Obrázky na stránke
PDF
ePub

comme s'il disoit : «< Croyez ce que vous

>>

voudrez, pourvu que vous agissiez bien ;>>

ou, en d'autres termes : « La foi est indif

[ocr errors][merged small][merged small]

Il est étrange qu'il faille expliquer des choses si claires, et définir des mots dont le sens étoit nettement fixé il y a plus de cent cinquante ans. Sous Louis XIV, les écrivains catholiques et protestans, Bossuet, Jurieu, parloient de l'indifférence des religions, et apparemment ils s'entendoient. Alors, comme aujourd'hui, il y avoit des hommes engagés par système à soutenir que toutes les religions sont indifférentes, ou que chacun peut se sauver dans la sienne. Il y en avoit d'autres qui, transportant cette monstrueuse erreur dans le sein même du christianisme, déclaroient qu'on pouvoit indifféremment rejeter ou admettre plusieurs des dogmes révélés.

Voilà l'indifférence dogmatique, et jusles Déistes aient adopté un symbole dont il ne soit pas permis de s'écarter,

qu'à ce que

j'ignore comment ils se défendroient d'être une secte d'indifférens.

Nous nous proposons de traiter avec quelque étendue, dans le troisième volume de cet ouvrage, la question de la tolérance. En attendant, pour répondre au reproche qu'on nous fait d'être intolérant, nous prierons ceux qui se montrent si pressés d'accuser, d'expliquer leur accusation. Que veulentils dire? que nous prêchons la persécution? Rien de plus faux, et ils le savent bien. Qu'ils citent nos paroles, elles suffiront amplement pour nous justifier. Personne n'est plus convaincu que nous, qu'on ne ramène point les hommes à la vérité par la violence. La contrainte fait des hypocrites et quelquefois des rebelles: la dou

ceur et la persuasion peuvent seules faire des chrétiens. En laissant les gouvernemens juges des mesures que l'intérêt public leur commanderoit de prendre contre les sectes de fanatiques qui s'autoriseroient de la religion pour être impunément factieux, nous n'oublierons jamais qu'étranger comme prêtre à ces considérations de pure politique, notre devoir est la charité, et notre modèle celui qui n'achevoit pas de rompre le roseau déjà brisé, et qui n'éteignoit point la mèche encore fumante (1).

Si l'on veut dire que nous regardons la vérité et l'erreur comme incompatibles, que nous croyons nécessaire d'admettre l'une et de rejeter l'autre, que nous souté

(1) Calarhum quassatum non conteret, et linum fumigans non extinguet. Is. XLII, 3.

nons qu'il existe des devoirs pour l'esprit

aussi-bien que pour le

cœur, et que ces devoirs font partie de la seule religion véritable hors de laquelle l'homme ne peut se sauver; rien de plus vrai. Cela signifie simplement que nous sommes catholiques, et ne sommes point indifférens en matière de religion, ce qu'il étoit, ce semble, assez facile de présumer, et ce qui n'a pas dû étonner beaucoup dans l'auteur d'un livre, dont l'unique objet est de combattre ce genre d'indifférence. :)

Nous le déclarons donc sans difficulté

pour

oui, nous sommes intolérans, non pour les personnes, mais les doctrines. Jamais nous ne conviendrons que des croyances opposées soient vraies en même temps ; que deux hommes dont l'un nie ce que l'autre affirme aient tous deux raison; qu'il soit égal de croire en Dieu, ou de nier son

C.

existence; d'espérer une vie future, ou de n'attendre que le néant; d'adorer JésusChrist, ou Vishnou; d'obéir à l'Évangile, ou à l'Alcoran. Eussions-nous le malheur d'être sans religion, nous ne pourrions consentir encore à descendre à cet excès de niaiserie et d'absurdité; il nous seroit impossible d'étouffer à ce point les remords du bon sens.

Au reste, il est remarquable, qu'ayant attaqué par le raisonnement tous les systèmes d'irréligion, on ne nous ait répondu qu'en disant: <«< Pourquoi nous attaquez>> vous ? pourquoi troubler notre repos? » Pourquoi ne pas avouer que nous pou» vons, comme tout le monde, avoir rai>> son, ou qu'après tout il n'importe que »ous nous trompions? Est-ce qu'il y a » des vérités, des erreurs? est-ce que toutes les religions ne sont pas vraies? est-ce

« PredošláPokračovať »