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du Livre I, Nec regna vini sortiere talis, et le coup de Vénus la décernoit (Livre II, Ode 7, v. 25). Télèphe avoit été probablement choisi pour ordonner le repas futur; mais au lieu de s'en occuper avec les convives, il leur parloit de l'ancienne histoire de la Grèce, de la guerre de Troie, d'Inachus et de Codrus. Horace, roi du festin présent, le rappelle d'abord à l'objet essentiel qui les rassemble; puis voulant prévenir la perte du temps que Télèphe auroit pu employer à s'excuser, il rentre dans ses fonctions de Thaliarque, et fixe la manière dont on va boire pendant le reste de la nuit. Cette explication est tout-à-fait conforme à ce que nous savons des usages des anciens, usages qui se sont conservés chez les différentes nations modernes. Les Romains d'aujourd'hui font des pique-niques comme leurs ancêtres. On en fait aussi parmi nous; et les Anglais ont, au lieu d'un roi, un président, et même un vice-président, sur qui roule aussi la police de ces après-dinées qu'ils passent à boire.

La date de cette Ode est aussi facile à déterminer que son objet, mais non d'une manière aussi précise. Il est sûr, en effet, qu'elle est antérieure à l'an de Rome 731, où Licinius fut mis à mort pour avoir trempé dans la conjuration tramée par Fannius Cæpion contre Auguste. (Voyez l'argument de l'Ode 10, Livre II.) Mais on ne sait pas au juste en quelle année ce Licinius parvint à la dignité d'augure, ce qui fut l'occasion de ce morceau. J'ai expliqué ailleurs, en discutant l'époque de la publication des trois premiers Livres des Odes (Tom. I, pag. 320), pourquoi l'Ode qui -nous occupe ne fut pas insérée dans les deux premiers. Quant aux autres personnages qui y figurent, le vieillard Lycus ne reparoît plus dans les œuvres de notre poète; on peut consulter, sur Téléphe, l'argument de l'Ode 13 du premier Livre ; sur Chloé, la note relative à l'argument de l'Ode 23, Tom. I, pag. 347, et sur Glycère, l'argument de l'Ode 19, pag. 113. Pour épargner les recherches à ceux qu'elles fatiguent, nous dirons seulement, au sujet de Télèphe, qu'il peut être ou n'être pas le même jeune homme qu'Horace présente dans

l'Ode 13 du Livre I comme son rival, sans que ces Odes y gagnent ou y perdent; mais qu'il est probablement différent du Télèphe de l'Ode 11 du quatrième Livre, lequel, par sa fortune et par sa naissance, semble n'avoir point eu à craindre qu'Horace marchât sur ses brisées en amour. Quelques interprètes ont fait, de celui qui nous occupe, un poète épique ou cyclique, mais sans aucun fondement. Il n'étoit point nécessaire qu'il fit un poëme sur l'histoire fabuleuse de la Grèce, ou sur la guerre de Troie, pour en parler mal à propos à ses amis.

M. Mitscherlich cite une épigramme d'Ion de Chios (Anal. Br., I, 161), qui a pu suggérer à Horace l'idée de cette Ode; il transcrit un fragment de Sotion (Athen. VIII, 3), dont notre poète a pu aussi profiter. Il remarque avec raison que la trente-sixième Ode d'Anacréon a pu également lui être utile, ainsi qu'une épigramme du même (Anal. Br., I, 119). Quant aux autres passages d'auteurs grecs, que ce savant rapproche de différens traits de notre Ode dans le cours de son commentaire, ils sont trop nombreux et n'ont point assez d'importance pour que nous chargions cet argument de leur indication.

Le mètre est ici le même que dans l'Ode neuvième de ce Livre: Donec gratus eram, etc.

ODE XIX.

AD TELEPHUM.

QUANTUM distet ab Inacho
Codrus, pro patria non timidus mori,

Narras, et genus Æaci,

Et pugnata sacro bella sub Ilio:

Quo Chium pretio cadum

Mercemur, quis aquam temperet ignibus,

Quo præbente domum, et quota

Pelignis caream frigoribus taces!

Da lunæ propere novæ,
Da noctis media, da, puer, auguris.
Murenæ tribus aut novem

Miscentur cyathis pocula commodis..

Qui Musas amat impares,

Ternos ter cyathos attonitus petet
Vates: tres prohibet supra

Rixarum metuens tangere Gratia,

Nudis juncta sororibus.

Insanire juvat! cur Berecynthia

Cessant flamina tibiæ?

Cur pendet tacita fistula cum lyra?

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ODE XIX.

A TÉLÈPHE.

Du Roi qui mourut pour Athènes
Tu nous dis la distance au siècle d'Inachus;
Tu connois les guerres troyennes
Et les brillans exploits des enfans d'Éacus;
Mais du vin grec, roi de la fête,
Dis-nous plutôt le prix, dis qui chauffe les bains,
Dis l'heure et l'asyle où s'apprête

Un feu victorieux de nos frimas sabins.

Verse, enfant, pour la nuit obscure,

Verse pour le croissant qui renaît dans les cieux,
Pour Muréna nouvel augure,

Et que par trois ou neuf l'eau se mêle au vin vieux !
Des Muses l'amant intrépide

Saura par trois fois trois célébrer leurs faveurs :
L'ami des Grâces, plus timide,

Craint le bruit et se borne au nombre des trois sœurs.

A mes transports que tout conspire! Pourquoi n'entends-je plus les hautbois phrygiens? Pourquoi repose avec la lyre

La flûte à sept tuyaux chère aux Arcadiens?

Honte au buveur qui se ménage!

Des roses, des parfums!.... que nos chants et nos ris Désolent dans le voisinage

L'époux vieux et jaloux de la jeune Doris !

Spissa te nitidum coma,

Puro te similem, Telephe, Vespero,

Tempestiva petit Chloe:

Me lentus Glyceræ torret amor meæ.

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