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présidait à cette oeuvre; c'était lui qui parlait et qui agissait dans les prédicateurs de la Religion chrétienne.

S'ils ont persuadé le monde sans miracles, la démonstration n'en est que plus forte. Puisque toutes les causes naturelles qui auraient pu produire la persuasion, ont été, au contraire autant d'obstacles, humainement invincibles, il n'y a qu'une cause surnaturelle qui ait pu en triompher, et produire un effet que toutes les causes naturelles devaient non seulement ne pas produire, mais empêcher. Une telle persuasion, opérée sans miracles, est donc un des plus grands miracles qu'on puisse concevoir. Car, comme nous l'avons déjà fait observer, quoique tout soit également possible à l'Être-Suprême, on comprend néanmoins sa toute-puissance éclate davantage dans le changement des volontés libres qui peuvent résister, que dans la guérison subite des maladies, et dans la résurrection des corps morts, qui ne qui ne le peuvent

pas.

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que

En nous résumant, nous adjurons tout homme de bon sens et de bonne foi et nous lui demandons s'il conçoit comment les Apotres et les Disciples, n'étant que des hommes ordinaires et dénués de toute puissance surnaturelle, ont pu faire ce qu'ils ont fait. Quoi! des hommes qui, selon le moude, n'ont rien que de méprisable, viendront au nom d'un crucifié, attaquer de front et sans le moindre ménagement, tout ce que le monde a de

plus puissant et de plus attrayant? Ils viendront prêcher la pénitence aux voluptés et l'humilité aux grandeurs; défendre la jouissance aux désirs et l'orgueil à la richesse; ils viendront arracher P'homme à tout ce qui l'entraîne, et frapper d'anathême tout ce qui l'attache à la terre, en annonçant un royaume des Cieux; et tout cela sans en donner ni preuve, ni garant, si ce n'est leur parole! Et on les croira sur leur simple parole!.....

Mais ce n'est rien encore. Mettez seulement d'un côté l'histoire et de l'autre l'Evangile, et représentez-vous ce qu'était l'empire romain dans toute la splendeur et toute la terreur de son énorme puissance; et le règne de l'idolâtrie sur le peuple, dans ses enivrantes et innombrables séductions, dans la pompe imposante de son culte extérieur, dans la contagieuse autorité de ses dieux, qui étaient les dieux de tous les vices, et dans toute la corruption des mœurs d'alors, à laquelle on n'a rien comparé. Voilà le monde romain et idolâtre tel qu'il s'offrait aux prédicateurs de l'Evangile; et c'est ce monde qu'une poignée d'hommes inconnus, sortis de la nation la plus méprisée, entreprend de changer. Et avec quoi? Avec la croix et la morale de la croix. Juste ciel! Si cette entreprise n'était pas de Dieu, elle était le dernier excès de l'extravagance humaine, un phénomène de démence, dont le monde n'offre pas d'exemple; et si cette entreprise a réussi sans le secours de la puissance divine, non seulement ce succès est inexplicable,

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mais il est an rebours de la nature humaine ; c'est le démenti le plus formel donné à la raison, en sorte que, pour ne pas y voir le doigt de Dieu, il faut se condamner à y admettre une contradiction manifeste avec les principes connus de l'ordre moral , par conséquent un prodige absurde, impossible. (1).

( 1 ) Pour affaiblir cette démonstration, l'incrédule prétend que le Christianisme, dans son origine, n'a trouvé de sectateurs que dans le peuple séduit par son ignorance, par les espérances de la foi, et par les aumônes que lui offrait une religion bienfaisante, amie des pauvres et des malheureux.

1o. Il est vrai que les apôtres comptaient un plus grand nombre de prosélytes dans la classe du peuple que parmi les riches. Mais il est vrai aussi que, lorsqu'il est question de faits éclatans et notoires, qui ne demandent que des yeux et des oreilles, tels qu'étaient les miracles opérés par les apôtres en preuve de leur mission l'homme du peuple peut en

juger aussi bien que le philosophe.

