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toutes les sectes ont pour principe d'exclure l'autorité, elles ne peuvent pas être la véritable Eglise; et, au contraire, il est manifeste que la vraie Eglise, fondée par Jésus-Christ, doit être la société qui est aujourd'hui, qui a été constamment en possession de cette suprême et infaillible autorité, et qui remonte invariable jusqu'aux premiers jours du Christianisme. Or, telle est l'Eglise catholique. (1)

Il est de fait qu'on a vu, presque dès le commencement, et successivement dans les différens siècles, un grand nombre de sectes introduire des opinions nouvelles, et changer quelques points de la doctrine générale; il est de fait qu'on sait l'époque précise de leur naissance, le nom de leurs an teurs, les causes de leur séparation, l'objet de leurs erreurs; il est de fait que toutes ont été successivement condamnées et retranchées par les. Conciles. L'Eglise Romaine seule, se perpétuant sans interruption, toujours chassant de son sein les novateurs qui ont essayé d'altérer la pureté de sa doctrine,

(1) Voyez l'ouvrage de Thomas Moore: Voyages d'un gentil-homme Irlandais à la recherche d'une religion. L'illustre auteur y démontre qu'il n'est aucune de ces doctrines, de ces observances que les protestans rejettent comme papistes, qui n'aient été professées et pratiquées sur la double autorité de l'Ecriture et de la tradition par toute l'Eglise du Christ, pendant les quatre premiers siècles; et qu'en réunissant toutes les variétés des hérétiques et des schismatiques de ces mêmes siècles, il en sort un corps de doctrine si complet, qu'il aurait pu épargner aux reformateurs de Wittemberg et de Genève tout l'embarras de leur mission.

non pas en décidant qu'elle a droit de décider, mais en usant de ce droit en vertu de la mission qu'elle a reçue dans la personne des apôtres, lesquels l'ont reçue de Jésus-Christ et l'ont transmise à leurs successeurs; non pas en créant de nouveaux dogmes, mais en expliquant la doctrine ancienne et universelle ( 1 ), ne reconnaît pas d'autre commencement que celui du Christianisme, pas d'autres auteurs que les apôtres. Donc, comme la nouveauté est pour une secte quelconque un titre incontestable de fausseté, puisque rien de ce qui commence n'est apostolique, la possession continue de l'Eglise catholique est pour elle un titre incontestable de vérité.

D'ailleurs, si jamais elle avait corrompu la foi des premiers siècles, en introduisant ou en admettant quelque nouveauté, il en serait indubitablement resté quelque trace, on en retrouverait quelque indice dans les annales de la religion. En effet, il est évidemment impossible que l'innovation ait eu lieu sans être remarquée; que toutes les églises, que tous les docteurs, que tous les fidèles soient convenus, d'un commun accord, d'adopter l'erreur sans discussion et sans examen; et qu'enfin le mon

(1) Le fameux calviniste Basnage rend à l'Eglise cette justice dans ses annales, où il dit: Partes Ecclesiæ sunt in ea re, non auctoritatis quidem, quam canon ex se habet, adjunctio, sed declaratio. Ainsi,

Eglise catholique ne se met pas au-dessus de la parole de Dieu, mais elle se place au-dessus du jugement des hommes privés, en décidant quels sont les dogmes révélés, par le moyen de l'Ecriture et de la Tradition, qui sont la parole de Dieu écrite et non écrite.

de entier se soit trouvé tout-à-coup hérétique, sans conserver même le plus léger souvenir de ce prodigieux changement.

