Obrázky na stránke
PDF
ePub

A MONSIEUR LE DUC

DECAZES,

GRAND RÉFÉRENDAIRE DE LA CHAMBRE DES PAIRS.

Quand j'eus mis la dernière main
A ce vrai travail de Romain,
Quand ma tâche fut consommée,
Hola! dis-je à la Renommée
Qui filait tout droit son chemin,
Prends ta trompette!

Non, demain.
Nai-je pas fini mon ouvrage ?

Non, il te faut un personnage
Noble et puissant, mais vertueux
Qui veuille recevoir ce gage
De ton amour respectueux,
Et qui mérite ton hommage.

Eh bien, va, cours,

cherche en tous lieux

[merged small][ocr errors][merged small]

Et que j'élève aux cieux l'intrigue
Pour fouler ou jeter au vent

Tout haut mérite encor vivant?

Ne sais-tu point..... - Je sais, Madame,

Tout ce qui reste dans votre âme

De conscience et de vertu,

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

Je veux un homme dont la bouche,
Organe de la vérité,

Ne doive à l'infidélité

Aucun succès ni vain ni louche,
Et qui, fort de sa loyauté,

Sans craindre ni la liberté

Ni des tyrans l'humeur farouche,
Sache ennoblir tout ce qu'il touche,,
Et mettre avec sévérité

Tous les extrêmes de côté.
Je veux que la littérature,
Les beaux-arts et l'agriculture
Lui doivent leurs progrès aussi;
Je veux que rien n'ait obscurci
Le moindre rayon de sa gloire,

[blocks in formation]

Qui jamais ne dissimula,

Cet homme excellent que j'honore,
Eh bien.... Je le voudrais encore

Au pouvoir malgré tout cela.

Où donc trouver cet homme là? Reprit encor la noble reine; En vérité j'aurai grand peine A découvrir ce phénomène : Voyons pourtant par-ci par-là.

Elle dit, et puis s'envola.

Après une course incertaine

Dans mainte région lointaine
Où la vertu se signala,

Elle revint tout hors d'haleine,
Plana quelque temps sur la plaine,
Puis sa trompette rappela.
Le peuple alors s'y rassembla:
DECAZE était seul dans l'arène,
Et devant sa cour souveraine
La Renommée ainsi parla:

-Je l'ai trouvé, tiens, le voilà
Dit-elle en me montrant le sage
Dont je voulais le patronage;
C'est lui qui de tous, sous les cieux,
Me paraît entendre le mieux
Les principes et le langage
Du stoïcique aréopage,
Où tes vers furent inspirés;
Il mérite bien ton hommage;
Fais-lui donc accueillir le gage

Des sentimens purs et sacrés Dont tes accens sont pénétrés. Il sut enchaîner la licence, Il sut restreindre la puissance Et des Tarquins et des Brutus. L'impiété, le fanatisme, L'anarchie et le despotisme, Ses ennemis, sont abattus. Les rois, vengés d'un vain caprice, Sur le trône de la justice Déjà rappellent ses vertus ; Et moi, souveraine interprête, Je viens déposer sur sa tête

Le laurier de Cincinnatus.

VIE

DE PERSE.

PERSE (Aulus Persius Flaccus) naquit l'an 34 de J. C., sous le règne de Néron; selon les uns, à Volterre en Toscane, et selon les autres, à Tigulia dans la Ligurie, d'une famille de chevaliers ancienne et illustre. Il était encore dans le bas âge, lorsque son père mourut; sa mère se remaria à Fusius, chevalier romain, et devint veuve une seconde fois peu de temps après.

A l'âge de douze ans, Perse fut envoyé à Rome, et confié au grammairien Remmius Palémon et au rhéteur Verginius Flaccus. Trois ou quatre ans après, il fut mis entre les mains du

2

« PredošláPokračovať »