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Dique Dexque omnes, studium quibus arva tueri, Quique novas alitis non ullo semine fruges, Quique satis largum coelo demittitis imbrem.

Tuque adeo, quem mox quæ sint habitura Deorum Concilia, incertum est; urbesne invisere, Cæsar, Terrarumque velis curam? et te maximus orbis. Auctorem frugum tempestatumque potentem. Accipiat, cingens materná tempora myrto? An Deus immensi venias maris, ac tua. nautæ Numina sola colant? tibi serviat ultima Thule; Teque sibi generum Thetis emat omnibus undis. Anne novum tardis sidus te mensibus addas, Quà locus Erigonem inter Chelasque sequentes Panditur? ipse tibi jam brachia contrahit ardens Scorpius, et cœli justâ plus parte relinquit: Quidquid eris (nam te ne sperent tartara regem, Nec tibi regnandi veniat tam dira cupido, Quamvis elysios miretur Græcia campos, Nec repetita sequi curet Proserpina matrem), Da facilem cursum, atque audacibus annue coeptis; Ignarosque viæ mecum miseratus agrestes,

Ingredere, et votis jam nunc assuesce vocari.

VERE novo, gelidus canis quum montibus humor Liquitur, et zephyro putris se gleba resolvit, Depresso incipiat jam tum mihi taurus aratro

Vous tous, Dieux bienfaisans, Déesses protectrices, Qui nourrissez les grains semés sous vos auspices, Qui des célestes eaux abreuvez les sillons,

Présidez à mes vers, ainsi qu'à nos moissons!

Et toi qu'attend le Ciel, et que la terre adore,
Ton rang parmi les Dieux est indécis encore,
César. Le front paré du myrte maternel,

Voudras-tu des saisons régler l'ordre éternel?
Arbitre des humains, donner des loix aux villes,
Et couvrir de moissons les campagnes fertiles?

Aimes-tu mieux, objet des voeux des matelots,
Commander à l'orage et rêgner sur les flots?
Thétis t'attend pour gendre en ses grottes profondes,
Et croit dans son transport que l'Empire des ondes
Est un trop foible prix pour un si grand honneur.
Aux astres voudrois-tu disputer de splendeur?
Le scorpion brûlant déjà loin d'Érigone,
S'écarte, se ressère et fait place à ton trône.

De ton choix que l'Enfer soit pourtant excepté !
D'un Empire pareil serois-tu donc flatté?
Non vainement la Grèce a chanté l'Élysée :
Vainement par le temps Proserpine appaisée,
Dans les bras de Pluton, sans courroux, sans regrets,
Oublie et la Sicile, et le jour, et Cérès.

Sous mes pas cependant applanis la carrière;
Plains de nos Laboureurs la routine grossière,
Et propice aux leçons que je dicte pour eux,
Commence dès ce jour à recevoir des vœux !

Quand la neige, au printems, du sommet des montagnes S'écoule et va se perdre au loin dans les campagnes, Quand la glèbe s'entrouvre au souffle du Zéphir, Que le bœuf sous le joug recommence à gémir;

Ingemere, et sulco attritus splendescere vomer.

Illa seges demum votis respondet avari Agricolæ, bis quæ solem, bis frigora sensit; Illius immensæ ruperunt horrea messes.

At priùs ignotum ferro quàm scindimus æquor, Ventos et varium coeli prædiscere morem

Cura sit, ac patrios cultusque habitusque locorum;
Et quid quæque ferat regio, et quid quæque recuset.
Hic segetes, illic veniunt feliciùs uvæ;

Arborei foetus alibi, atque injussa virescunt
Gramina. Nonne vides, croceos ut Tmolus odores,
India mittit ebur, molles sua thura Sabæi,
At Chalybes nudi ferrum, virosaque Pontus
Castorea, Eliadum palmas Epirus equarum?
Continuò has leges æternaque fœdera certis
Imposuit natura locis, quo tempore primùm
Deucalion vacuum lapides jactavit in orbem,
Unde homines nati, durum genus. Ergo age, terræ
Pingue solum, primis extemplo à mensibus anni,
Fortes invertant tauri, glebasque jacentes

Pulverulenta coquat maturis solibus æstas;
'At, si non fuerit tellus fœcunda, sub ipsum
Arcturum tenui sat erit suspendere sulco:
Illic, officiant lætis ne frugibus herbæ;

Hic, sterilem exiguus ne deserat humor arenam.
Alternis idem tonsas cessare novales,

Dans l'argile enfoncé que le soc se dérouille!
Si vous voulez qu'un jour une riche dépouille
Surpasse vos vœux même, avides Laboureurs,
Que deux fois les frimats, que deux fois les chaleurs
Pénètrent vos sillons: votre récolte immense

Chargera vos greniers rompans sous l'abondance.

Ne vous exposez pas

à travailler en vain:

Avant tout observez, connoissez le terrein,

Les vents, l'aspect des lieux, l'air, les eaux, la culture, L'usage du canton, les plantes, leur nature.

lci les grains, ailleurs la vigne réussit:

A l'ombre des vergers, plus loin, l'herbe fleurit ;
Le Tmole du safran nous donne l'ambroisie:
L'ivoire vient de l'Inde et l'encens d'Arabie.
Au Pont naît le Castor et son suif odorant:
Le Calibe aux bras nuds forge l'acier brûlant;
L'Épire enfin nourrit ces fameuses cavales
Qui dans l'Élide encor n'ont point eu de rivales..
Nul n'a tout. Cette loi qu'imposèrent les Dieux
Embrasse tous les tems, s'étend à tous les lieux;
Depuis qu'échappés seuls aux ravages de l'onde,
Deucalion, Pyrrha, pour repeupler le monde,
Lancèrent ces cailloux dont les hommes sont nés
Aux pénibles travaux en naissant condamnés.

Avez-vous donc un sol gras, ductile, tenace?
Qu'un robuste attelage en rompe la surface!
Hâtez-vous: que bientôt le soleil dans son cours,
Amollissant la glèbe, achève vos labours!
Que l'été par ses feux la pénètre, la brise.

Dans un terrein moins gras, qu'au retour de la bise Le soc rasant la plaine ouvre un sillon léger.

Là vous redoutez l'herbe et son luxe étranger;

Et segnem patiere situ durescere campum ; 'Aut ibi flava seres, mutato sidere, farra, Unde priùs lætum siliquâ quassante legumen, 'Aut tenues foetus viciæ, tristisque lupini Sustuleris fragiles calamos silvamque sonantem: Urit enim lini campum seges, urit avenæ

Urunt lethæo perfusa papavera somno.

Sed tamen alternis facilis labor; arida tantùm
Ne saturare fimo pingui pudeat sola, neve
Effœtos cinerem immundum jactare per agros.
Sic quoque mutatis requiescunt fœtibus arva;
Nec nulla interea est inaratæ gratia terræ.

Sæpè etiam steriles incendere profuit agros,
'Atque levem stipulam crepitantibus urere flammis:
Sive inde occultas vires, et pabula terræ
Pinguia concipiunt; sive illis omne per ignem
Excoquitur vitium, atque exsudat inutilis humor;
Seu plures calor ille vias et cæca relaxat
Spiramenta, novas veniat quà succus in herbas;
Seu durat magis, et venas astringit hiantes,
Ne tenues pluvia, rapidive potentia solis
Acrior, aut Boreæ penetrabile frigus adurat.

Multùm adeo rastris glebas qui frangit inertes, Vimineasque trahit crates, juvat arva; neque illum Flava Ceres alto nequidquam spectat olympo;

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