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la vraie doctrine de Jésus-Christ, par l'autorité et l'enseignement des pasteurs qui en tenaient le dépôt des Apôtres, avec la succession du saint ministère. Telle est la règle de foi que nous trouvons dans les Ouvrages de saint Irénée, de Tertulien, de St. Epiphane, de saint Jean-Chrysostôme, de saint Augustin, de Vincent de Lérins, etc. etc. ( 1 ); ils la proposaient aux fidèles comme une règle infaillible établie par Jésus-Christ, transmise par les Apôtres, et toujours observée dans l'Eglise ; et ils les

(1) Voyez la Dissertation sur les Eglises catholique et protestante. par M. de la Luzerne.

« L'Ecriture Sainte ne suffit-elle pas, dit Vincent de Lerins, sans être obligé de recourir à l'autorité de l'Eglise? Je réponds que la sublimité de l'Ecriture fait que diverses personnes l'interprètent diversement. Tous ne l'expliquent point par les mêmes sens : autant de lecteurs, autant d'esprits différens et d'opinions diverses. N'est-ce point dans l'Ecriture que les hérétiques qui se sont succédés jusqu'à nous, ont prétendu puiser les preuves de leurs dogmes impies? Cette variété, qui ne peut se fixer, prouve évidemment combien il est nécessaire que les paroles des Prophètes et des Apôtres soient expliquées par la règle sure du sens que leur donne l'Eglise catholique... ( Commonit. II. )

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L'Eglise de Jésus-Christ garde avec fidélité le dépôt qui lui a été confié; elle n'y change rien, elle n'y ajoute rien, n'y retranche rien. Attentive à maintenir la pureté de la foi, elle conserve ce qui lui appartient et n'admet rien d'étranger... Du moment où l'hérésie s'est montrée à découvert par des nouveautées impies, l'Eglise a convoqué ses conciles ; pourquoi done? Four revêtir d'une sanction plus authentique les vérités de foi qu T'elle avait reçues par la tradition, et, par ce moyen, les répandre dans toutes les parties de l'univers, en réduisant à de courtes expressions les points de la croyance qu'elle expliquait par des termes nouveaux, qui eu présentassent la subɛtance, jamais en introduisant de nouveaux dogmes.... (Commonit. XXIII.)

« L'unanimité du consentement des Pères forme une sorte de concile général, par lequel tout ce qu'ils ont décidé sur les matières de foi en devient la règle infaillible, dont il n'est pas permis de s'écarter. Et si

avertissaient de s'y tenir imperturbablement, sans se laisser entraîner dans aucune discussion des textes de l'Ecriture.

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Aussi, dans tous les temps, ou porta au tribunal de l'Eglise les différentes questions qui intéressaient la religion; et c'est par ce tribunal qu'elles furent jugées. C'est par ce tribunal fut jugée la question qui s'éleva, au temps des Apôtres, sur l'observation de la loi de Moïse, et son jugement fut envoyé aux fidèles comme une règle et un précepte. C'est à l'autorité de ce tribunal qu'en appelèrent les défenseurs de la foi, pour confondre les hérésies des premiers siècles et c'est par lui que furent condamnés les Sabelliens dans le troisième siècle, les Ariens dans le quatrième, les Nestoriens et les Eutichiens dans le cinquième, les Pélagiens et les Semi-Pélagiens dans le sixième, les Monothelytes dans le septième, et les Ico noclastes dans le huitième. C'est par le même tribunal que furent condamnées les erreurs qui s'élevèrent dans les siècles suivans. Le corps des Pasteurs a donc toujours été en possession d'une suprême autorité de jugement dans les matières qui concernent le dépôt de la doctrine de Jésus

quelqu'un vient vous tenir un langage différent, fút-il un savant, fàt-il évéque, confesseur et même martvr, ce n'est qu'une opinion privée, personnelle, à laquelle on ne doit qu'anathème, sous peine d'encourir soi-même les châtimens éternels, à l'exemple de ces malheureux engagés dans l'hérésie ou dans le schisme, lesquels out abandonné la foi ancienne et généralement recue pour suivre la nouvelle erreur d'un seul bonane, (Commonit. XXVIII. ) »

Christ; il a exercé cette autorité, dès les temps apostoliques, au nom et en vertu de la mission de l'Homme-Dieu, et ses jugemens n'ont jamais été abandonnés à la discussion des fidèles, mais ils leur ont été notifiés comme la règle de leur foi, et sous peine d'anathême contre les esprits qui refuseraient de s'y soumettre. (1)

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Or, s'il est certain, comme on n'en saurait disconvenir, qu'un Sénat, qu'on trouve, en remoutant jusqu'à l'origine d'une société, dans la possession constante du pouvoir judiciaire suprême été réellement établi par les fondateurs de cette société, et qu'il fait partie de sa constitution, il est aussi évident que le tribunal du corps des pasteurs a été établi par Jésus-Christ, et qu'il entre essentiellement dans la constitution de son Eglise.

