Obrázky na stránke
PDF
ePub

tran a Rome. Ravenne présente encore plusieurs traits du modèle primitif dans les autres basiliques qu'elle renferme : par exemple, dans celle de Saint-Martin, dont la fondation est attribuée à Théodoric, et qui prit le nom de Saint-Apollinaire di Dentro, depuis que l'on y a transporté le corps de ce saint; dans celle de Sainte-Agathe-Majeure, bâtie par saint Exuperantius, à la fin du iv siècle; et enfin dans l'église du Saint-Esprit, qui est d'une construction encore plus moderne. (Voyez d'Agincourt, Hist. de l'art par les monum.)

Dans les lagunes de Venise, à l'ile de Torcello, on retrouve la forme de la basilique parfaitement conservée dans l'église de Sainte Marie ou du Dôme, bâtie, en 1008, par Orso Orseolo, évêque de cette église. Derrière un porche ou portique d'un travail assez grossier est la nef, séparée des ailes par des colonnes, dont les chapiteaux, imités de l'ordre corinthien, supportent au-dessus de petites arcades en plein cintre, des murs percés de fenêtres et surmontés d'un plafond en bois; à l'extrémité de la nef s'élève le choeur environné d'une balustrade de petites colonnes alternant avec des planches de marbre richement sculptées; derrière ce chœur, comme à Saint-Apollinaire de Ravenne, est une crypte; au-dessus de cette crypte l'autel, et plus loin l'abside semi-circulaire; là, au haut d'un escalier de douze degrés, paraît le trône de marbre de l'évêque, qui domine les siéges du clergé disposés en amphithéâtre dans la courbe de l'abside: c'est incontestabiement un des plus beaux presbytères qui

existent.

A Parenzo, en Istrie, nous trouvons une basilique bâtie, en 540, par l'évêque Eufrasius: elle est précédée de son portique quadrilatéral; les ailes sont séparées de la nef par des colonnes qui supportent des arcades plein cintre, et l'abside semi-circulaire renferme le trône de l'évêque et les siéges des prêtres, le tout enrichi de mosaïques.

Près de Bergame sont les ruines d'une basilique consacrée à sainte Julie, avec trois absides à l'extrémité de la nef et des ailes.

IV.

Les Annales de philosophie chrétienne renferment plusieurs articles savants de MM. Guénebault et Ch. Cahier sur la basilique chrétienne des premiers siècles. (Tom. XVI, XVII et XIX.) Ces auteurs ont expliqué les plans donnés par Beveridge et Sarnelli. M. l'abbé Ch. Cahier n'a pas cru devoir adopter sans modification le plan de Sarnelli, publié par l'abbé Hyacinthe Amati avec quelques changements de peu d'importance. Nous emprunterons aux travaux de ces archéologues érudits quelques détails qui serviront de complément à ce que nous avons dit ci-dessus des basiliques primitives.

Quant à la forme des basiliques, nous ne répéterons pas en d'autres termes ce que nous avons dit précédemment nous citerons, comme règlement général sur le lieu et la forme de l'assemblée, les prescriptions des Constitutions apostoliques: « Evèque,

