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niveau du pavé de la nef Cette disposition, imposée jusqu'à un certain point par la nécessité, se retrouve dans plusieurs autres églises du centre de la France; le style des cryptes est semblable à celui des chapelles absidales, et nulle part on ne retrouve de traces du travail primitif; les auteurs qui ont prétendu y découvrir de beaux restes de T'architecture carlovingienne, ont commis une grave erreur.

On a prétendu que les cryptes de Chartres avaient remplacé une grotte druidique dins laquelle les Celtes rendaient un culte à la Vierge-Mère, qui devait enfanter le Sauveur du monde, sous ce titre : Virgini parituræ. Eclairés par une lumière surnaturelle, ils attendaient le salut moral et intellectuel de cette Vierge, dont parle en termes si admirables le prophète Isaïe. Quoi qu'il en soit de cette tradition, qui peut bien être révoquée en doute, les chrétiens du moyen âge eurent une dévotion singulière pour NotreDame de Chartres. La chapelle qui lui était dédiée dans les cryptes était entourée d'exvoto et d'autres signes authentiques de la piété reconnaisssante. La confiance en la sainte Vierge a-t-elle jamais été vai.e? Outre cette chapelle, plus somptueusement décorée que toutes les autres, on en comptait treize disposées assez régulièrement dans les parties latérales. C'est là qu'on trouvait le puits des Saints-Forts, ainsi nommé, parce que, au temps de la persécution, sous le gouverneur romain Quirinus, on y précipita les corps d'un grand nombre de martyrs courageux. Dans un des côtés, à droite, on trouve cucore une cuve baptismale en pierre, dont la forme élégante indique assez le commencement du XIe siècle. Les cryptes de la cathédrale de Chartres portent clairement les caractères des constructions du temps de Fulbert, et doivent être placées au nombre des travaux de ce genre les plus considérales et les plus curieux à étudier. Elles consistent en deux longues nefs, couvertes de voûtes en arêtes, auxquelles on peut descendre par cinq escaliers différents.

CRYPTO-PORTIQUE. Les Romains faisaient bâtir des crypto-portiques dans leurs palais, c'est-à-dire des portiques ou galeries souterraines destinées à des usages variés. On a émis diverses opinions sur les cryptoportiques des anciens, et on en trouve des vestiges dans les ruines des villes les plus antiques de l'Asie. Quoi qu'il en soit, nous employons cette expression, qui nous semble propre pour cela, à désigner une espèce de galerie à moitié souterraine, qui conduit à la curieuse cathédrale du Puy en Velay. La principale avenue de cette cathédrale excite l'étonnement de tous ceux qui la voient pour la première fois. C'est d'abord une suite de plans inclinés qui se haussent les uns sur les autres, et qu'il faut franchir pour arriver au frontispice méridional. Cet immense escalier conduit à une espèce de narthex ou de vestibule, qui, considéré sous un certain rapport, serait une crypte, composée de trois travées ascendantes, dont la DICTIONN. D'Archéologie sacrée. 1.

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voûte, élevée de 20 mètres environ sous clef, recouvre un magnifique escalier de 108 degrés. Dans ce vestibule ou crypto-portique s'ouvraient deux chapelles, l'une dédiée à saint Martin de Tours, et l'autre consacrée à saint Gilles. Les portes en bois de ces chapelles sont chargées de sculptures en bas-relief et d'anciennes inscriptions fort curieuses elles méritent d'être protégées contre la destruction qui semble les menacer. Cette vaste et grandiose entrée est au-dessous même de la nef principale de l'église, dont le pavé est appuyé sur la voûte du crypto-portique. Autrefois on pénétrait dans la cathédrale en entrant sous le transsept, de manière qu'on avait l'autel devant soi et la nef par derrière. Cette disposition originale permettait, dit-on, au prêtre officiant à l'autel de donner la bénédiction au peuple qui, dans les grandes solennités, couvrait les degrés de l'escalier jusqu'au bas de la montagne. Elle fut changée dans une restauration entreprise par M. de Gallard. Il est à regretter que cette ouverture ait été supprimée : c'était une des particularités les plus intéressantes de la cathédrale du Puy. Aux grands jours consacrés par les mys'ères de la religion, cette immense avenue, couverte de fidè es, devait présenter un spectacle admirable: longue chaine dont les anneaux touchaient à la terre, tandis que les premiers étaient, pour ainsi dire, au ciel! Aujourd'hui, on tourne à gauche, en continuant à s'élever, et l'on pénètre dans le temple par deux portes latérales. La commodité que l'on a trouvée dans ce changement ne saurait compenser la perte réelle du pittoresque de l'entrée première.

