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sur la réalité des effets qui en résultaiant, par exemple, sur les conversions qu'ils opéraient; il est également impossible que les assistans qui voyaient avec lui et qui croyaient, de même que lui, ces merveilles, se soient fait la même illusion, aient éprouvé la même erreur des sens. Saint Luc avait la certitude morale des seconds; car il avait connu et ceux qui les avaient opérés, et ceux qui en avaient été convertis, et ceux qui les avaient vus; il les tenait des églises entières qui y avaient été présentes; il en avait vu lui-même et apprécié les effets. Il n'a donc pas été trompé.

pas vou

Il n'a pas non plus trompé : car il ne l'a lu, et l'eût-il voulu, il ne l'aurait pas pu. Il ne l'a pas voulu outre que son caractère moral ne donne aucuue prise à l'inculpation, il est évident que, s'il eût voulu tromper, il se serait bien gardé de joindre toujours aux faits qu'il rapporte l'indication des lieux où ils ont été opérés, et la désignation des personnes qui en ont été l'objet, sachant que daus tous ces lieux il y avait des hommes qui y vivaient lors des évènemens, et que tous les autres habitans pouvaient facilement, devaient même naturellement s'en informer. Eût-il voulu tromper, il ne l'aurait pas pu : car il lui était impossible d'induire en erreur à la fois un si grand nombre de personnes sur des faits publics, récents, que tant d'hommes de tout parti avaient un intérêt majeur à vérifier, et dont il leur était si facile de découvrir la fausseté, l'historien lui-même leur

en fournissant le moyen le plus simple et le plus efficace par l'indication précise de toutes les cir

constances.

Les miracles opérés par les Apôtres à l'appui de leur prédication, sont donc incontestables; d'où résulte la conséquence que la Religion qu'ils ont prêchée a Dieu pour auteur. (1)

Mais non seulement ils opéraient des miracles, ils communiquaient aussi aux nombreux néophytes ce merveilleux pouvoir. Ce fait nous est attesté par le même historien, dont nous venous de reconnaître la véracité: il l'est également par diverses Epîtres.

Ce serait le comble de l'absurdité, que les Apôtres eussent prétendu tromper le monde sur leurs

(1) « Un petit nombre d'hommes, dit Addisson, sortis d'une nation haïe et méprisée, n'eussent pas rempli l'univers de leurs sectateurs, s'ils n'avaient été munis de lettres de créance authentiques par la personne divine qui les employait à ce ministère. C'est pour cela qu'ils furent revétus, comme nous en sommes assurés, du pouvoir de faire des miracles: c'était l'argument le plus court et le plus convaincant possible, le seul qui put s'accommoder à la raison de tout le genre humain, le ceul qui fût également à la portée des savans et des ignorans, le seul capable de surmonter toút préjugé et toute objection. Qui est-ce, en effet, qui eût pu refuser de croire que Jésus-Christ avait guéri les malades et ressuscité les morts, lorsque ces faits étaient publiés par ses disciples qui faisaient eux-mêmes de tels prodiges? Des personnes raisonnables pouvaient-elles penser que le Dien de toute vérité eût armé d'un tel pouvoir des hommes qui s'en seraient servis pour autoriser le mensonge, et pour établir dans le monde une religion qui lui eût été désagréable? Ou pouvait-on croire que les mauvais esprits prétassent leur assistance à la destruction de l'idolâtrie et du vice, à la destruction de leur règne, ( De la Religion chrétienne, sect. V, p. 136. )? » ( Note de l'auteur.)