lorsque vous réunirez l'assemblée des serviteurs de Dieu, veillez, patron de ce grand navire, à ce que la décence et l'ordre s'y observent; les diacres, comme autant de nautonniers, assigneront les places aux passagers, qui sont les fidèles... Avant tout, l'édi fice sera long, en forme de vaisseau, et tourné vers l'orient, ayant de chaque côté, dans la même direction, un appartement contigu (pastophorium). Au milieu (on voit qu'il s'agit de l'extrémité orientale de l'édifice) siégera l'évêque, ayant de part et d'autre les siéges de ses prêtres. Les diacres, debout, vêtus de manière à pouvoir se porter partout où besoin sera, feront l'office des matelots qui manœuvrent les flancs du vaisseau. Ils auront son que dans le reste de l'assemblée les laïques observent l'ordre prescrit, et que les femmes séparées des autres fidèles gardent le silence. Au centre, le lecteur du baut d'un lieu élevé lira les livres de l'ancienne loi, et après la lecture un autre commencera le chant des psaumes, qui sera continué par le peuple. Puis on récitera les Actes des apotres et les Lettres de saint Paul. Après quoi un diacre ou un prêtre fera la lecture de l'Evangile, que tous, clergé et peuple, écouteront debout et en silence. Ensuite les prêtres, l'un après l'autre, et enfin l'évêque, pilote du navire, exhorteront le peuple. A l'entrée, du côté des hommes, les portiers; du côté des femmes, les diaconesses, représentent l'homme de l'équipage, qui règle les frais avec les passagers.» (Constit. apost., lib. 11, cap. 57. Voy. les Notes de Cotellier sur ce passage.)

On voit combien l'idée de vaisseau, de nef, domine dans cette description. C'était un type consacré par la comparaíson si fréquente des apôtres avec des pêcheurs et de l'Eglise avec l'arche, hors de laquelle il n'y a que naufrage, etc. Les saints Pères et les monuments des premiers siècles reproduisent cette pensée avec affection. (Cf. Mamachi, Origin, et antiq. christian., lib. iv, cap 71; II, 101; Foggini, De Romano divi Petri itinere et episcopalu, frontisp. et pag. 484, 493, etc.; Boldetti, Cimiteri; Münter, Symbola, pag. 7.) Ajoutons encore quelques lignes des Constitutions apostoliques. Si ce recueil ne remonte pas aux apôtres eux-mêmes, comme le prétendent les critiques, c'est incontestablement un des monuments les plus anciens de l'antiquité ecclésiastique.

« L'Eglise ne ressemble point à un navire seulement, mais encore à un bercail, et comme le berger partage son troupeau d'après l'âge et l'espèce, de même dans l'église les jeunes gens et les enfants seront assis à part, si l'emplacement le permet, sinon que les enfants se tiennent debout près de leurs parents; les femmes mariées auront leur place à part; mais les vierges avec les veuves el les femmes avancées en åge occuperont les preiniers rangs.»>

L'orientation des basiliques, d'après les plus anciennes prescriptions, semblerait avoir été fixée de manière que le grand axe format une ligne dirigée de l'est à l'ouest,

les portes regardant l'occident, et l'abside présentant sa convexité à l'orient. Ainsi, les fidèles, ayant à droite le midi et à gauche

nord, tournaient le visage vers l'orient. Cf. Constit. apost., Notes de Cotellier.) Cette disposition, dont on a donné beaucoup de raisons mystiques, mais dont le titre le plus respectable est de remonter aux temps des apôtres, ne fut regardée d'ailleurs que comme convenable et non obligatoire: aussi y fut-il dérogé dès les premiers siècles et dans d'éclatantes occasions. D'ailleurs, les hérétiques ayant imaginé de voir Jésus-Christ dans le soleil, le respect de l'ancien usage céda au danger de paraître autoriser la superstition. Je ne sais pourtant si M. Albert Lenoir prouverat aisément qu'à Rome la plupart des basiliques bâties par Constantin aient vraiment leur porte à l'orient et l'abside au couchant. (Instruct. du Com. hist. des arts et monum. 1839.) Il est certain du rest que tout système d'orientation peut trouver son modèle à Rome même, parmi les églises anciennes. Sanctuaire à l'est: Saint-Laurenthors-les-Murs, Ara-Coli, Saint-Paul;au sud: Saint-Jean de Latran, Saint-Grégoire, etc.; au nord Sainte-Mar e-du-Peuple, SainteMarie dei Monti, etc.; à l'ouest: Saint-Pierre, Sainte-Marie-Majeure, Saint-Clément, SaintePraxède, etc. Ainsi, il ne serait pas exact hon plus de penser que l'on ait prétendu tourner les sanctuaires vers la Palestine plutôt que vers l'orient équinoxial. Lorsqu'on a voulu conserver une trace de l'usage primitif dans les églises orientées d'une manière inverse (avec le portail vers l'orient), il semble qu'on ait recouru, comme à une sorte de compensateur, à la direction de l'autel le prêtre célébrant alors le visage tourné vers le peuple, suppléait au défaut de l'orientation