Entre les parties les plus intéressantes du crypto-portique, nous devons mentionner spécialement deux magniiques colonnes en porphyre rouge antique, placées de chaque côté de la grande arcade qui donnait communication du narthex dans la nef de l'église; elles proviennent probablement de quelque vieil édifice gallo-romain. Les cha→ piteaux et les bases offrent tous les caractères du x siècle : ce serait un travail du moyen âge adapté à un fut antique.

CUBIQUE. On appelle chapiteau cubique une espèce de chapiteau de l'architecture romano- byzantine, fréquemment exécuté dans les monuments de la France, de l'Allemagne et de l'Angleterre, et présentant, en effet, la forme cubique. Voy. CHAPITEAU, CORBEILLE. Il faut ajouter que le cube est arrondi sur ses angles inférieurs, de manière à pouvoir se raccorder avec un fût cylin drique.

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CUL-DE-FOUR. La voûte en cul-defour est sphérique ou sphéroïde, à plein cintre, surhaussée ou surbaissée. Cette espèce de voûte recouvrait l'abside des basiliques anciennes. On l'a également employée au moyen âge, surtout au xi siècle, pour recouvrir les chapelles absidales et même l'abside majeure ou le sanctuaire, lorsque la voûte était à plein berceau. A la fin du xiʻ siècle et au XIIe siècle, on adopta un autre système pour élever des voûtes sur les ab

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sides, celui des nervures et des pans séparés; ce qui constitua un véritable progrès dans l'art de bâtir les voûtes. Voy. VOUTES. On peut dire, à la rigueur, qu'une voûte en cul-de-four est une demi-coupole. Voy. ABSIDE, CONCHA, Conque.

CUL-DE-LAMPE. On donne communément le nom de cul-de-lampe à deux objets différents. c'est d'abord un ornement sailJant, en encorbellement, propre à recevoir des sculptures variées, et destiné à supporter la retombée d'un arceau ou d'une nervure de voûte, quelquefois à recevoir une colonne tronquée et à la terminer inférieurement. Voy. CONSOLE, ENCORBELLEMENT. On place aussi parfois des statues sur un cul-delampe appliqué à une muraille plane. On appelle aussi cul-de-lampe une espèce de pendentif qui tombe des nervures des voutes gothiques, et qui a été ainsi appelé, parce qu'il ressemble assez à la partie inférieure d'une lampe. Il y a des clefs pendantes du xv siècle et du xvi, d'une élégance et d'une légèreté admirables.

Il y a des culs-de-lampe dont le plan est carré il y en a d'autres où il est circulaire ou polygonal. L'ornementation,, quoique très-variée, en est renfermée dans trois types, les moulures géométriques, les feuillages et les figures.

CULOT. Ornement ressemblant à une tige, à un cornet, d'où naissent des feuillages ou des rinceaux, des palmettes, quelquefois des demi-figures d'hommes ou d'animaux. On appelle aussi culot un petit cul-de-lampe, Ja partie inférieure d'un vase ou d'une lampe d'église.

CUNEIFORME. On appelle voussoirs cunéiformes les claveaux d'un arc ou d'une voute qui ont la forme d'un coin. Ces voussoirs sont surtout usités au xre siècle.

