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NOTES.

V. 11 et suiv. «La maison de l'augure d'Argos fut détruite et renversée par l'amour du gain. » Amphiaraüs avoit épousé Ériphile, sœur du roi d'Argos. Le don qu'il possédoit, de lire dans l'avenir, lui avoit appris quelle seroit la fatale issue de la guerre de Thèbes, et il refusa d'y suivre Polynice; mais ce prince gagna Ériphile en lui donnant un riche collier; elle persuada à son époux de se joindre aux alliés de Polynice, et Amphiaraüs fut englouti, dès le premier jour du siége, par la terre qui s'ouvrit sous son char. Son fils Amphilochus périt à ce même siége. Alcméon, son autre fils, tua sa mère Ériphile; ses oncles le tuèrent lui-même pour venger leur sœur, et c'est ainsi que toute la maison fut détruite.—Mes Mss. se partagent entre les deux leçons excidio et exitio. Quelques interprètes voient dans ces mots, demersa exitio, le char d'Amphiaraüs englouti par la terre, mais fort gratuitement, à mon avis. J'ai traduit fort librement ce passage.

14. On connoît le mot de Philippe de Macédoine: Qu'il ne connoissoit point de ville imprenable lorsqu'on pouvoit y faire entrer un mulet chargé d'argent.

22 et suiv. J. Bond se récrie sur la beauté de ce sentiment, que tous les chrétiens, dit-il, devroient emprunter d'Horace.

29-32. La construction de cette phrase est grecque : en la réduisant à l'expression la plus simple, elle signifie: Mon bonheur plus grand trompe le maître de l'Afrique: il ne sait pas que mon bonheur surpasse le sien.

34. Le vin des Lestrygons est le vin qui croissoit auprès de Formies, ville où ces peuples venus de Sicile s'étoient établis. (Voyez T. I, p. 120.)

35. Il s'agit de la Gaule Cisalpine dont les laines étoient trèsestimées (V. Columelle, VII, 2, 4).

39-40. Plusieurs interprètes modernes expliquent ici vectigalia par revenus, et citent Horace lui-même (Sat. II, 2, 100). Le poète diroit alors: En resserrant mes désirs, j'étendrai mieux mes petits revenus, etc.

41. Voyez, sur ce vers, la note renvoyée à la fin du volume.

ODE XVII.

ARGUMENT.

On ne sait en quel temps cette Ode fut écrite. Il paroît qu'Horace étoit à la campagne chez Elius Lamia, à qui elle est adressée. On peut la regarder comme un simple badinage dans le genre du fameux sonnet de Scarron, Superbes monumens de l'orgueil des humains, etc. Le poète commence, avec beaucoup d'emphase, à relever l'illustre origine de son ami, et finit par lui dire de serrer son bois avant la pluie, et de se régaler avec ses gens. Si l'on adopte ce sentiment ouvert par M. Mitscherlich, on trouvera, comme lui, fort inutile de retrancher avec Sanadon, suivi en cela par M. Wetzel, les vers 2-5 de cette Ode qui se lisent dans tous les manuscrits. J'avoue cependant que la plaisanterie ne me paroît pas très-piquante, à moins de supposer que Ælius Lamia se vantoit souvent de sa naissance, et perdoit, à en chercher les preuves, un temps qu'il eût mieux employé à prendre soin de son bien. Cette idée rentre assez dans celle de l'abbé Galiani qui, long-temps avant M. Mitscherlich, avoit reconnu de l'ironie dans cette pièce, mais qui va trop loin, selon moi, en supposant qu'Elius étoit non seulement un peu vain, mais un peu sot et très-avare.

On trouvera dans l'argument de l'Ode 26 du premier Livre, adressée aussi à Q. Ælius Lamia, tout ce que l'on peut savoir de ce personnage et de son frère Lucius.

Le mètre est l'alcaïque, comme dans la première Ode de ce Livre: Odi profanum, etc.

ODE XVII.

AD ELIUM LAMIAM.

Eli, vetusto nobilis ab Lamo,
(Quando et priores hinc Lamias ferunt
Denominatos, et nepotum

Per memores genus omne fastos)

Auctore ab illo ducis originem,
Qui Formiarum monia dicitur

Princeps, et innantem Marica
Litoribus tenuisse Lirim,

Late tyrannus: cras foliis nemus
Multis et alga litus inutili

Demissa tempestas ab Euro
Sternet, aquæ nisi fallit augur

Annosa cornix. Dum potes, aridum

Compone lignum: cras genium mero
Curabis, et porco bimestri

Cum famulis operum solutis.

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ODE XVII.

A Q. ÆLIUS LAMIA.

ELIUS, digne sang des antiques Lamies,
Héritier de ce nom transmis à tes aïeux
Par le fondateur de Formies,

Et que t'ont su garder nos fastes glorieux :

Fils de ce grand Lamus qui porta sa puissance Jusqu'aux bords où Minturne en ses marais fangeux Reçoit le Liris qui s'avance

Et roule vers la mer ses flots majestueux !

Demain, si l'on en croit la corneille au grand àge, Les torrens qu'elle annonce et qu'amène l'Eurus, D'algues vont couvrir le rivage

Et joncher nos forêts de rameaux abattus.

Mets ton bois à couvert dans ce jour qui te reste; Demain, de tous ces soins libre avec tes valets, Donne-toi le régal modeste

D'un

porc nourri de lait, arrosé d'un vin frais.

NOTES.

V. 1. La famille Elia, quoique plébéienne, étoit partagée en plusieurs branches, toutes illustrées par la gestion des grandes magistratures; c'est à elle que l'empire dut les Antonins, selon Torrentius, que Dacier copie sans le citer.

2-8. Les Elius Lamia prétendoient descendre de Lamus, roi des Lestrygons, dont il est question dans Homère (Odys., X, 81), et qui fonda cette ville de Læstrygonie, rebatie ensuite, sous le nom de Hormies ou Formies, par les Lacédémoniens (Pline, Hist. nat. III, 5. Strab., Liv. V). Le Liris, qui séparoit le Latium de la Campanie, est aujourd'hui le Garigliano. Horace peint ce fleuve dont les eaux étoient limpides, se perdant en quelque manière (innantem) dans les marais fangeux de Minturnes qu'il désigne par le nom de Marica, déesse de ces rivages, selon Servius (ad Æneid. VIII, 47).-De ces sept vers, le père Sanadon retranche les quatre premiers; et il est vrai que la construction y paroît traînante; car, en mettant à part la parenthèse, Horace dit à Lamia: Eli, vetusto nobilis ab Lamo... Auctore ab illo ducis originem, etc; mais on a vu dans l'argument que l'Ode n'est probablement qu'une plaisanterie; et plutôt que de faire une semblable coupure contre l'autorité de tous les Mss., j'aimerois mieux adopter la correction de D. Heinsius qui lit ducit au lieu de ducis, et ne ferme la parenthèse qu'au vers 9 après tyrannus. On améliore ainsi la construction, mais je ne crois pas la chose absolument nécessaire.

13. La leçon vulgaire potes est celle de la majorité de mes Mss. (Voyez les Variantes.)

14. Je crois avec Dacier qu'Horace n'engage point ici Lamia à faire un sacrifice à son génie tutélaire, mais à se donner du bon temps. Genium curare est la même chose que genio indulgere. Térence a donné la même acception à ce mot lorsqu'il dit en sens contraire suum genium defrudare (Phorm., Scen. I, v. 10). 15. « Un porc de deux mois. >>

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