:

dehors du vestibule, se trouvait un bassin destiné aux ab'utions (Cantharus, piadǹ labrum, nymphæum). La coutume de se laver les mains en entrant dans l'église s'explique suffisamment par l'usage anc en de prier les mains élevées et de recevoir la sainte Eucharistie dans la main. Plus tard, lorsque ces coutumes furent supprimées, il semble que l'eau bénite ait rempl cé, par une pratique de piété, ce qui n'avait été qu'un usage de convenance. D'ailleurs, on peut trouver déjà une ancienne trace de cette transmutation dans le rite grec, qui prescrit la béné– diction des eaux du bassin le jour de l'Epiphanie. (Vide Goar, note 1 in offic. aqua benedicta.) Sur cette fontaine ou ce bassin, s'élevait souvent un toit ou une petite coupole.

Le nombre des portes pour entrer dans la basilique proprement dite était ordinairement de trois. Lorsqu'il y avait trois nefs, chacune des portes donnait accès à l'une des nefs; mais lorsqu'il n'y avait qu'une seule nef, on pratiquait néanmoins trois portes, afin que les hommes et les femmes n'eussent point une entrée ni une issue communes. Ce n'est guère qu'au moyen âge que l'on trouve de grandes églises ayant une porte unique.

Le vaisseau de la basilique, aula, vas, ecclesiæ navis, paraît avoir été communément divisé en trois nefs, dans le sens de la longueur, par deux rangs de colonnes; quelques-unes eurent jusqu'à cinq nefs, avec quatre rangs de colonnes; enfin il en est qui n'avaient aucune division architectonique dans le sens de la longueur. Tels sont presque tous les plans indiqués par Goar.

On a vu, dans les textes cités des Constitutions apostoliques, que, dès l'entrée, les deux sexes étaient sépa és, sous l'inspection des surveillants principaux. Cette séparation était

générale. (Vid. Goar, Not. 14 in ord. sacri fait remarquer saint Jean Chrysostome pos é érieure aux temps apostoliques, comme le

ministerii.)

L'atrium ou enceinte extérieure formait une sorte d'entrée en hors-d'œuvre, dest née à isoler l'église proprement dite loin des bruits et du mouvement de la cité. C'était, en arrière d'un premier mur d'enceinte, une sorte d'esplanade à ciel ouvert, environnée de trois côtés par un portique. Le quatrième côté semble avoir été formé communément par le portail ou la façade de la basilique.

Le portique qui régnait sur les côtés de cette cour d'entrée (dpa), servait de lieu derepos à ceux qui attendaient l'heure de l'assemblée; là aussi s'abritaient les pauvres qui profitaient de la réunion des fidèles pour se recommander à leur charité. (Cf. S. Joann. Chrysost., Homil. in 11 ad Corinth.; Baronius, an. 57, n. 128; Ferrari, De ritu sacrarum Eccles. veteris concionum, lib. 11, cap. 22.) Plusieurs passages des écrivains ecclésiastiques donnent lieu de penser qu'on y adjoignait parfois des bâtiments servant d'hospice. Au milieu de ces por iques, une sorte de cour, impluvium, area Dei, souvent plantée d'arbres, paralisus, parvis, servit de cimetière vers le v ou vi siècle. Au centre de ce parvis, et quelquefois peut-être plus près du portail de la basilique, soit en dedans soit en

