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Je le veux, et déjà j'ai doublé mon domaine;
Depuis, à le tripler j'ai mis toute ma peine,
Et j'ai fait tant d'efforts, te voulant contenter,
Que jusques à dix fois je l'ai fait augmenter.
Mais, sans t'arrêter là, tous les jours tu me presses
De t'entasser encor richesses sur richesses,
Et Chrysippe essaierait encor plus vainement
De borner tes désirs que son long argument.

SATIRE DE SULPICIA

SULPICIA

Ce ne serait pas donner réellement Perse tout entier si on omettait de publier à la suite de ses œuvres une satire composée sous l'empire romain, dans le même siècle, et avec le même esprit, le même courage et les mêmes sentiments.

Une dame romaine, Sulpicia, vivait sous Domitien, le dernier des Césars, qui a mérité, comme Néron, l'exécration de ses contemporains et l'horreur de la postérité.

On peut rappeler en peu de mots ses principaux crimes. Il a fait empoisonner son frère pour lui succéder à l'empire, ce Titus, cet empereur modèle, qu'on a surnommé les Délices du genre humain. Ensuite il a fait mourir un grand nombre des Romains les plus vertueux (1). Il a fait enterrer vivante la première des vestales. Il a persécuté les chrétiens et voulait les détruire tous. Enfin il a proscrit les sciences et les lettres et a chassé de Rome les philosophes et les savants.

(1) Suétone, Domitien, 10. On lit aussi avec un vif intérêt

Quant à Sulpicia, sa famille était une des plus illustres et des plus anciennes de Rome, puisqu'on a prétendu qu'elle existait déjà du temps de Romulus. Cette famille a été célèbre aussi pour ses bonnes mœurs. On a cité une Sulpicia, fille de Sulpicius Paterculus, qui vivait plus de cent ans avant l'ère chrétienne, et qui fut tellement renommée comme la plus vertueuse des dames romaines, qu'elle fut choisie pour aller, à la tête des plus nobles et des plus vénérées, offrir au temple la statue que la sibylle avait ordonné de consacrer à la déesse de la Pudeur.

Notre Sulpicia, qui vivait en l'an 90 de JésusChrist, fut renommée de même pour sa chasteté autant que pour son esprit. Elle épousa Calénus, un des philosophes et des savants professeurs de Rome. Elle vécut heureuse avec son mari pendant quinze années.

le tableau du règne de Domitien, tracé par M. Ampère, sur le territoire de Rome moderne, et reproduit par la Revue des Deux Mondes, au mois de février dernier. C'est un monument des arts aussi bien que de la littérature.

« Domitien, » dit-il, « était féroce et hypocrite, hypocrite par goût, car il n'avait pas besoin de l'être. Mais il trouvait du plaisir à faire accomplir par d'autres les meurtres qu'il eût pu ordonner lui-même, et à leur en laisser l'odieux, qui ne l'eût pas embarrassé pour son propre compte. »

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