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ciproque du culte intérieur des membres qui la composent. Il est, d'ailleurs, évident que, sans le culte public, la religion disparaîtrait bientôt d'en, tre les hommes, ou dégénérerait dans la multitude en grossière superstition,

Nous devons donc à Dieu des hommages intérieurs, extérieurs et publics; et les premiers sont la base et le fondement des autres.

Le culte intérieur que nous devons à Dieu, et qui n'est que le rapport au Créateur de l'intelligen ce et de la volonté qu'il a mise en nous, renferme nécessairement une disposition constante à lui soumettre tout ce que nous sommes en tout ce qui lui est agréable; par conséquent à lui soumettre notre cœur, s'il lui plaît de nous imposer des préceptes positifs, et notre esprit, s'il lui plaît d'en exiger l'hommage par la croyance de certaines vérités supérieures à notre faible intelligence: vérités dont la révélation ne peut que donner à l'homme une grande idée de la science infinie de Dieu devant laquelle sa débile raison est moins qu'un rayon de lumière devant le soleil; vérités dont la croyance est un bel hommage rendu à l'infaillibilité, à la perfection infinie de l'Etre-Suprême. (1)

(1) Ce mot de révélation offusque les incrédules, qui prétendent que révélation et raison sont incompatibles: ils oublient que toute vérité qui est communiquée à la raison de celui qui l'ignore est une espèce de révélation, et que, lorsqu'une autorité suffisante, celle, par exemple, des astronomes, communique à un homme grossier une vérité qui est au-dessus de sa raison, c'est une révélation, parfaite image de la révélation divine. Ils oublient aussi que contester à Dieu le droit de révéler à

Mais, supposé que Dieu ait voulu nous obliger à lui faire hommage de notre esprit, en croyant,

l'homme des vérités incompréhensibles à sa raison, et d'en exiger la croyance, c'est contester à l'intelligence infinie la connaissance de vérités insaisissables à des intelligences très-bornées ou contester à l'éternelle raison le droit de s'assujétir les raisons créées qui en émanent, à l'infaillible vérité le droit de se faire croire.

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Mais de quoi peuvent servir, dit-on, des croyances qui ne peuvent être comprises?.... La nature, (on le verra dans le chapitre suivant), offre une foule d'énigmes et de problèmes que nous ne pouvons pas résoudre faudra-t-il rejeter comme inutiles les faibles connaissances que nous en avons, parce que nous ne sommes pas en état de tout pénétrer, de tout approfondir? D'ailleurs, outre que les mystères servent à nous faire rendre hommage à la toute-science et à l'infaillibilité de Dieu, ils forment comme un degré nécessaire dans le développement de l'homme croissant ici-bas pour l'éternité, conformément à la marche constante que la Providence suit dans toutes ses œuvres. « En effet dit un éloquent orateur, ne voyons-nous pas que Dieu met dans tous les êtres, dès leur formation, les commencemens et comme les germes de tout ce qui doit se développer en eux dans la suite; de sorte qu'ils parviennent, par des degrés insensibles et des accroissements successifs, du premier état imparfait et informe où ils naissent, à l'état de maturité et de perfection qui convient à chacun d'eux? Ainsi, long-temps avant l'âge de raison, l'enfant est éclairé d'une faible lumière intellectuelle, qui en est comme l'aurore; ses idées, d'abord confuses et enveloppées, s'éclaircissent peuà-peu ; il bégaie long-temps un langage qu'il n'entend pas, avant d'attacher un sens net et distinct aux mots qu'il prononce; et ne parvient qu'à travers une longue étude d'élémens arides et inintelligibles pour lui, à cette mesure de science dont l'esprit humain est capable ici-bas. Voilà ce qu'une expérience journalière nous découvre. Étendons maintenant nos vues, et élevons nos pensées. L'homme étant un être immortel, dont l'existence, commencée dans le temps, doit durer au-delà des siècles, nous pouvons bien dire que la vie présente n'est toute entière que son enfance, et que son âge múr est l'éternité. Enfant donc en ce monde, il est comme l'ébauche de ce qu'il sera un jour; il n'a pas encore la pleine Intelligence des choses de Dieu, mais il en a, par la révélation des mys tères, de premières vues incomplètes, qui se développeront dans un au tre état ; il apprend à bégayer sur la terre la langue des bienheureux et

y

sur sa parole, des vérités supérieures à notre inte! ligence, et hommage de notre coeur, en observant des préceptes également révélés, quel moyen estil naturel qu'il ait pris pour nous faire connaître ces vérités et ces préceptes?

