Obrázky na stránke
PDF
ePub

dans ses environs. On sait que cette plante avait la vertu de guérir la folie Anticyras est donc ici pour veratrum ou helleborum.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Alcibiade était fils de Clinias et de Dinomaque. Il avait un extérieur fort agréable, et on reprocha à sa jeunesse une extrême licence de mœurs. Mais, dans un âge plus avancé, il réunit aux talens d'homme d'état ceux de grand capitaine et de sage philosophe : tout ce passage, néanmoins, ne s'adresse qu'à Néron que Perse veut attaquer indirectement.

4) Que de Vectidius on cite le domaine.

Ce Vectidius dont il est parlé ici devait être quelque riche avare qui vivait du temps de Perse. Son nom et les grands biens qu'il possédait chez les Sabins, ainsi qu'il en est fait mention dans ce passage, montrent assez clairement qu'il devait être du pays Latin, et qu'Alcibiade n'est qu'un personnage allégorique.

5) Qui, s'il faut déterrer de ce vieux vin qu'il aime
Une seule bouteille, aux fêtes de Cérès, etc.

On célébrait en Sicile, à l'époque des semailles une grande fête en l'honueur de Cérès; cette fête duraît huit jours.

6) Il boit son vin de lie et mord avidement
Sur un oignon salé son unique aliment.

La plus grande difficulté que les Satires de Perse présentent au traducteur français, qui, sans trop s'éloigner de son type, veut pourtant respecter un peu les convenances du style de la langue dans laquelle il écrit, git dans ces sortes de trivialités apparentes qui sont néanmoins tout autant de beautés dans la poésie latine, et deviennent quelquefois de choquantes disparates dans la nôtre.

Comme ce tableau de l'avare Vectidius nous paraît long, traînant et déplacé même, dans la bouche d'Alcibiade! rien, en ce lieu, ne semble plus mal amené. Cette tirade serait même de nos jours un hors-d'œuvre impardonnable par rapport au sujet principal que l'auteur veut traiter. Mais, pour bien apprécier les motifs qui peuvent l'avoir dirigé, il faut savoir s'identifier avec son siècle.

Le livre de Perse ne fut d'abord, dit-on, qu'une seule satire qui renfermait les divers sujets dont on a composé les six petits poèmes détachés qui nous restent de lui; et, d'ailleurs, ainsi que nous l'avons déjà dit, il ne pouvait parler qu'à mots couverts de celui dont il voulait principalement fronder les mœurs. Toutefois, quelque justifiables que soient, dans Perse, les détails minutieux et, selon nous hors de propos qu'il n'applique pourtant pas gratuitement au personnage dont il fait voir ici le ridicule, il est certain que nous ne saurions traduire heureusement en vers français :

Tunicatum cum sale mordens

[ocr errors]

Cæpe, et farratam, pueribus plaudentibus, ollam,
Pannosam fecem morientis sorbet accli.

On peut juger du mérite de cette assertion en faisant de ces vers la traduction littérale ; la voici :

Mordant, à l'aide d'un peu de sel, sur un oignon couvert de pelures, et, après avoir laissé la marmite où l'on fait le potage à ses valets qui applaudissent, il avale la lie moisie d'un vieux vinaigre :

Essayez de mettre ce passage en vers français.

7) Lui découvre vos reins et votre peau brûlée.

La plupart des jeunes seigneurs à Rome, où les mœurs étaient alors très-dissolues, allaient exposer leurs corps au soleil pour leur donner plus d'éclat ils en enlevaient tout le duvet avec une pince et l'induisaient d'huiles odoriférantes afin d'en rendre la peau plus souple. C'était surtout, dit-on, l'habitude de Néron qui, selon Suétone, avait le corps couvert de taches hideuses (erat corpore maculoso et fœdo. ) Ce dernier témoignage doit achever de nous raffermir dans l'idée que nous avons eue d'abord que cette satire est toute entièrement adressée à Néron auquel le poète dit, sous le nom de Socrate à Alcibiade:

[ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Vous avez au-dessous du flanc une hideuse plaie que cache à nos yeux votre baudrier d'or.

FIN DES NOTES.

SATIRE V.

« PredošláPokračovať »