CUNEIFORME (ECRITURE). Nous avons annoncé ci-dessus (Voy. BABYLONE), que nous donnerions quelques détails sur les déCouvertes faites sur les ruines de Ninive par M. E. Botta, consul de France à Mossoul, et relatives aux inscriptions. Nous les compléterons à l'article NINIVE. Chacun sait que les découvertes commencées par notre consul ont vivement frappé l'attention du monde savant. C'était, en effet, une civilisation entière, si l'on peut parler ainsi, celle d'une grande nation qui était exhumée, après avoir été ensevelie sous des ruines pendant de longs siècles. Ces découvertes si fructueuses de M. Botta ont été continuées sur d'autres points par le savant anglais M. Layard, avec non moins de succès et de fruit. Nous avons lu avec le plus vif intérêt l'ouvrage de M. Botta et celui de M. Layard, intitulé: Niniven and its remains, Ninive et ses restes, et nous y avons remarqué que les récits de la Bible, plusieurs passages des écrits des prophètes surtout y trouvaient de curieux éclaircissements. Admirable providence de Dieu ! Les savants du siècle dernier n'ont cessé d'écrire contre nos livres sacrés, et les deux plus grandes découvertes archéologiques de notre siècle, celles de M. Champollion et de

M. Botta, sont venues donner le plus éclatant démenti aux prétendus résultats de la science, et confirmer la véracité de nos livres sacrés! Lorsque des inscriptions de Ninive et de Babylone auront été déchiffrées, comme M. Rawlinson est en voie de le faire, suivant M. Layard, nous y trouverons, avec beaucoup d'autres renseignements, des détails qui seront, sans aucun doute, un commentaire nouveau de plusieurs chapitres de la Bible, si l'on peut ainsi s'exprimer. Ma!heureusement nous ne connaissons point encore le résultat du travail du major Rawlinson. M. Layard affirme que son savant compatriote a trouvé la clef de l'écriture cunéiforme, mais nous ne possédons rien qui ait été par lui publié. M. Botta, dans son magnifique travail, Monuments de Ninive, grand in-folio, publié par le gouvernement français avec le plus grand luxe de gravure et de typographie, ne voulant pas émettre rien qui ne fût incontestable, n'a point donné le résultat de ses investigations propres à ce sujet. Il s'est borné à ranger les caractères cunéiformes en groupes particuliers, propres à guider les savants, mais dont il ne fournit pas une explication suflisante pour le commun des lecteurs. Nous sommes donc contraints de ne placer ici que des renseignements imparfaits sur les caractères et les inscriptions cunéiformes. Si, avant la publication de la dernière partie de notre Dictionnaire d'Archéologie, il est publié quelque livre ou quelque article intéressant sur cette matière importante, nous nous ferons un devoir d'en faire l'analyse. Contentons-nous de mettre ici quelques courts extraits du grand ouvrage du M. Botta:

« L'écriture cunéiforne a été ainsi appelée, parce que les signes en sont composés de coins et de clous diversement combinés. La forme de ces éléments varie, à Khorsabad même, au point de donner à l'ensemble des inscriptions des apparences très-différentes. Le clou est plus ou moins allongé; la forme en est quel juefois échancrée, où les angles en sont fortement allongés.

Les inscriptions découvertes à Khorsabad ont été recueillies, soit sur les murs du monument, soit sur les briques cuites au four, qui formaient le pavé extérieur. Celles des murailles étaient toujours gravées en creux avec beaucoup de netteté, à moins qu'elles ne fussent pas destinées à être vues; les: traits et les angles des caractères étaient coupés à arêtes vives avec une régularité dont on ne peut que s'étonner, et qui correspond au soin avec lequel les sculptures avaient été exécutées.

Parmi les inscriptions des murailles, les unes sont gravées entre les jambes des taureaux à tête humaine, au nombre de quatre pour chaque porte, deux de chaque côté, Sous le ventre et entre les jambes de derrière de l'animal sculpté sur le montant. Ces quatre inscriptions des portes ne sont que quatre portions d'un texte continu et toujours le même; ce même texte, plus ou moins all ngé, se reproduit encore sur

les grandes dalles qui pavent la baie des portes.

