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et s'épanouit en quelque sorte son divin fils, ce dernier rejeton de Jessé, cette fleur suave qui doit embaumer la terre du parfum des plus sublimes vertus.

Les six rois se ressemblent tellement qu'on les croirait calqués les uns sur les autres même pose, même costume, même expression, mème immobilité. Il n'y a réellement de différence entre eux que pour la couleur des vêtements, encore la variété n'est-elle pas très-grande. Tous ces monarques vêtus d'une robe fort simple et d'un manteau qui se relève sur leurs genoux, ont le front ceint d'un diadème à trois fleurons. Ils regardent en face et étendent les deux bras pour saisir de chaque côté les branches qui, se croisant au-dessous de leurs pieds comme au-dessus de leur tête, forment autour d'eux un encadrement ovale.

La Vierge, assise dans un encadrement semblable, a la tète couverte d'un voile et d'un large diadème orné de pierreries; un nimbe rouge environne son visage; elle tient un livre.

Enfin le Sauveur, que comprennent les derniers enlacements des branches sorties de Jessé, est sur un trône. Il bénit le monde de la main droite, et de la gauche tient un livre. Sept colombes blanches et nimbées forment comme une large auréole autour de sa tête environnée en outre d'un nimbe crucifère. C'est la traduction de ces paroles du prophète, dans le passage qui a donné lieu à l'arbre de Jessé : l'esprit de sagesse et d'intelligence, l'esprit de conseil et de force, l'esprit de science et de piété, l'esprit de la crainte du Seigneur le remplira (1). Chacune des colombes représente un des sept dons de l'Esprit saint que Jésus possède dans toute leur plénitude.

Sur les lignes latérales s'élèvent eí se superposent une série d'arcades trilobées ou en plein-cintre, surmontées d'une église ou de quelqu'autre édifice. Chacune d'elles est occupée par un prophète. Comme il y a au milieu neuf membres de la famille dont est issu Jésus, en le comprenant lui-même, on a également placé de chaque côté neuf des personnages inspirés qui l'ont d'avance fait connaître aux hommes; de sorte que le nombre total des prophètes est de dix-huit. Leur tète est nue et environnée d'un nimbe rouge; tous ont dans une main un philactère sur lequel quelques lettres sont tracées les unes au-dessous des autres. Ils élèvent l'autre main vers le ciel pour exprimer leur

(1) Isale, chapitre x1, versets 2 et 3.

admiration, ou la tiennent appuyée sur leur cœur en signe de reconnaissance et d'amour, ou encore la dirigent vers Jésus qu'ils indiquent par là comme devant être l'objet des adorations de l'univers. Un d'entre eux la porte dans un sens opposé et semble faire signe à toutes les nations du monde de venir contempler le prodige que Dieu se propose d'opérer. Quoique les lettres écrites sur les philactères n'offrent aucun sens, nous ne nous dispenserons cependant point de les reproduire ici. Les voici: Ligne de gauche, 4" philactère en commençant par le haut, 2o OISOISVO; — 3o.......... (verre blanc); · 4° . . . . 10; · 5OIVOIV...1; -6° osivo1; -7° ofSOVSO;

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Ligne de droite. 4 philactère, OISO1W010; 3... (remplacé par des zigzags); -4° OITVIOITV; 7.... (remplacé par du verre

OVIOVI0;

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- 9 ORSOIS.

A Chartres, il existe un vitrail du xu siècle où est également peint un arbre de Jessé, et dont la chromo-lithographie a figuré à l'exposition de Paris. Cette verrière diffère bien peu de la nôtre. Cependant elle contient moins de personnages; d'un autre côté, on y lit sur chacune des banderoles, au lieu de lettres réunies au hasard, le nom du prophète qui la tient.

2 Division. Histoire de la Sainte-Vierge. Ce vitrail se compose de médaillons ayant la forme de la moitié ou du quart d'un octogone, placés sur les côtés, et de médaillons en losange intercalés au milieu de ceux-ci. On y a représenté une partie de l'histoire de Marie, depuis l'Annonciation jusqu'à l'arrivée de la sainte Famille en Egypte. Pour suivre l'ordre des faits, il faut commencer par les médaillons du bas, puis s'élever successivement en se transportant de droite à gauche pour revenir ensuite au milieu.

