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lieux, partout indépendant du pouvoir politique, indépendant lui-même dans >> les limites qui le circonscrivent; société immuable, parce qu'elle n'est soumise » ni aux volontés, ni aux pensées de l'homme, et que dans ses dogmes et dans » ses préceptes, elle est l'éternelle loi des intelligences; et tandis que hors d'elle » tout varie, tout s'altère, tout passe, >> immobile elle demeure, et rassemblant

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les peuples les plus éloignés, les plus dif»férens de langage, de gouvernement, » de coutumes et de mœurs, elle les unit » par la même foi, le même culte, les » mêmes devoirs, et les perfectionne sans »cesse, parce qu'elle possède en elle-même >> un principe infini de perfection (1).

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(1) Réflexions sur l'état de l'Eglise, suivies de Mélanges religieux et philosophiques, p. 455 et 458.

Autorité, amour, voilà ses deux grands caractères, et aussi, plus que jamais, les deux grands besoins de la société. Défendre la religion catholique, c'est donc défendre nos dernières espérances. Elle ne périra pas, elle est immortelle; mais les erreurs contraires peuvent subsister, se propager, elles peuvent détruire le genre humain, et nous savons en effet qu'elles le détruiront tôt ou tard. Il vit de foi, il mourra quand la foi affoiblie sera près de s'éteindre (1).

C'est pour la ranimer, pour l'affermir que nous écrivons; notre ouvrage n'a point d'autre but. Que nous a-t-on répondu ? rien, sur ce qui concerne les athées et les déistes; seulement en nous reprochant d'accuser ceux-ci d'indifférence, on nous a nous

(1) Verumtamen filius hominis veniens, putas, inveniet fidem in terrá? Luc. XVIII, 8.

mêmes accusés d'être intolérans ; et cela avec une violence que la philosophie tolère sans doute, qu'elle prescrit même apparemment, lorsqu'il s'agit de donner à un chrétien des leçons de douceur.

ou

Sur le premier point, il est évident que l'on confond deux choses totalement distinctes. Le sens du mot indifférence varie, selon qu'on l'applique aux personnes aux doctrines. Tantôt il désigne un état de l'âme, tantôt un jugement de la raison. L'indifférence, dans le premier sens, est synonyme d'insouciance. C'est un état de langueur qui, s'emparant de la volonté, ôte à l'homme jusqu'au désir de connoître la vérité qu'il ne peut ignorer sans péril, et le rend comme insensible à ses plus grands intérêts. Il ne nie rien, il n'affirme rien, il s'endort, sans s'inquiéter s'il y a un réveil, ni de ce que sera pour lui ce ré

veil. Nous avons attaqué ce genre d'indif férence dans le VIIIe chapitre de l'Essai, nous en avons montré la folie; mais nous n'avons dit nulle part que tous les déistes soient atteints de ce funeste engourdissement. L'athée dogmatique lui-même n'est pas indifférent de cette manière; car il tient fortement à sa doctrine, il la défend, il cherche à la propager; elle est son idole, son Dieu, comme le Dieu véritable est son ennemi, et il peut même porter l'amour de l'un et la haine de l'autre jusqu'au plus ardent fanatisme : nous en connoissons, je crois, assez d'exemples.

En matière de doctrine ou de religion, l'indifférence est le jugement par lequel on prononce que telle vérité, telle croyance est indifférente pour le salut, ou qu'on est libre de l'admettre ou de la rejeter. Le déisme, en ce sens, est un système d'in

per

différence, puisqu'il ne peut faire à sonne une obligation absolue de croire quelque dogme que ce soit. Toutes les actions qui ne tombent point sous la notion du devoir sont indifférentes; il en est ainsi des opinions, et la foi est le devoir de l'esprit. Qui détruit la foi comme devoir, établit l'indifférence, quelle que soit sa croyance personnelle; il nie la vérité en tant que loi. Rousseau croyoit en Dieu, en une vie future où les méchans seront punis et les bons récompensés; mais ces vérités évidentes pour sa raison particulière, il ne pensoit pas que tous les hommes fussent tenus de les admettre, puisque après les avoir établies avec beaucoup de force, il ajoute : « Il n'y a de vraiment essentiel que » les devoirs de la morale (1). » N'est-ce pas

(1) Emile, tom. III, p. 186.

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