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mes doive avoir une immuable durée! Qu'il y ait sons le Ciel quelque chose qui ne change pas! Toutes les autres puissances s'élèvent et tombent; après avoir étonné le monde, elles disparaissent. Que sont devenus ces Romains qui persécutaient l'Eglise? Ce penple, qui se vantait d'être le peuple-roi, a été livré aux nations barbares: cet empire, qui se flattait d'être éternel, s'est écroulé. Rome est ensevelie dans ses ruines avec ses divinités : il n'en reste plus de mémoire que par une autre Rome sortie de ses cendres, qui est devenue à jamais le centre du royaume de l'Homme-Dieu.

Cependant Jésus-Christ a prédit que son Église serait persécutée par les puissances du monde; qu'elle serait déchirée par les schismes et par les hérésies; qu'il y aurait des vires et des scandales jusqu'à la fin.

Il est sensible qu'étant ainsi attaquée de toutes parts, elle ne pouvait pas plus subsister, qu'elle n'avait pu s'établir, sans le sécours d'une main toute-puissante, et sans une protection divine continuelle. Il fallait qu'elle trouvât tout l'univers conjøré contre elle ; qu'elle parût sur la terre sans force, sans secours humain ; et qu'elle triomphât, cependant, de toutes les doctrines répandues sur la surface du globe, et de tous les obstacles que les hommes ont opposés à sa conservation, pour leur persuader que c'était l'ouvrage de Dien seul. La Providence a permis ces obstacles pour convaincre le monde, par une si longue expérience, que

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Inglise, qui ne doit son établissement ni au crédit, ni à la force, ni à l'éloquence, ni à l'intérêt, ne doit sa durée qu'à la main invisible dont elle est soutenue. Sans cette protection divine,

Elle aurait dû périr sous le 'glaive des persécu teurs qui, durant 300 ans, se sont efforcés de l'étouffer dans son berceau Mais les persécutions, au lieu de la détruire, n'ont servi qu'à l'étendre et à la multiplier. L'Eglise est demeurée libre dans ses chaînes, et invincible au milieu des tourmens: Dieu, nous l'avons vu a inspiré à une foule de héros un courage et une patience bien supérieurs à notre faible nature; et l'admiration qu'ils excitaient a converti leurs bourreaux mêmes.

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Elle aurait dû périr par les efforts des hérétiques qui ont successivement attaqué les divers dogmes de la foi; mais leurs efforts, souvent appuyés de toute la puissance des Empereurs et des Rois, loin de les altérer, n'ont servi qu'à les affermir et à les mettre dans un plus grand jour. Dieu a suscité une foule de saints Docteurs pour confondre chaque erreur, aussitôt qu'elle a paru; il a facilité la tenue des Conciles, où la nouveauté a été solennellement proscrite, où la tradition pure de la révélation a été consacrée par des décisions authentiques, et attachée à des expressions précises, qui ont écarté toute équivoque, tout subterfuge. Chose admirable! Toute la question contre les hérétiques s'est toujours réduite à un fait précis et Notoire: que croyait-on et qu'enseignait-on, quand

vous étes venus? Et jamais il n'y a eu d'hérésie quí n'ait trouvé l'Eglise en possession de la doctrine contraire: c'est un fait constant, public, universel et sans exception.

