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Penaient de quitter la prétexte? Objet d'émulation, ils devraient le remplir d'emblèmes et de devises attestant leur valeur. Virgile a dit dans ce sens :

Ense levis parmaque inglorius alba.

Ou bien, doit-on, d'après l'interprétation de JusteLipse, entendre la robe virile, qui, à l'endroit où les plis venaient se réunir, offrait à peu près la forme d'un bouclier? Umbo, dit le vieux Scholiaste, centrum est plicarum in toga. Nous laisserons le lecteur se prononcer pour l'une ou pour l'autre explication.

Divers sentiers. Vers 55. Est-ce une nouvelle allusion à l'Y de Pythagore, emblème du vice et de la vertu? Ou bien, est-ce une réminiscence de la noble fiction de Xénophon, qui place Hercule entre deux routes, l'une sernée d'épines (celle de la vertu), l'autre semée de fleurs (celle du vice). Le sophiste Prodicus de Chio, disciple de Protagoras, avait déjà supposé lui-même que la Vertu et la Volupté se présentèrent à Hercule déguisées en femmes, s'efforçant chacune de l'attirer à soi. Cette fiction fut plus tard imitée encore par Lucien et par Si

lius Italicus.

Il nous semble qu'il faut voir tout simplement l'hésitation du voyageur qui, à la rencontre de plusieurs routes, tremble de s'égarer, s'il ne s'engage dans la bonne.

Socrate. Vers 57. Socrate avait été le maître d'Antisthène, qui fonda la secte des Cyniques; Antisthène eut Diogene pour disciple; Cratès suivit les leçons de Diogène et fut le maître de Zénon, fondateur de la secte des Stoïciens. On voit que les deux sectes, qui ne différaient, selon l'expression de Juvénal, que par la robe, avaient toutes deux même origine, et se rattachaient, comme à une souche commune, à la doctrine de Socrate. Ainsi, Perse a pu dire en parlant du Stoïcisme, fondé par

Zenon: Socratico sinu.

Sous ta mais. Vers 40. Juvénal, satire V11, vers 256, s'exprime presque dans les mémes termes :

Exigite ut mores teneros ceu pollice ducat,
Ut si quis cera vultum facit.

Stace, au livre I de l'Achilléide, dit aussi :

Qualiter artificis victuræ pollice ceræ
Accipiunt formas. . .

N'en doutons pas. Vers 45. Cet endroit de notre auteur est imité d'Horace qui avait dit, en parlant de lui et de Mécènes, livre 11, ode 47 :

Seu Libra, seu me Scorpins aspicit
Formidolosns, pars violentior

Natalis horæ, seu tyrannus
Hesperia Capricornus undæ ;
Utrumque nostrum incredibili modo
Consentit astrum. . . .

Plus loin:

...

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On voit que, dans l'opinion superstitieuse des anciens, plusieurs astres, surtout la constellation des Gémeaux et celle de la Balance, faisaient naftre cette sympathie que nous révèle le poëte. Manilius dit des Gémeaux : Magnus erit Geminis amor et concordia duplex: Magnus et in multos veniet successus amicos.

Il dit au livre 11:

Quosque dabunt Chelæ, et quos donat Aquarius ortus Unum pectus habent, fideique immobile vinclum. Horace encore :

Scit Genius, natale comes qui temperat astrum.

Saturnum. Autant la constellation de Saturne était funeste, autant celle de Jupiter était favorable. Horace l'avait dit lui-même dans le passage cité plus haut; et Properce nous dit pareillement :

Felicesque Jovis stellas, Martisque rapacis,
Et grave Saturni sidus in omne caput.

L'homme différe. Vers 52. Autre imitation d'Horace, qui avait dit avec plus de concision encore:

Quot capitum, vivunt totidem studiorum
Millia.

Térence ne semble pas avoir été moins imité:
Quot capita, tot sententiæ; suus cuique mos est.
Mercibus. Vers 51. Nouvelle imitation d'Horace,
livre I, satire IV :

Hic mutat merces, surgente a sole, ad eum quo
Vespertina tepet regio.

