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» nommé trois cardinaux pour envoyer deux vé, »nérables Evêques à la recherche de la vérité, afin qu'après cette seconde information, nous puis»sions poursuivre l'affaire avec plus de sûreté. Ils » ont envoyé deux Evêques qui, à leur retour, ont » non seulement confirmé ce qui avait été décou>> vert sous notre prédécesseur, mais encore ont rapporté des témoignages constans de plusieurs » miracles qui ont été opérés depuis cette époque. » Néanmoins, non contens de cette seconde infor» mation, nous en avons ordonné une troisième >> et nous avons envoyé deux autres vénérables » Evêques, qui sont revenus au bout de quelques >> mois avec les preuves les plus convaincantes qu'il » se faisait des miracles fréquens; et ils ont nom» mément apporté une fidèle narration de quel» ques-uns des plus remarquables. Nous avons envoyé ensuite à Sienne un autre Evêque, qui, » ayant séjourné quelques mois dans cette ville, a » rendu témoignage, à son retour, de la vérité et » de la réalité des miracles. Nous avons aussi envoyé le même commissaire à Aquila, où le saint est » mort, pour savoir s'il s'y était fait quelques prodiges. A son retour, il a confirmé les témoignages » des autres qui avaient été envoyés auparavant >> au même lieu; et, de plus, il a rapporté les faits » les plus merveilleux qui se sont passés depuis le » temps que les autres ont pris des informations; » faits et merveilles arrivés non dans des coins et dans des lieux obscurs, mais publiquement, au

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» grand jour, et à la vue de tout le peuple. Ayant

» reçu ces informations

>> re,

nous avons fait rendre

>> compte de toutes ces choses dans notre consistoioù elles ont été examinées. Mais la matière étant d'une grande importance, nous avons sus» pendu notre détermination jusqu'à la tenue du >> consistoire prochain, afin que chacun des cardi»naux pût dans cet intervalle examiner chaque >> article en particulier avec plus de maturité et de » soin. Dans ce nouveau consistoire tous sont tom» bés d'accord que les miracles étaient si multi» pliés et d'une si grande évidence, et la sainteté » du bienheureux, comme la pureté de sa foi, si » manifeste, qu'il y avait raison suffisante de pro>> céder à sa canonisation. »

Si l'on considère que toutes ces démarches ont été faites, et que ce décret a été publié six ans après la mort du saint, et dans le pays même où tout s'était passé, c'est-à-dire, lorsque chaque circonstance on particularité devait être connue de tout le monde, et récente encore dans la mémoire de chacun, on ne pourra s'empêcher de convenir qu'il n'a pas été possible de prendre de plus grandes précautions pour la recherche de la vérité dans cette cause. Des recherches qui ont été réitérées par différens commissaires, d'une science et d'une probité reconnues; des témoignages qui ont été rendus avec serment sur des faits sensibles, manifestes et notoires, opérés en présence de personnes de tout rang et de tout état; des examens sérieux,

qui ont eu lieu par rapport à ces faits au temps même, ou peu de temps après qu'ils sont arrivés et lorsque des témoins oculaires et auriculaires vivaient encore; le procès et le résultat de ces examens vus, discutés avec le plus grand soin par un

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corps de savans sans préjugés, sans intérêt personnel, et, après avoir été munis de leur suffrage, rendus publics aux lieux mêmes où les miracles s'étaient opérés, et où l'erreur ne pouvait demeurer cachée, s'il y en avait eu: tant de circonstances réunies ne sont-elles pas des moyens sûrs de constater la vérité des faits, et des moyens tels qu'il est comme impossible d'y rien ajouter pour établir dans l'esprit la conviction la plus complète?

