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tandis que son convive souffrait le supplice de | ver les petits, parce qu'une adresse ingénieuse sait trouver le chemin de la vengeance.

la faim. Comme il perdait son temps à lécher le cou de la bouteille, on dit que l'oiseau voyageur lui adressa ces paroles:

Un aigle enleva un jour les petits d'un renard et les porta dans son aire, pour que les

«Chacun doit trouver bon qu'on le traite aiglons en fissent leur pâture. La mère courait comme il a traité les autres. >>

FABLE XXVII.

LE CHIEN, LE TRÉSOR ET LE VAUTOUR.

après l'aigle, suppliant l'oiseau de lui épargner la douleur d'une perte aussi cruelle Celui-ci ne l'écouta point, se croyant bien protégé par sa demeure mème. Le renard saisit sur un autel un tison embrasé, et entoura l'arbre d'un cercle de flammes, voulant, en sacrifiant sa progéniture, désoler du même coup son ennemi. L'aigle, pour sauver ses petits du péril de En déterrant des ossements humains, la mort, suppliante à son tour, rendit au rechien trouva un trésor, et comme il avait violénard les siens sans leur avoir fait aucun mal.

La fable suivante peut s'appliquer aux avares comme à ceux qui, nés misérables, aspirent à prendre rang parmi les riches.

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l'asile des dieux mânes, la passion des richesses s'empara de lui, afin qu'il fût puni d'avoir profané ce qui était saint. Ne pensant donc qu'à garder son or, il oublia de manger, et mourut de faim. Un vautour étant venu s'abattre sur lui, prononça, dit-on, ces paroles: O chien, tu méritais bien de périr ainsi, pour avoir convoité soudain des richesses de roi, toi, né dans un carrefour, et nourri d'ordures!>

FABLE XXVIII.

LE RENARD ET L'aigle.

FABLE XXIX.

L'ANE SE MOQUANT DU SANGLier.

Tel sot qui voulait plaisanter avec grâce, vous blesse souvent par quelque grossière injure, et s'attire ainsi de fâcheuses affaires.

D

Un âne, rencontrant un jour un sanglier, Mon frère, dit-il, je te salue. » Celui-ci, révolté, rejette bien loin le compliment, et demande à l'âne qui le porte à mentir ainsi. Si tu te défends d'être semblable à moi, répondit l'âne en relevant le pied, conviens du moins

Si grand que l'on soit, il ne faut point bra- que ton museau ressemble bien à ceci. Le

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Les petits ont à souffrir quand les puissants tendait assistance. sont en guerre.

Une grenouille voyant de son marais deux taureaux se battre, s'écria: Hélas! de quels malheurs nous voilà menacées ! Une autre grenouille lui demanda ce qu'elle avait à parler de la sorte, puisqu'il ne s'agissait dans cette lutte que du commandement d'un troupeau, et que les taureaux d'ailleurs passaient leur vie loin d'elles. Sans doute, répondit l'autre, ils ne demeurent pas avec nous, et c'est un peuple différent du nôtre. Mais quand un de ces deux taureaux prendra la fuite, cédant à son rival l'empire des forêts, il viendra dans les retraites les plus reculées des marécages, et sous son pied dur, nous serons écrasées et

Aper quum vellet facere generosum impetum,
Repressit iram; et: Facilis vindicta est mihi
Sed inquinari nolo ignavo sanguine.

FABULA XXX.

RANE METUENTES TAURORUM PRÆLIA.

Humiles laborant, ubi potentes dissident.
Rana, in palude pugnam Taurorum intuens,
Heu, quanta nobis instat pernicies ! ait.
Interrogata ab alia, cur hoc diceret,
De principatu quum decertarent gregis,
Longeque ab illis degerent vitam boves:
Est statio separata, ac diversum genus;
Sed pulsus regno nemoris qui profugerit,
Paludis in secreta veniet latibula,
Et proculcatas obteret duro pede :
Caput ita ad nostrum furor illorum pertinet.

Comme les colombes avaient souvent échappé au milan, et s'étaient sauvées de la mort par la vitesse de leurs ailes, le ravisseur eut recours à la ruse, et voici le piége qu'il tendit à ce peuple sans defense: Au lieu de vivre ainsi, leur dit-il, au sein des alarmes, que ne me nommezvous votre roi, par un traité solennel, afin d'être protégées par moi contre toute violence?> Les colombes, ajoutant foi à ce discours, se livrent au milan. Mais il ne fut pas plus tôt leur maître, qu'il se mit à les dévorer l'une après l'autre, et leur fit sentir son pouvoir par les cruelles étreintes de sa serre. Une de celles qui avaient survécu dit alors: « Nous avons mérité notre malheur. ›

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LIVRE DEUXIÈME.

PROLOGUE.

