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» que

» les visions et les prophéties soient accomplies, et le Saint des Saints reçoive l'onction. Soyez » donc attentif à ce que je vais dire et remarquez » bien cette prédiction: Depuis l'ordre qui sera » donné pour rebâtir Jérusalem jusqu'au règne du » Christ, il y aura sept semaines, puis soixante» deux semaines. Les places et les murs de la ville » seront rebâtis parmi des temps fâcheux et diffi» ciles. Et après soixante-deux semaines le Christ » sera mis à mort, et cetie immolation ne sera pas » pour lui-même. La dernière semaine confirmera » l'alliance du Christ avec plusieurs. » (Daniel. ch. IX.) (1)

Remarquons d'abord que le Christ annoncé dans cette prédiction est incontestablement le Messie puisqu'il n'y a que le Messie qui, dans les livres saints, soit appelé le Christ, ou l'Oint purement et simplement et par antonomase, et que toutes les fois que la qualité d'oint y est appliquée à un autre personnage, il y a dans le discours quelque chose qui l'indique. D'ailleurs, quel autre que le Messie, Daniel aurait-il pu appeler le Saint des Saints, en qui les prophéties seront accomplies, qui mettra fin à l'iniquité, qui amènera la justice éternelle? Aussi, le petit nombre de Juifs modernes, qui ont essayé de donner à cettc prophétie un autre objet, sont-ils sur ce point comme sur une foule d'autres, en contradiction manifeste avec les

(1) Le reste de la prophétie regarde l'état des Juifs après la mort du Christ; il en sera parlé dans le second paragraphe de ce chapitre.

plus anciennes et les plus constantes traditions de (Thalmud, Gem. Tract. Sanhed.

leur nation

c. II. ),

par

Remarquons encore que les Juifs connaissaient deux espèces de semaines: des semaines de sept jours et des semaines de sept années (Lépit. XXV, 8. ). En supposant qu'il s'agisse de semaines de jours, Daniel aurait annoncé que Jérusalem serait rebâtie en quarante-neuf jours, malgré les temps fácheux et difficiles qu'il prédit : ce qui est visiblement absurde. Au contraire, en prenant ces semai nes, pour des semaines d'années, sa prédiction a un sens simple et raisonnable, et cadre avec l'évènement. Les temps fâcheux annoncés Daniel sont effectivement arrivés; car les livres d'Esdras et l'historien Josèphe nous attestent que les nations voisines ne cessèrent de traverser les Juifs dans la reconstruction de leur ville. Il n'est donc pas étonnant que la restauration de Jérusalem n'ait été complètement achevée qu'au bout de quarante-neuf ans, à dater du temps de la permission de la rebâtir: ce qui donne l'emploi des sept premières semaines. Si la première partie des soixante-dix semaines doit s'entendre de semaines d'années, il est évident que les autres doivent s'entendre également, puisque le prophète divise la totalité des semaines en trois parties, et que si ces trois parties n'étaient pas de même espèce,ce ne seraient pas trois fractions d'une même durée. D'ailleurs, lorsque Daniel parle dans ses prophéties de semaines de

par

jours, il le marque expressément,(Dan. X. 2. 3.).(1) Il suit de là que le Messie annoncé Daniel a dû arriver et être mis à mort après quatre cent quatre-vingt-dix ans, depuis l'ordre donné pour le rétablissement de Jérusalem. Or, qu'on date le compte de ces années de l'émission de cet ordre, ou du commencement de l'exécution, qu'on le date de l'édit de Cyrus, ou de celui de Darius fils d'Hystaspe, ou de ceux d'Artaxercès-Longue-Main, les soixante-dix semaines cadrent aisément avec la ve-. nue et la mort de Jésus-Christ, puisqu'une différence de peu d'années n'empêche pas le rapport de ces deux évènemens avec l'époque indiquée par Daniel. ( 2 )

Donc le premier caractère tracé par la prédiction

(1) Quelques Juifs modernes ont imaginé de dire que les soixantedix semaines de Daniel sont des semaines de siècles, et que le Messie ne doit paraître sur la terre que quarante-neuf mille ans après ce prophète. Dans cette supposition qui est visiblement arbitraire, et qui n'a aucun fondement ni dans les coutumes des Juifs, ni dans celles des autres peuples, les Juifs n'auraient rien compris au langage de Daniel, n'ayant aucune idée d'une telle espèce de semaines; et cependant Daniel parlait sans doute pour étre entendu, et il ne voulait pas tromper le peuple en lui faisant espérer, dans un temps plus rapproché ce qui, ne devait avoir licu que dans un beaucoup plus long intervalle.

