienne

2o. Que cette prédiction annonce que ses descendans formeront une nation, une société politique; que cette nation sera régie par des chefs pris au-dedans d'elle-même; qu'elle conservera son autorité politique et ses chefs jusqu'à un personnage qui doit être envoyé ; enfin que ce personnage sera l'attente des nations, (ou que nations se réuniront à lui, ou que les nations lui obéiront: (les différentes versions présentent, dans les expressions, une variété qui ne laisse conserver l'uniformité dans le sens. )

les

pas de

3. Qu'il était impossible à Jacob de prévoir par ses seules lumières naturelles toutes ces destinées

ans, les paraphrases où commentaires publiés par les Juifs depuis la ve nue de Jésus-Christ, (Voyez, dans la Polyglotte d'Angleterre, les paraphrases d'Onkelos, de Jonathaft et de Jérusalem ) tous les écrits de leurs anciens docteurs, (Thalmid, Gemar. Tract. sanh. cap. II.), adoptent unanimement l'explication que nous donnons encore aujourd'hui de cette célèbre prophétie. Que penser donc des interprétations imaginées par un petit nombre de docteurs modernes, après une si longue suite de siècles? Ne sommes-nous pas fondés à les attribuer uniquement au besoin de défendre une cause désespérée? De quel droit les Juifs de nos jours peuvent-ils se vanter d'avoir mieux pénétré le sens des prophéties, 5, que ces doctes interprêtes, d'ailleurs si voisins du temps où la langue hébraïque avait cessé d'être vulgaire, et qui devaient posséder encore dans toute son intégrité le dépôt des anciennes traditions (Des fense du Christianisme, t. II. p. 302. ) » ?

[ocr errors]
[ocr errors]

t. II. 383
p.

;

et

Voyez la Bible de Vence revue par M. Drach les dissertations de M. de la Luzerne sur les prophéties, t. I. p. 108 et

suiv.

futures de sa postérité: la cessation de l'autorité plutôt dans les autres tribus que dans celle de Ju`da ; la conservation de l'autorité dans celle-ci jusqu'à l'arrivée de Celui qui devait être envoyé; et l'attente des nations, ou la réunion des peuples sous le pouvoir de cet Envoyé.

4°. Qu'il serait absurde d'attribuer au hasard let rapport avec la prédiction d'évènemens si éloignés, si compliqués, si dépendans de causes diverses, libres et inconnues.

Or, la partie de cette prédiction relative à la permanence de l'autorité dans la tribu de Juda s'est littéralement accomplie pendant un intervalle de près de quinze siècles, et malgré les révolutions à travers lesquelles cette tribu a passé: révolutions qui n'ont jamais détruit son existence politique, qui ne lui ont pas ôté le droit d'user de ses propres lois, d'être régie par ses chefs, de juger les procès, d'infliger aux coupables des peines, même celle de la mort, en un mot d'administrer ses affaires.

Immédiatement après l'établissement du peuple hébreu dans la terre promise, les douze tribus formèrent douze cantous séparés, ayant chacun son gouvernement. Il est vrai que de temps en temps la nation eut des chefs communs sous le nom de Juges; mais outre ces juges communs les tribus avaient leurs chefs particuliers, conformément à l'ordre donné par Moïse, (Deut. XVI. 18. ); plusieurs endroits de l'histoire sainte en font une mention expresse, (Jos. XXII. 13. 14. Jud. V.9.10.).

Pendant le temps des rois, quelle que fût leur autorité suprême, les tribus formaient aussi des corps séparés et avaient leurs chefs; et d'ailleurs, depuis David, tous les rois de Juda furent du sang de cette tribu.