(Homil. 73, alias 74, in Matthæum, Op. tom. VII, pag. 712), et paraît avoir été portée au plus haut degré ensuite par l'Eglise d'Orient. On imagina d'abord des cloisons à hauteur d'appui, surmontées souvent de rideaux. Saint Charles Borromée s'efforce, en plus d'un endroit, de faire revivre cet ancien usage, et il exige que cette cloison soit haute de deux coudées pour le moins. Mais les Grecs ont le plus souvent exagéré cette ancienne précaution, en reléguant les femmes dans des travées ou galeries supérieures. (Gynécées, solaria, nepaα anyo piva.) Cette mesure, à peu près encore générale aujourd'hui dans les grandes villes, remonte au moins à l'époque de saint Grégoire de Nazianze. (Vid. Poem. Somnium de Anastasia.) Saint Jean Chrysostome, cependant, semble ne parler que de cloisons en bois, mais peut-être fait-il allusion aux cspèces de jalousies ou de grillages qui masquaient les travées. (Vid. Métaphraste, ap. Baron. ann. 57, n. 126.) Du reste, il est fort possible que ces deux genres de séparation existassent simultanément à Constantinople dans diverses églises. Dans l'Eglise latine, l'usage de ces galeries ou tribunes supérieu

res ne paraît pas avoir été jamais fort répandu, quoiqu'on en trouve des traces, par exemple, à Rome, dans l'église de SainteAgnès-hors-les-Murs et dans celle de SaintLaurent in agro Verano. En Grèce, quan les églises n'ont point de travées, les femmes sont le plus souvent placées dans le lieu qui correspond au narthex des églises monastiques. Quant à l'ambon dans les basiliques, nous renvoyons le lecteur à nos articles AMBON, CHAIRE, JUBÉ.

Entre le chœur et le sanctuaire, dans plusieurs basiliques, se trouvait le solea (ias, ondeus, awarien, colio, etc.), large degré qui formait comme un lieu de pause ou un seuil à l'entrée du sanctuaire. Là se tenaient les enfants, que l'on pourrait croire avoir rempli les fonctions d'enfants de chœur; les fidèles ne pouvant pénétrer au delà, c'était comme le terme des pèlerinages entrepris pour vénérer les reliques déposées sous l'autel. De là l'expression ad limina martyrum, apostolorum, etc., proficisci. Par respect pour ce lieu, on y prodigua les matières les plus précieuses.

Le sanctuaire (secretarium, sacrarium, cancellus, presbyterium, ἱερὸν βῆμα, ἱερατείον, ἁγιαστήριον, θυσιαστήριον), élevé au-dessus de tout le sol de la basilique, était fermé vers la nef par une balustrade, cancelli, que surmonte ordinairement l'iconostase, dans l'Eglise grecque. Cette iconostase ou cloison du sanctuaire, composée de colonnes, d'images peintes, etc., s'élève sur une balustrade proprement dite, et dérobe la vue du sanctuaire, où le regard ne peut pénétrer que par les portes. Elle semble avoir été remplacée autrefois, en Occident, par des tapisseries ou voiles suspendus, qui couvraient même l'entrée, jusqu'à ce que les catéchumènes et les pénitents fussent congédiés.

En dedans du sanctuaire, près de la balustrade, se tenaient les diacres; de là le nom de diaconicum, donné quelquefois à la partie du sanctuaire la plus voisine du peuple. Nous renvoyons au mot AUTEL pour les détails sur l'autel des basiliques.

Le fond du sanctuaire, ou abside, était appelé aussi exedra, presbyterium, tribunal, absida gradata, etc., parce que là siégeait l'évêque environné de ses prêtres. Les siéges, povo, ordinairement scellés dans la muraille et en marbre, se recouvraient d'une draperie. De là les mots linteatæ sedes, cathedræ velata. (Cf. Saruelli, Selvaggio.) Celui de l'évêque, thronus, cathedra, élevé au fond de l'hémicycle sur trois degrés, avait à droite et à gauche ceux des prêtres, sellæ, subsellia, secundæ sedes, plus simples que le trône, et moins exhaussés. On en peut voir encore la forme à Rome, dans l'église de Saint-Clément et dans celle des saints Nérée et Achillée. Rappelons ici ce qui a été déjà observé (Voy. AUTEL), que le presbyterium ou sanctuaire ne doit pas être confondu avec le chœur. Saint Charles Borromée dit expressément, comme Sarnelli, que l'ancienne coutume était de placer le choeur devant l'autel.

