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32 évêque de Cambrai et d'Arras; il donna le nom de Saint-Sépulcre à cette construction nouvelle, à son retour du pèlerinage qu'il avait entrepris à la tête d'un grand nombre de ses diocésains pour visiter les lieux saints. Le monastère fut entièrement rebâti, de 1703 à 1729, par les soins de Louis de Marbay, 42 abbé, et de Joseph d'Ambrine,

son successeur immédiat.

Le plan de la cathédrale actuelle de Cambrai est à trois nefs et en forme de croix latine, avec une modification dans les transsepts qui sont terminés en hémicycle. Les dimensions générales sont :longueur totale, 75,93 m.; largeur du transsept,41,90m.; largeur de la grande nef, 9,15 m.; largeur des collatéraux, 4,55 m. Cathédrale de Carcassonne. SAINT-MIChel. L'église de Saint-Vincent fut l'église cathédrale de Carcassonne jusqu'à la révolution de 1793. Elle fut abandonnée en 1802 pour l'église de Saint-Michel, cathédrale actuelle. Cette dernière église, élevée au XIV siècle, porte l'empreinte évidente du style ogival secondaire. Les dimensions sont: longueur, 50 m.; largeur, 16,60; hauteur sous voûte, 20,50 m.

Cathédrale de Châlons-sur-Marne. SAINTETIENNE.Saint Alpin, évêque de Châlons, est le premier qui consacra un temple chrétien à l'intérieur de la ville. L'église épiscopale primitive fut plusieurs fois reconstruite et agrandie. Au x siècle, elle fut renversée par suite des fureurs de la guerre. Au_xII* siècle elle fut détruite par la foudre. Restaurée avec beaucoup de zèle par les habitants de Châlons, elle fut consacrée par le pape Eugène III, le 28 octobre 1147.

Quatre-vingt-trois ans après sa dédicace solennelle, la cathédrale de Châlons fut de nouveau renversée par le tonnerre. La ruine fut presque complète; quelques restes encore subsistants de nos jours échappèrent seuls au désastre; Philippe II de Nemours de Merville travailla à la réédifier. Sous Gilles de Luxembourg et sous Henri Clausse, elle reçut de nouveaux accroissements. Le premier fit construire sur la tour du nord une belle flèche en bois, qui passait pour une des merveilles de son temps; le second fit agrandir la nef de deux travées. La facade actuelle fut bâtie en 1628.

En 1668, un effroyable incendie réduisit en cendres les charpentes et la flèche en bois de Gilles de Luxembourg: elle écrasa, dans sa chute, la voûte du sanctuaire. En 1769, un ouragan terrible fit tomber la rosace du portail méridional; en 1821, on fut obligé de démolir les flèches pour éviter un accident plus grave; enfin en 1842, on travaillait à la restauration du portail méiidional.

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trois nefs, avec déambulatoires. Le transsept, comme à Reims et à Metz, est plus rapproché de l'abside que dans la plupart des grandes églises ogivales. L'abside, à partir des piliers du transsept, ne renferme que sept travées et est entièrement occupée par le sanctuaire. Autour du rond-point on admire trois magnifiques chapelles absidales du xiv siècle.

La grande nef est un des vaisseaux les plus majestueux des cathédrales de France. Elle est formée de dix travées et soutenue par dix-huit piliers; ces piliers sont cylindriques et offrent à l'observateur une particularité curieuse, c'est que leur base appendiculée indique un âge plus reculé que leur chapiteau à crochets et à feuilles découpées. Les voûtes ont presque toutes été refaites. Le pavé de la cathédrale de Châlons est presque entièrement composé de pierres tombales d'une belle exécution.

Cathédrale de Chartres. NOTRE-DAME. Cette cathédrale jouit d'une grande renommée, et assurément elle la mérite bien. Il n'y a peut-être aucun monument du moyen-âge, en France, en Angleterre, en Allemagne, qui offre à l'archéologue d'aussi nombreux et d'aussi variés objets d'observation. Les vitraux peints ne le cè lent à aucune œuvre du même genre, et la statuaire, soit à l'intérieur, soit à l'extérieur, y a laissé des milliers de statues, de bas-reliefs et de sculptures de toute espèce.