(2) On peut dire, avec Bossuet, que Dieu a tranché toute difficulté sur le calcul des 70 semaines par une décision qui ne souffre aucune réplique, par un évènement manifeste qui nous met au-dessus de tous les. raffinemens des chronologistes. En effet, la ruine totale des Juifs qui est prédite par Daniel immédiatement après la mort du Christ', et qui a suivi de si près la mort du Sauveur, fait entendre aux moins clairvoyans l'accomplissement de la prophétie. Voyez le Disc. sur l'histuniv. Ii. part. c. IX. )

convient parfaitement à Jésus-Christ.

En second lieu, le nom de Christ absolument et sans addition, lui a été constamment donné, et il n'a été donné de cette sorte à aucun autre personnage.

En troisième lieu, ce Saint des Saints a été mis à mort par une sentence juridique, au bout des soixante-dix semaines; et il a été supplicié, non pour lui-même, mais pour tous les hommes. Que Pon cherche un autre personnage qui ait subi à cette époque la peine capitale, et auquel s'appliquent les circonstances marquées par le prophète,

En quatrième lieu, la dernière semaine devait confirmer l'alliance du Christ avec plusieurs. Par le pacte où l'alliance les Juifs entendaient une loi donnée par le Seigneur, à laquelle on s'engageait à obéir: c'était ainsi qu'ils appelaient la loi que Lieu leur avait dounée par Moïse. Or, il est évident que Jésus-Christ a apporté au moude une loi nouvelle, qui est appelée la nouvelle alliance; que c'est dans la dernière des soixante-dix semaines qu'il l'a donnée: car sa prédication a précédé immédiatement sa mort, et n'a duré qu'un peu plus le trois ans; et qu'il n'y a que lui qui ait donné à cette époque une loi nouvelle.

En cinquième lieu, à cette même époque, le péché devait avoir sa fin, l'iniquité devait étre expiée, et la justice éternelle amenée sur la terre. Jésus Christa encore accompli cette partie de la prédic tion, non pas dans ce sens qu'il ait rendu les hom

mes impeccables: il n'est point venu renverser la nature humaine et nous ôter la liberté, source de mérites, mais il a expié par sa mort le péché originel et les autres péchés; il a donné des moyens efficaces de s'en préserver et de les réparer; étant lui-même la justice éternelle, il est venu a mou, de publier une loi sublime qui élève ceux qui la pratiquent au plus haut degré de sainteté et de perfection. A quel autre personnage tout cela il être appliqué?

peut

En sixième lieu, à la fin des soixante-dix semaines, les visious et les prophéties devaient être accomplies, ou scellées et terminées. Or, toutes les prophéties se sont accomplies en Jésus-Christ, comme il le dit lui-même au moment de sa mort: on le verra clairement quand on aura lu tout ce septième chapitre; et depuis Jésus-Christ, les prophéties judaïques ont cessé; les Rabbins eux-mê

mes en conviennent.

Peut-on, maintenant, n'être pas frappé du concert entre la prophétie de Daniel et la multiplicité la diversité des évènemens qu'elle annonce, évènemens qui tous sont arrivés exactement aux époques marquées, précisément et de la manière et avec toutes les circonstances indiquées? I1 , est si clair, d'une part, que ce prophète ne pouvait, par ses propres lumières, prévoir cette longue suite d'évènemens, éloignés de toute vraisemblance, et dont les causes secondes lui étaient absolument inconnues; de l'autre, qu'une prédic

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