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D'ailleurs, il s'en faut de beaucoup que l'Eglise, dans les premiers temps, ne fut composée que d'ignorans et de misérables de la lie du peu ple. On en a déjà vu la preuve dans le chapitre VI., (p. 267 et suiv.) Sans parler du centurion Corneille, de l'cunuque de la reine Candace, du proconsul Sergius Paulus, de Denys l'Aréopagite, de Crispus de Corinthe, d'Apollo homme éloquent et savant dans les Ecritures nous ajouterons qu'à Thessalonique, les premiers qui embrassèrent la foi tenaient un rang distingué dans la ville, et qu'ils ne se rendirent qu'après avoir comparé l'enseignement des apôtres avec la doctrine des livres saints; que parmi les Ephésiens qui crurent à la prédication de saint Paul, il y avait des hommes lettres, puisque plusieurs apportèrent des livres impies et superstitieux, et cu brulèrent pour une somme considérable ; que le consul Flavius Clément, et Domitilla son épouse, tous deux parens de Domitien, périrent dans la persécution allumée sous cet empereur; que Tertullien avertit Scapula, proconsul d'Afrique, qu'il trouvera parmi les chrétiens qu'il veut immoler, des Sénateurs, des femmes de la plus haute naissance, les parens de ses amis ; et que, dans un de ses rescrits, l'empereur Valérien reconnait que des Sénateurs et des femmes du pre

S. V. SOUFFRANCES ET MORT DES MARTYRS.

Les Empereurs idolâtres se flattaient d'anéantir, dans les supplices, une religion qu'ils haïssaient. Mais cette religion prenait de nouveaux accroissemens sous le glaive de la persécution. Ongles de fer, roues armées de lames tranchantes, grils ardents, bûchers, dents de bêtes féroces: tont fut mis en œuvre et ne servit qu'à multiplier ceux que l'on voulait détruire.

Quel tableau que celui de leurs combats et de leurs victoires! Si l'éloquence chrétienne l'a sou

mier rang ont embrassé le Christianisme.

2o. Les espérances de la foi chrétienne n'étaient pas de nature à éblouir la multitude; elles ne pouvaient faire quelque impression que sur des ames vertueuses, fortement déterminées à sacrifier tous les intérêts du monde et des passions au desir du salut éternel. Que le peuple se laisse prendre à l'appât de la licence et de l'impunité, c'est une chose naturelle. et trop ordinaire; mais que, sans motif, sans examen. malgré tous les préjugés, il embrasse une doctrine qui l'oblige à la vertu la plus austère, et qui l'expose à de nouvelles peines et à de nouveaux dangers, c'est un genre de séduction dont il n'y a jamais eu d'exemple.

3o. Les aumônes, souvent recommandées dans les épitres de St. Paul, étaient un très-faible dédommagement pour la gène et les périls inséparables alors de la profession du Christianisme. Il s'en fallait bien qu'elles pussent suffire aux besoins de tous les convertis, et certainement elles n'étaient pas destinées à nourrir l'oisiveté. Car saint Paul fait une loi rigoureuse du travail, en disant : Que celui qui ne travaille pas ne mérite pas de manger, ( II Thessal. III.). Quelle inconséquence de ranger les aumônes parmi les moyens de séduction, quand on prétend que l'Eglise n'était alors composée que de misérables! Etaient-ce les Juifs ou les Païens qui en faisaient les fonds?... Et, si c'étaient les chrétiens, comme il faut bien le supposer, par quel motif ces hommes opulens avaient-ils été gagnés à la nouvelle Religion?

n'est

vent tracé, il n'avait pas besoin de ses couleurs. Ce pas dans les panégyriques que les martyrs sont le plus grands; c'est dans se simple récit original et authentique, dans les registres des Proconsuls et des Gouverneurs: monumens qu'aucine incrédalité ne peut attaquer, et qui se justifieraient d'eux-mêmes par cela seul que le mensonge ne parpas ainsi. Quelle inconcevable uniformité de caractère dans cette foule d'athlètes, tous soutenant les mêmes combats, et combattant avec les mêmes armes, pendant la durée de trois siècles? Leur langage, leur fermeté sont tellement les mêmes, qu'en lisant ces milliers de rapports juridiques, vous croiriez lire l'histoire d'un seul homme.

le

On a vu des hommes résister aux tourmens, braver leurs vainqueurs, et insulter leurs hourreaux; et nous connaissons, sans qu'on se donne la peine de nous les objecter, les chansons du sauvage qui se glorifiait, en souffrant, d'avoir fait souffrir davantage ses ennemis. Orgueil et farcur... « 11 » était juste que le Tout-Puissant fit reconnaî» tre à d'autres traits ceux qui étaient à lui. » Le premier et le plus frappant, c'est cette patience calme et douce, sans colère et sans jactance, soutenue seulement par cette charité divine, qui saus. cesse rendait grâces à Jésus-Christ de souffrir pour lui et comme lui, et bénissait, comme lui, ses bourreaux; c'était toujours de lui qu'ils attendaient toute leur force, quand on étalait à leurs yeux les instrumens de torture: ce n'était jamais de leur

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