L'édifice primitif, ruiné à plusieurs époques, fut toujours relevé sur le même emplacement. Il fut réduit en cendres en 858, quand les Normands entrèrent à Chartres par un stratagème de leur chef Hasting. En 973, l'église devint de nouveau la proie des flammes pendant la guerre que Thibault le Tricheur, comte de Chartres, de Blois et de Tours, soutint contre Richard, duc de Normandie. Enfin, en 1020, un autre incendie dont on ignore la cause détruisit encore la cathédrale. Cet accident arriva sous l'épiscopat de Fulbert, qui se livra ensuite avec une extrême ardeur à sa réédification; mais les travaux n'étaient pas encore fort avancés lorsqu'il mourut en 1029. il n'y a que les cryptes ou grottes souterraines que l'on puisse lui attribuer, quoique les historiens aient regardé à tort la plus grande partie de l'église actuelle comme ayant été batie sous sa

direction.

Au xu siècle appartient le portail occidental, avec ses statues et ses diverses moulures romano-byzantines. Au xш° siècle on doit rapporter les nefs presque tout entières, les admirables portiques latéraux, ainsi que le chœur et les transsepts. L'examen des parties extérieures vient confirmer cette appréciation archéologique, et lui fournirait de nouvelles preuves, s'il en était besoin. En 116, un incendie général avat rendu nécessaire la reconstruction géné, ale du mo

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fut terminée qu'à la fin du xv. siècle et au commencement du xvi.

Dimensions principales de la cathédrale de Chartres longueur totale, 128,64 m.; largeur, 33,47 m.; hauteur sous voûte, 34,35 m.; longueur du transsept, 63,37 m.; hauteur du clocher vieux, 112,15 m.; hauteur du clocher neuf, 122,10 m.; largeur de la façade principale, 37,50 m.

Cinquante-deux piliers isolés forment l'ordonnance pittoresque du choeur, de la nef, du transsept et des bas-côtés, et trente-six massifs, liés par les murs qui en déterminent la circonférence, soutiennent l'édifice dans toute son étendue. Les piliers libres cantonnés de quatre colonnes demi-engagées sont surmontés de chapiteaux à feuillages et fort élégants.

Les arcades å ogive, à l'exception d'un petit nombre, sont surmontées de galeries. Les arcs couronnés de trèfles, de fleurs crucifères et de rosaces, forment une espèce de ceinture gracieuse. Au-dessus du triforium s'ouvrent de hautes et larges fenêtres.

Les vitraux peints de Chartres doivent être comptés au nombre des chefs-d'œuvre du xur siècle. Ils ont de nombreux rapports de ressemblance avec les beaux et riches vitraux de Bourges, de Tours, du Mans, etc., avec des particularités intéressantes qui les distinguent. Les trois grandes roses de la cathédrale de Chartres sont aussi remarquables par leur structure que par leurs verrières.

Autour du chevet rayonnent sept chapelles absidales, dont la plus remarquable, située au centre, est dédiée à la sainte Vierge. Dans la nef, on voit une chapelle accessoire construite en 1413, entre les piliers butants de la cinquième travée à droite, en accomplissement d'un vœu fait à la sainte Vierge par Louis, comte de Vendôme, dont elle porte le

nom.

La clôture du chœur est encore une des parties accessoires de l'église de Chartres les plus dignes d'attirer l'attention des connaisseurs. Le travail en fut commencé en 1514, sur les dessins de Jean Texier, dit communément Jean de Beauce. Quarante groupes, composés de nombreuses statuettes, représentent les principaux traits de la vie de Notre-Seigneur et de la sainte Vierge. Chaque trait d'histoire est séparé par des pilastres décorés d'une profusion d'arabesques et d'ornements d'un excellent choix.

Les deux tours de la façade occidentale servent de base à deux flèches élancées, dont la plus simple est désignée sous le nom de Clocher vieux, et la plus ornée, commencée en 1507 et terminée en 1514, est connue sous le nom de beau clocher.

Les portails latéraux, surtout le portail septentrional, sont décorés avec tout le luxe d'ornementation imaginable. La statuaire y a placé un grand nombre de statues, de statuettes et de sculptures délicates.

