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PARIS. — TYPOGRAPHIE DE FIRMIN didot frères, RUE JACOB, 56.

ANCIENNE

PAR ROLLIN,

ACCOMPAGNÉE D'OBSERVATIONS

ET D'ÉCLAIRCISSEMENTS HISTORIQUES,

PAR M. LETRONNE,

MEMBRE DE L'INSTITUT (ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES).

SECONDE ÉDITION,

REVUE ET ENRICHIE D'OBSERVATIONS NOUVELLES.

TOME NEUVIÈME.

PARIS,

LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES,

IMPRIMEURS DE L'Institut,

RUE JACOB, 56.

1849.

MD

ENOX LIBRARY

NEW YORK

DES ÉGYPTIENS,

DES CARTHAGINOIS, DES ASSYRIENS, DES BABYLONIENS, DES MÈDES ET DES PERSES,

DES MACÉDONIENS ET DES GRECS.

LIVRE VINGT-SIXIÈME.

DES GRAMMAIRIENS, DES PHILOLOGUES,
DES RHÉTEURS, DES SOPHISTES.

AVANT-PROPOS.

Nous sommes enfin arrivés aux arts et aux sciences qui dépendent purement de l'esprit, et qui sont destinés à l'enrichir de toutes les connaissances propres à instruire l'homme, à en perfectionner la plus noble partie, à lui former l'esprit et le cœur, en un mot, à le mettre en état de remplir les divers emplois où la divine Providence l'appellera: car, il ne faut pas s'y tromper, le but des sciences n'est point de devenir savant uniquement pour soi, ni de satisfaire une inquiète et stérile curiosité, qui nous entraîne par un plaisir séduisant d'objets en objets; mais de contribuer, chacun en sa manière, à l'avantage commun de la société. Borner son travail et ses études à sa propre satisfaction, et se concentrer en soi-même, c'est ignorer que l'homme fait partie d'un tout auquel il doit se rapporter, et dont la beauté consiste essentiellement dans l'union et l'harmonie des parties qui le composent, et qui toutes, quoique par des voies différentes, tendent à la même fin, qui est l'utilité publique.

C'est dans cette vue que Dieu distribue aux hommes divers

HIST. ANC.-T. IX.

talents et diverses inclinations, qui sont quelquefois si marquées et si fortes, qu'il est presque impossible d'y résister. On sait quel penchant le fameux M. Pascal eut pour la géométrie dès la plus tendre enfance, et quels merveilleux progrès il y fit par la seule force de son génie, malgré le soin que son père avait pris de luien cacher tous les instruments, et tous les livres qui pouvaient lui en donner quelque idée. Je pourrais rapporter un grand nombre de pareils exemples dans chaque art et dans chaque science.

Une suite et un effet de ces inclinations naturelles, qui annoncent presque toujours les grands talents, sont l'application persévérante que les savants donnent à certaines études, souvent abstraites et difficiles, quelquefois même désagréables et ennuyeuses, dans lesquelles pourtant ils trouvent un plaisir secret, qui les y attache par une force presque invincible. Qui peut douter que ce plaisir ne soit comme un attrait et un appât que la Providence joint à certains travaux rudes et pénibles pour leur en adoucir l'âpreté, et pour leur faire surmonter avec courage des obstacles qui les rebuteraient tôt ou tard s'ils n'étaient passionnés pour leur objet, et possédés par un goût supérieur à tout?

Mais ne voit-on pas aussi que le dessein de Dieu, en partageant avec une diversité si étonnante les talents et les inclinations, a été de mettre les savants en état d'être utiles à la société en général, et de lui procurer tous les secours qui dépendent d'eux? Eh quoi de plus honorable et de plus flatteur pour eux, s'ils entendent bien leur véritable gloire, que de se voir choisis entre tous les hommes pour être les ministres et les coopérateurs des soins de la divine providence sur le genre humain dans ce qu'elle a de plus grand et de plus divin, qui est d'éclairer les esprits et de devenir leur lumière !

Me serait-il permis, en envisageant cette multitude infinie de connaissances destinées à l'instruction de l'homme, depuis la grammaire, qui en est la base, jusqu'à celles qui sont les plus élevées et les plus sublimes, de les comparer à l'assemblage des étoiles répandues dans la vaste étendue du firmament pour dissiper les ténèbres de la nuit ? J'y vois, ce me semble, de merveilleux rapports avec les sciences et les savants. Elles ont cha

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