Les récits dont Ésope est l'inventeur ne sont autre chose que des exemples, et l'unique but qu'on se propose dans les fables, c'est de corriger les défauts des hommes et de donner un nouveau ressort aux natures diligentes et actives. Quelle que soit donc la matière de ces narrations légères, dès qu'elles captivent l'oreille et remplissent leur objet, c'est une ceuvre qui du prix par elle-même, plutôt que par le nom d'un auteur. Certes je mettrai tous mes soins à suivre les traces du sage vieillard; mais s'il me plaisait d'ajouter çà et là quelques traits, de mon propre fonds, pour flatter le goût par la variété des sujets, je te prie, lecteur, de ne pas le trouver mauvais. Je serai bref, car ton indulgence est à ce prix; et pour que cette promesse même ne devienne pas le texte d'un long discours, apprends ici pourquoi il faut n'avoir que des refus pour les gens avides, tan

PROLOGUS.

Exemplis continetur Æsopi genus,

Nec aliud quidquam per fabellas quæritur,
Quam corrigatur error ut mortalium,
Acualque sese diligens industria.
Quicunque fuerit ergo narrantis jocus,

Dum capiat aurem, et servet propositum suum,
Re commendatur, non auctoris nomine.
Equidem omni cura morem servalo senis,
Sed si libuerit aliquid interponere,
Dictorum sensus ut delectet varietas,
Bonas in partes, Lector, accipias velim.
Ita, si rependet illam brevitas gratiam ;
Cujus verbosa ne sit commendatio,
Attende, cur negare cupidis debeas,

dis qu'on offrira même à l'homme modeste œ qu'il n'avait pas demandé.

FABLE I.

LE JEUNE TAUREAU, LE LION ET LE BRIGAND.

Un lion était accroupi fièrement sur un jeune taureau qu'il avait terrassé; arrive un brigand qui en réclame une part. Je te la donnerais, dit le lion, si tu n'avais pas l'habitude de te faire ta part toi-même ; et le méchant est de bouté de sa demande. Le hasard voulut qu'u voyageur paisible vînt à passer dans ce méne lieu: à l'aspect du terrible animal, il recula. Mais le lion lui dit avec douceur: Sois sans crainte, et prends hardiment la part que ta modération a méritée. Alors, ayant depece sa proie, il se retira vers la forêt pour laisser approcher le voyageur.

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Noble exemple, assurément, et bien digne d'éloges; mais le plus souvent c'est l'homme

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avide qui s'enrichit; la probité timorée reste

pauvre.

FABLE II.

L'HOMME CHAUVE TOUT A coup.

Aimez, soyez aimé, les femmes vous dépoui!leront toujours; les exemples sont là pour nous en avertir.

Une femme qui ne manquait pas de savoirfaire et cachait ses années à force d'art, gouvernait un homme d'un moyen âge; une jeune beauté s'était aussi emparée de son coeur; toutes deux, voulant paraître assorties à cet homme, s'en prirert à ses cheveux, qu'elles arrachaient à tour de rôle; lui croyait que ces femmes l'ajustaient, et tout à coup il se trouva chauve; la jeune fille en effet avait arraché tous les cheveux blancs jusqu'au dernier, et la vieille les cheveux noirs.

FABLE III.

L'HOMME ET LE CHIEN.

Un homme qu'un chien furieux venait de mordre à belles dents rougit de son sang un morceau de pain pour le jeter à la méchante bête, ayant ouï dire que c'était un bon remède

Verum est aviditas dives, et pauper pudor.

FABULA II.

ANUS DILIGENS VIRUM MEDIÆ ÆTATIS, ITEM

PUELLA.

A feminis utcunque spoliari viros,
Ament, amentur, nempe exemplis discimus.

Ætatis mediæ quemdam mulier non rudis
Tenebat, annos celans elegantia :
Animosque ejusdem pulchra juvenis ceperat.
Ambæ, videri dum volunt illi pares,
Capillos homini legere cœpere invicem.
Quum se putaret fingi cura mulierum,
Calvus repente factus est: nam funditus
Canos Puella, nigros Anus evellerat.

FABULA III.

HOMO ET CANIS.

Laceratus quidam morsu vehementis Canis, Tinctum cruore panem misit malefico, Audierat esse quod remedium vulneris.

pour la blessure même. Ésope lui dit alors : < Prenez bien garde de ne pas faire cela devant d'autres chiens, de peur qu'ils ne nous mangent tout vivants, quand ils sauront que leurs fautes sont payées d'un tel salaire. › Le succès des méchants est un encourage ment pour d'autres.

FABLE IV.

L'AIGLE, LA LAIE ET LA CHATTE.