Terminons cette courte notice en disant que la charpente fut consumée par le feu le 4 juin 1836, par la négligence de deux ou

vriers plombiers. Un charpente en fer remplace aujourd'hui l'antique forêt de Chartres, qui jouissait d'une immense renommée. Cathédrale de Clermont. NOTRE-DAME. Cette cathédrale, dans sa masse principale, appartient à la première période de l'architecture gothique. Elle fut bâtie sur les plans dressés par un architecte nommé Jean Deschamps, Johannes a Campis; malheureusement elle est restée inachevée. La fondation eut lieu en 1248; les travaux furent poussés avec ardeur à partir de 1253. En 1262, l'église était déjà assez avancée lorsque saint Louis vint en Auvergne à l'occasion du mariage de son fils aině Philippe avec Isabelle d'Aragon; mais, dès 1270, les travaux languirent, et ce ne fut que sous le règne de Charles VII, en 1440, que le projet d'achèvement de Notre-Dame de Clermont fut repris. Par suite de circonstances malheureuses, ce projet avorta et les travaux n'eurent pas lieu. Au commencement du XVIe siècle, Jacques d'Amboise restaura la ca hédrale de Clermont. C'est à cet évêque qu' st due la toiture en plomb qui couvre encore aujourd'hui tout l'édifice et qui doit braver les siècles par sa solidité.

La cathédrale de Clermont avait été entreprise sur un plan très-vaste, à cinq nefs. Les piliers sont composés de plusieurs fûts groupés. Le triforium est formé de lancettes géminées, trilobées, surmontées d'une petite rosace à quatre pétales et d'un fronton aigu. La claire-voie, combinée sur les mêmes fats que le triforium, est d'un travail fort régulier, avec deux meneaux et avec roses à six feuilles rondes et encadrées.

Les flancs de la nef gothique sont appuyés sur les tours romano-byzantines de l'église, où Urbain II, en 1095, célébra le concile où fut résolue la première croisade. Deux tours latérales, ajoutées au xv siècle, sont inachevées, de même que les portails auxquels elles sont adhérentes.

Les fenêtres de l'abside sont garnies de beaux vitraux peints dans le style du x siècle, dont la plupart représentent l'histoire légendaire de plusieurs saints. Les verriè res de la nef sont du xvI° siècle; un orago terrible en a détruit une partie, en 1835.

Cathédrale de Coutances. NOTRE-DAME. Nous avons eu déjà plusieurs fois l'occasion de parler de la cathédrale de CoutanVoy. AGE DES MONUMENTS, ANALO

CS. GIE.

Dimensions principales longueur totale, 74 m.; largeur des trois nefs, 20,60 m.; hauteur des voûtes, 26,60 in.; hauteur du dôme, 60 m.; hauteur des deux flèches, 74 mètres.

Le plan de la cathédrale de Coutances est très-régulier; il est en forme de croix latine, avec transsept et nefs déambulatoires. Les chapelles qui accompagnent l'abside sont peu prononcées; elles offrent peu de profondeur et sont éclairées par trois belles fenêtres à lancette. La chapelle de la sainte Vierge, bâtie au XIV siècle, est établie dans des proportions élégantes. Les chapelles des col

latéraux sont admirables. Elles communiquent les unes avec les autres, à une certaine hauteur, par de larges ouvertures en forme de fenêtres à meneaux.

Les colonnes et les chapiteaux présentent partout des caractères architectoniques bien accusés. Dans la grande nef on reconnaît sans peine le style du x siècle, et cette transition qui conduit au style du x siècle, qui règne dans la partie supérieure de l'édifice, dans le choeur et le transsept.

Les voûtes sont bien bâties: elles reposent sur des nervures toriques; mais la coupole ogivale, élevée sur l'intertranssept est assurément une des compositions les plus originales et les plus belles du moyen âge. Ce dôme est établi sur pendentifs en forme d'encorbellements, qui rachètent quatre angles de l'octogone, le plan octogonal étant celui qui a été adopté par l'architecte pour être appliqué à un espace quadrilatéral. La voûte est étoilée et éclairée par d'innombrables fenêtres. Chaque fenêtre est accompagnée de deux colonne:tes effilées, dont les Tongues lignes produisent un bel effet, tandis que leurs chapiteaux à volutes recourbées semblent s'unir pour former une guirlande de feuillages. Deux rangées de galeries superposées ajoutent encore à la décoration des murailles intérieures. Voy. DOME.

