SATIRA SULPICIE Musa, quibus numeris heroas et arma frequentas, Nam tibi secessi, tecum penetrale retractans Quare nec carmine curro phalaco, Nec trimetro iambo, nec qui pede fractus eodem Fortiter irasci didicit, duce Clazomenio. Cetera quin etiam, quot denique millia lusi, SATIRE DE SULPICIA O chantre des héros, des combats et des armes, Je quitte le phaleuc à la course légère, L'un qui plaît aux amours, et l'autre dont l'ardeur Je fais plus n'ai-je pas, défiant la satire, : D'une chaste critique armé ma noble lyre? Dic mihi, Calliope, quidnam pater ille deorum An reliquas terras conservat amicus et urbes; Sed genus Ausonium Romulique exturbat alumnos ? Quid reputemus enim? Duo sunt quibus extulit ingens Roma caput, virtus belli et sapientia pacis. Sed virtus agitata domi et socialibus armis, Deindè, velut stadio victor qui solus Achæo Calliope, apprends-nous quel est l'ordre suprême ? A qui Rome, en effet, dut-elle sa grandeur? Et les peuples soumis étaient fiers d'être esclaves. Est-ce à dire que nous, braves vainqueurs des braves, Aujourd'hui sans rivaux, maîtres du monde en paix, Nous ne jouirons pas de nos propres bienfaits? Déjà nous avons su nous gouverner nous-même, Et sous les douces lois de la raison suprême, Nous étions glorieux ! Rome, semblable alors, Après tant de combats, de luttes et d'efforts, A l'athlète vainqueur resté seul sur l'arène Dont le char radieux lentement se promène Aux applaudissements des nobles spectateurs, Rome alors reposait dans ses vastes splendeurs. |