1 Sujet. Les donateurs. Les deux premiers médaillons du bas représentent les donateurs du vitrail, ou plutôt des membres de la corporation au nom de laquelle il a été offert. A droite, un homme vêtu d'une longue tunique est assis devant un pieu auquel une corde est fixée par ses deux bouts, de manière à décrire un arc. Il a passé dans cette machine un morceau de peau ou d'étoffe; il le tient par les deux bouts et paraît le frotter fortement contre la corde. Un autre individu se tient debout derrière lui, le regardant avec attention et s'apprétant sans doute à l'aider dans ses travaux. On remarque par terre, derrière le pieu, un vase d'une forme élégante fermé par un couvercle d'or ou de cuivre. A gauche, un marchand de pelleterie développe

une fourrure devant deux époux qui viennent faire leurs emplète L'homme est vêtu d'une robe et d'un surtout dont le capuchon lui recouvre la tète, la femme est coiffée d'une toque élevée. Son vètement consiste en une robe de couleur verte et en un manteau rouge auquel elle pourra bientôt en substituer un plus riche et plus chaud. Son mari la regarde fixement et semble lui dire que la fourrure qu'ils ont sous les yeux est trop chère, qu'il ne saurait faire une semblable dépense; mais, elle, ne considère pas cela comme son dernier mot, elle lui passe la main autour du cou et lui fait mille caresses d'un air assez calin. Bientôt elle l'aura déterminé à satisfaire ses désirs.

2 Sujet. L'Annonciation. Dans le losange qui surmonte ces deux panneaux, Marie est debout devant un prie-Dieu couvert d'une housse rouge, sur lequel est posé un livre de prières. Elle appuie la main gauche sur ce livre et porte la droite contre sa poitrine pour exprimer tout à la fois et sa surprise et son obéissance. L'archange, la tète nimbée et les pieds nus, comme il convient à sa nature céleste, s'acquitte auprès d'elle du message dont il est chargé. Il est pénétré des sentiments de la plus profonde vénération pour cette Vierge incomparable qu'il proclame en ce moment mère de Dieu, et vers laquelle l'Esprit saint s'élance du haut du ciel sous la forme d'une colombe. Une caisse d'où s'élève un lys sépare encore ici Marie du messager céleste.

3 Sujet. La Visitation. Plus haut, à droite, est représentée la Visitation. Marie, qui porte Jésus dans ses chastes entrailles, a voulu donner ses soins à Elisabeth, enceinte elle-même de Jean-Baptiste. Elle arrive auprès de sa cousine et l'embrasse avec une tendre affection. La scène se passe sous une arcade supportée par des colonnes que surmontent des chapiteaux d'or. Joachim et Joseph ne figurent pas dans ce tableau.

4 Sujet. La Naissance de Jésus-Christ. Marie, vêtue d'une robe et enveloppée en outre dans un ample manteau, est couchée sur un lit peu élevé et se tourne vers le spectateur. Elle soutient sa tête d'une main et laisse retomber l'autre sur le bord de sa couche que surmonte une espèce de baldaquin en pierre d'où pendent des rideaux blancs. Saint Joseph, coiffé d'une calotte rouge, est assis au pied du lit et considère avec respect sa sainte épouse. Par-dessus le baldaquin, on aperçoit le divin enfant qui vient de naître, déposé dans une crèche et enveloppé de langes. Sa tète est environnée d'un nimbo crucifère. L'àne et le boeuf le réchauffent de leur haleine.

5 Sujet. Les bergers avertis par les anges de la naissance du Sauveur. Dans le losange supérieur, trois bergers, debout et armés d'une boulette, font paître leurs troupeaux. L'un a la tête nue; les autres, plus âgés, sont couverts du capuchon de leur manteau; ils cherchent ainsi à se garantir contre la rigueur du froid. Un ange a quitté le ciel pour annoncer à ces pasteurs la naissance du messie promis à la terre, et pour les engager à aller l'adorer. Elevé encore dans les airs, et soutenu par le nuage sur lequel il est descendu, il paraît s'entretenir familièrement avec eux.