Maintenant,que ce corps des pasteurs soit infaillible, c'est-à-dire, qu'il n'ait jamais pu et qu'il ne puisse pas ni se tromper ni tromper sur la doctrine de Jésus-Christ, cela se démontre encore par des faits non moins certains.

A la fin du premier siècle, par exemple, c'était un fait notoire que Jésus-Christ avait enseigné une telle doctrine : il en constait par la tradition des Apôtres, transmise par leurs premiers successeurs. Les pasteurs ne pouvaient ignorer ce que leurs prédécesseurs leur avaient appris, comme ceux-ci ne pouvaient ignorer ce qu'ils avaient appris des

(1) Voyez le premier volume de la Discussion amicale par Mgr. de Trévern, éveque de Strasbourg.

Apôtres. Eloignés les uns des autres, et pour le plus grand nombre à des distances immenses; séparés par la différence des gouvernemens, des mœurs, des préjugés et des intérêts; mais tous réunis par les liens de la conscience, qui les obligeait à transmettre ce dépôt tel qu'ils l'avaient reçu, comment auraient-ils pu tous vouloir tromper, et tous s'accorder unanimement à tromper de la même manière leurs successeurs, sur la doctrine reçue par la tradition des Apôtres? Cela est aussi répugnant, qu'il le serait de supposer qu'une multitude d'hommes de différentes nations, de différens pays, ont pu tous vouloir tromper, et tous s'accorder à tromper, de la même manière, la postérité dans la transmission de faits historiques, publics, et d'un très-haut intérêt. Et quand on accorderait, ( ce qui est visiblement absurde), que tous les pasteurs aient pu tous vouloir tromper, la même manière, leurs successeurs, comment auraient-ils pu réussir? N'est-il pas absolument impossible que des millions de chrétiens, répandus sur la surface du globe, divisés sur tout le reste, d'opinion, d'intérêt, d'affections, de préjugés, malgré la diversité de moeurs, de génie et de caractères aient pu tous consentir à changer la foi commune de leurs ancêtres, sans qu'il se soit élevé, nulle part, aucune réclamation? Or, cette impossibilité d'altération dans le dépôt de la doctrine de Jésus-Christ est la même pour tous les siècles, pour tous les points de la succession aposto

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lique jusqu'à nos jours: car, quelle que soit l'époque où nous nous arrêtions, les pasteurs de l'Eglise n'ont jamais pn ignorer la doctrine que leurs prédéces seurs leur avaient transmise ; ils n'ont jamais pu conspirer unanimement pour le crime détestable de la corrompre et de tromper leurs successeurs; et si quelques-uns d'entre eux eussent formé ce projet sacrilège, les autres auraient réclamé contre le crime et l'imposture, dont les auteurs, supposé qu'ils se fussent obstinés à la répandre, auraient été condamnés et retranchés du sein de l'Eglise. L'histoire atteste qu'il en est ainsi arrivé, toutes les fois que quelque novateur a mis au jour une fauss doctrine en matière de religion.

Ainsi l'erreur n'a jamais pu gagner le corps des pasteurs répandus dans l'univers, depuis les Apôtres. Ce corps est donc infaillible dans ses enseignemens, d'une manière humaine, comme le témoignage des hommes pour la certitude des faits historiques. Mais il l'est aussi d'une manière surnaturelle, divine; ici encore nous avons pour garants des faits incontestables.

Jésus-Christ, en envoyant ses Apôtres pour êcher l'Evangile à toutes les nations, leur a solennellement promis son assistance dans leur euseignement jusqu'à la fin du monde : « Toute puis»sance m'a été donnée dans le Ciel et sur la terre, » leur dit-il; allez donc, enseignez toutes les na» tions, les baptisant au nom du Père, et du Fils, » et du Saint-Esprit, leur enseignant à garder tou

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