propres miracles, et eussent voulu donner pour preuve de la divinité de leur mission, les prodiges qu'ils opéreraient, quoiqu'ils connussent parfaitement leur impuissance à en opérer un seul. En promettant des merveilles, ils attiraient sur eux les regards, et l'attention sur leurs œuvres. Or, il ne fallait que des oreilles pour s'assurer s'ils parlaient toutes sortes de langues, et des yeux pour vérifier si les malades auxquels ils imposaient les mains étaient guéris. Et parmi les observateurs qui les environnaieut, combien n'y avait-il pas de contradicteurs! Combien d'ennemis de leur maître et de sa doctrine! Combien d'hommes animés contre eux par préjugé, par passion, par intérêt ! Un seul miracle infructueusement tenté, une seule fraude découverte, et leur ministère était anéanti, et un opprobre universel devenait leur partage. Mais quelle absurdité plus révoltante encore, s'il est possible, de supposer qu'ils aient voulu et pu tromper les diverses églises sur les dons miraculeux communiqués aux fidèles! Le grand Apôtre, dans ses épîtres aux Romains ( 1 ), aux Galates (2), aux Ephésiens ( 3 ), aux Thessaloniciens ( 4 ), et surtout dans son épître aux Corinthiens (5), leur parle des merveilles qui s'opéraient parmi eux, du pouvoir miraculeux dont ils étaient revêtus. Comment en aurait-il imposé à tous ces peuples sur des faits

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qui se passaient journellement, et presque continuellement au milieu d'eux? Serait-il jamais entré daus l'esprit de St. Paul que, sur sa seule affirmation, ils croiraient posséder ce qu'ils ne possédaien t pas, faire ce qu'ils ne faisaient pas? Si, avant de recevoir ses lettres, ils n'avaient pas cru avoir le don des langues, des prophéties, des miracles, avec quelle indignation, avec quel mépris ils les auraient accueillies ! Et cependant ils les ont reçues et conservées avec le plus profond respect: ils croyaient donc avoir ces dous extraordinaires. Mais s'ils croyaient les avoir, ils les avaient : car on ne se trompe pas sur ce que l'on peut faire soi-même, sur ce que l'on fait actuellement. Pour nier l'existence de ces dons miraculeux il ne reste donc qu'à soutenir que les premiers chrétiens, après avoir été les objets et les dupes de la fraude des Apôtres, en sont tous, après le baptême, devenus subitement les instrumens et les complices les plus dociles et les plus fidèles, et qu'au moment où ils se sont aperçus qu'ils avaient été indignement trompés, tous unanimement et sans une seule excep. tion se sont alors plus fortement encore attachés à leurs séducteurs, et se sont associés invariablement, aux dépens de tous les intérêts, à leur fourberie: hypothèse qui se réfute assez d'elle-même.

Mais pourquoi, demande Fincrédule, ces dous admirables ne subsistent-ils plus dans l'Eglise?

Observons d'abord que, quand nous ne donnerions aucune réponse à cette question, l'existence

de

ces dons dans les premiers temps n'en serait pas moins incontestable; car jamais la cessation d'un fait n'a été admise comme une

précédente existence.

preuve contre sa

Secondement, en supposant que les dons admirables des premiers temps aient totalement cessé il est évident qu'ils ont pu cesser dès qu'ils n'ont plus été nécessaires: avant que le monde crût, dit saint Augustin, ils étaient nécessaires pour que le mende embrassât la foi évangélique ; mais l'Evaugile publié, la foi établie, l'univers converti, l'objet des dons miraculeux était rempli, et dès lors le terme en était arrivé. Il n'est pas dans l'ordre de la suprême sagesse de multiplier les prodiges sans nécessité: en devenant communs, ils cesseraient d'être frappants. De quoi, d'ailleurs, nous servirait-il qu'ils subsistassent encore? Sûrs qu'ils ont existé, avons-nous besoin de les voir pour baser notre foi? Nous avons de leur réalité la prenve la plus tranchante, c'est la conversion des témoins et des contemporains, et la transmission de leur croyance jusqu'à nos jours: effet certain, effet visible de ces prodiges, comme nous le montrerous dans le paragraphe quatrième de ce chapitre.

Troisièmement, il n'est pas vrai que le don des miracles ait totalement cessé dans l'Eglise. Au contraire, en suivant même les règles les plus sévères de la critique, il est impossible de douter qu'il ne s'y soit fait des miracles dans les différens siècles depuis les temps apostoliques. Nous convenons qu'il

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