Cumini. Vers 55. Horace dit encore livre I, épitre XIX:

Quod si

Pallerem casu, biberent exsangue cuminum,

Le cumin, dit-il, rend pales ceux qui le prennent en Pline joint son témoignage à celui des deux auteurs: infusion. Cette plante est originaire d'Egypte.

Campo. Vers 57. Il s'agit des exercices du Champ de Mars, comme l'indique ce passage de l'Art poetique, vers 161:

Imberbis juvenis, tandem custode remoto,

Gaudet equis canibosque et aprici gramine campi.

et non des brigues pour l'assemblée des Comices, qui avait lieu pareillement au Champ de Mars.

Lapidosa. Vers 58. Le Monnier observe que la goutte, ici qualifiée de lupidosa, occasionne des nœuds aux ar ticulations, et y forme une sécrétion d'humeur assez ressemblante à une craie pierreuse. Il fait remarquer avec vérité, en outre, que les membres ainsi paralysės re tracent les rameaux d'un vieil arbre, dans lesquels la sève ne circule plus.

Tu épures. Vers 63. Horace dit pareillement
Est mihi purgatam crebro qui personet aurem

Nous voyons plus loin, vers 86:

Stoicus hic, aurem mordaci lotus aceto...

Cleanthe. Vers 64. Ce philosophe fut disciple et successeur de Zénon. On raconte qu'il était si pauvre, qu'afin de subvenir à ses besoins, occupé qu'il était le jour à fréquenter les écoles des philosophes, il passait | les nuits à puiser de l'eau pour les jardins ou à pétrir le pain d'un boulanger. Il avait l'esprit lent et concevait difficilement; mais chez lui l'application triompha de la nature. Faute de tablettes, il gravait sur des os les leçons de ses maîtres. Une statue lui fut érigée après sa mort, en vertu d'un décret du sénat romain, dans la ville d'Assos, sa patrie.

Cras. Vers 66. Cras, cras, vox corvina! s'écrie dans une de ses homélies saint Augustin. Ovide dit de

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Tesserula.« Signum est, dit le vieux Scholiaste, quo constabat jus accipiendi frumentum a curatore annona. On sait que ces distributions se faisaient aux pauvres citoyens. C'est dans cette classe, dans la tribu Véline, l'une des dernières de toutes, que Perse suppose inscrit l'esclave qui vient de recouvrer sa liberté.

Vertigo. Vers 76. Lorsqu'un mattre voulait affranchir un esclave, il le conduisait au tribunal du préteur. Là, il le faisait pirouetter sur les talons; puis il le renvoyait avec ce mot sacramentel : Hunc esse liberum volo. Ge mode d'affranchissement n'était pas, au reste, le seul; mais il était le plus solennel.

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Le prénom de Marcus était un de ceux que les nobles de Rome affectionnaient le plus. Il est par dérision joint ici au nom de Dama qui n'appartenait, comme nous l'avons dit plus haut, qu'aux esclaves.

Avant la pirouette qui lui confère la liberté, Dama est un misérable vappa et lippus, qui ne vaut pas trois sous, non tressis agaso; et, la pirouette achevée, momento turbinis, est-il donc brusquement devenu un homme d'honneur, capable de faire un juge intègre? Tu en es si peu convaincu, dit le poëte, que je te vois refuser de rien préter sous une pareille caution, que tu pâlis au tribunal d'un tel juge, craignant de voir mé connaitre ton bon droit.

Pilea. Vers 82. Les esclaves étaient sans coiffure, et portaient les cheveux longs. Lorsqu'ils étaient mis en li berté, on leur rasait la tête, et ils recevaient dans le temple de la déesse Feronia le pileum ou pileus, ou bonnet de la liberté. L'emblème de la liberté est un homme tenant une lance au bout de laquelle est le pileum.

Lotus. Vers 86. Nous avons vu, même satire, purgatas aures. Aceto. Erasme a dit: Acetum habet in pec tore, par imitation de Plaute qui avait dit lui-même : Sitne aceto cor acre tibi in pectore?