COUPOLE.

L'extérieur de la cathédrale de Coutances est grave et animé par le mouvement des lignes architecturales. Les flèches, la coupole, les clochetons nombreux, produisent ce mouvement qui distingue la plupart de nos grands édifices de la période ogivale.

Cathédrale de Digne. NOTRE-DAME. Le siége épiscopal de Digne remonte à une haute antiquité ecclésiastique; mais la cathédrale actuelle est moderne et sans aucun mérite sous le rapport de l'architecture. L'ancienne cathédrale, sous le vocable de NotreDame, est bâtie en forme de croix latine et présente dans œuvre 50,50 m. de longueur sur 8,50 m. de largeur et 17 m. de hauteur. La nef n'a que quatre travées, dont les arcs, ainsi que ceux des voûtes, sont brisés au sommet. Ils doivent être rapportés à l'origine du style ogival, et joints à d'autres caractères, ils indiquent que l'église, dans son ensemble, remonte au xir siècle.

Cathédrale de Dijon. SAINT-BENIGNE. Un siége épiscopal ne fut établi à Dijon qu'en 1731, par le souverain pontife Clément XII. L'érection de cet évêché rencontra de nombreuses difficultés, surtout de la part des moines de Saint-Bénigne. L'église de SaintEtienne fut choisie pour être la cathédrale; elle était bien intérieure en grandeur et en beauté à l'église abbatiale, mais c'était l'édifice chrétien le plus antique de la cité; simple chapelle au vr° siècle, église conventuelle au xii, elle était devenue collégiale au XVII exemple frappant de la vicissitude des choses humaines I la révolution a profané la cathédrale de Saint-Etienne, qui est aujourd'hui abandonnée, et l'église abbatiale de Saint-Bénigne, dont les moines n'avaient

supporté qu'avec jalousie le voisinage de l'évêché, est devenue l'église cathédrale.

La longueur totale de cet édifice est de 68 mètres, sans y comprendre le porche extérieur; la largeur des trois nefs réunies est de 29 mètres, et l'élévation la plus considérable sous voûte est de 14,33 m.

L'église actuelle a été rebâtie en 1271. Lo principal mérite en est dans l'unité de style.

Cathédrale d'Evreux. NOTRE-DAME. - La première église épiscopale, après plusieurs reconstructions, fut détruite, en 892, par les Normands. Dès 996, Evreux eut ses comtes particuliers, et l'église fut réédifiée avec quelque magnificence. En 1118, par suite des malheurs de la guerre, toutes les églises d'Evreux furent dévastées. En 1119, les Anglais mirent le feu à la ville. En 1199, la ville fut encore réduite en cendres par les ordres du roi Philippe. Enfin, en 1379, la cathédrale d'Evreux eut à souffrir cruellement d'un incendie qui la ruina presque entièrement.

Dans la nef principale, les piliers et les arcades appartiennent à l'époque romanobyzantine, tandis que les galeries et les fenêtres qui les surmontent ne datent que du XIVe siècle. Le chœur et le transsept portent les caractères des constructions ogivales flamboyantes du xv siècle. Les chapelles absidales, à cause de leur architecture ornée, ne paraissent pas devoir être attribuées à un temps plus reculé que le commencement du XVI siècle. La lanterne ou dôme gothique, élevée au-dessus de l'intertranssept, fut construite aux frais de Louis XI, sous l'épiscopat de La Ballue. Enfin le portail principal, du côté de l'évêché, est moderne.

Les vitraux qui ornent la cathédrale d'Evreux, surtout dans la région absidale, sont dans le style du xvr' siècle, et estimés des connaisseurs.

Cathédrale de Fréjus. NOTRE-DAME- L'aspect général de la cathédrale de Fréjus indique ouvertement la fin du x siècle et le commencement du xi.Le style en est lourd et les dimensions en sont peu considérables. L'église est terminée par une abside ou rondpoint assez vaste pour renfermer le chœur et le sanctuaire. Une seule fenêtre éclaire l'abside, et la nef est éclairée par six fenetres latérales.

