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facilitera la recherche de ce que mes argumens et mes notes renferment de plus important. Ces sortes de Tables, toujours utiles, deviennent en quelque sorte nécessaires dans les onvrages de la nature de celui-ci, où les éclaircissemens relatifs à la critique, à l'histoire, à la géographie, à la mythologie, etc., ne sauroient être classés dans un ordre méthodique, attendu qu'ils doivent être offerts au lecteur à mesure qu'ils deviennent nécessaires à l'intelligence d'un poète qui, loin de s'astreindre à aucun ordre scientifique, se livroit aux inspirations de son génie et à la richesse de son imagination.

Paris, ce 25 avril 1813.

P. S. Au moment de mettre cette feuille sous presse, je reçois le Numéro du 12 avril des Annonces littéraires de Goettingue (Goettinginsche gelehrte Anzeigen), et n'ai que le temps de témoigner ma reconnoissance à l'estimable critique qui a bien voulu y rendre de mon premier volume le compte le plus satisfaisant.

N. B. La grosseur de ce volume ayant exigé qu'il fût divisé en deux parties, dont la première contient les Liv. III et IV; la seconde, le Poëme séculaire et le Liv. V, j'ai cru convenable de placer immédiatement à la fin de la première toutes les notes qui y ont rapport. Ainsi, lorsque, dans le cours des Livres III et IV, j'indique les notes renvoyées à la fin du volume, c'est à la fin de la première partie qu'il faut les chercher.

Q. HORATII FLACCI

CARMINUM

LIBER III.

LES ODES

D'HORACE.

LIVRE III.

UNIV. OF CALIFORMES

ODE PREMIÈRE.

ARGUMENT.

Si l'on considère cette Ode dans son ensemble, on n'aura pas de peine à en saisir l'intention. Le poète veut montrer que la puissance, la grandeur, les richesses, le luxe, ne donnent point le vrai bonheur; qu'il faut le chercher dans cette sage philosophie qui nous apprend à borner nos désirs. Il observe donc que, si les rois sont redoutés de leurs sujets, Jupiter est à craindre pour eux-mêmes. Il passe en revue les divers avantages de la richesse, de la naissance, de la réputation, dont les hommes sont si fiers, mais qui ne peuvent les exempter de la mort, les affranchir de la loi commune. Il parle des craintes, des inquiétudes qui troublent les jouissances des riches, de la sécurité qui accompagne le pauvre, l'homme satisfait de son sort, et finit par se demander pourquoi il chercheroit à augmenter sa fortune, puisqu'il en auroit plus de soucis et n'en seroit pas plus heureux.

Cette marche est sans doute très-naturelle; mais deux circonstances, trop minutieusement examinées, ont embarrassé certains commentateurs, et leur ont fourni l'occasion, qu'ils ne fuient jamais, d'embrouiller, en voulant l'éclaircir, ce qui étoit assez clair par soi-même.

La première strophe de cette Ode porte, nous l'avouerons, un caractère d'inspiration et d'enthousiasme auquel il semble, au premier coup d'œil, que le reste de l'Ode ne réponde pas. Le poète débute, en effet, par une formule usitée dans les sacrifices, dans les initiations; il commande qu'on éloigne le vulgaire profane; il demande uu silence religieux; il se qualifie de prêtre des Muses, et va chanter, dit-il, pour les jeunes garçons et pour les jeunes filles, des vers qu'on n'a jamais entendus. De là, Sanadon conclut que cette strophe a été

déplacée par les copistes, et qu'elle appartient au poëme séculaire, hymne vraiment religieux, qui fut chauté par de jeunes garçons et de jeunes filles, et que personne n'avoit réellement entendu la première fois que ces chœurs l'exécutèrent. Il est fâcheux que le savant jésuite n'ait pas fait attention qu'Horace chante, en effet, pour les adolescens des deux sexes, mais non par leur bouche; qu'il veut les instruire et non les faire chanter; qu'aux jeux séculaires il n'auroit pas commandé d'éloigner la foule (vulgus), puisqu'ils se célébroient en public, et qu'enfin le carmina non prius audita se rapporte naturellement, et d'après les vieux scholiastes, à ce qu'Horace fut le premier lyrique latin. Dacier, avant Sanadon, frappé comme lui du ton d'inspiration de cette première strophe, n'avoit pas cependant osé la déplacer; il l'avoit seulement séparée de la suivante, la regardant comme une préface du troisième livre en général, et des six premières Odes en particulier; comme si l'enthousiasme du poète en fût devenu plus excusable, en cas qu'il eût eu besoin d'être excusé! Si Dacier eût réfléchi au commencement de l'Ode 4: Descende cœlo, et de plusieurs autres, il se seroit convaincu que ces débuts inspirés sont de l'essence de la poésie lyrique.

La seconde circonstance que j'ai annoncée, et qui étoit entrée pour quelque chose dans le jugement de Dacier, c'est que cette première Ode est suivie de cinq autres du même mètre, toutes traitant des sujets plus ou moins héroïques, ou pleines de la morale la plus élevée. Les scholiastes chrétiens du moyen âge (ceux des Mss. V et Q) en avoient profité pour voir dans Horace un véritable prêtre, une espèce de saint qui, après son apothéose annoncée par l'Ode 20 du second livre (Non usitata), exhortoit la jeunesse à renoncer aux désirs mondains et à mener une vie pieuse et régulière, dans une suite de sermons. Le jésuite Rodeille semble avoir tenu encore à ces idées: il croit au moins que les trois premières Odes furent écrites dans le même temps, vers l'an de Rome 734, et peut-être par l'ordre d'Auguste qui, à son

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