J'accorde le reste. Vers 87. C'est le raisonnement

ramené à sa forme syllogistique, une argumentation à la manière de l'école. Le Stoicien dit qu'il admet la proposition générale, autrement dite la majeure, mais qu'il nie l'application ou la mineure. Rappelons-nous que l'école des Stoïciens ne regardait pas comme agissant par sa volonté libre l'homme qui était soumis à l'empire des passions. » Elle le considérait, en cet état, comme un étre purement passif.

frappait au moment de la pirouette l'esclave qu'il affranVindicta. Vers 88. C'est la baguette dont le préteur chissait. Elle était ainsi nommée de Vindicius, qui fut le premier esclave à qui l'on accorda la liberté, pour avoir dénoncé le complot des fils de Brutus.

Masuri. Vers 90. Il s'agit de Massurius Sabinus, jurisconsulte célèbre qui vivait au temps de Tibère. Ea crec comme en ¡atin, ce nom se trouve toujours cité par cux sigma ou deux s : c'est une licence d'abréviation qui

Au mot Quiritem, le vieux scoliaste remarque qu'il appartient à notre auteur. n'a pu être employé au singulier que par licence.

Rubrica. Le titre des lois s'écrivait en lettres rouges;

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Arias. Vers 92. Ce sont les préjugés que les grand'mères ou les nourrices, dans leurs contes, inculquent aux enfants. Melicerta. Vers 103. Mélicerte, fils d'Athamas et petit-fils de Cadmus, fut changé en dieu marin à la

sollicitation de Vénus: il fut aussi nommé Palémon.

Sur un écu. Vers 111. C'est une allusion à cet usage des enfants qui, pour tromper l'avidité des passants, clouent une pièce de monnaie entre deux pavés. Horace de méme :

In triviis fixum quum se dimittit ob assem. Glutto. Vers 112. Qu'on le prenne pour un nominatif ou pour l'ablatif de gluttus, c'est un mot formé par onomatopée ou principe d'harmonie imitative. Casauhon nous donne ces deux vers d'un vieux poëte, sur un paysan ivre :

Percutit et frangit; vas vinum defluit. Ansa

Stricta fuit: glut, glut murmurat unda sonans. Mercurialem. Il faut entendre par là le goût appétissant du lucre. C'est, pour nous servir d'une expression populaire, cette sordide cupidité qui fait venir l'eau à la bouche. On sait que Mercure était le dieu du négoce et de l'intérêt.

Jove dextro. Vers 144. Les Grecs appelaient Jupiter Elastipans, et les Latins, Liberator, comme le dicu qui pouvait conférer la liberté en vertu de sa toute-puissance.

Tu retiens ta vieille peau. Vers 117. C'est une allu

Tu ronfles. Vers 152. Perse met ici la Paresse aux prises avec l'Avarice: celle ci triomphe; mais pour avoir bientôt elle-même à lutter contre la Volupté. Boileau, dans son imitation, n'a pris que la première partie de ce beau tableau; voyez satire VIII.

Saperdas. Vers 134. M. Achaintre interprète celle expression par 6 l'imbécille! Il se fonde sur ce que le poisson appelé saperda était, selon Athénée, de peu de prix. Mais d'autre part, ce poisson se trouve bien réellement, au rapport de Pline, dans les parages de la mer du Pont, d'où il était apporté à Rome, sans doute, en grande quantité, ce qui pouvait être une branche de commerce fort lucrative.

Lubrica Coa. Vers 155. On s'est demandé si Perse voulait parler du vin laxatif de Cos, lubrica, ou d'une étoffe de ce pays, transparente comme le verre : nous nous sommes rangés à la première opinion.

Jam pueris. Vers 140. Quelques-uns lisent puer is. Nous n'avons pu adopter cette leçon. Horace dit dans le même sens que nous :

Quinque sequuntur

Te pueri, lasanum portantes, œnophorumque. Urna cicuta. Vers 145. La cigué est une herbe trèsfroide; on en faisait une liqueur rafraichissante.

Sessilis obba. Vers 148. Sorte de vase ainsi qualifié, quod facile sedeat, dit le vieux scoliaste : c'est ce que le peuple appelle une Dame-Janne. Sudare, faire travailler son argent. Nous ne croyons pas qu'il puisse être pris dans le sens de suinter.