L'homme n'étant pas un pur esprit, est obligé de se faire des signes pour fixer ses conceptions; il ne peut communiquer ses pensées et ses sentimens, et il ne peut recevoir les communications qui lui sont faites que par la parole, par l'écriture, par des moyens équivalens, ou par des actions. Il est donc très-conforme à notre manière d'être, il est donc très-naturel qu'une religion révélée se soit établie par la parole, par l'écriture et par des faits; et il n'est certainement pas contraire à la sagesse et à la grandeur de Dieu, d'avoir employé, dans l'hypothèse d'une révélation, des moyens conformes à notre constitution naturelle, puisque cette constitution est son propre ouvrage : sa sagesse veut seulement qu'il ait employé ces moyens d'une manière suffisante pour contenter l'esprit de tout homme sensé.

Cette hypothèse s'est-elle réalisée? Dieu a-t-il

des anges, qu'il doit parler éternellement dans le ciel ; il étudie les élémens encore obscurs d'une science divine, qu'il ne possèdera dans toute son étendue que lorsqu'il jouira de l'immortelle patrie. »

On peut ajouter que la religion étant le lien de l'homme à Dieu, d'un être fini à l'être infini, une religion révélée doit contenir des mystères : car l'esprit humain n'a point de prise sur l'infini, ni en lui-même, ní dans ses rapports; et la raison n'y peut faire un pas, sans être éblouie d'une fausse apparence d'absurdité.

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manifesté des dogmes et des préceptes, expression des hommages qu'il exige de notre esprit et de no tre coeur? Evidemment c'est une question de fait. Le Christianisme s'offre à nous, assurant qu'elle est résolue en sa faveur. Certes, il importe au plus haut point à tout homme raisonnable de savoir si le Christianisme dit vrai. Mais comment le savoir? Toute révélation est un fait; les preuves que le Christianisme donne de la sienne, sont des faits. Ces faits sont-ils certains, ou non? Tout se réduit à cette question simple et précise. Il ne s'agit pas de lier nos recherches à des hypothèses ou à des spéculations arbitraires: il s'agit de constater des faits, et d'en tirer les conséquences qu'ils recèlent. Ainsi, pour la religion, comme pour les autres sciences, il faut observer les faits. C'est la métho de à la fois la plus facile et la plus adaptée à la faiblesse de notre nature et à la limitation de notre esprit, ce qui est déjà un préjugé en faveur du Christianisme: car, si Dieu l'a révélé, il y a lieu de croire qu'il a choisi, pour le manifester aux hommes, la voie la plus simple et la plus adaptée à la nature humaine. Or, les vérités de fait sont plus palpables pour les hommes en général que les vérités géométriques, par exemple, qui ne sont plus imposantes que pour une certaine classe d'hommes, et elles soumettent également tout esprit raisonnable. Quelquefois même les démonstrations qui nous conduisent à la vérité, dans les sciences exactes, réussissent mieux à nous ôter la ré

plique qu'à nous donner le repos de la certitude ; et il n'est pas, d'ailleurs, sans exemple que les géomètres se soient trompés dans une longue série de combinaisons diverses. Les preuves d'un fait sont toujours à notre portée; elles sont les plus claires, parce qu'elles ne s'adressent ordinairement qu'à nos sens, et qu'elles n'exigent que cette portion d'intelligence qu'on appelle sens commun. Enfin, l'on peut dire que c'est surtout dans les matières de fait que les vérités sont reçues universellement et sans controverse: la raison en est qu'il est aussi extravagant de nier un fait, quand une multitude de rapports ou de notions sensibles et concluantes en garantissent la vérité, qu'il serait absurde et contradictoire de dire qu'un triangle n'a pas trois cô

tés.

Ce serait ici le lieu de constater et d'apprécier les faits sur lesquels s'appuie le Christianisme. Mais avant d'entrer dans cet examen, il nous paraît utile de donner une idée exacte de cette religion. Soit faute d'occasion, soit faute de desir, les incrédules, en général, ne l'étudient que dans les écrits de ses ennemis, qui la représentent comme un tissu de croyances absurdes, de pratiques superstiticuses, patrimoine des esprits faibles, des imbécilles et des dupes; et peut-être est-il permis de leur appliquer ces paroles du grand Newton au célèbre Halley? « Mr. Halley, je suis toujours charmé de vous en» tendre, quand vous parlez d'astronomie ou des >> autres parties des mathématiques, parce que ce

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