D'autres inscriptions se trouvent sur les parois des salles (car il n'y en a jamais sur les façades). La plupart forment une longue bande qui sépare les deux rangs de bas-reliets superposés; d'autres, en plus petit nombre, sont gravées sur le bas des vêtements de quelques personnages; d'autres enfin, beaucoup plus courtes, paraissent soit sur les noms des villes représentées, soit au-dessus de la tête de quelques capt fs. Toute cette classe d'inscriptions est certainement historique, car les textes varient suivant le sujet représenté par le bas-relief, et beaucoup d'ailleurs contiennent des listes de villes ou de peuples. Une troisième classe comprend les inscriptions gravées sur le revers des plaques de gypse qui forment le revêtement: chaque plaque, en effet, en porte une très-longue. Comme ces textes n'étaient pas visibles, puisqu'ils se trouvaient sur la face encastrée dans le massif de briques, j'ai cru, à l'origine de mes découvertes (c'est toujours M. Botta qui parle), et d'autres personnes ont pu supposer également qu'elles indiquaient que le monument de Khorsabad avait été construit avec les débris d'éditices plus anciens; mais je n'ai pas tardé à reconnaître mon erreur. Ces inscriptions, en effet, sont identiques sur toutes les plaques, et représentent par conséquent une formule particulière placée à dessein dans cette position; elles sont toujours au milieu des divers compartiments de gypse, ce qui ne pourrait être si ces derniers étaient des débris rassemblés au hasard. Enfin, il y en a même sur le revers des blocs taillés exprès pour faire les angles des salles. L'inscription se continue sur les deux faces de l'angle saillant caché dans les briques; et ce fait seul suffirait pour prouver qu'elle a été gravée avec intention lors qu'on a donné à la pierre la forme nécessitée par la position qu'elle devait occuper dans l'édifice de Khorsabad. Il est évident qu'il faut rapporter ce fait au même ordre d'idées qui engagé les Assyriens à imprimer sur leurs briques une ou plusieurs lignes d'écriture. Comme ce sont des formules, il est probable qu'elles se rattachent à la religion, ou qu'elles contiennent quelques données h storiques, le nom du souverain, sa généalogie, les années de son règne : c'est ainsi que nous plaçons nous-mêmes sous la première pierre de nos monuments, soit des médailles, soit mème des documents écrits, enveloppés de manière à se conserver le plus longtemps possible. Quoi qu'il en soit, les inscriptions des revers des plaques sont gravées avec beaucoup moins de soin que celles que l'on trouve sur les faces apparentes; elles n'ont ni interlignes, ni encadrements, et les caractères en sont mal exécutés, ce qui prouve encore qu'elles n'étaient pas destinées à être

yues.

La quatrième classe contient les inscriptions empreintes ou gravées sur les tranches ou sur les faces des briques; je dis empreintes ou gravées, parce que, selon moi,

on a employé à Ninive ces deux moyens pour tracer les caractères sur la terre avant la cuisson.

Toutes les inscriptions découvertes à Khorsabad sont en caractères cunéiformes, et je n'ai pas trouvé la moindre trace d'une autre espèce d'écriture; fait qui seul suffirait pour prouver que le monument date d'une époque antérieure à la fin de l'empire d'Assyrie Toutes aussi sont écrites dans le même système; c'est celui qui a été employé également sur les monuments du monticule de Koyoundjouk, et qui, avec quelques variations peu importantes, se retrouve à Nimroud et dans d'autres localités. Selon moi, ce système d'écriture cunéiforme doit être appelé Assyrien, et doit comprendre même les inscriptions de Babylone; mais pour no rien préjuger, je l'appellerai système ninivite.

En comparant l'écriture des inscriptions cunéiformes trouvées dans différentes localités, on a dû être frappé de l'extrême variété qu'elle présente. On remarque d'abord trois Systèmes très-distincts: ce sont ceux dans lesquels ont été écrites les inscriptions trilingues de Persépolis, de Van, de Bisitoun. L'un, qui ne contient qu'un petit non.bre de caractères dont aujourd'hui la valeur est bien connue, paraît avoir été uniquement employé par les Perses, sous la dynastie des Achéménides; on ne le rencontre, en effet, que dans des inscriptions qui contiennent les noms de ces souverains, et l'usage en a commencé et fini avec cette famille. Les travaux successifs de MM. Gratifend, SaintMartin, Burnouf, Jacquet, Lassen, Rawlinson, etc., oat conduit au déchiffrement complet de ce genre d'écriture, et à la connaissance de la langue qu'il était destiné à rendre; c'est une langue ancienne très-rapprochée du Zend, tel que nous le trouvons dans les livres religieux des Perses.