Dave, cito. Vers 161. Cette scène piquante est imi

sion à la fable du Renard. Horace de même, Art poéti-tée d'Horace, livre 11, satire III, qui l'avait imitée luique, vers 437 :

Nunquam te fallant animi sub vulpe latentes.

Funem reduco. Vers 118. C'est une expression prise de l'usage de mener les chiens en faisse. Veulent-ils s'échapper, on les retient en ramenant à soi la corde. Horace, livre 11, satire VII:

Qui jam contento, jam laxo fune, laborat.

Digitum exere. Vers 119. Suivant les principes rigoureux des Stoïciens, toutes les fautes sont égales de la part de celui qui est vicieux. Ce doigt tendu est l'expression meine d'Epictète : Η' φιλοσοφία φασίν, ὅτι οὐδὲ τὸν δάκτυλον Εκτείνειν εὐχή προσέχει.

Cicéron, pro Murena, plaisante aussi sur ces principes, ce qui lui valut l'apostrophe que tout le monde connaft, du grave Caton: Lepidum sanè consulem habemus !

Bathyllus. Vers 423. Voyez la note du vers 63 de la satire vi de Juvénal, où il est question de ce mime. Crispinus. Vers 126. Est-ce le même dont parle Juvénal au début de la satire IV? Ecce iterum Crispinus,

et ailleurs?

même de Térence et ce dernier de Ménandre. Molière, à son tour, dans son Dépit amoureux, a mis à profit cette heureuse idée de ses devanciers.

Limen ad obscenum. Vers 163. Les jeunes gens se rendaient à la porte de leur amie; et après avoir éteint leur flambeau pour n'être pas reconnus, ils chantaient toute la nuit des vers amoureux. Udas fait allusion à l'usage où ils étaient de répandre sur le seuil du vin, des parfums et des fleurs.

Solea. Vers 169. Térence avait dit pareillement :
Utinam tibi commitigari videam sandalio caput!

La même idée est rendue dans cette vieille épi gramme:

Cur tua femineo cæduntur pectora socco,
Infamique manu barbula vulsa cadit?

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saient au peuple des distributions : les pois chiches n'y étaient pas oubliés, non plus que la fève et le lupin.

Mais au retour des fêtes. Vers 179. Des fêtes que faisait célébrer l'Ambition, le poëte passe à celles qui devaient leur origine à la Superstition; et c'est la religion des juifs qu'il met en scène la première; puis vient le culte dégénéré de Cybèle; enfin celui d'Isis, divinité importée d'Égypte.

Portantes violas. Vers 182. Juvénal dit de même :
Laribusque paternis

Thura dabo, atque omnes violæ jactabo colores.

Recutitaque sabbata palles. Vers 184. Le sabbat circoncis, c'est-à-dire du peuple circoncis. Par le mot palles, le poëte exprime cette pâleur qu'imprime la superstition aux personnes dont l'imagination est continuellement obsédée de fantômes, nigri lemures, ou de la crainte de périls imaginaires, ovoque pericula rupto. A propos de ces périls, voilà l'explication du vieux scoliaste. « Explorabant ovum igni impositum, utrum « in summitate an in latere insudaret; si autem ruptum a effluxerat, periculum ei portendebatur, pro quo fac« tum fuerat experimentum. »

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| Pline le jeune, et dont Pline l'ancien fut une autre et non moins célèbre victime. Quintilien nous apprend que Bassus est, après Horace, le seul de tous les poètes lyriques qu'on doive lire. C'est des environs de Gènes, où nier envoie cette satire en forme d'épître à son ami, conPerse s'était retiré aux approches de l'hiver, que ce derfiné aux pays des Sabins. Le début nous fait connaitre le genre de poésie auquel se livrait Bassus; et les nobles loisirs de son ami l'amènent à parler des sordides intérêts qui font l'unique souci des avares. Il poursuit de ses sarcasmes le misérable qui a la folie de se priver du nécessaire, pour laisser de plus amples revenus à un ingrat

héritier, à un héritier dissipateur. La scène se passe en

suite entre Perse et son héritier présumé ; et la moralité qui ressort du sujet, c'est que le sage seul sait user.