Un aigle avait placé son aire au haut d'un chêne; une chatte, ayant trouvé un creux au milieu de l'arbre, y avait fait ses petits, et tout au bas la laie qui hante les forêts avait déposé sa portée. Voici comment, à l'aide du mensonge et d'un détestable artifice, la chatte détruisit cette société, ouvrage du hasard. Elle grimpe au nid de l'oiseau : « On travaille à votre ruine, lui dit-elle, et, hélas! peut-être aussi à la mienne. Cette perfide laie, que vous voyez fouillant le sol chaque jour, veut déraciner le chêne pour saisir à son aise nos petits dès qu'ils seront à terre. » Quand elle a jeté ainsi la terreur et le trouble dans l'esprit de l'aigle, elle descend dans l'asile de l'animal aux longues soies. Votre progéniture, lui dit-elle, court les plus grands dangers, car l'aigle se tient prêt à fondre sur vos marcassins, et à les enlever

Tunc sic Esopus : Noli coram pluribus Hoc facere canibus, ne nos vivos devorent, Quum scierint esse tale culpæ præmium. Successus improborum plures allicit.

FABULA IV.

AQUILA, FELES, aper.

Aquila in sublimi quercu nidum fecerat :
Feles cavernam nacta in media pepererat :
Sus nemoris cultrix fetum ad imam posuerat.
Tum fortuitum feles contubernium
Fraude et scelesta sic evertit malitia.
Ad nidum scandit volucris : Pernicies, ait,
Tibi paratur, forsan et miseræ mihi.
Nam fodere terram quod vides quotidie
Aprum insidiosum, quercum vult evertere,
Ut nostram in plano facile progeniem opprimat.
Terrore offuso et perturbatis sensibus,

Derepit ad cubile setosæ Suis :

Magno, inquit, in periclo sunt nati tui,

Nam simul exieris pastum cum tenero grege
Aquila est parata rapere porcellos tibi.

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dès que vous sortirez pour chercher quelque nourriture avec le jeune troupeau. Quand elle eut aussi rempli ce lieu d'épouvante, la fourbe rentre dans sa demeure, seule exempte d'alarmes; la nuit, elle en sort sans bruit; et quand elle est bien repue, elle et ses petits, elle fait le guet tout le jour, comme en proie à la frayeur. L'aigle, craignant la chute de l'arbre, ne bouge de ses branches; la laie ne sort pas de peur d'être attaquée; si bien que l'un et l'autre moururent de faim avec leur lignée, et fournirent ainsi une ample pâture à la chatte et à ses nourrissons.

Ceci montre aux gens sottement crédules que de mal souvent un fourbe sait faire.

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Lucullus au sommet de la montagne, et d'où l'on voit, dans le lointain, la mer de Sicile; à ses pieds, la mer de Toscane. Tandis que prince se promène au milieu de jardins magnifiques, un des esclaves du palais, retroussé haut, et la tunique en lin de Peluse, aux franges flottantes, nouée sur l'épaule, se met à rafraîchir, à l'aide d'un arrosoir de bois, la terre desséchée par le soleil, secouant sa chevelure dans son empressement officieux; mais on se moque de lui. Il passe d'une allée dans une autre par des détours qu'il connaît, et devance partout le prince, pour abattre la poussière. Tibère reconnaît l'esclave, et comprend. Approche, dit le maître; et l'esclave accourt, augurant déjà bien de l'affaire, et tout dispos à l'idée de la récompense dont il se croit sûr. Alors le grave empereur se railla de lui en ces mots: Ce que tu as fait là n'est pas grandchose, et tu as perdu ta peine. Je ne donne pas le soufflet pour si peu. »

FABLE VI.

L'AIGLE, LA Corneille et lA TORTUE.

On n'est jamais assez fortifié contre les puissants; mais si un méchant leur apporte en outre ses conseils, tout cède aux attaques de la force et de la perversité réunies.

Prospectat Siculum, et despicit Tuscum mare;
Ex alticinctis unus atriensibus,

Cui tunica ab humeris linteo pelusio
Erat destricta, cirris dependentibus,
Perambulante læta domino viridia,
Alveolo cœpit ligneo conspergere
Humum æstuantem, jactans officio comam;
Sed deridetur. Inde notis flexibus
Præcurrit alium in xystum, sedans pulverem.
Agnoscit bominem Cæsar, remque intelligit.
Heus! inquit dominus. Ille enimvero adsilit,
Id et putavit esse nescio quid boni,
Donationis alacer certæ gaudio.
Tum sic jocata est tanti majestas ducis:
Non multum egisti, et opera nequidquam perit:
Multo majoris alapæ mecum veneunt.

FABULA VI.

AQUILA, CORNIX ET TESTUDO.

Contra potentes nemo est munitus satis;
Si vero accessit consiliator maleficus,
Vis et nequitia quidquid oppugnant, ruit.

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