Aux basiliques étaient souvent joints des

bâtiments considérables. Nous ne parlerons ici que des pièces ou appartements dont la destination est nécessairement liée avec le service liturgique. Les pastophoria, dont parlent les Constitutions apostoliques, rappellent le même mot employé dans le livre des Machabées (I Mac. iv, 38, 57) pour exprimer des sal'es ou appartements voisins du temple, et désignés, en des circonstances toutes semblables, par les expressions gazophylacia, cellaria, thalami, triclinia, etc.

Les auteurs grecs s'accordent à placer le diaconicum ou secretarium majus, azevovkzzzior, sacristie, à droite du sanctuaire, c'est-à-dire au midi; à l'opposite, d'autres appartements, moins directeinent consacrés au service de l'aute', renfermaient les archives et la bibliothèque. Saint Paulin, qui avait composé des inscriptions pour les différentes parties de la basilique de Nole, explique clairement la destination de ces dernières.

A droite de l'abside (c'est lui qui parte) : Hic locus est ven randa penus qra conditur, et qua Promitur alma sacri pompa ministerii.

A gauche :

Si quem sancta tene' medi'andi in lege voluntas, Hic poterit sacris residens intendere libris.

V.

Avant de considérer les basiliques sous un antre point de vue, nous croyons utile de placer ici la description de la basilique de Jérusalem, construite par sainte Hélène, mère de Constantin. C'est encore un des textes précieux de notre archéologie chrétienne. En produisant ainsi des documents historiques contemporains de l'érection des édifices, on met le lecteur studieux mieux à même de connaître les monuments d'architecture. « Hoc, inquam, monumentum tanquam totius operis caput, imperatoris magnificentia eximiis columnis et maximo cultu primum omnium decoravit, et cujusque modi ornamentis illustravit. Transgressus inde est ad vastissimum locum libero patentem cœlo. Cujus solum splendido lapide constravit, longissimisque undique porticibus ad tria latera additis. Quippe lateri illi quod e regione speluncæ positum, solis ortum spectabat, conjuncta erat basilica: opus plane admirabile, in immensam altitudinem elatum, et longitudine ac latitudine maxima expansum. Cujus interiora quidem versicoloribus marmoris crustis obtecta sunt; exterior vero parietum superficies, politis lapidibus probe inter se vinctis decorata, eximiam quamdam pulchritudinem, nihilo inferiorem marmoris specie, præferebat. Ad culmen vero et cameras quod attinet, exteriora quidem tecta plumbo, tanquam firmissimo quodam munimento, ad hibernos imbres arcendos obvallavit. Interius autem tectum sculptis lacunaribus consertum, et instar vastì cujusdam maris compactis inter se tabulis per totam basilicam dilatatum, totumque auro purissimo coopertum, universam basilicam velut quibusdam radiis splendere faciebat. Porro ad utrumque latus, geminæ porticus tain subterraneæ quam supra terram eminentes, totius basilica longitudinem æquabant; qua

rum concamerationes auro perinde variatæ sunt. Ex his, quæ in fronte basilica crant, ingentibus columnis fulciebantur: quæ vero interiores, pessis magno cultu extrinsecus ornalis sustinebantur. Portæ tres ad orientem solem apte dispositæ, introeuntium turbam exceperunt. E regione harum portarum erat hemisphærium, quod totius operis caput est, usque ad culmen ipsius basilica protentum. Cingebatur id duodecim columnis, pro numero sanctorum Servatoris nostri apostolorum. Quarum capita maximis crateribus argenteis erant ornata : quos imperator, tanquam pulcherrimum donarium, Deo suo dicaverat. Hine ad eos aditus qui ante templum sunt progredientibus, aream interposuit. Erant autem in eo loco primum atrium, deinde porticus ad utrumque latus, ac postremo portæ atrii. Post has totius operis vestibula in ipsa media platea, in qua forum est rerum vena ium, ambitioso cultu exornatæ, iter forinsecus agentibus, aspectum earum rerum quæ intus cernebantur non sine quodam stupore exhibebant.» (Euseb., Vita Constant. Magn., lib. 1, cap. 34, 39.)