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Elle aurait dû périr par les scandales et par le relâchement qui se sont introduits, dans certains temps, parmi ses enfans et même parmi ses ministres. Voici, à cette occasion, ce que Madame de Sévigné écrivait à Monsieur de Coulanges, qui se trouvait à Rome, lors de la tenue d'un Conclave : « Vous vous sentez embarrassé dans votre religion, sur ce qui se passe à Rome et au Concla » ve. Mon pauvre cousin, vous vous méprenez ; j'ai ouï dire qu'un homme d'un très-bon esprit » tira une conséquence toute contraire au sujet » de ce qu'il voyait dans cette grande ville. Il en >> conclut qu'il fallait que la Religion chrétienne >> fût toute sainte et toute miraculeuse, de subsis» ter ainsi par elle-même, au milieu de tant de dé»sordres et de profanations. Faites donc comme » lui; tirez les mêmes conséquences, et songez que » cette même ville a été baignée autrefois du sang » d'un nombre infini de martyrs; qu'aux premiers >> siècles toutes les intrigues du Conclave se termi>> naient à choisir, entre les prêtres, celui qui avait » le plus de force pour soutenir le martyre; qu'il » y a eu 37 Papes qui le souffrirent, l'un après >> l'autre, sans que la certitude de cette fin leur fit » fuir ou refuser une place où la mort était atta» chée ; et quelle mort! Vous n'avez qu'à lire cette

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» histoire, pour vous persuader qu'une religion » subsistante, par un miracle continuel, et dans » son établissement, et dans sa durée, ne peut être » une imagination des hommes les hommes ne » pensent pas ainsi. Ramassez toutes ces idées, et » ne jugez pas si légèrement; croyez que, quelque >> manoeuvre qu'il y ait dans le Conclave, c'est toujours le Saint-Esprit qui fait le Pape: Dieu fait >> tout, il est le maître de tout. »

Il fallait bien qu'elle se vérifiât cette parole du Sauveur , que, dans son champ, l'ivraie croîtrait avec le bon grain jusqu'à la moisson. Aussi l'on a toujours vu des désordres dans le sein de l'Eglise; mais c'est une des merveilles de sa durée, que malgré les désordres, l'autorité de ses pasteurs ait toujours été reconnue, sa morale soit toujours restée pure, sa discipline toujours sainte son enseignement toujours irrépréhensible. Et voilà le caractère surnaturel, qui n'appartient qu'à l'Eglise, d'avoir une perpétuelle continuité, de pouvoir, à travers les scandales qui n'ont cessé de l'affliger, remonter sans interruption jusqu'à JésusChrist, et de n'avoir cessé d'offrir aux regards de l'univers des modèles de toutes les vertus, en formant de vrais chrétiens, dont la foi et les moeurs se rattachent, par une succession invariable, à la foi et aux moeurs des Apôtres.

Non, il n'y a rien de plus divin, dans la

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ne de Jésus-Christ, que d'avoir prédit, d'un côté, que son Eglise ne cesserait d'être attaquée ou par

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les persécutions de tout l'anivers, ou par les hérésies et les schismes qui la déchireraient, ou par le refroidissement de la charité qui amènerait le re lâchement de la discipline; et de l'autre, d'avoir promis que, malgré tous ces obstacles, nulle force n'empêcherait l'Eglise de vivre toujours, d'avoir toujours des pasteurs qui se laisseraient les uns aux autres, de main en main, l'autorité de son Fondateur, ét avec elle, la saine doctrine et les Sacremens, Comment ne serait-on pas affermi dans la foi des choses passées, en remarquant une vue si perçante dans un si long avenir? Ni les Apôtres n'ont pu, ni nous ne pouvons nous-mêmes douter de ce qu'ils ont vu dans la source les assurer de toute la suite; e' ce que nous voyons dans la suite nous assure de ce qu'ils ont vu et admiré dans la source.

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Ainsi, outre l'avantage qu'a l'Eglise d'être seule fondée sur des faits miraculeux et divins, qu'on a écrits hautement et sans 'crainte d'être démenti, dans le temps où ils sont arrivés ; voici, en faveur de ceux qui n'ont pas vécu dans ce temps, un miracle toujours subsistant, qui confirme la vérité de tous les autres: c'est la suite du Christianisme toujours victorieux des efforts qu'on a faits pour le détruire. Quelle consolation, quelle conviction pour les fidèles de savoir que de Pie VIII ( 1 ), qui occupe aujourd'hui le siége pontifical, la Religion est immuable jusqu'à saint

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(1) Il faut se souvenir que l'auteur n'est mort que vers la fin de 1829.

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