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qu'elles ne sont pas toutes fausses? A

quoi bon inquiéter les esprits, alarmer

>> les consciences? Laissez chacun dans sa

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persuasion, en lui insinuant qu'elle n'est

qu'une sottise. Dites aux chrétiens et

>> aux juifs qu'ils doivent mutuellement

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convenir, les chrétiens que c'est un

» devoir de blasphémer Jésus-Christ, les juifs que c'en est un de l'adorer. Voilà » la vraie sagesse, et vous n'êtes qu'un » intolérant de prétendre que le oui et le » non, sur le même objet, soient contra>> dictoires. >>

Les protestans nous ont fait l'honneur d'entrer avec nous dans une discussion un peu plus approfondie, sur les points qui les concernent particulièrement. Un ministre de Nismes a publié contre nous un livre (1),

(1) Observations sur l'unité religieuse, en réponse au

où l'on aperçoit, d'un bout à l'autre, une excellente volonté de nous répondre. L'auteur est plein de zèle pour la réforme et ce n'est pas sa faute si la réforme ne peut plus être défendue sans abandonner toutes les idées qu'on avoit eues jusqu'ici de la religion chrétienne.

L'ouvrage de M. Vincent se compose de deux parties très-distinctes. Dans l'une il répète tous les vieux reproches, les vieilles objections, les calomnies surannées qu'on a inventées, depuis trois siècles, contre l'Église catholique, et qui ont été réfutées mille fois. Cette partie est pour le peuple; nous n'en parlerons point. Elle est écrite d'ailleurs avec tant de négligence, que le mi

livre de M. de la Mennais, intitulé: Essai sur l'indifférence èn matière de religion, dans la partie qui attaque le protestantisme, par J. L. S. Vincent, l'un des pasteurs de l'Eglise réformée de Nismés.

nistre y confond Bossuet avee saint Jérôme, en citant à faux un mot de ce dernier. Celá étoit sans inconvénient pour la classe de lecteurs à qui, dans ce moment, il s'adressoit.

ང་

Dans l'autre partie, le ministre avoue tout ce que nous avons avancé sur l'état actuel du protestantisme. Nous l'en remercierions davantage, s'il lui eût été possible d'éviter cet aveu. Entrons dans quelques détails.

Ce que nous nous étions principalement proposé de prouver, c'est que le protestantisme, laissant chacun maître de croire ce qui s'accorde le mieux avec sa raison, n'est qu'un système d'indifférence. Ce mot d'indifférence a choqué M. Vincent, et non sans motif, car si nous l'avons justement appliqué à la réforme, il est clair que réforme n'est point une religion. "Que dit

la

il donc

pour la justifier? Il faut l'entendre

lui-même.

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« M. de la Mennais est tombé dans une >> erreur fondamentale, qui règne dans » tout ce qu'il a dit des protestans, et qui >> le rend souverainement injuste. Il con» fond sans cesse la tolérance et l'indifférence. Il déclare les protestans indiffé» rens à toute religion, parce qu'ils laissent >> chacun professer la sienne, et qu'ils ne s'ingèrent point de damner ceux qui ne » pensent pas comme eux. Je suis tolé»rant pour autrui, mais je ne suis point » indifférent à la croyance que je dois » moi-même adopter.... Je suis tolérant » pour les opinions d'autrui, parce que je >> suis convaincu que les opinions sont le >> domaine de la conscience; que les autres » ont la persuasion de celles qu'ils pro» fessent, comme je l'ai des miennes; que

» moi-même je ne suis pas à l'abri de l'er

>> reur (1). »

Il résulte de ces dernières paroles que le ministre n'a ni ne peut avoir aucune certitude de sa foi. Il espère se sauver cependant; il croit donc que l'on peut se sauver au sein de l'erreur. Bien plus, il ne sauroit assurer de personne qu'il est dans l'erreur, car il faudroit pour cela qu'il fût certain de posséder lui-même la vérité. Dès lors > quelle que soit sa croyance personnelle, il n'a pas le droit de la juger plus vraie ou meilleure que celle d'autrui. Or, des croyances dont on ne peut dire avec sûreté que soit meilleure que l'autre, sont des croyances indifférentes ; et la tolérance du ministre, qui ne s'ingère pas de damner ceux qui ne pensent point comme lui (*), est préci

(1) Observations, etc., p. 115 et 116.

l'une

(*) Il sembleroit, d'après cette phrase, que les catholiques

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