Bassus. Vers 1. On connaît plusieurs écrivains de ce nom. L'un, Salius Bassus, était un poëte épique cité par Quintilien, liv. X, chapitre 1, et dont il fait l'éloge; un autre, Aufidius Bassus, avait écrit l'histoire des guerres de Germanie; un autre encore, Gabius Bassus, au rapport d'Aulu-Gelle, avait fait un traité de grammaire. Il ne nous reste rien d'aucun de ces auteurs. Quant à Cosius Bassus, le même dont il est fait mention ici, on a

Grandes Galli. Vers 486. Ce mot nous rappelle l'in- de lui quelques fragments insérés au Corpus Poetarum. gens semivir que Juvénal, satire V1, vers 542, applique pareillement à un Galle ou prêtre de Cybèle.

Sistro. Le sistre que portait la prétresse d'Isis était un instrument fait d'une lame d'airain courbée, à laquelle on attachait de petites verges également d'airain, et que l'on agitait en cadence.

Incussere. Vers 187. Les Egyptiens étaient fort sujets à des maladies de peau qui provenaient, selon toute apparence, de l'insalubrité du climat et probablement aussi de l'usage immodéré qu'ils faisaient du poisson. Ils se croyaient redevables de ces maladies à la colère de la déesse Isis. Aussi les prêtres ne manquaient-ils pas de menacer de semblables infirmités ceux qu'ils trouvaient moins dociles à leur volonté toute-puissante. Mais le moyen de s'en préserver était de manger avec foi et révérence trois gousses d'ail le matin..

Juvenes. Vers 5. Pour Juveniles. De même, plus bas: Ligus ora, pour Ligustica ora.

Hybernat. Vers 7. Horace dit dans le même sens :

Defendens pisces hyemat mare.

Lunai. Vers 9. Ce vers d'Ennius se lisait au commencement de ses Annales: ce poëme n'est point parvenu jusqu'à nous.

Cor jubet. Vers 10. Pour cordatus Ennius, Eanius rendu à son bon sens. C'est l'idée qui ressort de ce que le poëte ajoute immédiatement, posquam destertuit.

Mæonides. Vers 14. C'est un surnom d'Homère. Ennius racontait, dit-on, dans ses Annales, qu'ilomère lui était apparu, pour lui apprendre que son âme avait d'abord animé le corps d'un paon, puis le sien, et qu'elle habiVa dire cela. Vers 189. Varicosus, au propre, qui Quintus au mot grec Mæonides; c'est afin de railler la tait alors le corps d'Ennius. Perse joint le prénom latin

a des varices; ici, dont les veines fortement prononcées sont un indice de vigueur et de rusticité.

Centusse. Vers 191. Le centussis ou cent as, valait sous Néron 7 fr. 55 cent, de notre monnaie, d'après l'évaluation de M. Letronne. A cent as nous aurions pu substituer cent sous, qui diffèrent, il est vrai, de l'évaluation énoncée plus haut, mais nécessaires ici pour conserver le jeu de mots : A moins de cent sous cent philosophes: adjugé.

SATIRE VI.

ARGUMENT. Cette satire est adressée à Cæsius Bassus, poète lyrique, qui périt, dit le vieux Scholiaste, consumé avec sa maison, lors de l'éruption du Vésuve, décrite par

vanité d'Ennius.

vérifier

Et signum. Vers 17. C'est une bouteille de mauvais vin, soigneusement cachetée. Cependant, pour si ce mauvais vin est conservé intact, il la flaire, le nes sur le cachet.

Ipse sacrum. Vers 21. Perse emprunte ici plusieurs traits à Horace, liv. 11. sat. 11 :

Caulibus instillat.

Ailleurs, liv. I. sat. 1:

Cornu ipse bilibri

Congestis undique saccis
Indormis inhians, et tanquam parcere sacria
Cogeris.

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Occa. Vers 26. Occare proprie dicuntur rustici, quum, satione facta, grandes glebas cædunt ac ligonibus frangunt.

Ast rocat. Vers 27. C'est le poëte qui parle toujours; mais il se fait cette objection: Tu veux que je ne réserve rien de mes revenus; mais un ami peut avoir besoin de mon assistance. C'est, comme on voit, un excellent prétexte qu'il donne pour lésiner. Alors Perse continuant : Ca ami, dis-tu, a besoin de tou assistance. Eh bien ! qu'attends-tu? Ce n'est pas de tes revenus seuls qu'il faut l'assister, c'est en prenant sur ton capital; c'est en détachant quelques débris de ton patrimoine.