[ocr errors]

Le royaume d'Israël finit d'exister lorsqu'il fut conquis par Salmanazar, celui de Juda, lorsqu'il le fut par Nabuchodonosor; et les deux peuples furent amenés en captivité. Mais la ruine d'Israel fut totale, sans retour; et Josèphe atteste que les descendans des membres des dix tribus qui composaient ce royaume, étaient encore, de son temps, audelà de l'Euphrate, oùles dix tribus avaient été transportées. Il en fut tout autrement de la tribu de Juda, et de sa captivité : cette tribu cessa d'avoir des chefs de son sang, portant le titre de roi ; mais elle ne cessa pas d'en avoir sous un autre titre ni de former un corps de nation, ni de se régir par ses lois : l'histoire de Suzanne en fait foi; celle d'Esther nous le prouve aussi, puisque Assuérus, trompé par Aman, donna contre les Juifs un premier édit où il les accusait de se gouverner par des lois nouvelles, d'agir contre les coutumes de toutes les nations, d'avoir des lois perverses; et que désabusé par Esther, il publia, en leur faveur, un autre édit dans lequel il déclarait qu'ils usaient de lois justes, (Esth. c. XVI. 15. ). D'ailleurs, en admettant que, pendant les soixante-dix ans de la captivité de Babylone, cette tribu n'ait conservé aucune autorité sur elle-même, on pourrait dire

avec raison qu'un temps si court dans l'espace de quinze siècles ne saurait être regardé comme une cessation ( 1 ), vû surtout que pendant ce même temps cette tribu avait toujours l'espérance du ·rétablissement dans son pays, espérance fondée sur les prophéties qui le lui promettaient.

On sait assez qu'après le retour de la captivité, et jusque sous les Asmonéens qui étaient de la tribu de Lévi, celle de Juda conserva, avec son état de nation, son autorité propre: quoiqu'elle ne jouît pas toujours d'une indépendance entière, elle ne cessa pas d'avoir ses lois d'avoir ses lois, ses juges, son droit de glaive, par conséquent de posséder le sceptre.(2) Environ soixante-trois ans avant Jésus-Christ Pompée s'étant emparé de Jérusalem, y établit roi Hircan, issu du sang asmonéen; vingt-cinq ans après, Hérode, iduméen de naissance, fut fait par les Romains roi de la Judée; plusieurs de ses descendans lui succédèrent dans la souveraineté soit de tout le pays, soit d'une partie; et après, des chefs romains furent chargés du gouvernement

( 1 ) On n'a jamais dit que le Portugal ait cessé d'être un royaume, quoique, pendant soixante ans, il ait été assujéti à la couronne d'Espa

gne.

( 2 ) « Le mot hébreu traduit par sceptre, ne désigne pas toujours la royauté. Dans le style des Patriarches, ce n'est autre chose que le bâton d'un vieillard ou d'un chef de famille : il exprime seulement une prééminence, une autorité analogue aux divers états de la nation. Ce sens est encore déterminé par le mot qui suit, dans la prophétie de Jacob et qui signifie un Chef, un Magistrat, un Dépositaire de lois ou d'archives, (Dict. II. Theol. art. Juda. J. »

[ocr errors]

jusqu'au temps de la destruction de Jérusalem par Vespasien et Tite. Quelle qu'ait été celle de ces diverses époques où l'autorité du commandement a cessé d'être dans la tribu de Juda, il est toujours certain que cette tribu a cessé d'avoir sa forme de gouvernement régi par ses lois et par des chefs pris dans son sein, seulement un peu de temps avant, ou un peu de temps après que Jésus-Christ a paru dans le monde; et cela suffit pour l'accomplissement de la partie de la prophétie de Jacob relative à la permanence de l'autorité dans cette tribu, et à là venue du Messie vers le temps où cette permanence aurait cessé.

Quant à la partie relative à l'attente des nations, ou à la vocation des peuples au royaume du Messie après sa venue, elle est aussi accomplie évidemment en Jésus-Christ; et il serait superflu de prouver qu'il ne s'est élevé, ni à cette époque, ni auparavant, ni depuis, aucun autre personnage auquel conviennent ces caractères.

Jésus-Christ est donc le Libérateur manifesté divinement à Jacob, tant de siècles avant sa venue; donc sa mission est divine.

La prophétie de Daniel est plus précise, et l'accomplissement en est encore plus évident.

«Dieu a fixé le temps à soixante-dix semaines. » en faveur de votre peuple et de votre ville sain

>> te, afin que les prévarications soient abolies, » que le péché trouve sa fin, que l'iniquité soit ex»piée, que la justice éternelle soit amenée, que

« PredošláPokračovať »