Le second système paraît également dans les inscriptions trilingues à côté du précédent, mais il se présente aussi isolé sur quelques monuments; il est déjà plus compliqué que l'écriture cunéiforme des Perses, puisqu'on y compte, selon M. Rawlinson, environ cent caractères. Le déchiffrement en a déjà fait quelques progrès; le savant que je viens de nommer donne à cette écriture le nom de médique.

Une troisième espèce d'écriture cunéiforme se voit enfin dans les textes trilingues, et il est probable qu'elle représente la langue de la troisième race soumise à l'empire des Achéménides, la race sémitique, où plutôt assyrienne; mais, en outre, dans b aucoup de localités différentes, à Babylone, à Ninive, à Beirout, à Suse, à Van, on a trouvé des inscriptions dont l'écriture s'approche ou s'éloigne plus ou moins de l'écriture assyrienne usitée à l'époque de la souveraineté des Perses.

Comme je l'ai dit dans un mémoire publié dans le Journal de la société asiatique, je crois qu'il n'y a en réalité que trois sortes d'écritures cunéiformes; ce sont celles qui ont été employées dans les inscriptions trilin

gues. Toutes les variétés qui ont été trouvées dans d'autres localités doivent être rapportées au système cunéiforme, dans lequel a été écrite la troisième colonne de ces inscriptions; ce système a varié depuis la forme très-compliquée qu'il a affectée à Babylone jusqu'à celle beaucoup plus simple des inscriptions de Van. L'écriture de Khorsabad ou ninivite est intermédiaire entre ces deux variétés, et il est facile d'y retrouver la plupart des signes qu'on remarque dans les autres.» (Monuments de Ninive, par E. Botta, fig., par Flandin, chap. 7 et 8.)

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CUSTODE. Il paraît que du temps des persécutions, lorsqu'il était permis aux fidèles d'emporter l'eucharistie dans les maisons, on avait des boîtes ou custodes pour la conserver. On lit dans la Vie de saint Luc le solitaire un passage qui est cité par Grancolas, et dans lequel il est parlé d'un vase de cette nature. Nous citons en entier ce passage fort curieux, tel que nous le lisons dans l'auteur précité: Imponendum sacræ mensæ per sanctificatorum vasculum (nous présumons qu'il faut lire præsanctificatorum), siquidem est oratorium; sin autem cella, scamno mundissimo tum explicans vel minus, propones in eo sacras particulas, accensoque thymia mate ter sanctus cantabis cum symbolo fidei, trinaque genuum flexione adorans sumes sacrum pratiosi Christi corpus. « Il faut placer sur la table sacrée le vase des présanctifiés, quand c'est un oratoire. Si c'est une cham

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DACTYLIOGRAPHIE. La dactyliographie est à proprement parler la description des anneaux. C'est une branche de l'archéologie générale, qui s'occupe particulièrement de la forme, de la matière et des ornements des anneaux chez les anciens, ainsi que des pierres fines gravées qui y étaient enchassées. Voy. ANNEAU, GLYPTIQUE. DAIS.

Le dais, que les anciens appelaient tabernacle, et que les Anglais appellent encore tabernacle-work et canopy, est un ouvrage d'architecture et de sculpture, ordinairement surmonté d'un clocheton, ou accompagné de pyramidions ou aiguilles à ses angles; il sert à couvrir et à couronner un autel, un trône, une chaire à prêcher, des stales, des statues, des groupes sculptés, etc. Le dais peut être en pierre, en bois, en métal, et même en matières précieuses. On en a placé quelquefois au-dessus des tombeaux. On commence à voir cette forme architecturale apparaître dans les monuments d'architecture romano-byzantine; mais c'est surtout dans ceux de style ogival qu'elle prend tous ses développements et son orneinentation particulière.