Les murs extérieurs, bâtis à grand apparel, imitent de loin une construction romaine. Ils sont probablement plus anciens que l'intérieur de l'église. La tour placée sur le côté droit de la nef, carrée à sa base, devient octogone au second étage qui parait être une addition du XIIe siècle. Une lèche aigué est appuyée sur la plate-forme, et quoique appartenant au style ogival, elle est lourde et sans élégance comine le gothique de la Provence.

Le portail principal, construit ou restauré en 1530, est décoré avec assez de richesse.

Le baptistère est un annexe fort intéres sant. Il est séparé de l'église par un porche; à l'intérieur il est soutenu par huit colonnes antiques en marbre gris, surmontées de cha

piteaux corinthiens en marbre blanc. La corniche en saillie porte la naissance des arcs en plein cintre qui forment le dôme; des chapelles ont été pratiquées dans les entrecolonnements.

Cathédrale de Gap. NOTRE-DAME. Il est peu d'églises qui aient autant souffert que l'église épiscopale de Gap. Les barbares de tous les âges, sans en excepter ceux du xvI et du xvII siècle, ont porté des mains violentes sur l'édifice et n'ont laissé que des ruines après eux. Cette cathédrale, détruite par les protestants, en 1577, sous la conduite de Lesdiguières, ne fut jamais complétement rétablie, lorsque, en 1692, les troupes du duc de Savoie ruinèrent la ville de Gap, sans épargner la cathédrale. L'église actuelle est bâtie dans de petites proportions. Les principales dimensions sont de 45 mètres de longueur sur 26 mètres de largeur, sans y comprendre le rond-point qui se développe sur 12 mètres de diamètre.

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Cathédrale de Grenoble. NOTRE-DAME. Sans indiquer les reconstructions successives de la cathédrale de Grenoble, nous dirons qu'un édifice, remarquable pour le temps, fut bâti sous Charlemagne, en 773. Un autre monument fut construit plus tard à côté de l'édifice carlovingien.

Il ne reste plus aujourd'hui de 'ancienne église de Saint-Vincent, généralement connue sous le nom de Saint-Hugues, attribuée à Charlemagne, que les fondations et la base des murs. L'église de Notre-Dame, cathédrale actuelle, est l'ouvrage de l'évêque Isarne. Notum sit quod post destructionem paganorum, Isarnus episcopus ædificavit ecclesiam Gratianopolitanam (Cartul. de saint Hugues). On ne saurait toutefois attribuer à cet évêque que la fondation de l'édifice, car les caractères architectoniques indiquent une époque bien postérieure au x siècle. On incline communément à croire que le portique qui précède l'église appartient à l'œuvre ancienne de l'évêque Isarne.

La façade seule du portique est bâtie en pierres; le reste de la construction est en briques. Comme dans la plupart des églises romano-byzantines, le vestibule est surmonté d'une tour carrée faisant saillie sur le corps de l'édifice. Les arcades du portique, soit à l'intérieur, soit à l'extérieur, ainsi que les voûtes qui en dépendent, sont bâties à plein cintre. La partie la plus considérable de la grande nef, les voûtes qui la recouvrent, les arcades des deux bas-côtés et celles des galeries supérieures, sont à ogive naissante.

Le tabernacle ou repos du Corpus Domini, placé à droite dans le choeur, est un morceau précieux de sculpture architecturale, qui peut rivaliser avec tout ce qu'une féconde imagination a produit de plus gracieux et de plus léger en ce genre. Il est surmonté d'un dais ou pinacle à trois faces, ciselé avec la plus surprenante délicatesse; huit niches, placées sur deux rangs, sont ouvragées avec le même luxe elles sont aujourd'hui vides : de leurs statuettes brisées pendant les guer

res de religion. Ce monument, où tous les détails sont traités avec beaucoup de finesse, est en pierre très-fine et très-dure. Il a 2,95 mètres dans sa plus grande largeur et 14,34 mètres d'élévation, depuis la base jusqu'au sommet.