VI.

L'auteur du Magnum Theatrum vitæ humana aflirme que la destination spéciale des basiliques était de conserver honorablement les rel.ques des martyrs, et c'est pour cela qu'on les apelait souvent memoria martyrum. Le même auteur assure qu'il est prouvé par les conciles, par les écrits des saints Pères et par les histoires ecclésiastiques particulières, que, dans les premiers siècles de l'Eglise, on appelait basiliques les lieux où Ton conservait les reliques, les corps ou quelque autre souvenir des martyrs, et qu'ensuite ce nom s'est étendu aux autres temples. Il c.te en témoignage de ce fait un concile de Gangres, qui, dans son capon 20°, condamne un certain Eustache, parce qu'il méprisait les basiliques des martyrs: quia contemnebot basilicas martyrum. El ensuite, au concile de Carthage, tenu en 328, qui, dans son canon 14, défend d'élever aucun édifice religieux du geure de ceux dont il est ici question, sinon dans les lieux où serait déposé le corps d'un martyr, ou qui aurait été témoin de ses souffrances, ou qui aurait conservé quelqu'une de ses reliques.

Le savant Du Cange dans son Glossaire, à l'article Busilique, confirme l'observation précédente. Il dit qu'au commencement du moyen âge, c'est-à-dire vers le v ou le v siècle, le mot basilique emportait avec soi l'idée d'un monument funèbre élevé sur le lieu de la sépulture d'une personne.

On appela, dit-il, basiliques, chez nos anciens Francs, certaines petites constructions ou chapelles, adiculæ quædam, qu'ils élevaient sur la tombe des grands, et c'est peutêtre de là que leur était venu leur nom de basilique ou dernière demeure royale, princière, c'est-à-dire reservée aux grands. Quant aux sépulcres de ceux qui étaient d'une condition inférieure, on se contentait d'clever au-dessus une tombe ou une petite

galerie, porticu'us. On en trouve la preuve dans la loi sal que, titre 58, paragraphes 3, 4 et 5, où il est dit:

« Celui qui aura dégradé une tombe ou petite galerie, porticulum, sur un homme mort, payera 5 sols; mais celui qui aura endommagé une basilique, dans le même cas sera condamné à une amende de 30 sols.»> Si quis vero basilicam super hominem mrtuum exprobraverit, 30 solidis culpabilis judicatur. De là il est clair, ajoute Du Cange, que ces basiliques étaient réservées aux beaux des grands, Il est encore question de basiliques dans ces mêmes lois saliques, au titre 71, où il est parlé de l'amende encourue par celui qui aura incendié une basilique, volontairement ou par négligence. D'où les historiens concluent que ces basiliques étaient en bois et sujettes à Fincendie.

Au xvII° siècle, il y eut une dispute célèbre entre l'un des frères de Valois, historiographes de France, et Jean de Launoy, critique érudit, quoique souvent trop sévère, sur le sens à donner aux mots basilique et église. Mabillon en rend compte, au tome 11 de ses œuvres posthumes, pag. 355, article De antiquitatibus sancti Dionysii a Il fut très-bien démontré par M. de Valois, dans sa dissertation sur les basiliques, contre le docteur de Launoy, que le mot basilique a toujours signifié, aux vre et vir siècles, dans les Gaules, une église de monastère, monachorum ecclesiam, et que les églises cathédrales ou paroissiales étaient désignées à la même époque, simplement sous le nom d'églises, ecclesias. » A l'appui de ce qu'il avance, Mabillon, à la page 357 des mêmes œuvres posthumes, cite ce passage de la Vie de sainte Clothilde, écrite par un auteur contemporain: Clotildis quoque in hon rem sancti Petri basilicam ubi religio monasterii ordinis vigeret, Parisiis fecit, quæ basilica nunc sanctæ Genovefæ nuncupatur.