Au x siècle, les dais, qui surmontent les statues placées à la voussure des portails principaux, représentent assez souvent des murailles fortifiées ou le sommet de tours crenelées. Ils ressemblent même quelquefois

bre, on le place sur un banc ou escabeau très-propre. Ensuite, déployant le petit voile, vous y mettrez les sacrées particules; puis brûlant de l'encens, vous chanterez trois fois sanctus et le symbole de la foi. Entin, adorant l'eucharistie par une triple génuflexion vous prendrez le saint, le précieux corps de Jésus-Christ. »Voy. CIBOIRE.

CUVE BAPTISMALE. A l'article BAPTISTÈRE il a été longuement question des fonts baptismaux; nous y avons parlé des cuves baptismales, aussi bien que des fon's baptismaux pédiculés ou supportés sur des colonnes. Nous ajouterons ici seulement quelques notes fort courtes sur une cuve baptismale octogone fort curieuse, qui se trouve dans une petite église du canton de Pons, au diocèse de la Rochelle. Sur chacune des huit faces est figurée une arcature ogivale au milieu de laquelle est sculptée alternativement soit une croix, soit un bourdon on un bâton de pèlerin, soit un bâton pastoral. Caumont, tom. VIII, p. 318, note de M. Mo(Voy. Bulletin monum. dirigé par M. de reau.)

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à de petits édifices, et quelquefois à de petites églises ou à des reliquaires byzantins. Généralement, à cette époque, ils sont finement ouvragés, mais peu développés dans le sens de la hauteur.

Au x siècle, les petites arcades simulées sont à ogives, les ornements se modifient, et l'ensemble prend plus de grandeur et d'importance. Le dais proprement dit est surmonté d'une pyramide, laquelle, à son point de départ, est accompagnée de petits contre-foris, de frontons, de pignons et de découpures. Les feuilles, qui rampent sur les arêtes de la pyramide ou les ligues inclinées des frontons, sont fortement recourbées en bas, et sont des crosses finement taillées.

Au XIVe siècle, le dais se charge de mille ornements variés et de découpures légères; il n'est pas propre alors seulement à l'architecture, et la peinture s'en empare pour orner les vitraux peints. Ce système de décoration avait commencé au siècle précédent, et nous voyons beaucoup de vitraux du xe siècle figurant de grands personnages, où le dais surmonte la composition entière. Mais c'est surtout à partir du xiv siècle que les figures de grandeur naturelle sont représentées sur les verrières peintes, et que les dais étalent, au-dessus de leur tête, toute la magnificence de leurs formes et de leurs oruements. Au xv siècle, soit dans les monu

ments d'architecture, soit dans les peintures sur verre, soit dans les peintures à fresque et dans les œuvres d'orfévrerie et de menuiserie, les dais sont exécutés avec une incroyable profusion de lignes, de moulures, de découpures, de feuillages et de fleurs. On a souvent aussi, au xv siècle et au xvi, sculpté en creux des dais fort ouvragés audessus de la tête des personnages qui sont représentés sur les pierres tombales et sur les cuivres funéraires.

A l'époque de la renaissance, les artistes revinrent, pour la sculpture- des dais, au style du xi siècle, pour la disposition générale, tout en s'en éloignant considérablement pour les détails et le caractère de l'ouvrage. Ainsi, dans des monuments du xvr siècle, on voit les dais terminés comme une mura lle à créneaux, et au milieu des créneaux, on aperçoit de petites figures de guerriers dans l'action du combat, et à diverses hauteurs, à travers les fenêtres, on aperçoit de petits personnages accoudés sur les croisées et regardant la lutte.

II.

Nous n'avons aucun détail archéologique à donner sur les dais mobiles; l'usage n'en remonte pas à une haute antiquité. M. Pugin, dans son Glossaire des ornements d'église, en donne un modèle qui est loin d'être élégant, et qui est tout à fait moderne.

DALLE. Une dalle est une tranche de marbre ou de pierre dure, destinée à paver les églises, les cloîtres, les galeries, à recouvrir un tembeau, à revêtir la surface extérieure d'une muraille. Il paraît, si l'on en croit certains auteurs, que l'on se servit de dalles pour couvrir les combles peu inclinés des basiliques antiques. Pour les dalles qui recouvraient les tombeaux dans les églises, voy. PIERRE TOMBALE, TOMBEAU.