Cathédrale de Langres. SAINT-MAMMÈS. La tradit on rapporte que la cathédrale de Langres fut bâtie sur l'emplacement d'un temple païen, consacré à Jupiter. L'ensemble de la cathédrale de Langres n'est pas antérieur à la fin du xr siècle et même au commencement du XIVe siècle. Le plan est en forme de croix latine avec nefs collatérales et déambulatoires. L'ogive apparaît à peu près constamment dans cet édifice aux arcades inférieures et aux voûtes, tandis que le plein cintre se montre aux portes, aux fenêtres et au triforium. Dans le cours du XIII siècle, les fenêtres de l'extrémité de l'abside ont été refaites. Enfin, dans les siècles suivants, c'est-à-dire aux XIV", xv et xvI° siècles, des chapelles accessoires ont été bâties autour de l'abside et des bas-côtés. Il suffit de donner les dates de leur construction pour en indiquer le style et la décoration.

Dans la grande nef et au commencement de l'abside, la voûte est soutenue sur des piliers carrés, ornés de pilastres cannelés, surmontés de chapiteaux corinthiens. C'est une imitation évidente de l'architecture de l'arc de triomphe gallo-romain, qui se voit dans les murailles antiques de Langres, et dont nous avons dit quelques mots à l'article ARC

-DE TRIOMPHE.

Cathédrale de Limoges. SAINT-ETIENNE. Cette église est un monument ogival de mérite, les diverses parties qui la constituent appartiennent à toutes les époques de l'architecture gothique. Elle fut commencée en 1270, continuée durant le xiv siècle, abandonnée pendant la plus grande partie du xv siècle, re, rise à la fin de ce même xv siècle et au commencement du xvi'; elle fut entièrement laissée, vers 1537, à peu près dans l'état où nous la voyons aujourd'hui. Comme l'église de Beauvais, la cathédrale de Limoges est restée imparfaite; trois travées, élevées seulement à la hauteur de trois mètres, semblent attendre qu'une génération. bien inspirée viennent les achever. Le choeur, le transsept et les nefs déambulatoires offrent une grande richesse de style et une ordonnance pleine de majesté.

Le clocher, qui forme un massifindépendant du corps de l'édifice, fut élevé, suivant les chroniques du pays, en 1190 ou 1191. Il fut en partie renversé par la foudre en 1483. L'année suivante, le tonnerre ruina de nouveau la flèche; enfin le même accident se renouvela en 1571, et le clocher n'a jamais été restauré depuis cette époque.

Un des accessoires les plus remarquables de la cathédrale de Limoges est le jubé, que l'on doit à la munificence de l'évêque Jean de Langheac; il fut exécuté en 1533.

Cathédrale de Luçon. NOTRE-Dame. L'église de Luçon fut érigée en église épisco pale par le pape Jean XXII, par une bulle en

date du 13 août 1317. La cathédrale actuelle est bâtie dans des dimensions assez vastes et sur un plan régulier; la nef principale et les collatéraux sont bien proportionnés. On y découvre les traces de plusieurs styles d'architecture, depuis le style romano-byzantin de transition, jusqu'au style ogival le plus avancé. La masse de l'édifice cependant appartient au xir siècle; les détails doivent être rapportés à des restaurations postérieures. A l'extérieur, il n'y a de remarquable que la flèche, haute de 68 mètres.

Cathédrale de Lyon. SAINT-JEAN.

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H n'y a point en France d'église plus ancienne et plus célèbre que l'église primatiale de Lyon. La cathédrale fut bitie sur l'emplacement de l'église baptismale vers le vin siècle et en prit le vocable de saint Jean-Baptiste. Sous le règne de Charlemagne, l'archevêque Leyderade y fit faire de grandes réparations. Enfin, trois siècles plus tard, on entreprit de la rebâtir telle que nous la voyons aujourd'hui.

L'examen des styles architectoniques qui ont laissé leur empreinte dans l'église de Lyon, prouve que le monument, dans son état présent, n'est pas arrivé jusqu'à nous avec ses caractères primitifs. Les cintres, en plusieurs endroits, y sont superposés aux ogives; ce qui s'explique aisément quand on sait que le style de transition a présidé à plusieurs parties de la construction. Les fenêtres, composées de trois cintres accolés à trois lobes inégaux posés sur des colonnettes, déconcerteraient l'observateur, s'il ne se reportait pas à l'époque où le cintre et L'ogive s'employaient ensemble, avec une apparente confusion.