VII.

Pour terminer ce qui concerne les basiliques, nous avons à donner au moins quelques brefs détails sur les sept basiliques romaines dans leur état actuel. Nous regrettons de no pouvoir en donner une description complète, mais nous nous écarterions trop du but de cet ouvrage; nous renvoyons le lecteur désireux de plus amples développements au livre de M. le baron Marie-Théodore de. Bussierre, intitulé: Les sept Basiliques de Rome, ou Visite aux sept églises (2 vol. in-8°. 1845). Nous recommandons volontiers l'ouvrage de M. Eugène de la Gournerie, intitulé: Rome chrétienne, ou Tableau historique des souvenirs et des monuments chrétiens de Rome (2 vol. in-8°. 1843. Paris, chez Debécourt). M. l'abbé Ph. Gerbet a publié sculement le 1" volume d'un ouvrage intitulé : Esquisse de Rome chrétienne: on y trouve également des renseignements fort intéressants sur les basiliques romaines.

Dès les premiers siècles de notre ère, dit M. Th. de Bussierre, et peu de temps après la fin des persécutions, l'on comptaitan

-cinq églises principales ou patriarcales, à savoir, les basiliqu s: 1° du Sauveur, appelée aussi Constantinienne, Dorée ou du Latran; 2o de Saint-Pierre; 3° de Saint-Paul; 4° de Sainte-Marie-Majeure, dite également del Presepio ou Libérienne; 5o des saints martyrs Etienne et Laurent.

Ces églises portaient le titre de patriarcats, en l'honneur des cinq patriarches de Rome, de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem, lesquels étaient les principaux du monde chrétien. Il fallait que, venant à Rome, leur métropole commune, soit pour affaires de religion, soit pour assister aux conciles, ils y trouvassent leur église et leur palais, comme dans leur propre province. En même temps aussi il y avait dans l'existence des quatre patriarcats inférieurs à celui de Latran quelque chose de profondément symbolique: ils exprimaient à la fois et la suprématie de Rome et l'unité de l'Eglise soumise à un chef unique, centre visible de cette unité.

Les fidèles, lorsqu'ils allaient faire leurs prières dans les principales églises de Rome, ne tardèrent pas à en visiter encore deux autres, outre les cinq patriarcales, afin de célébrer ainsi le nombre des sept églises mentionnées dans l'Apocalypse, ou peut-être aussi, comme l'observe le docte Panvinius, parce que le respect et la dévotion les portaient à s'arrêter dans les basiliques de Saint-Sébastien et de Sainte-Croix en Jérusalem, devant lesquelles ils devaient nécessairement passer dans leurs pieux pèlerinages. Toutes les deux elles étaient dignes de la plus haute vénération, la première à cause de ses catacombes; la seconde, en considération de ses admirables reliques.