DALMATIQUE. Nous traiterons ici de la dalmatique, comme nous l'avons fait pour les autres ornements ecclésiastiques, nous bornant au point de vue archéologique. La dalmatique n'appartenait autrefois qu'aux diacres de l'Eglise de Rome; les autres ne la pouvaient por.er que par une concession spéciale du souverain pontife, dans les grandes solennités. Plus tard elle a été concédée même aux moines, quand ils ont reçu le diaconat, comme on le peut voir par un pontifical rapporté par le P. Martène, dans son ouvrage De antiquis Ecclesiæ ritibus. Amalarius prétend que la dalmatique était autrefois un habit militaire. Alcuin dit que le pape Sylvestre en introduisit le premier l'usage dans l'Eglise; mais elle était différeute de celle dont on se sert à présent. El'e était faite en forme de croix; elle avait du côté droit des manches larges, et du côté gauche de grandes franges, lesquelles signilaient, suivant Guillaume Durand, évêque de Mende, auteur du Rationale divinorum officiorum, les soins et les superfluités de cette vie. La dalmatique est un vêtement originaire de Dalmatie. Lampride, dans la Vie de Commode (cap. 8), dit que ce vrince

gui

parut en public vêtu d'une dalmatique; ce alors était considéré comme le signe d'une vie efféminée, attendu que les hommes gaves ne sortaient jamais sans être vêtus d'une manière très-modeste.

L'histoire de saint Cyprien, évêque de Carthage, montre qu'anciennement les évêques portaient une dalmatique. Saint Cuthbert, évêque de Lindisfarne, fut enterré, en 687, avec ses vêtements sacerdotaux, cum indumentis sacerdotalibus; et lorsque son corps fut exhumé en 1004, les actes de la translation de ses reliques rapportent qu'entre autres vêtements on trouva sa dalmatique de pourpre. Il paraît, d'après les renseignements que nous possédons sur la liturgic gallicane antique, que du temps du pape Adrien I, lorsque l'empereur Charlemagne introduisit la liturgie romaine en France, les diacres ne portaient pas encore de dalmatiques; ils étaient vêtus seulement d'une aube et d'une étole. L'usage pour les diacres de porter la dalmatique devint général à cette époque, car nous voyons le même Charlemague donner des dalmatiques à un grand nombre d'églises. Quelque temps après, les prêtres adoptèrent la coutume des évêques de porter la dalmatique sous la chasuble; mais cette pratique ne fut pas sanctionnée l'autorité. Wilfrid Strabon, savant bénédictin du Ix siècle, écrit les mots suivants : Et nonnulli presbyterorum sibi licere existimant, ut sub casula dalmatica vestiantur (De officiis divinis). On girda cependant en France, jusqu'à la révolution de 1789, des vestiges de cet usage. De Moléon, en décrivant l'église de Saint-Aignan d'Orléans, dit que le jour du samedi saint le prêtre célébrant est vêtu d'une dalmatique blanche et d'une chasuble.

par

Suivant Georgius, et ainsi que nous l'avons dit ci-dessus, dans un temps, la dalmatique était propre aux diacres de l'Église romaine; elle fut concédée graduellement aux autres diacres de l'Église universelle. L'usage de la dalmatique fut encore concédé aux rois et aux empereurs, non-sculement pour la cérémonie de leur couronnement, mais encore quand ils assistaient aux offices des fêtes les plus solennelles. (Voy. ci-dessous la description de la dalmatique impériale.) Hartmann Maurus (Lib. de Coronat., carm. v, ap. Du Cange) compte parmi les insignes royaux une aube blanche, tout en argent, ornée de perles et de pierres précieuses; une étole d'or également ornée de pierres précieuses; une chape de couleur violette, d'argent, semée d'aigles d'or; un amict au milieu duquel était brodé un grand aigle d'or. La dalmatique forme encore un des ornements employés par les rois anglais dans la cérémonie de leur couronnement.

Sandford, dans son Histoire du couronnement du roi Jacques 11, a figuré les vêtements royaux. On y remarque entre autres, un colobium, un surcot ou tunique de satin cramoisi, une supertunique, supertunica, ou dalmatique de tissu d'or, un pallium, manteau ou chape de drap d'or.

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