6 Sujet. L'Adoration des mages. Les deux demi-octogones qui viennent ensuite contiennent l'adoration des mages. A droite, Marie, assise sous une arcade que supportent de légères colonnes, tient sur ses genoux le petit Jésus, couvert d'une robe rouge. Devant l'enfantDieu se prosterne l'un des trois mages, la tête ceinte d'un large diadėme sans fleurons. Il porte dans la main droite une coupe sphérique contenant des pièces de monnaies marquées d'une croix ; de la gauche il soulève le couvercle du même vase. Au-dessus de lui et près de son épaule s'est arrêtée l'étoile qui l'a conduit; elle est rouge, ornée de dessins variés, et ressemble bien plus à un fleuron ou à une rosace qu'à un astre. A gauche s'avancent les deux autres rois, la tète également ceinte d'un diadème. Ils portent dans une bouteille à large panse, l'un de la myrrhe et l'autre de l'encens. Le premier se tourne vers son compagnon de voyage et lui indique du bras qu'ils sont arrivés au lieu même où est né le messie. Celui-ci lève la main vers le ciel et manifeste ainsi sa joie et son bonheur.

7 Sujet. Les trois mages devant Hérode. L'ordre est ici interverti. Les mages, après avoir offert leurs presents à Jésus, ne se présentèrent pas devant Hérode. Avertis de la part du ciel de ne pas se rendre à la cour de ce prince pour l'instruire de ce qu'ils avaient vu, ils prirent au contraire une autre route. C'est à leur arrivée à Jérusalem que le roi de Judée, informé de leurs recherches et du but de leur voyage, les avait fait venir, après avoir consulté les princes des prètres et les scribes sur le lieu où le Sauveur devait naître. Cependant, dans le losange où nous sommes parvenus, et par conséquent après l'adoration des mages, nous voyons ces pieux pélerins devant Hérode. Celui-ci est assis sur son trône et tient en main un sceptre surmonté d'une fleur de lys. Il dissimule ses terreurs et fait connaître que son intention est d'aller aussi adorer le nouveau roi des Juifs, lorsqu'il connaîtra exactement le lieu de sa naissance. Les

mages se tiennent debout et répondent avec simplicité à toutes les questions qui leur sont faites.

8 Sujet. La Purification. Dans le demi-octogone placé au-dessus du précédent sujet, à droite, Marie se tient debout près d'un petit autel de forme carrée, au-dessus duquel est suspendue une lampe. De l'autre côté de l'autel se présente un personnage nimbé, d'un àge encore peu avancé. La mère de Dieu tient dans ses mains son divin fils et le passe dans celles de cet homme, heureux d'une aussi grande faveur. Une femme, plus âgée que la Vierge, l'accompagne; elle est nimbée comme elle. C'est probablement Anne la prophétesse, cette sainte veuve qui demeurait sans cesse dans le temple, servant Dieu jour et nuit dans les jeûnes et dans les prières. Elle déclare que les oracles divins sont enfin accomplis. Elle reconnaît dans le divin Enfant le sauveur du monde. Le petit Jésus, vêtu d'une robe rouge et d'un manteau vert, a encore la tête environnée d'un nimbe crucifère. — Le médaillon voisin est occupé par deux vieillards nimbés, l'un d'un âge plus avancé que l'autre. Il nous semble qu'il faut reconnaître en eux Siméon et Joseph; ils complètent la scène de l'autre panneau. C'est bien, à la vérité, entre les mains de Siméon que l'Enfant divin est ordinairement remis par sa mère; mais notre peintre-verrier aura cru plus convenable de le faire présenter d'abord à l'un des prêtres du temple. Le saint vieillard, selon un grand nombre d'interprètes, n'était qu'un simple laïc, et le bonheur de presser Jésus sur sa poitrine n'a dù lui être accordé qu'après l'entier achèvement de la cérémonie.

9 Sujet. Le Massacre des Innocents. Deux faits différents sont ici confondus en un seul : Le Prince porte la sentence et l'on assiste en même temps à son exécution. Cependant la scène se compose en tout de quatre personnages, en y comprenant un enfant. Il était impossible de traiter d'une manière plus restreinte et plus raccourcie des sujets qui prêtent tant aux détails et qui, dans les temps modernes, ont donné lieu à des compositions si émouvantes, si pleines d'intérêt. Hérode est assis sur son trône, un large diadème lui ceint le front; la haine et la terreur sont empreintes sur ses traits. Il donne l'ordre de faire périr tous les enfants mâles des Israélites qui n'ont pas encore atteint l'âge de deux ans. En face de lui, une pauvre mère tient sur ses genoux son jeune fils, objet de toute sa tendresse. Un soldat armé d'un glaive saisit cet enfant par le front et s'apprête à le massacrer. L'enfant est entièrement nu; le soldat a un costume remarquable: il porte une cotte de

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