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tigre, du loup et de la brebis, de l'aigle et de là colombe, en un mot de tous les êtres formant les grandes classes de quadrupèdes, d'oiseaux, de poisetc., dont se compose le règne animal. La nature a imprimé à chacune d'elles un type ou carac tère ineffaçable transmis de génération en génération et de race en race. Rien de plus vrai que ce que dit Horace à ce sujet :-',

Fortes creantur fortibus, et bonis.
Est in juvenis, est in equis patrum
Virtus, nec imbellem feroces
Progenerant aquila columbam.

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Tous les corps, et sur-tout les corps sensibles et vivans, sont soumis à l'influence continuelle d'une double action, 19. celle du tissu de leurs élémens ou du mécanisme de leurs organes; 2. celle de l'univers extérieur. De là chez les animaux deux grandes classes d'habitudes et de facultés, les unes que j'appelle instinctives (1) sont toutes entières l'ouvrage de la nature, et la volonté de l'individu n'y a aucune part : elles sont le produit de cette chaîne de mouvemens cachés, d'opérations et de procédés invisibles par lesquels la force organisatrice fait naître et consérve la sensibilité et la vie : les autres résultent de l'exercice volontaire de toutes les partaes du corps, et du systême général de sensations qu'enfante ce commerce journalier qu'entretient un

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(1) Voyez première partie, pages 43, 57, etc.

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animal éveillé avec tous les objets qui l'environnent: celles-ci ont pour base l'observation et la pratique ; elles laissent une assez grande latitude a l'action libre et au choix raisonné de l'individu, à sa faculté d'imitation, et peuvent être, jusqu'à un certain point, son ouvrage, en même tems qu'elles sont toujours plus ou moins celui de la

nature.

Les animaux doués d'un plus grand nombre de sens, et chez qui chacun de ceux-ci est plus mobile, plus étendu, capable de plus d'impressions, et d'impressions plus vives et plus nettes, sont les plus sensibles et les plus intelligens; et ils prennent un caractère distinctif et dominant en raison du sens qui chez eux domine. C'est ainsi que pour l'odorat le chien est le premier des animaux, l'homnie pour le tact et le cerveau, l'oiseau de proie pour la vue, l'aigle et le lion pour la force musculaire. Mais tous les sens ne sont pas de la même importance : le cerveau du l'organe central est le premier de tous ; il a par lui-même une activité propre qui agit puissamment sur toutes les parties de la machine sur laquelle il exerce ( dans l'état de maladie ou de santé) un empire continuel: mais comme presque toutes ses sensations (les idées) ne sont que la réunion de celles que lui transmettent les organes extérieurs, et ses habitudes en grande partie le produit nécessaire des habitudes de ceux-ci, l'on voit combien la formation de ces dernières doit influer sur les facultés principales du centre cérébral consistant à recevoir, conserver on

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retracer, et combiner toutes les sensations isolées qu'ils lui transmettent. Au surplus, leur influence est réciproque; si les sens extérieurs ne reçoivent que peu de sensations, d'une manière foible, peu

vive, peu distincte, le cerveau, quelque bien dis

posé qu'il soit, ne peut avoir beaucoup d'activité, et par suite la înémoire, l'intelligence, l'imagination doivent être foibles. Si, au contraire, quelqu'énergiques que soient les premiers, le cerveau est mal conformé pour recevoir, retenir et combiner leurs impressions, la force pensante, produit de ces trois facultés, est presque nulle, parce que cette communication des sens extérieurs et du cerveau qui doit être facile, active et continuelle, se trouve alors comme interceptée (1).

Nous avons vu (première partie) que parmi les sens extérieurs, le tact, dont la main est l'organe principal, est celui qui reçoit le plus de sensations d'une façon plus nette et plus constante, parce qu'il agit la nuit comme le jour, avantage que

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(1) On pourroit comparer le cerveau à un corps sonore; les objets extérieurs et les sens aux touches, aux cordes et à l'archet qui servent à le faire résonner. Si la composition du corps sonore est mauvaise, on ne peut, quelle que soit la bonté des cordes et le jeu de l'archet, en tirer que des sons aigres, faux et désagréables: si, au contraire, la disposition des touches est vicieuse; si les cordes sont de mauvaise qualité, l'instrument, quelque bien disposé qu'il soit, ne rend que des sons durs et discordans; enfin le jeu de l'archet doit répondre à la disposition du corps sonore et des cordes. Un cerveau bien organisé ressemble donc à un bon instrument bien accordé, et dont on joue bien.

l'œil

l'œil n'a pas : c'est d'ailleurs à lui que le sens de la vue (cette espèce de tact universel) doit sa promptitude, sa sûreté et les autres avantages dont il nous fait jouir, puisque c'est lui qui lui a appris à juger des formes et des distances, et qui journellement le vérifie, prévient ou corrige ses erreurs. Ainsi, toutes choses égales d'ailleurs, les animaux le mieux partagés pour le sens du tact et doués d'organes flexibles et mobiles qu'ils peuvent appliquer à volonté sur toutes sortes de corps, sont ceux qui ont le plus d'aptitude à l'esprit lorsque le cerveau chez eux est également bien disposé. Voilà pourquoi l'homme, pour l'intelligence, est le premier des animaux, parce qu'il joint à une tête bien organisée des bras, des mains, des doigts, etc., c'est-à-dire, un systême d'organes qui joignent à beaucoup de sensibilité, la justesse et la flexibilité la plus grande. Voilà pourquoi l'éléphant, qui au premier coup-d'œil ne présente qu'une masse informe, occupe après l'homme une place distinguée pour l'intelligence. Sa trompe, instrument très-souple, très-fort et très-délicat, espèce de sens triple avec lequel il peut toucher, soulever, pincer odorer toutes sortes de corps, lui tient en quelque sorte lieu de bras, de main et de nez. Quant au singe, dont l'esprit ne paroît pas répondre à la souplesse de ses organes fort ressemblans à ceux de l'homme, il paroît que chez lui la disposition du cerveau ne répond pas non plus à cette aptitude extérieure: son extrême vivacité qui tient presque de la folie (car il est une classe de fous

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assez seniblable aux singes) paroît nuire chez lui au raisonnement d'ailleurs privé de la faculté d'articuler des sons il manque de signes pour exprimer ses idées

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et nous avons vu ci-devant quelle étoit leur influence sur la formation de celles-ci. Il n'est donc pas étonnant qu'il soit pour l'intelligence au-dessous des hommes les plus sauvages, qui tous ont un commencement de langage, quoiqu'il leur ressemble beaucoup par la forme

extérieure.

Il est inutile, je pense, de m'étendre davantage pour démontrer l'influence de l'organisation sur la formation des facultés intellectuelles et morales dans les différentes espèces d'animaux. Il en est à cet égard des productions de la nature comme de celles de l'art; leurs qualités, leurs forces ou facultés sont le résultat nécessaire de leur conformation; et de même que la propriété de marquer les divisions du jour en heures, minutes, etc., résulte de la construction particulière d'une montre ou d'une horloge; celle de soulever l'eau et les autres liquides jusqu'à une certaine hauteur, de la construction d'une pompe; comme la faculté d'exécuter sur les fleuves et la mer toutes sortes de mouvemens et d'évolutions est subordonnée à la diverse construction des bâtimens et embarcations de toute espèce destinés à la navigation; comme, en un mot, chacun de nos outils, de nos machines est propre à tel usage, à telle destination, d'après la matière et la manière dont ils sont faits de même aussi les sens, les sensations, les besoins, les fa

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