Obrázky na stránke
PDF
ePub

damner J. C. dont les enseignemens s'adressoient à tout le peuple sans distinction, en s'élevant contre les théologiens qui se font des partisans dans les classes les moins instruites et parmi des gens incapables de juger, et veulent faire prendre parti sur des doctrines qui touchent à des abímes, le simple artisan, l'homme non lettré, lesquels répètent des mots qu'ils ne peuvent comprendre (1).

Qu'ajouter à ces aveux, et que pourrions-nous dire de plus fort pour montrer l'impuissance où est la raison de conduire les hommes à la connois

>>

[ocr errors]

» chrétienne est contenue, que ce qu'elle est. Elle est >> contenue dans la Bible; et si, en lisant ce livre, vos >> sentimens concernant les doctrines du christianisme, différoient de ceux de votre voisin, ou de ceux de l'Eglise, soyez persuadé, de votre côté, que l'infaillibi»lité vous appartient aussi peu qu'à l'Eglise. >> - «I think » it safer to tell you, where they are contained (the >> christian doctrines), than, what they are. They are » contained in the Bible, and if, in reading that book, » your sentiments concerning the doctrines of christian»ity should be different of those of your neighbour, or from those of the church, be persuaded, on your » part, that infallibility appertains as little to you, » as it does to the church. » Bishop Watson's charge to his clergy, in 1795.

[ocr errors]

(1) Causes qui retardent, chez les réformés, etc. Par M. Chenevière, pasteur, etc., pag. 50 et 51.

sance de la vraie religion et de la véritable Eglise? Et qu'on ne s'étonne pas d'entendre la réforme parler ainsi. Les novateurs, en se séparant de l'Eglise catholique, devoient nécessairement nier toute autorité spirituelle, et, par une conséquence immédiate, fonder leur foi sur la discussion, ou soumettre la loi divine au jugement de chaque individu. Aussitôt les opinions se multipliant à l'infini, et les plus doctes ne pouvant convenir entre eux d'aucun symbole, il devenoit évident qu'au milieu de tant de disputes et de ténèbres, le peuple incapable d'examiner l'étoit également de juger, ou, en d'autres termes, que la religion étoit inaccessible au peuple : terrible, mais inévitable conséquence du système des déistes et des protestans.

Il résulte de ce qui précède, que la raison individuelle abandonnée à elle-même, va nécessairement s'éteindre dans le scepticisme absolu; que les plus forts esprits ont, dans tous les siècles, unanimement reconnu son impuissance, et l'impossibilité d'arriver par elle à aucune certitude sur les objets qui nous intéressent le plus; que ceux mêmes qui soumettent la religion à son jugement, avouent qu'elle n'est propre qu'à créer des doutes, comme le démontre d'ailleurs l'expérience universelle, et confessent en outre que le

peuple est incapable de juger : d'où il suit que la voie de raisonnement, d'examen ou de discussion, absurde, impossible, ridicule, selon Jurieu et selon Rousseau lui-même qui fait en d'autres termes le même aveu, n'est pas le moyen général offert aux hommes pour discerner avec certitude la vraie religion.

Nous ne craignons pas de le dire, on ne répondra point aux preuves sur lesquelles nous avons établi cette vérité. Mais on les contesteroit toutes, que la question seroit encore péremptoirement décidée par le témoignage du genre humain. Quel peuple pensa jamais que la religion fût soumise au jugement de chaque homme ? qu'on pût légitimement mettre en doute ses dogmes et ses préceptes? Citez une religion qui ne repose pas, dans l'opinion de ses sectateurs, sur une révélation divine, et par conséquent sur une autorité à laquelle la raison humaine doit se soumettre; une religion où l'on ne dise pas je crois, avant d'avoir conçu, avant d'avoir examiné; une religion qui se propage et se conserve par d'autres moyens qu'un enseignement positif (1), lequel détermine les croyances du peuple? Cet enseignement existe

(1) Le culte des dieux, dit Sénèque, est réglé par des lois : Quomodo sint dii colendi, solet præcipi. Ep. 95.

dans les sectes les plus indépendantes, sans quoi elles n'auroient pu se former; il y existe tant qu'elies durent et quand le principe contraire vient à prédominer, toute religion cesse, comme on le voit aujourd'hui parmi les protestans.

[ocr errors]

Accuserez-vous d'erreur toutes les nations et tous les siècles? Direz-vous au genre humain : Tu t'es perpétuellement trompé depuis ton origine? Alors ne cherchez plus la vraie religion déclarez qu'elle n'existe point, ou qu'il est impossible de la reconnoître; déclarez que la raison à qui vous en appelez n'est qu'un mot, qu'on ne peut en croire ni celle de tous les peuples, ni, bien moins encore, la sienne même; niez Dieu, niez l'homme et les rapports qui les unissent; ou plutôt taisez-vous; qui rejette la raison, n'a pas même le droit de nier; il ne lui reste que le doute. Le doute seul donc vous appartient; jouissez-en, épaississez ses ténèbres autour de votre intelligence repoussée loin de tout ce qui est, et que, reléguée en elle-même, s'interrogeant en vain sur sa propre vie, elle s'endorme de lassitude entre Dieu qu'elle a perdu et le néant qu'elle ne sauroit

retrouver.

CHAPITRE XX.

Que l'autorité est le moyen général offert aux hommes pour discerner la vraie religion, de sorte que la vraie religion est incontestablement celle qui repose sur la plus grande autorité visible.

LA

ces trois

A proposition énoncée dans le titre de ce chapitre est déjà prouvée : car, s'il existe une vraie religion, qu'elle soit nécessaire à tous les hommes; que l'on ne puisse la reconnoître que par un de moyens, le sentiment, le raisonnement et l'autorité; que le sentiment et le raisonnement, loin de nous y conduire, nous en éloignent: il est évident, sans autre examen, que l'autorité est le moyen général que nous cherchions. Nous ne laisserons cependant pas de fortifier cette concludes preuves directes et de nouvelles con

sion par sidérations.

1

En essayant de découvrir le fondement de la certitude, nous avons reconnu deux vérités importantes : la première, que tous les systèmes de philosophie aboutissent au doute absolu; la se

« PredošláPokračovať »