Fas et jura sinunt. Rivos deducere nulla Relligio vetuit, segeti prætendere sæpem, Insidias avibus moliri, incendere vepres, Balantumque gregem fluvio mersare salubri. Sæpè oleo tardi costas agitator aselli
Vilibus aut onerat pomis; lapidemque revertens Incusum, aut atræ massam picis, urbe reportat.
Ipsa dies alios alio dedit ordine Luna Felices operum. Quintam fuge: pallidus Orcus, Eumenidesque sata; tum partu Terra nefando Cœumque Iapetumque creat, sævumque Typhœa Et conjuratos cœlum rescindere fratres: Ter sunt conati imponere Pelio Ossam
Scilicet, atque Ossæ frondosum involvere Olympum; Ter Pater extructos disjecit fulmine montes. Septima post decimam felix, et ponere vitem, Et prensos domitare boves, et licia tela Addere: nona fugæ melior, contraria furtis.
Multa adeo gelidâ meliùs se nocte dedêre, 'Aut quum sole novo terras irrorat Eoüs: Nocte leves meliùs stipula, nocte arida prata, Tondentur; noctis lentus non deficit humor. Et quidam seros hiberni ad luminis ignes Pervigilat, ferroque faces inspicat acuto : Interea longum cantu solata laborem,
D'un âne chargé d'huile ou des fruits de ses champs, Et sur la fin du jour il rapporte au village
Une meule, ou la poix utile à son ménage.
La Lune vous indique, inégale en son cours, Pour les travaux divers les bons, les mauvais jours. Evitez le cinquième, où les Parques livides S'élancèrent du styx avec les Euménides; Où la terre enfanta ces coupables Titans, Encelade, Typhée, audacieux géans, Qu'on vit à Jupiter disputer le tonnerre, Et jusques dans le ciel lui déclarer la guerre. Trois fois avec effort leur fureur entassa
Ossa sur Pélion, Olympe sur Ossa.
De sa foudre trois fois renversant ces montagnes Le Dieu les fit au loin rouler dans les campagnes. Le septième est heureux, le dixième encor plus ; Alors plantez vos ceps près des ormes touffus, Des fils sur le métier disposez l'assemblage, Ou façonnez au joug un nouvel attelage. La clarté du neuvième utile aux voyageurs, Favorise leur fuite, est contraire aux voleurs. Le sage laboureur sait profiter encore
De la fraîcheur des nuits, des larmes de l'Aurore. La nuit on coupe mieux les chaumes attendris, La nuit humecte l'herbe et les gazons flétris. L'hiver auprès du feu, veillant dans sa chaumière, Le maître suit de l'œil, entretient la lumière, Et taille avec le fer des torches de sapin. Sa compagne en chantant un rustique refrain Charme l'ennui; tandis que sa main diligente Fait courir sur les fils la navette bruyante, Ou d'un bout de ramée écume adroitement Tome IX.
Arguto conjux percurrit pectine telas, Aut dulcis musti vulcano decoquit humorem, Et foliis undam trepidi despumat aheni.
At rubicunda Ceres medio succiditur æstu, Et medio tostas æstu terit area fruges.
Nudus ara, sere nudus: hiems ignava colono.
Frigoribus parto agricolæ plerumque fruuntur, Mutuaque inter se læti convivia curant.
Invitat genialis hiems, curasque resolvit : Ceu pressæ quum jam portum tetigêre carinæ, Puppibus et læti nautæ imposuêre coronas.
Sed tamen et quernas glandes tum stringere tempus, Et lauri baccas, oleamque, cruentaque myrta; Tum gruibus pedicas et retia ponere cervis, 'Auritosque sequi lepores, tum figere damas Stupea torquentem Balearis verbera fundæ, Quum nix alta jacet, glaciem quum flumina trudunt.
Quid tempestates autumni et sidera dicam? Atque ubi jam breviorque dies, et mollior æstas, Quæ vigilanda viris? vel quum ruit imbriferum ver, Spicea jam campis quum messis inhorruit, et quum Frumenta in viridi stipulâ lactentia turgent? Sæpè ego, quum flavis messorem induceret arvis Agricola, et fragili jam stringeret hordea culmo, Omnia ventorum concurrere proelia vidi;
Le moût qui dans l'airain, s'épaissit en bouillant. L'été coupez vos blés : l'été battez vos gerbes, Quand l'ardent Sirius a desséché les herbes.
L'automne, on doit semer : l'hiver, on doit jouir. Laboureurs, c'est pour vous la saison du plaisir. Dans de libres festins où circule la joie, Que la sérénité sur vos fronts se déploie! Goûtez, il en est tems, le fruit de vos travaux. Celui qui dans le port a conduit ses vaisseaux Sourit au souvenir des vagues mutinées, Et couronne de fleurs ses poupes fortunées. Cependant la jeunesse en troupe dans les bois Court abattre les glands. On recueille à la fois Le myrthe ensanglanté, l'olive, le genièvre. Le chasseur à grands cris lance et poursuit le lièvre. A la grue imprudente alors tendez vos lacs: Que vos filets du cerf embarrassent les pas; Que la pierre, en sifflant de la fronde échappée, Vous livre le chevreuil ou la biche frappée, Quand la neige s'étend et blanchit les sillons, Quand les fleuves aux mers entraînent les glaçons. Rappellerai-je ici l'automne, et les tempêtes, Que le ciel inconstant rassemble sur nos têtes? Lorsque les jours moins longs, sont aussi moins ardens, Tremblez: tremblez encor quand l'humide printems Fond sur les épis verts dont les bulles naissantes Déjà s'enflent de lait sur leur tige flottantes.
J'ai vu, dans l'instant même où le cultivateur Livroit ses champs dorés au fer du moissonneur, Tous les vents soulevés dans leur horrible guerre, Disperser jusqu'au chaume arraché de la terre, Et des moissons au loin dans les airs obscurcis
Quæ gravidam latè segetem ab radicibus imis Sublimè expulsam eruerent; ita turbine nigro Ferret hiems culmumque levem stipulasque volantes. Sæpè etiam immensum cœlo venit agmen aquarum, Et foedam glomerant tempestatem imbribus atris Collectæ ex alto nubes: ruit arduus æther, Et pluviâ ingenti sata læta boumque labores Diluit; implentur fossæ, et cava flumina crescunt Cum sonitu, fervetque fretis spirantibus æquor. Ipse Pater, mediâ nimborum in nocte, corusca Fulmina molitur dextrâ; quo maxima motu Terra tremit, fugêre feræ, et mortalia corda Per gentes humilis stravit pavor. Ille flagranti Aut Atho, aut Rhodopen, aut alta Ceraunia telo Dejicit; ingeminant austri, et densissimus imber; Nunc nemora ingenti vento, nunc littora, plangunt.
Hoc metuens, cœli menses et sidera serva, Frigida Saturni sese quò stella receptet, Quos ignis coeli Cyllenius erret in orbes.
Imprimis venerare Deos, atque annua magnæ Sacra refer Cereri, lætis operatus in herbis, Extremæ sub casum hiemis, jam vere sereno. Tunc pingues agni, et tunc mollissima vina, Tunc somni dulces, densæque in montibus umbræ. Cuncta tibi Cererem pubes agrestis adoret,
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