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plus exposée. Ses agitations précédentes lui font mieux goûter la tranquillité. Les dangers qu'elle a courus ajoutent du prix à sa sûreté actuelle. Ses craintes passées lui rendent plus précieuses encore ses espérances. Elle est heureuse à la fois, et du passé dont elle est échappée, et du présent qu'elle possède sans trouble, et de l'avenir qu'elle attend avec confiance.

Il est heureux aussi le pasteur dont les prières, les exemples, les exhortations ont ramené au bercail cette brebis égarée. Il recueille, de ses soins et de ses peines, le fruit le plus cher à son cœur. Comme une mère, joyeuse d'avoir donné le jour à un fils, oublie les douleurs de l'enfantement, il ne se souvient plus de tout ce qu'il a souffert pour donner ce nouveau citoyen à la patrie céleste. Plus même il lui a coûté de travaux, plus il ressent de consolation, parce qu'il a acquis plus de mérites. Il comparoîtra avec confiance devant le tribunal céleste, pouvant y produire cette preuve de son zèle. Il s'y présentera en triomphateur, suivi de sa conquête, et il y jouira de la double gloire de la palme qu'il a acquise, et de celle qu'il a procurée.

Ces voisins, ces amis que rassemble le pasteur qui a ramené sa brebis égarée, et la femme qui a retrouvé sa drachme perdue, qui les féli citent de leur bonheur, qui s'en réjouissent avec eux, ce sont toutes les âmes justes, tous les saints de la terre. Tandis que dans leurs con

venticules, les méchans s'affligent de voir un de leurs semblables s'éloigner de leur société, et contrariant ses résolutions de leurs intrigues, de leurs sarcasmes, de leurs railleries, ils s'efforcent d'arrêter son retour vers Dieu, de le détourner de sa marche régulière, de l'entraî-ner de nouveau dans leurs voies perverses, les hommes religieux sont dans la joie. La charité qui les anime, leur fait une félicité personnelle de celle de leur frère. Ils se rassemblent avec empressement autour du nouveau prosélyte de la vertu; le félicitent d'être revenu partager le bonheur dont ils jouissent; se félicitent euxmêmes de l'avoir acquis dans leurs saintes assemblées, s'unissent à lui pour en rendre grâces à l'Auteur de tout don parfait; secondent ses efforts de leurs vœux, les encouragent par leurs exemples, les soutiennent par leurs exhortations.

Et le ciel aussi daigne participer à cette joie. Il semble que la félicité infinie soit susceptible d'augmentation. La conversion d'un pécheur est pour les esprits bienheureux un nouveau bonheur. C'est un nouvel objet à leurs cantiques de louanges, un nouveau sujet de leurs actions de grâces. Pécheur régénéré à la grâce, contemplez au haut de la cité céleste les anges et les saints applaudissant à vos généreux efforts; vous préparant une place parmi eux; vous y appelant par leurs vœux; vous pressant d'ache

ver de vous en rendre digne. Répondez de votre côté à leurs touchantes invitations et, après avoir obtenu de la faveur divine tant de dons précieux, méritez le dernier de tous, celui sans lequel les autres ne sont rien, et qui les couronnera tous, le don de persévérance.

ÉVANGILE

DU QUATRIÈME DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE. Pêche miraculeuse.

LORSQUE Jésus se tenoit sur le bord du lac de Génésareth, une multitude nombreuse se précipita vers lui pour entendre la parole de Dieu. Il aperçut au bord du lac deux barques rrêtées; les pêcheurs en étoient descendus, et lavoient leurs filets. Il monta dans l'une de ces barques, qui appartenoit à Simon, et il le pria de s'éloigner un peu du rivage; et s'étant assis, il instruisoit la foule, de la barque. Quand il eut cessé de parler, il dit à Simon: Avancez en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher. Simon lui répondit: Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais sur votre parole je jetterai le filet. L'ayant fait, ils prirent une si prodigieuse quantité de poissons, que le filet se rompoit. Ils firent signe à leurs compagnons qui

étoient dans l'autre barque, de venir les aider. Ils y vinrent, et ils emplirent les deux barques, tellement qu'elles étoient près de couler à fond. Ce que Simon Pierre ayant vu, il se jeta aux pieds de Jésus, en disant : Eloignez-vous de moi, Seigneur, parce que je suis un pécheur. Car la stupeur l'avoit saisi, lui et tous ceux qui étoient avec lui à cette pêche, aussi bien que Jacques et Jean, fils de Zébédée, qui étoient compagnons de Simon. Jésus dit à Simon: Ne craignez point; désormais votre emploi sera de prendre des hommes. Et ayant ramené leurs barques à terre, ils abandonnèrent tout, et le suivirent. (Luc, v, 1-11.)

EXPLICATION.

Lorsque Jésus se tenoit sur le bord du lac de Génésareth, une multitude nombreuse se précipita vers lui pour entendre la parole de Dieu. C'est un spectacle admirable que celui que nous présente la carrière évangélique de Jésus-Christ. Sans parler des nombreux miracles qu'il opéroit presque à chaque pas, quel seroit notre étonnement, si nous voyions reparoître parmi nous un homme parcourant continuellement le pays pour faire des prosélytes à la vertu; allant de villages en villages prêcher partout, et la doctrine la plus sublime, qu'il mettroit à la portée de tous les esprits par la simplicité de ses expressions; et la morale la plus sévère, qu'il

feroit goûter à tous les cœurs par la douceur de ses exhortations; négligeant tout soin de sa personne, et n'ayant ni demeure fixe, ni nourriture assurée; joignant constamment à ses leçons l'instruction plus puissante encore de ses exemples; n'interrompant ses prédications que pour aller se livrer à la prière, et ne quittant la prière que pour venir reprendre ses prédications; attirant à sa suite, par la sainteté de sa vie et par la force de ses discours, une multitude de peuple, empressée à le voir, avide de l'écouter; pressé quelquefois de la foule qui l'entoure, au point d'avoir peine à s'en faire entendre; et dans cette continuité de travaux, ne connoissant d'autre repos que des travaux nouveaux ! C'est ainsi que pendant trois années entières JésusChrist s'est montré à la terre. Il n'étoit descendu du ciel que pour le salut du genre humain; il n'a pas discontinué un seul instant de l'opérer. Chaque moment de sa vie étoit un bienfait pour nous, en attendant qu'il les couronnât tous par le bienfait plus insigne, plus incompréhensible encore de sa mort.

Cette foule nombreuse qui suivoit J. C. en tout lieu, qui se précipitoit sur ses pas, qui l'entouroit, qui le pressoit, jusqu'à lui être incommode, nous présente un tableau bien édifiant. Mais, comment se fait-il que le voyant sans cesse entouré d'une multitude immense d'auditeurs, qui se renouveloient continuellement,

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