Constantin éleva à Rome un baptistère dédié à saint Jean. Il construisit à côté une grande basilique consacrée au Sauveur et aux deux saints Jean: c'est cette basilique de Saint-Jean de Latran capul el mater ommium ecclesiarum orbis terrarum. Cette vénérable basilique fut consacrée par le pape saint Sylvestre, le 5 des ides de novembre, et la commémoration de cette dédicace est demeurée une fète pour toute la chrétienté. La basilique actue le ne date que de 1360, et sa façade ne fut élevée que dans le dernier siècle par Alexandre Galilée. C'est un bâtiment noble et vaste, dit M. Eug. de la Gournerie, où malheureusement le Borromini a enfoui sous de massifs piliers les colonnes de brèche, de serpentine et de brocatelle de l'ancienne église. Des saints gigantesques, debout dans l'épaisseur des pilastres, semblent y rappeler par leur gravité et par leur nombre les pontifes et les pré'ats qui s'y sont souvent rassemblés. Partout vous y voyez de riches chapelles, de somptueux mausolées, des débris antiques; la table sur laquelle Jésus-Christ fit la cène y est enchâssée dans l'or; et les colonnes qu'Auguste fit mouler avec le bronze des rostres arrachés aux vaisseaux pris à Actium, y soutiennent l'achitrave de l'autel où le Dieu des chrétiens demeure exposé à la vénération des âmes pieuses.

C'était au pied de la colline Vaticane, dans le jardin et le cirque de Néron, que les premiers chrétiens de Rome souffrirent le martyre et que fat enterré le corps du prince des apôtres. Depuis lors, ce lieu était devenu sa nt et vénéré. Anaclet y avait pratiqué un oratoire, et saint Sylvestre, aidé par la munificence impériale, y éleva, vers 323, une somptueuse basilique. Cette église était à cinq nefs séparées par 96 colonnes de marbre; elle avait 313 pieds de long et 218 de large. Saint Grégoi e de Tours en parle avec admiration. Le tombeau de saint Pierre y était placé sous l'autel, et une petite fenêtre avait été pratiquée dans les parois qui l'environnaient, pour être ouverte à ceux qui voulaient prier devant les saintes reliques: or, la foule des pèlerins était considérable à ce sépulcre vénéré; on les vit quelquefois errer dans les rues de Rome comme des nuées de fourmis et d'abeilles ; et les princes eux-mêmes, les rois, les empereurs, vinrent souvent abaisser l'orgueil de leur diadème aux pieds du pêcheur de T bériade. Charlemagne ne monta les degrés du sanctuaire qu'en les baisant l'un après l'autre.

La basilique érigée par saint Sylvestre a vécu onze siècles: aujourd'hui on n'en voit plus que de faibles débris dans les grottes vaticanes. La basilique actuelle de SaintPierre a été bâtie au xvi siècle.

La basilique de Saint-Paul fut édifiée dans un champ appartenant à sainte Lucine, où l'Apôtre avait été enterré. Elle fut consacrée en 323 et reconstruite par Théodose, vers la fin du Ive siècle, avec une nouvelle magnificence. C'est alors, sans doute, qu'on y apporta de la basilique Emilienne ou du mausolée d'Adrien, ces admirables colonnes de cipolin et de brèche violette, qui, maintenant, brisées, calcinées par l'incendie, gisent autour de l'église, dont elles ne soutiennent plus les splendides corniches et le toit de cèdre. On ne peut se faire une idée en France de l'effet que produisent ces longues files de colonnes, à travers lesquelles Tel pénètre toutes les parties de l'édifice, et qui, par leur légèreté, leur élégance, leur éclat, semblent plutôt placées là pour l'ornement, comme l'or et les statues sur les autels, que pour supporter la charpente qui domine vos têtes. Une singularité de Saint-Paul, singularité qui se retrouve, au reste, dans plusieurs églises d'Italie, à Saint-André de Rimini, par exemple, c'est que la charpente et la toiture n'y étaient pas dissimulées à l'œil Cette disposition choque par sa pauvreté au milieu de toutes les richesses de l'art et des décors. Que la charpente soit de cèdre, peu importe, le temps l'a bientôt brunie, et l'on n'a plus alors que l'aspect assez vulgaire de contreforts et de solives s'enchevêtrant pénblement pour venir reposer sur d'élégants arceaux.

Il ne resta plus de Saint-Paul, après l'incendie de 1823, que la façade avec ses mosaïques curieuses et l'abside où se trouvait le maître-autel. Depuis lors, la reconstruction en a été poursuivie avec activité; au

« PredošláPokračovať »