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La souveraineté de Dieu, raison suprême, est le principe général du christianisme, et il en résulte un devoir général, qui est une obéissance libre à Dieu premièrement, et ensuite au pouvoir politique et au pouvoir domestique, à cause de Dieu, Or, une obéissance libre est une obéissance d'amour; c'est un sacrifice, et point de sacrifice sans amour. L'amour est donc le sentiment général des chrétiens.

Que voyons-nous, en effet, chez les hommes qui adorent Jésus-Christ, qui l'adorent en esprit et en vérité (1)? A quel caractère les reconnoît - on? N'est-ce pas précisément à cet amour immense, universel, qui, chaque jour, sous nos yeux, inspire tant de nobles dévouemens et produit tant de merveilles? Amour de Dieu, amour

(1) Joan. IV, 23.

du Roi, amour plus inflexible que l'enfer et plus fort que la mort (1); amour du prochain toujours prêt à se répandre en bienfaits, en services, en consolations; amour des ennemis même, qui consiste, non dans l'oubli des torts, car l'oubli n'est pas une vertu (2), mais dans une disposition constante à les pardonner; amour de l'ordre, et dès lors aversion de la licence et amour de la liberté, qui n'est qu'une pleine conformité à l'ordre; amour des lois qui maintiennent cet ordre; amour des magistrats qui font régner les lois; en un mot, amour dans l'état, dans la famille, amour de tous les hommes, civilisés ou

(1) Fortis est ut mors dilectio, dura sicut infernus cemulatio. Cant. VIII, 6.

(2) Among our crimes oblivion may be set.

L'oubli peut être compté parmi nos crimes.

Sur le couronnement de Charles II, par Dryden.

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sauvages, jusqu'à mourir

pour

les sauver;

amour sans réserve et sans bornes, parce que la perfection où l'homme social est appelé n'en a point.

Les doctrines philosophiques toutes négatives, ou, ce qui est la même chose, toutes destructives, ont pour principe général la souveraineté de l'homme. L'homme qui se déclare souverain se constitue, par cela seul, en révolte contre Dieu et contre tout pouvoir établi de Dieu. Or, qui se révolte, hait; la haine est donc le sentiment général qu'enfantent les doctrines philosophiques.

Et qui pourrait en douter après notre révolution? Que s'est-il passé depuis trente ans? Qu'apercevons-nous encore? Ces passions qui se remuent, ces soulèvemens, ces forfaits inouïs, n'est-ce pas la haine dans ce qu'elle a de plus violent et de plus

b.

atroce? Haine de Dieu, on voudroit abolir, non-seulement sa religion, son culte, mais jusqu'à son nom; haine des prêtres, qu'on calomnie, qu'on insulte, qu'on opprime dans l'exercice de leurs fonctions, et que déjà certains hommes proscrivent en espérance; haine des Rois, des nobles, des institutions établies; haine de toute autorité, haine de l'ordre, et dès lors amour de la licence, et haine de la liberté qui n'existe que sous le règne des devoirs, lorsque tous les droits et principalement ceux du souverain Être sont reconnus et respectés; haine des lois qui conservent la paix en réprimant les passions; haine des magistrats qui défendent ces lois; haine dans l'État, dans la famille (1); haine universelle qui se manifeste par la rébellion,

(1) Les crimes domestiques, les parricides, l'assassinat

par le meurtre et par un désir ardent de destruction.

Quelle étoit la doctrine du monstre qui vient de ravir à la France un fils, sa dernière espérance peut-être ? Cet homme dont le crime étoit toute l'áme, cet homme qui vouloit aller dormir après avoir versé le sang innocent, étoit athée (1).

Des sentimens que produisent les deux

des femmes par leurs maris, des maris par leurs femmes, les empoisonnemens, le suicide, sont devenus presque aussi communs que le simple vol l'étoit autrefois.

(1) Dieu n'est qu'un mot; il n'est jamais venu sur la terre. Cette parole est bien propre, sous plus d'un rapport, à faire naître de profondes réflexions. Dans l'esprit de ce misérable, l'existence de Dieu se lioit à sa venue sur la terre. Il n'étoit pas venu, selon lui, donc il n'existoit pas. Tant il est vrai qu'il faut aux peuples un Dieu réellement présent, un Dieu qui se soit manifesté d'une manière sensible, qui ait vécu parmi les hommes et conversé avec eux. Il n'y a point de déisme pour les nations.

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