Tout autour du choeur, un triforium se déroule derrière les faisceaux des colonnes et va suivre les contours des bas-côtés et de la nef. Quelques antiquaires l'ont considéré comme appartenant au x siècle, peutêtre même au XIV. Il paraît contemporain des parties qui l'avoisinent.

Les ornements placés au bas des murailles se composent d'une série de pilastres cannelés à chapiteaux feuillés ou historiés, séparés par de petites arcatures réunies en encorbellement; toute cette partie est en marbre.

La cathédrale de Saint-Jean offre un genre d'ornementation très - remarquable, qu'elle partage avec l'ancienne cathédrale SaintMaurice de Vienne; ce sont trois frises en marre incrusté de ciment rouge, qui, à différentes hauteurs, entourent le choeur.

La grande nef est bien bâtie. L'ensemble et les détails en sont admirables; les chapelles latérales n'ont rien de très-remarquable, à l'exception de celle que fit construire Charles de Bourbon, du xvi siècle.

Dimensions de la cathédrale de Lyon: longueur totale, 60 mètres; largeur, 26,60 m.; hauteur sous voûte, 33, 30 m.

Quelques-uns des vitraux peints sont bien. conservés. Le P. Martin en a reproduit de beaux spécimens dans les planches d'étude de la Monographie des vitraux du x de la cathédrale de Bourges. L'extérieur de l'église primatiale de Lyon

siècle

est majestueux. On y voit quatre tours, dont deux sont placées à la façade et deux auprès du transsept. Sa faç de principale est du xv siècle et assez richement décorée : elle ne saurait être pourtant comparée au frontispice de plusieurs autres cathédrales.

Cathédrale du Mans. SAINT-JULIEN. — La cathédrale du Mans et une des plus importantes de la France entière, et nous pouvons ajouter de toute l'Europe. La nef et la région absidale ont été élevées à deux époques différentes; la première appartient au style romano-byzantin, et la seconde au style ogival. Les caractères des deux modes de coustruction y sont si magnifiquement exprimés, que, malgré le défaut d'unité qui en résulte pour l'édifice, on regretterait de ne les point voir en parallèle.

La cathédrale du Mans fut plusieurs fois rebâtie, comme la plupart des églises épiscopales antiques. Elle fut d'abord fondée par saint Julien, premier évêque du Mans, et dédiée à la sainte Vierge et à saint Pierre. La basilique primitive fut agrandie, au vi siècle, par l'évêque saint Innocent. Ruince plusieurs fois par le temps et par la min des barbares, elle fut successivement relevée sur un plan plus vaste par les évêques du Mans, François I", saint Aldric, Robert, Mainard, Vulgrin et Arnault. Hoël, qui occupa le siége épiscopal de 1085 à 1097, donna une grande impulsion aux travaux de sa cathédrale et la consacra avec solennité, en y transportant les reliques de saint Julien. Hildebert continua le travail; un incendie y causa des ravages considérables. Vers le milieu du XII siècle, Hugues, archevêque de Tours, assista à une nouvelle consécration de l'église et à une seconde translation des reliques de saint Julien.

Au commencement du xi siècle, les chanoines obtinrent du roi Philippe-Auguste la permission d'augmenter leur église en l'étendant au delà des murs de la ville. Commencés en 1217, les travaux furent heureusement terminés en 125: Geoffroy de Loudon y transféra de nouveau les reliques du premier évêque du Mans.

La cathédrale du Mans, te:le qu'elle existe de nos jours, occupe une superficie d'environ cinq mille mètres, en y comprenant les murs et les supports. La nef forme un parallélogramme rectangle d'une longueur de 58 mètres, sur 24 de largeur, y compris les bas-côtés qui sont séparés du corps principal par un double rang de colonnes massives. La longueur transversale de la croisée est de 59 mètres, et sa largeur d'environ 10 mè tres. Le chœur avec ses latéraux, divisés par un rang circulaire de colonnes, présente une largeur de 32 mètres sur 44 de profon deur; la hauteur sous clef de la gran le voule est de 34 mètres. Onze chapelles, a ant environ 11 mètres de profondeur, et celle de l'abside 18, sur 5 de largeur, occupent le pourtour du chœur. Enfin, la totalité de l'edifice offre, dans œuvre, du grand portail d'entrée à l'extrémité de la dernière chapelie, une longueur d'environ 150 mètres.

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