Dans les derniers temps, l'Eglise, pour ôter à ses ennemis jusqu'au plus petit prétexte d'accusation, a voulu renchérir encore sur les précautions précédemment employées, et exiger les conditions les plus sévères, les plus rigoureuses, pour assurer, avant la canonisation des Saints, la vérité des miracles qu'on leur attribue. Les procédures qui sont faites dans ces occasions sont exposées au long dans l'excellent ouvrage du savant Benoit XIV sur ce sujet : il en résulte qu'on ne peut rien ajouter aux mesures prises pour établir la certitude de ces miracles, et que la prudence humaine ne saurait rien imaginer de plus sage, de mieux combiné, de plus propre à ôter à l'esprit le plus difficile, (s'il est de bonne foi), le plus léger doute sur ces faits. Jamais, nulle part dans aucun tribunal on n'a exigé,

pour prononcer sur la fortune et sur la vie des hommes, des témoignages qui approchent de l'au torité de ceux que l'Eglise exige. (1)

Ce que nous venons d'exposer n'était pas absolument nécessaire; mais cela montre plus clairement combien est peu fondée l'objection tirée de la prétendue cessation des dons miraculeux et répand un nouveau jour sur la divinité de la Religion. Car il n'est pas possible qu'un homme de sens considère, sans en tirer des conséquences décisives sur

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( 1 ) « Il n'y a sorte de précautions dont le saint Siége n'use pour dis corner les vrais miracles d'avec les faux. D'environ cent miracles qui furut proposés à la Sacrée Congrégation pour la canonisation d'un Saint des derniers siècles, le Saint Siege n'en approuva qu'un seul, et la canonisation fut suspendue juɛqu'à ce qu'il plút à Dieu d'en opérer de neuveaux þær son intercession.

«Voici ce que j'ai appris sur ce sujet, de la bouche d'une personne de la plus grande considération, et dont le témoignage en vaut plusieurs autres. Un gentilhomme an luis étant venu à Rome, il arriva, je ne sais comment, qu'un prélat romain avec qui il était en liaison, lui douna à lire un procès qui contenait la preuve de plusieurs miracles. Le protesfant le lut avec beaucoup d'attention; puis en le rendant « Voila ce→ tainement, dit-il, la plus súre manière de prouver les miracles. Si tous ceux que l'on reçoit dans 1 Eglise Romaine étaient établis sur des preuves aussi évidentes et aussi authentiques que ceux-ci le sont, nous n'aurions aucune peine à y souscrire; et par la vous vous sauveriez de toutes les railleries que nous faisons de vos prétendus miracles. » ---repliqua le prélat, sachez que de tous ces miracles qui vous paraissent si vérés et si bien appuyés, aucun n'a été admis par la Congrégation des Kiis, parce qu'ils n'ont pas paru suffisamment prouvés. Le protestant étonné de cette réponse avoua qu'il n'y avait qu'une aveugle prévention qui put oombattre la canonisation des Saints, et qu'il ne se serait junais figuré que l'attention de l'Eglise Romaine allat si loin dans Fexamen qu'elle fait de leurs miracles, ( Vie de saint Régis par Daubenton, liv. VI. P. 336.) »

"Eh bien!

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la vérité du Christianisme, cette chaîne de miracles commençant à l'origine de l'Eglise, et aboutissant jusqu'à nous. Quelle autre religion peut soutenir la comparaison à cet égard? Quelle est celle, je ne dis pas, qui peut montrer en sa faveur une telle continuité de faits constatés par tous les movens humains recus devant les tribunaux de l'univers et admis de tous ceux qui croient à la certitude historique, je ne dis pas même un certain nombre de tels faits, mais un seul fait évidemment contraire aux lois constantes de la nature, public, avéré, capable de braver la discussion la plus sévère?.. On ne cesse de répéter qu'il y a de faux miracles dans les légendes. Mais qu'est-ce que cela prouve contre les faits miraculeux dont la certitude est démontrée ? Et où a-t-on trouvé que les légendes aient été proposées par l'Eglise comme des histoires incontestables? Peut-on citer les décrets de quelques Conciles, de quelques Souverains Pontifes qui aient obligé les fidèles à y ajouter foi? On peut citer une multitude de lois faites par des assemblées d'Evêques pour proserire les fables, mais aucune qui ait tendu à les accréditer. Si dans des siècles d'ignorance la croyance à des faits cryphes, qui n'intéressaient ni la foi ni les mœurs, s'est glissée parmi les peuples, F'Eglise n'est pas responsable de ce défaut de critique; et si la correction des abus en ce genre n'a pas été aussi prompte ni aussi générale qu'elle l'aurait désiré, il n'en est pas moins vrai qu'elle a travaillé à les

apo

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