« Dira-t-on que ce changement s'est opéré suc>>cessivement et d'une manière insensible? Les » mêmes difficultés reviennent, et de plus grandes » encore. Car alors il faut supposer qu'il fut un >> temps où une partie de l'Eglise catholique pro» fessait l'hérésie, tandis que l'autre conservait en>> core les anciennes doctrines. Or, comment ex»pliquer qu'aucune des Eglises restées fidèles n'ait >> eu connaissance de l'innovation, n'ait élevé la >> voix pour s'opposer aux progrès de l'erreur, que » nul prêtre, nul Evêque n'ait pris la défense de » la vraie foi, ni essayé seulement de ramener à la » vérité cette multitude de chrétiens qui s'égaraient » chaque jour à la faveur da silence? Comment » supposer que, malgré cette dissidence, l'union » ait constamment régné dans l'Eglise entre les hé» rétiques et les vrais croyans. jusqu'au moment où » elle s'est consommée par l'adoption générale des » mêmes erreurs !... Que penserait-on du sophiste » extravagant qui viendrait sérieusement nous dire » qu'il fut un temps où tout le monde savait que » Rome, asservie par ses ennemies, avait été jusqu'à la naissance de Jésus-Christ sous l'empire » d'une domination étrangère, et que plus tard la » croyance qu'elle avait été maîtresse du monde >> s'est établie d'une manière insensible? Pour moi, » je ne sais s'il est bien plus raisonnable de préten

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» dre que tout le monde fut autrefois Calviniste, » ou Luthérien, ou'Méthodiste, et qu'ensuite, » par une transition inaperçue, il est devenu ca» tholique; qu'on s'est accordé par toute la terre » à croire aux décisions de l'Eglise qu'on avait mé » prisées jusqu'alors : à regarder comme le succes» seur de Jésus-Christ même le Pape qu'on avait » détesté comme l'antechrist; à respecter les reli»ques et les images qu'on foulait aux pieds; à ado> rer la divinité dans l'Eucharistie où l'on n'avait >> vu que du pain; à déclarer aux prêtres des pé»chés honteux et humiliants qu'on s'était jusques » là contenté de confesser à Dieu; à reconnaître >> enfin tous les dogmes substitués à l'antique croyan » ce; et que tout cela s'est fait encore une fois sans » être remarqué, sans éprouver aucune opposition, » sans laisser aucune trace. Des doctrines annon» cées, préchées publiquement sont aussi des faits; >> et lorsqu'elles sont répandues dans tout l'univers, >> on peut dire qu'elles sont des faits non moins » frappants que le renversement des empires. Sil » est impossible qu'une tradition publique s'altère » quand elle touche aux intérêts généraux d'un peuple entier, comment veut-on que des croyan

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» ces puissent jamais s'altérer, quand elles touchent » aux intérets les plus chers du genre humain, qu'el »les sont à chaque instant remises sous les yeux » des fidèles, et qu'elles comptent, dans toutes les » parties du monde, des milliers de défenseurs, (Accord de la foi avec la raison, p. 375 et suiv.)?»

Ainsi, comme toute secte trouve sa condamnation dans son origine, dans les réclamations qu'elle a excitées, dans l'anathème dont elle a été frappée; l'impossibilité absolue d'assigner d'autre origine à l'Eglise catholique romaine, que celle qu'elle tire du prince des apôtres, dont Jésus-Christ a fait la pierre fondamentale de la vraie Eglise, l'impossibilité d'indiquer l'époque, le lieu, la manière, les causes, l'auteur d'une innovation quelconque dans son sein, est une démonstration convaincante qu'elJe est et qu'elle est seule cette vraie Eglise, à laquelle Dieu a confié, jusqu'à la fin des siècles, l'enseignement dans tout l'univers.

Salut donc véritable Eglise de Jésus-Christ, où je trouve tout ce qui m'est nécessaire et tout ce qui m'a été promis! Par ton étendue, par ta hiérarchie, par la publicité et l'aniversalité de tes enseignemens, éminemment visible au milieu de toutes les sectes qui s'élèvent contre toi, tu gardes, au milieu d'elles et malgré elles, le beau nom de Catholique, ce nom que, pour te distinguer de toute autre, elles sont forcées elles-mêmes de te laisser. Inalliable avec toutes les fausses églises qui toutes se rallient contre toi; retranchant tout ce qui s'oppose à ton unité; rejetant sans ménagement tout ce qui tend à changer ta doctrine; conservant sans variation tous les dogmes, tous les préceptes du Christianisme, tous les moyens et les secours de salut qu'il renferme; par une tradition soutenus dans tes différens siéges, attestée par tes conciles

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