Ingentes de puppe dei. Vers 30. Navis tutelam agentes: quapropter in puppi pingebantur. Virgilius : Et aurato fulgebat Apolline puppis.

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La cérémonie des funérailles, chez les Romains, était précédée et suivie de plusieurs festins dont le principal se faisait sur la tombe même du mort, entre ses proches et ses amis. Ce festin s'appelait Silicernium, de silentio cernere, parce que les mânes étaient censés le regarder en silence.

Sed Bestius. Vers 57. Tune bona incolumis minuas? C'est une apostrophe qu'il se fait adresser par son béritier: Ah! tu t'avises de diminuer ton patrimoine, de ton vivant? Puis il s'en remet à l'autorité de Bestius, qui sait, lui, riposter aux philosophes grecs, et apprécier au juste leurs prétendues maximes de sagesse, il cite sa verte et rustique réprimande : Ita fit, post

quam, etc.

et

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L'impératrice Césonia fit elle-même les apprêts du triomphe. Devait-elle moins à son glorieux époux ?

Laurus. Le laurier était envoyé au sénat dans une lettre, comme symbole d'une victoire remportée sur l'ennemi.

Genio. Vers 48. C'est un trait de satire dirigé contre le prince: Caligula faisait périr tous ceux qui refusaient de jurer par son Génie.

Va! nisi connives. Vers 50. C'est la suite du méme trait. Le poëte raille les exigences de l'héritier, et non moins finement les prétentions ridicules de l'empereur, qui voulait, sous peine de mort, qu'on crût à sa victoire

et à son Génie.

Centum paria, cent paires de gladiateurs.

Artocreas, mot grec qui signifie mélange de pain et de viande sorte de pâtisserie.

Non adeo, inquis. Vers 51. Nous plaçons non adeo, tant s'en faut, je n'ai garde, avec exossatus ager juxta est, dans la bouche de l'héritier. Il dit par conséquent avec une feinte modération : Je n'ai garde de le faire. Un champ que j'ai bonifié moi-même, se trouve à ma convenance; seul, il me suffit. Perse alors continuant (il n'a cessé de parler lui-même au nom de son héritier): « C'est bien! lui dit-il, j'approuve cette modération : elle se rencontre en toi fort à propos; car si tu n'étais modéré, si tu n'étais satisfait de ce que je dois te laisser, j'aurais bientôt trouvé un autre héritier.» Puis, vient la recherche ou pour mieux dire la rencontre si facile de cet héritier, Age, si miki nulla, etc.

Accedo Bovillas. Vers 55. Perse veut faire entendre qu'il ne manquera jamais d'héritier, dût-il en prendre un parmi les mendiants qui se réunissent à Boville et au pied de la colline Virbia. Juvénal parlant de la colline d'Aricie, autre lieu de réunion des mendiants, dit sat. IV, vers 117 et 148.

Dignus Aricinos qui mendicaret ad axes,
Blandaque devexe jactaret bosia rbeda.

Boville était un village voisin de Rome sur la voie Appienne. Il tirait son nom de ce qu'un bœuf échappé de l'autel, fut repris et immolé en cet endroit.

La colline Virbia, ainsi appelée d'un surnom d'Hippolyte (vir bis, deur fois homme), que la Mythologie suppose avoir été rendu à la vie, et où il avait un temple, était à quatre milles de Rome.

manius désigne ici le premier venu, un homme de rien, un mendiant, un homme sans aïeux, c'est-à-dire comme il le nomme, un enfant de la terre. Juvénil, sat. VI, v. 41 et suivants :

Quippe aliter tune orbe novo, cæl que recenti,
Vivebant homines, qui rup o robore niti,
Compositive luto, nullos habuere pa. entes.

Qui prior es. Vers 61. Allusion à une fte que les Athéniens célébraient en l'honneur de Prométhée. Pes hommes nus couraient, tenant un flambeau allumé,

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